La nouvelle vient de tomber : la justice russe a remis en liberté ce jour Ekaterina Samoutsevich, une des membres du groupe Pussy Riot. Les deux autres jeunes femmes emprisonnées se sont elles vues confirmer leur condamnation ultra-sévère de deux ans de camp pour avoir chanté en février une « prière punk » anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.
Selon la Russian Legal Information Agency que l’on peut suivre, sur Twitter, à cette adresse: @RAPSI_en , Samoutsevitch a déclaré être « heureuse de sa libération mais très fatiguée ». Alors qu’un récent sondage d’opinion montrait l’opposition de la population russe à l’action des Pussy Riot, on rapporte qu’une foule extrêmement bruyante et enthousiaste a aujourd’hui accueilli le nouveau verdict de la justice russe.
Notons que malgré les diverses tentatives de déstabilisations mentales et physiques, les Pussy Riot continuent de se prononcer contre Vladimir Poutine et ses agents. Avant de connaître le verdict, Maria Alekhina avait ainsi déclaré : “Si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant, même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie.”
Une belle combativité, à saluer alors que le plus dur commence pour les Pussy Riot emprisonnées. C’est en effet désormais le camp de travail qui les attendent. Des conditions de vie et un entourage autrement plus difficiles que ce qu’elles connaissaient jusqu’à l’annonce du verdict.
La poutinerie a fait preuve de discernement face à la mutinerie latente. Que la rue russe le sache! Les poutins tiennent en main l’épée de Shelomo. Ils savent établir l’innocence des innocents et en retrancher la culpabilité des coupables. La culpabilité de Nadejda Tolokonnikova et de Maria Alekhina ne peuvent plus être remises en cause du fait que l’innocence révélée au grand jour d’Ekaterina Samoutsevitch est la démonstration incontestable de ce qu’elles ont toutes les trois bénéficié d’un jugement équitable, tombé ce jour, par cette voix, étant l’humanité même, d’une même justice. La liberté recouvrée par l’une ne laisse plus de doute sur l’état de l’État et la droiture d’une peine d’emprisonnement pour deux, cent, mille et à vous de voir lorsqu’elle y est prononcée. Trêve de plaisanterie. Il n’y a pas un Russe qui ne sache que la démocratie n’existe pas depuis que la dictature soviétique feint de s’être laissée terrasser par le peuple qu’elle n’incarnait plus en vue d’opérer, en dédommagement au préjudice de masse, sa mue libérale. Un libéralisme oligarchique, – on ne se refait pas! – délimitant le périmètre des libertés individuelles à la seule poutinerie. Cela n’empêche pas les Russes de vivre, de s’aimer, de rire et pleurer comme sous les Romanov on n’aurait jamais cru qu’un pogrom poignait en plein Mariage au shtetl, à l’abri de la ménorah brodée rouge sur rouge dans la ‘Houpa chagallo-léniniste. Il y a de l’humain au cœur des tyrannies. Il n’y a même que cela puisque le terrorisme d’État ne vise qu’à contenir cela.
La Charite à la branche de myrte et la Charite aux roses vont à présent devoir goûter jusqu’à ce qu’il leur sorte par les yeux le trou creusé par leur émeute, mais quelle joie, non franchement, que de savoir de retour parmi nous celle des Trois Grâces qui tient le dé à jouer! J’ai pleuré à chaudes larmes en découvrant le cœur de James Bondine. À peu près autant que le jour où James Bondhafi avait risqué sa peau en se lançant à l’assaut d’une prison de son pays où des terroristes retenaient en otages cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien. Et je sais aujourd’hui que mon héros favori ne protégera plus longtemps les complices du Jozef Fritzl de Sakineh. J’ai même déjà envie de parier que sous ce plan diabolique fait pour leurrer les vrais méchants, celui qui dès l’instant où il avait pris la tête de l’État où l’on viole les droits fondamentaux des visages que l’on voile s’était tué à rendre crédible son personnage de scélérat, c’était James Bonjad, mais oui! c’est ça! il fallait s’y attendre… et d’ailleurs, c’est tout ce qu’il faut faire… attendre, attendre d’arriver à la page où débute la pénultième action, l’inévitable scène de bataille finale, celle qui traîne en longueur, mais dont on déplorerait qu’ils nous en coupent trente secondes au montage, trente secondes au cours desquelles Superméchant est censé retirer son masque et dévoiler que la face de latex sur laquelle on avait concentré toute notre haine d’un bout à l’autre de l’aventure, c’était lui, Supergentil! Ha! ha! ha! hein? Ah oui… Bon. Je vous prie de m’excuser. Je ne suis pas sûr d’avoir pleinement respecté la matrice du scénario. Je vais me repasser un James Bondet, puis on verra s’il y a quelque chose, encore, à corriger.