Voilà.
La police belge, puis française, a correctement fait son travail.
Et l’on sait donc que c’est un Français, originaire de Roubaix, Mehdi Nemmouche, qui est, selon toute vraisemblance, l’auteur de la tuerie, samedi 24 mai, du Musée juif de Bruxelles.
Les juifs de Belgique ont peur.
Les juifs de Marseille, où, quand il a été interpellé, arrivait l’assassin présumé, ont peur.
Il n’y a pas un juif qui, en Europe, ne soit saisi d’effroi à l’idée des similitudes entre l’itinéraire de Mohamed Merah hier et de Mehdi Nemmouche aujourd’hui ; il n’y a pas un démocrate que n’effleure la terrifiante idée qu’un Merah, un seul, c’était un cas isolé, une exception, une monstruosité dont on pouvait se dire, pour se rassurer, qu’elle était sans règle ni espèce ni lendemain – mais que deux Merah, un Merah puis un Nemmouche, un Merah renommé Nemmouche et singeant jusqu’au modus operandi de son modèle, cela fait beaucoup, cela fait le commencement d’une série et cela constitue, buzz et viralité aidant, l’ébauche d’un paradigme.
Comment cela est-il possible, se demande-t-on ?
Comment la France et la Belgique, c’est-à-dire l’Europe, ont-elles pu devenir ce lieu où l’on tue, de sang-froid, au seul motif qu’ils sont juifs, hier des enfants toulousains à la porte de leur école, avant-hier un jeune homme, Ilan Halimi, qui était l’innocence même et, aujourd’hui, ces quatre nouvelles victimes qui croyaient qu’un musée est un sanctuaire ?
Nos sociétés sont-elles à la hauteur de cette foudre qui leur tombe à nouveau sur la tête ?
Ont-elles pris, prennent-elles, la mesure d’un événement qui n’a aucune raison, sinon, de ne pas se reproduire encore et encore ?
Le lien, non seulement avec cette Syrie dont la non-intervention des Nations a fini par faire, comme prévu, la patrie des djihadistes, mais avec le climat de décomposition politique, sociale, morale, en Europe même ?
Le lien avec cette école de la haine et, il faut bien le dire, du crime que devient, trop souvent, Internet ?
Est-il raisonnable, par exemple, de s’enthousiasmer quand Google reconnaît à ses usagers un élémentaire « droit à l’oubli » et de ne pas s’émouvoir plus que cela quand le même Google enregistre, référence et, de fait, surmultiplie des centaines de vidéos, puis des milliers de « commentaires » qui sont autant d’appels au meurtre contre les juifs ?
Etait-il raisonnable, quand Manuel Valls opposa la force de la loi républicaine au minable agitateur qui, en solidarité – mais oui ! – avec l’assassin d’Ilan Halimi, terminait ses meetings aux cris de « Libérez Fofana », de vaticiner sur la « tolérance en péril», la « liberté d’expression menacée » et le dialogue – « désaccordé » – qu’il faudrait maintenir avec les néonazis français ?
Et les imams ?
Et les jeunes de confession musulmane dont il ne faut pas se lasser de répéter qu’ils n’ont rien à voir avec cette saloperie ?
Qu’attendent les premiers pour condamner avec force, une bonne fois, cette insulte au Coran, ce blasphème, qu’est l’acte d’un Nemmouche ?
Et les seconds pour s’insurger, se mobiliser – scander peut-être, d’une seule voix, « nous sommes tous des juifs de Bruxelles potentiellement assassinés » ?
Qu’attendent-ils, tous, pour désavouer un Tariq Ramadan qui, quelques heures après la tuerie, alors que le monde était sous le choc, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’écrire que « les deux touristes visés à Bruxelles travaillaient pour les services secrets israéliens » et que cet attentat n’était qu’une « manœuvre de diversion » dont le véritable but était de « prendre pour des imbéciles » les braves gens qui lisent et écoutent le penseur des Frères musulmans ?
On a bien lu.
Mira et Emmanuel Riva qualifiés, sous prétexte qu’ils étaient fonctionnaires, d’agents du Mossad.
Ce massacre transformé, sans l’ombre d’une preuve ou d’un indice, en je ne sais quel épisode d’une obscure guerre secrète.
Toute la bêtise du conspirationnisme le plus glauque convoquée pour relativiser et, en fait, nier le crime.
Et personne ou presque pour s’en indigner.
Et personne pour, à l’exception de La Règle du jeu, sous la plume de mon ami Bernard Schalscha, souligner la communauté de pensée, une fois de plus, avec la pire rhétorique de l’extrême droite.
Et puis le mot même d’antisémitisme.
On sait que les mots tuent, mais qu’ils peuvent aussi sauver.
On sait, depuis Camus, que mal nommer les choses peut ajouter à la misère du monde, mais que bien les nommer, leur donner leur juste nom, les peser au trébuchet du bon nominalisme nietzschéen, est un acte de résistance.
D’où vient alors que l’on ait eu tant de mal à le prononcer, ce mot, ce simple mot, d’antisémitisme ?
D’où vient qu’il ait fallu tout ce temps aux autorités judiciaires et policières belges d’aujourd’hui, comme aux autorités françaises du temps de l’affaire Halimi, pour qualifier le crime et surmonter le déni ?
Et jusqu’à quand faudra-t-il tolérer de voir autant d’incendiaires des âmes – ou peut-être juste de crétins – qui, lorsqu’on fait ce travail de nomination, lorsqu’on appelle un chat un chat, et un meurtre de juifs un crime antisémite, hurlent à la « nouvelle bien-pensance » et au retour d’une « police de la pensée » devenue, à leurs yeux, bien plus que l’apologie du crime, le visage même de l’inacceptable ?
Ce sont des questions.
Il faudra y répondre, et vite, si l’on ne veut pas que la haine du nom juif redevienne l’angle mort, ou la part maudite, de l’Europe en dépression.
Nous n’avons pas compté les morts entre la France et l’Afrique djihadiste. Nous n’avons pas demandé à Serval de faire preuve de mesure lorsqu’il bondit sur sa proie. Nous n’avons pas espéré le 1 partout. Nous n’avons pas prié pour que le rapport des forces s’inversât entre l’esprit désespéré d’être réduit à la réplique et l’obus obérant qui s’arrogeait le droit d’imposer son Ubu aux citoyens du monde. Nous n’avons pas adopté la grille de lecture des Indigènes de la République devant la progression en ex-territoire colonial d’une Françafrique se défendant de reproduire les erreurs du passé, — je lui fais crédit de son engagement; comme il doit être bon de poser ses lèvres sur une éclaboussure de confiance dans ce désert de défiance conférant à la planète en devenir un crâne d’œuf irradié. — Nous n’avons pas la bêtise de faire de la France du XXIe siècle le point névralgique de la guerre sainte protéiforme d’un monde arabe qui lui demeure opaque. Il n’existe pas l’amorce d’une lézarde entre la République arabe syrienne et l’EIIL, et il n’y a pas la moindre différence de fond entre la RII et l’Arabie, de surcroît, aucune ligne de fracture n’a été détectée entre Gaza et la Cisjordanie et ce quand même leurs entretueries n’auraient pas été feintes, — continuez de chercher… — en attendant, le conflit israélo-arabe ne tourne pas en rond, il avance en cercles concentriques, vers l’intérieur ou l’extérieur, il s’étend à proportion de la concentration de ses objectifs concomitants. Éviter le choc des civilisations, dans ce contexte qui se dépasse lui-même, va dépendre à présent de l’énergie des peuples auxquels on fait voir tout en noir, en rouge ou en vert, à refuser d’observer les régimes anorexiques que leur imposent leurs propres cons. Je ne peux pas croire que les Palestiniens soient le peuple le plus con du monde. Ils ne peuvent pas ne pas savoir la chance qui leur est offerte d’avoir pour voisin un peuple juif souverain. Et donc. Il est grand temps que les traîtres sortent enfin du bois et se ridiculisent à promettre au kaléidoscope oummien le recouvrement de sa grande forme via la défaite de l’hydre panarabe et panislamique, ce géant fainéant qui a choisi de se convaincre que sa libération dépend de sa pureté métaraciale. La vraie libération du monde arabo-musulman procédera du risque maximal qu’auront su prendre ses héros en s’affichant auprès d’alliés que nous savons capables, à condition que les Forces Arabes Libres lui fournissent des renforts symboliques, de faire sauter leurs chaînes en faisant preuve d’autant de mesure que les forces anglo-américaines en manifestèrent au matin du 6 juin 1944. À cet effet, nous proposons qu’à l’image de l’opération Barkhane, un partenariat soit ficelé avec cinq pays de la zone proche-orientale, concrétisé par la présence durable de quelques milliers de militaires ayant pour principale mission d’humaniciser, autant que faire se peut, le travail des drones et du Dôme de l’enfer.
Radio Tel Aviv :
« Les Syriens parlent aux Syriens.
« À tous les Syriens, la Syrie a perdu une bataille! Mais la Syrie n’a pas perdu la guerre!
« Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la Syrie. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
« Car la Syrie n’est pas seule! Elle n’est pas seule! Elle n’est pas seule! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Europe qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme Israël, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis.
P.-S. : Lorsque je mets sur le même plan Marine Le Pen, l’UMF et l’ASL, je n’en induis pas que l’une ait enfin pris ses distances avec le fascisme ni que les autres ne les aient jamais réellement prises avec l’islamofascisme. Ce que je cherche à faire c’est à provoquer les Syriens. À les piquer au vif. Je dis que, mensonge par omission pour mensonge par omission, cela revient au même. Que malheureusement pour nous (eux compris), la parole des Syriens Libres n’a jamais existé avec autant de clarté qu’une avalanche de messages de Radio Londres. Est-ce vraiment du chinois? Au fait, que devient-il, l’autre metteur de veto?
Je peux aisément comprendre que les descendants des colons arabes d’une Judée romaine au front de laquelle a poussé la verrue du Verus Israël se sentent fondés à lancer un Appel — à l’empire américain — à prendre des mesures sérieuses contre l’État des Juifs. Je peux tout aussi aisément m’attendre à l’aveu d’impuissance d’une ONU qui choisira toujours de requalifier le Hamas à l’aune de son rapprochement avec le Fatah plutôt que d’enregistrer le gouvernement ravisseur de Gilad Shaer, Eyal Yifrach et Naftali Frenkel au nombre des organisations hypoterroristes. Pour ce qui est maintenant de l’administration Obama et de sa décision de travailler avec le gouvernement palestinien, De Gaulle n’était-il pas allé jusqu’à libérer Saadi en échange d’un abandon immédiat du terrorisme qui est le mode de libération du nationalisme? Exact, mais permettez-moi de relever une différence de surface entre les deux états de guerre. Le FLN n’a, lui, jamais inclus la métropole française dans son plan de reconquête.
Ce qui arrive lorsqu’on flanque une bonne poignée de serres à une république islamique et aryenne? c’est tout simple. On est rapidement pris au piège d’un jus de sang au fond duquel faisandent les cris entremêlés de Rafic Hariri et de Meriam Yahia Ibraim Ishag. D’une vivacité mortifère! Si, aujourd’hui, les Palestiniens souhaitent que leurs infidèles voisins cessent de mordre dans la résolution 181 de par la nécessité qui leur est imposée de renforcer, par le biais d’implants revigorants, leurs hautes murailles d’humanité, qu’ils évitent de rameuter le globe djihadique, à voix blanche, à gorge déployée, d’un coup en autotraître du genre : « Nous ne reconnaîtrons jamais l’État — de quoi? — d’Israël », — c’est vous qui le dites.
À ce titre, laissez-moi nous mettre en garde contre une cascade de faux-semblants que je tiens pour ma part à tenir à distance, à renifler avec le recul de la taupe qui m’évitera une dieudonnade en règle. Si nous adossons l’un contre l’autre les deux discours de Tariq Ramadan et d’Ali Khamenei, nous aurons tendance à qualifier le premier d’éclairé, l’autre d’obscurantiste. Eh bien, je ne crois pas que la feuille de papier calque sur laquelle nous traçons la frontière entre les mondes irrationnel et rationnel ait été tournée du bon côté. RENVERSEMENT SOUHAITABLE. N’empruntons pas à ce chien de Tariq la tactique de son maître. Ne prêtons pas à l’ennemi des élans culturels qui n’appartiennent qu’à nous. Car s’il en est un qui serait bien capable de faire courir une rumeur abominable sur une opération-suicide israélienne visant à faire porter le chapeau à l’ami de Mechaal, c’est Ali le Cynique, ce monstre d’irréligion dont le ramage déclencheur de ravages se barde des attributs angéliques d’un plumage animiste. Et s’il y en a bien un qui a besoin de croire dur comme fer au mensonge de son maître, c’est cet enluminé en costard gris dont les médias français tentent comme ils peuvent de moduler le clignotement de la guirlande mentale, lui accordant l’averroesque statut de théologien philosophe.
La place de Meriam est auprès du père de ses enfants. Celle de ses enfants auprès du mari de leur mère. C’est pourquoi le Serval doit poursuivre sa traque vers le Soudan. Il n’y aura jamais de liberté pour Meriam et ses sœurs tant que leur vie continuera de tenir à un fil sous la botte de Dionysos le Tyran, jouisseur par procuration des émotions extrêmes qu’il nous fera ressentir aussi longtemps que nous feindrons de l’avoir condamné pour crime contre l’humanité, la conscience pénarde. Mais on m’avertit que vous auriez entendu tout ce que je disais dans ma tête… Oui? Je vais avoir du mal à vous faire croire que je pense le contraire, alors… Très bien. L’inscription de la responsabilité de protéger dans la loi universaliste n’aura pas fait long feu. J’en ressens de la honte à grande échelle, aussi, je ne réclamerai pas la libération de Meriam Yahia Ibraim Ishag, me refusant à implorer quoi que ce soit aux ordures qui l’ont kidnappée sous le nez des nations, contre rançon. Cette libération, je l’exige. J’exige que sous mes ciels qui noircissent à vue d’œil, l’éclaircie universaliste me soulage un peu de la douleur que j’éprouve à ressentir mon impuissance à anéantir le néant.
Une seule manière de rendre la lumière à la femme encagée. Sous le nom d’hommes, reprenons les anciens royaumes de Ta-Seti et leurs vaillants archers au grand politicien de la terre brûlée, j’ai nommé M. le président de la République Omar el-Béchir! et pour ce faire, commettons une transgression d’envergure internationale : violons une souveraineté. Suis-je révolté par le sort que cette brute de préhumanité perpétuelle nous réserve? Oui votre Honneur! je le suis. Tout comme je vomirais le régime qui se rendrait coupable d’un génocide dont les auteurs se seraient vus octroyer la possibilité d’en réfuter le genre dès lors que la population abominée partagerait avec eux l’une des nombreuses racines d’un syncrétisme religieux quelconque, leur attribuant — quel soulagement! — le mobile gradatif de guerre de religion. Il importe que la sévérité du jugement prononcé à l’encontre d’un génocidaire ne soit pas subordonnée à la religion du groupe ethnique souffrant de ses persécutions. N’allons plus torturer la mémoire d’Edith Stein pour démontrer de la nature du crime nazi. C’est faire offense aux millions de Juifs qui pratiquaient le culte de IHVH que de laisser entendre qu’ils eussent fait l’objet d’un crime de moindre gravité s’il n’y a qu’eux qui étaient disparus dans la nuit hitlérienne.
Avez-vous entendu Œdipa condamner la prochaine fournée que Laïos accorda à Patoche et non pas à Bedoche? Avez-vous vu l’UMF organiser la grande manif contre l’antisionisme et l’antisémitisme au lieu que de s’en tenir à une condamnation ferme du génocide miniature qu’elle n’a jamais appelé par son nom, condamnation pouvant être perçue comme une perle du double langage propre à tous ceux qui ont pour mot d’ordre «Heil Jihâd»? Avez-vous entendu les démocrates syriens condamner le crime antijuif d’un homme qui était allé chercher son feu vert djihadique en Syrie?
Les démocrates syriens n’ont jamais désavoué, aux premières heures du Printemps arabe, ceux d’entre eux qui frayaient, jusqu’à leur multitête, avec les Frères de Ramadan, et quelques temps plus tard, avec les énièmes instaurateurs du Califat mondial. Non, ils ont mis une bonne année avant de le faire. Une année meurtrière qu’ils ont passée à louvoyer — que faire d’autre? — entre des pétitions de principe en faveur du pluralisme jamais suivies de la reconnaissance, que l’on était en droit d’attendre de leur part, de la réalité d’une menace djihadique d’autant plus imposante que sa nature la rendait impossible à quantifier, — de notre côté, reconnaissons qu’une condamnation sans appel de la même menace les eût inévitablement écartés du front rebelle. — Et puis, plus grave, et pourtant si banal, à l’instant même où ils se déclaraient en double guerre, le nerf de leur guerre propre, et néanmoins sale, venait les démentir sur le terrain. Pour ce carnage qui se souvient de nous, il était tout à fait criminel de ne pas bombarder Damas au premier coup de semonce de l’ami de Brunner. Pour tous les carnages qui en découleront, il était plus criminel encore de reculer devant un danger accru, celui d’un EIIL confectionnant une couronne d’épines au Grand Vizir du Sous-Fifre du Minitsar, et ne nous laissait plus d’autre choix que d’avancer, sur nos deux jambes, et contre le régime inhumain et contre son faire-valoir.
L’Empire islamique d’Irak et du Levant est dans le même État que Nimrod au moment où il se rebellait contre le tragique de sa condition humaine. Il a tenté Barack de jouer avec le feu mazdéen comme Jimmy s’était risqué à redresser le phallus de Babèl. Je ne saurais dire si les USA étaient prêts à renforcer un État terroriste des plus horrifiques dans l’idée d’enterrer la possibilité d’un État islamique estampillé 9/11. Et entre nous, les alertes que je lance à moi-même ne m’aveuglent pas au point de me faire voir tout en gris. Je continue à croire à l’acuité du juste sous l’ordre obtus. Je crois à la paix des justes, qui se réalisera avec ou sans le consentement des hommes. Quoi qu’il arrive, «le pire n’est jamais décevant» (toujours intéressant de citer Lelouch… histoire de faire se retourner Godard dans son tombereau d’autopersécution).
Je tiens à préciser que je suis absolument conscient du fait que Mahmoud Abbas et Hassan Rohani sont des êtres humains. Et qu’à ce titre, il y a infiniment plus de choses qui nous rapprochent que de choses qui nous éloignent. Si je reste sur mes gardes, c’est que je continue à prêter une orientation psychique redoutable à celui qui répand la rumeur d’un rescapé de la Shoah programmé pour reproduire le crime dont il fut le martyr survivant. Et peu me chaut que ce discours provienne d’un animal fébrile cherchant, par une posture d’irréaliste bien accroché à son détonateur incontrôlable, à persuader de sa force de destruction massive la masse monstrueusement écrasante qu’il vient d’apercevoir. Après Yalta on se caille, et pas seulement la bile. Je serais Hassan l’Aryen, je commencerais vraiment à me faire des cheveux.
Rectification 1 : Je n’en veux pas le moins du monde à M. Moussaoui pour l’insuffisance de son action. Il n’a pas oublié qu’il y a deux ans, de Bastille à Nation, les déterrés des terres coloniales n’étaient pas là. Portaient-ils le deuil de Merah? Craignaient-ils que son armée fantôme ne fît passer leurs ombres de vie à trépas?
Rectification 2 : Je ne vous demande pas d’administrer à Béchir une bonne Montgomery. Je ne m’attends plus à ce qu’Assad se prenne une Eisenhower sur la gueule du coin. Il y aurait plus de chance que Rohani se mange une Staline, sous-entendu, aucune. Aucune chance (jusqu’à ce que).
C’est tout simplement la faute à l’extrême droite.
Je suis de tout cœur avec la famille des victimes. L’antisémitisme est un poison atroce, une abomination, que rien ne peut excuser ou relativiser de quelque manière que ce soit; je suis bien d’accord avec vous Mr Levy.
Je suis moi-même issu de la communauté musulmane, bien que non croyant, et toutes ces façons qu’ont une partie relativement importante de ma communauté de ne pas reconnaitre que l’antisémitisme ronge, pollue, obscurci, corrompe, grandement une partie de son être profond,- son cœur même- me chagrine plus que je ne pourrais dire ici…
J’ai souvent lutté, intellectuellement, pour tenter de faire entendre raison à certains d’entre eux( musulmans de gauche ou de droite) que les théories du complots où « le Juif » tient lieu de « diabolique manipulateur » sont vides de sens du point de vu rationnel autant que profondément scandaleuses du point de vu moral!
Ce qui me déconcerte le plus reste, ces soi-disant « musulmans de gauche » si prompt à dénoncer toutes les injustices et qui pourtant s’agissant « des Juifs » continue à colporter sur leur compte les pires préjugés racistes( parfois élevé en système pseudo-rationnel) complètement incompatible avec la pensée progressiste et humaniste de la gauche. J’affirme qu’on ne peut pas être de gauche et antisémite, pour moi ce croisement est une pure monstruosité!( bien que je sois au courant qu’historiquement une partie de la gauche ait été le théâtre sordide de ce croisement contre-nature).
D’ailleurs, je ne vois vraiment pas comment on peut être antisémite sans souscrire à une quelconque théorie de la hiérarchie des « races »? Même, comment peut-on être une personne religieuse- ou de la droite politique- croyant en des principes où l’Humain en tant que créature suprême de Dieu est au centre de Tout… et être en même temps antisémite? Tout ça m’échapperai complètement, si je ne connaissais pas un peu la nature profondément contradictoire de l’Humain qui a tendance à tout confondre guidé qu’il est la plupart du temps non par la seine raison qui rassemble tous les Hommes mais par de folles passions qui divisent, des autorités externes viciées, fallacieuses, voir perverses, qui vont parfois, hélas, jusqu’à rendre sacré et légitimes les crimes les plus abominables… Et par-là à renverser d’un coup un seul le cours normal des valeurs que chacun s’efforce de respecter au quotidien.
La choses étonnante est que les personnes qui tiennent objectivement des propos antisémites s’en défendent presque toujours…. Si on souligne le caractère antisémite de tel ou tel propos, sitôt la personne se cabre, se drape dans sa dignité bafouée, et cris au procès d’intention! L’Homme est un drôle d’animal parfois… Perpétuellement en décalage entre ce qu’il pense- ou croit penser-, ce qu’il ressent, ce qu’il veut, et, ce qu’il dit aux autres de toute cette cuisine interne. Loin que le miroir qu’on lui tend l’aide à mettre un peu d’ordre dans ses idées et sur lui-même, au contraire, une folle passion le pousse presque toujours à vouloir briser ce miroir tendu… pour s’épargner la difficile tâche de voir le reflet de sa propre laideur morale ou/et intellectuelle….
Et par là, cette occasion, ce cadeau de l’autre, ce qui pouvait l’aider à se reformer continue à demeuré manquant pour lui, à perte de vue…
Si quelqu’un est bien discrédité pour évoquer la haine viscérale des musulmans à l’égard des juifs ,c’est bien BHL . Son intelligence hors du commun a fini par le rendre aveugle et complice de la libération de cette haine .
j’eusses préféré que l’on se rappelle que Merah tua d’abord des militaires arabes qui plus est. Suis-je le seul à avoir remarquer que le crime antisémite de Bruxelles qui concernait des victimes juives, est devenu par les origines de son auteur un crime terroriste concernant des Israëliens, Belge et Français…..Ah qu’avec la bienpensance ces choses là sont dites….
Très bien nommé ! C’est fait et à refaire autant de fois qu’il le faudra.
« il faudra y répondre »,jacques Attali a déclaré à Haaretz,le 16 octobre 2009 en niant l’antisémitisme en France,voici ce que je lui ai envoyé sans réponse de sa part,
Joseph GUEDJ ( 25 bis rue Henri Dunand, 34300, Agde)
à Monsieur ATTALI,
J’ai lu avec stupeur vos affirmations réitérées sur l’absence d’antisémitisme en France. Il faut croire que vous êtes sourd et aveugle à toutes les manifestations, parfois meurtrières, de cet antisémitisme dont les médias se font régulièrement l’écho. Ce n’est pas un problème marginal, loin de là ! Je vous renvoie à l’ouvrage de Wieviorka sur La Tentation antisémite en France pour que vous mesuriez l’ampleur du phénomène. Toute une population noire, arabe, maghrébine, certes maltraitée en France, se revanche sur le bouc émissaire commode que représente le juif, et à cela s’ajoute le vieil antisémitisme de tradition chrétienne qui n’a pas désarmé, même s’il n’ose se déclarer ouvertement. Cela se compte par millions, et contamine particulièrement le monde scolaire. Les victimes de Merah s’inscrivent dans ce contexte (Parler à ce sujet de gangstérisme, c’est les tuer une deuxième fois). De même que les crimes, tortures, agressions, harcèlements, ne sont pas de simples faits divers, mais le passage à l’acte dans une lutte de classes imaginaire dont nous faisons les frais. Bien sûr les « juifs de cour », dont vous êtes, peuvent l’ignorer.
Il est possible en effet que dans les milieux que vous fréquentez l’antisémitisme se manifeste de façon plus discrète, plus « civilisée », mais vous vous trompez lourdement si vous vous imaginez qu’il vous épargne. Peut-être y êtes-vous moins sensible, si j’en juge par votre fréquentation naguère de tels amis de F.Mitterrand, comme Bousquet par exemple. Le goût du pouvoir justifie bien des compromissions. C’est votre affaire. Mais que cela vous conduise à un tel déni de la réalité, cela je ne le comprends ni ne l’accepte.
Je me permets de vous envoyer un texte qui relate mon expérience de l’antisémitisme, telle que je l’ai vécue au cours de ma longue vie. Je n’espère pas que cela vous fera changer d’avis, mais cela vous aidera peut-être à comprendre ce qu’est la vie ordinaire d’un juif ordinaire, loin des sphères dorées du pouvoir.
Bonjour, et merci pour cet article que dont je partage le fond et dont la situation m’effraie au plus haut point. Je suus depuis pas mal de temps maintenant à la fois énervée, effrayée et en même temps, j’ai la haine !
J’ai tout de même une question à vous poser, pourquoi distingue t’on l’antisémitisme du racisme ? J’ai entendu à plusieurs reprises cet état de fait dénonce comme étant encore un statut spécial fait aux juifs et donc ce sentiment d’un deux poids deux mesures que l’on entend de plus en plus souvent.
Merci de votre réponse
DB
Nommer c’est bien. Chercher la racine du mal c’est mieux.