Ainsi donc Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de Poutine et l’un de ses plus proches complices, a osé reprendre, lors d’une interview sur une chaîne de télévision italienne (appartenant d’ailleurs à Berlusconi), cet énorme mensonge prétendant que « Hitler avait aussi du sang juif ». Non, il n’a pas dit que Hitler avait du sang juif sur les mains, mais il a asséné que le responsable de l’extermination des Juifs d’Europe était lui-même peu ou prou juif. 

Largement démentie par les historiens, cette affabulation trouve principalement son origine dans les mémoires, titrées « Face à la potence », de Hans Frank, l’un des plus hauts dignitaires nazis, surnommé à juste titre « le bourreau de la Pologne », condamné à mort au procès de Nuremberg et exécuté. Elle n’était, depuis, colportée que par les cercles les plus fanatiquement antisémites. En la reprenant à son compte Lavrov souhaitait prouver que l’Ukraine était bel et bien nazie, et que le fait que le président Zelensky soit lui-même juif n’y changeait rien puisque, hein, même Hitler… D’une pierre deux coups pour le chef de la diplomatie russe : justifier en quelques mots la nécessité de « dénazifier » une Ukraine qui serait sous la coupe d’un régime dirigé par des nazis, dont le président juif ; faire porter aux Juifs une responsabilité dans les souffrances qui leur sont infligées au moins depuis Hitler. 

« En quoi les assertions de Lavrov sont-elles antisémites ? », font semblant de s’interroger de faux naïfs. Tout bonnement parce qu’elles essaient de vendre subrepticement l’idée que, tout compte fait, c’est chez les Juifs qu’il faut aussi chercher les véritables coupables de la Shoah. Lavrov a d’ailleurs ajouté, histoire qu’on le comprenne bien, que « parmi les pires antisémites, il y a des Juifs ». 

Être juif sans rechigner à participer à l’assassinat des Juifs, cette idée se retrouve également dans le livre

« Qui a trahi Anne Frank ? », paru en France en janvier dernier, qui prétendait démontrer que la famille Frank avait été livrée aux nazis par un notaire d’Amsterdam, un notaire… juif, pardi ! L’éditeur présentait l’ouvrage comme résultant d’une enquête de plus de cinq ans, menée par une trentaine d’historiens et de criminologues, lesquels auraient utilisé les moyens les plus modernes pour « faire parler » des documents. Le chef de l’enquête était un certain Vincent Pankoke, ancien du FBI. Un gars sérieux, donc.

Sauf que dès le mois de février l’éditeur hollandais de l’ouvrage d’origine en suspendait la diffusion et présentait ses excuses. Le malheureux venait d’apprendre que la faramineuse enquête aboutissant à ce formidable scoop dévoilant que c’étaient finalement les Juifs qui se trahissaient les uns les autres, il venait donc de découvrir, mais un peu tard, que pour l’essentiel le contenu du bouquin était bidonné. Mais combien de fois ne nous avait-on pas demandé entre-temps, avec une mine gourmande : « Au fait, vous avez lu ce livre qui révèle qui a donné Anne Frank et tous ceux qui étaient cachés avec elle ? »

Et puis, n’est-ce pas, il ne faudrait tout de même pas négliger les kapos juifs. « Il paraît que c’étaient les pires », comme ont l’habitude de le glisser avec la mièvrerie d’une compassion surjouée ces amis des Juifs qui seraient si heureux de prouver, eux aussi, que parmi les plus cruels ennemis des Juifs, si on y regarde de plus près, il faut bien admettre qu’on trouve de nombreux Juifs. L’argument des kapos juifs peut servir à confirmer que la judéité de Zelensky ne le prémunit pas de la collaboration avec les nazis qui contrôleraient son pays. Pour la petite histoire, cet argument, je l’ai entendu de mes propres oreilles, servi par quelqu’un se prétendant un grand défenseur de ses « frères juifs ».

Une remarque pour terminer. La presse française n’a relevé les ignobles propos de Lavrov qu’à la suite d’une dépêche de l’AFP faisant état des réactions scandalisées qu’ils avaient suscitées en Israël. Nos médias ont ainsi fait savoir que les responsables israéliens avaient « fustigé » l’opinion du ministre russe. Les Juifs se tiennent les coudes, c’est bien connu. Qui parmi les personnalités politiques de notre pays a fait part de son indignation face à la vieille antienne antisémite assénée sans vergogne par le chef de la diplomatie russe ? À ce jour, personne.

3 Commentaires

  1. LES MENSONGES ANTISEMITES DU MINISTRE LAVROV

    Dans le cadre de l’agression russe contre l’Ukraine, le ministre fédéral russe Lavrov s’est autorisé une charge antisémite dont la virulence et la haine nécessitent une réponse « ad hoc ». Le cabinet israélien y a notamment et normalement procédé.

    La nauséeuse et instructive bibliothèque des antécédents à la logorrhée et aux mensonges de Lavrov est à disposition. En voici quelques points.

    1- l’agression russe contre l’Ukraine contrevient à la charte de l’ONU et à l’ensemble de la réglementation internationale prohibant l’agression contre un Etat souverain. Les arguments russes tendant à justifier l’agression relèvent du mensonge, de l’inversion de la charge, et désormais de l’antisémitisme.

    2- les mensonges de Lavrov sur la libération par l’armée soviétique des Juifs d’Europe orientale sont incontestables et pernicieux pour les raisons suivantes.

    Le pouvoir soviétique a pris son temps pour la libération des victimes. Il n’a fait bombarder ni les camps de concentration ni d’extermination alors qu’ils fonctionnaient à plein régime. Il a attendu d’avoir accès terrestre en territoire ennemi pour s’y activer.

    L’armée soviétique a rencontré les camps à l’occasion de sa progression. Sans ôter la primauté, la vaillance & l’héroïsme des soldats soviétiques, c’est en raison de ce qu’ils se trouvaient sur le chemin des armées que les camps ont été libérés.

    3- la sous entendue reconnaissance que les Israéliens devraient nourrir à l’égard de la Russie au lieu de soutenir l’Ukraine relève du colonialisme.

    Le rôle d’une armée de libération est de libérer. Que l » armée soviétique ait libéré les Juifs des camps qu’elle rencontrait sur son passage est normal, humain & constitutif du comportement militaire à l’endroit de civils exterminés et en voie de l’être dans les pires souffrances par de prétendus militaires sadiques.

    Les organisations juives & l’Etat d’Israël ont néanmoins toujours exprimé et officialisé leur reconnaissance envers la libération de camps par l’armée rouge.

    4- la « dénonciation » du judaïsme du président ukrainien comme source de son comportement et des difficultés est un avatar antisémite réprimé par le Droit des gens. Ce président n’a pas été élu comme juif. Le circonscrire à sa naissance est une grossièreté antisémite supplémentaire et colonialiste.

    5- les violences de Lavrov à l’égard des Juifs renvoie à une conception dépassée depuis leurs libérations en 1944 et l’indépendance de l’Etat d’Israël en 1948 par l’ONU.

    Dans sa furie, Lavrov considère les Juifs comme réunis en entités protégées par ceux-la même qui les ont persécutés ! Or, contrairement à leurs aînés des années de la seconde guerre mondiale, et en dépit de la rage antisémite qui ne faiblit pas, les Juifs de 2022 sont libres, indépendants et n’ont de compte à rendre à personne !

    6- Lavrov oublie les persécutions antisémites de la Russie tsariste & soviétique. Il omet l’aide apportée jusqu’à présent aux dictatures arabes assoiffées du sang de leurs peuples, de celui d’Israël et des Juifs en général.

    7- Lavrov peut penser qu’Israël n’est pas en mesure de réagir à ses dévergondages puisque Moscou est présent en Syrie, aux portes de l’Etat hébreu. Elle y occupe, terrorise, asservit la population aux côtés du dictateur de Damas et de ceux de Téhéran.

    Dans cette hypothèse, Lavrov devrait faire attention. Il ne suffit pas de mentir ni d’être antisémite. Il faut aussi prendre ses responsabilités. Le monde sait, depuis qu’il a été attaqué lors de sa création par l’ONU en 1948, que l’Etat hébreu ne permet & ne permettra jamais une menace terminale sur son existence. Pour cela, Jérusalem ne craint aucune arme, aucune armée, fût-elle celle des maîtres de Lavrov. Israël n’aura besoin d’aucune aide extérieure pour se maintenir en vie.

    Israël n’est pas l’Ukraine.

    8- l’arrogance, la haine, le mépris, l’antisémitisme de Lavrov et de ses supérieurs peuvent aussi déboucher sur leurs échecs et leurs comparutions devant la Justice internationale. Celle-ci n’est pas brillante, mais sa médiocrité n’exclue aucune hypothèse…

    9- les restrictions militaires à la défense d’Israël lors des attaques subies depuis 1948 ne sont pas des marques de faiblesse. Ce sont des limites morales que s’impose Jérusalem par son dégoût des conflits comme par l’absence de risque de destruction totale du pays par ses ennemis.

    10- les immondices jettes par Lavrov au terme délirant selon lequel le rapport entre les consanguinités & les Juifs permettraient d’établir des liens entre les victimes de la Shoa et leurs bourreaux relèvent de l’antisémitisme sempiternel qui n’a de cesse de torturer les idées et les personnes.

    Finalement, Lavrov viol le Droit, la mémoire sacrée des victimes de la Shoa & leurs descendants. Il utilise le mensonge antisémite comme argument de guerre avec l’Ukraine et diplomatique contre Israël.

    Comme ses maîtres, il considère son argumentaire belliciste et antisémite comme supérieur aux autres. C’est pourquoi il convient de stopper ce genre d’individus, ce genre de régimes qui prétendent imposer leur haine et leurs mensonges au reste du monde.

    C’est aux Etats libres qu’il revient de le faire.

    Pierre Saba
    4 mai 2022

    11- Vous devriez réviser les pages d’Histoire, d’Histoire militaire et d’histoire militaire russe. Les militaires soviétiques de nationalité juive, les militaires juifs des autres nations, engagés volontaires ou enrôlés, les résistants, ont été si nombreux sur les cinq continents y inclus les vôtres, pendant la seconde guerre mondiale, que leur nombre constitue une proportion parmi les plus importantes des combattants de la seconde guerre mondiale (Jewish Légion, Résistance nord-africaine, etc,etc).Vous devriez exprimer votre  reconnaissance à ces militaires juifs qui ont tant contribué à la fin du fascisme et du nazisme en Russie, en Europe et dans le monde.

  2. Les criminels, ça ose tout et c’est même comme ça qu’on les reconnaît !
    Le soupape de « Poutler » vient de sortir une des fake news journalières, dont le régime est si coutumier, grosse comme une montagne (russe) au cirque de la désinformation, du mensonge. Il croit bon de balancer ça pour déstabiliser et défendre la guerre criminelle de Poutler, qui a eu le culot de l’appeler opération spéciale ‎‎de « démilitarisation » et de « dénazification » de l’Ukraine, alors que des corps des victimes civiles jonchent par dizaines de milliers parmi les ruines des villes et villages.
    Le pays fut déjà réduit à feu et à sang en 1941 par la Wehrmacht d’Adolf Hitler et ses escadrons SS de la mort qui exterminèrent pratiquement toute la population juive, un génocide d’un million et demi de juifs, assassinés dans des conditions les plus atroces.
    Ce pitoyable individu, porte-parole du Kremlin, vient de porter atteinte à la mémoire des morts juifs dans la terre de sang par une injure et diffamation par voie de presse comme le feraient les pires négationnistes nazis.
    En France et ailleurs il serait sanctionné par la justice, chez Berlusconi c’est (sic!) la liberté d’expression….

  3. « certains des plus grands antisémites étaient eux-mêmes juifs »
    Rien de plus vrai ! Cependant, allons plus loin que Lavrov, et donnons une explication à cette affirmation.
    Pendant 516 ans, c’est-à-dire depuis la mort de Myriam jusqu’à la mort de Salomon (975 ans avant notre ère), le peuple d’Israël ne forma qu’une nation. C’est sous le régime gynécocratique que le peuple d’Israël avait existé jusque-là, et c’est sur ces fondements que nous allons voir Salomon étayer sa puissance et régner en homme, c’est-à-dire en conquérant cherchant à agrandir son royaume et en ambitieux cherchant à augmenter sa fortune.
    C’est après la mort de Salomon que la nation se divisa en deux Royaumes. C’est ce qu’on appelle « le schisme de Juda ». Le pouvoir ainsi divisé amena la division de toutes les institutions qui régissent la vie morale.
    C’est à partir de ce moment que la tribu de Juda prend de l’importance et que le nom qu’elle se donne, « Iehoudim » ou « Yehudim », figure dans l’histoire. Dans le « Livre des Rois », on trouve ce nom pour la première fois pour désigner les révoltés de Juda.
    C’est de ce nom qu’on fera « Judæi », et de Judæus, qui signifie « de la Judée », on fera Juif.
    C’est ainsi que la première tribu révoltée, Juda, laissera dans l’histoire un nom synonyme de trahison
    Au commencement du Moyen Âge, les Israélites dispersés s’étaient répandus sur toute l’Europe. On les appelait Juifs, quoique les vrais Juifs eussent presque tous passé au Catholicisme, et fussent devenus les plus ardents adversaires des anciens représentants des tribus d’Israël. Ce sont les Juifs christianisés, par ironie sans doute, qui donnaient aux Israélites leur nom de Juifs qui était discrédité et détesté partout.
    Aussi, il ne faut pas confondre les Juifs et les Israélites, comme sans doute le faisaient les Romains, et comme le font encore presque tous les historiens modernes. Les Sémites formaient deux partis en lutte. Les Israélites restèrent toujours séparés du monde juif, qui représentait pour eux l’usurpation du pouvoir religieux ; ils gardaient fidèlement leurs principes théogoniques et leur grande loi morale.
    La confusion qui s’établit entre les Juifs et les Israélites commence au premier siècle.
    Les Juifs, qui sont partout méprisés, se font appeler « fils d’Israël », croyant par cette supercherie reconquérir l’estime perdue. C’est ceux là que Voltaire prend à parti lorsqu’il écrit : « Les juifs ne sont qu’un peuple ignorant et barbare qui allie depuis longtemps la plus répugnante avarice et la plus abominable superstition à une haine inextinguible pour tous les peuples qui les tolèrent et grace auxquels ils s’enrichissent. ».
    Pour comprendre la persécution dirigée contre les Sémites, il faut savoir que ce sont les Israélites féministes qu’on persécute, et non les Juifs qui les ont renversés pour établir un régime masculiniste. Ces précisions sont susceptibles d’apporter un éclairage nouveau sur certains évènements tragiques de l’histoire, notamment ceux ayant eu lieu au cours de ces trois derniers siècles, et aussi sur l’utilisation abusive, voire la manipulation aujourd’hui, autour de l’argument, devenu l’argutie, de l’« antisémitisme », brandit à tout propos et en toute occasion par l’oligarchie « masculiniste » et toutes ses marionnettes.
    Blog : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/