La décision annoncée, ce lundi matin, par le président Hollande de « vols de reconnaissance » destinés à « permettre des frappes contre Daech » en territoire syrien est une décision de bon sens.

On ne pouvait pas continuer indéfiniment de frapper les djihadistes en Irak en s’arrêtant, absurdement, à la limite de l’Etat voisin.

Ces barbares sans frontières, on ne pouvait pas prétendre leur faire la guerre en évitant leurs centres de commandement, leurs bases logistiques, leurs camps de recrutement et d’entraînement pour coupeurs de têtes expédiés à l’étranger et, en particulier, en Europe qui sont, presque tous, situés de l’autre côté de la frontière, désormais fantomatique, qui sépara, naguère, les deux Etats baasistes.

Et cette décision, surtout, lève un doute qui ne pouvait pas ne pas affleurer quand on voyait, comme je l’ai moi-même vu, la semaine dernière, en suivant une partie de la longue ligne de front où les Kurdes d’Irak font face à la barbarie, tant d’armées coalisées piétiner, malgré leur puissance de feu, aux portes des territoires tenus par l’Etat islamique.

Ce doute, un parlementaire français a mis des mots dessus en demandant, la semaine dernière, à la stupeur générale, si l’existence de cet Etat assassin n’était pas, à la fin des fins, un « élément stabilisateur » pour la région.

La formulation était insupportable.

Mais elle faisait écho à un raisonnement qu’il n’est pas rare d’entendre, en termes plus mesurés, dans la bouche de nombre de prétendus experts en « lutte antiterroriste ».

Il consistait à dire : « mieux vaut un Etat Daech bien circonscrit, bien clos, cerné par des armées qui ne le laisseraient pas s’étendre davantage. »

Il équivalait à s’accommoder d’une sorte de réserve, de poubelle à djihadistes, de déchetterie – et à sous-entendre que cela serait toujours préférable à un cancer éradiqué à la source mais diffusant ses métastases dans toute la région et au-delà.

Eh bien, c’en est fini de cet argument misérable.

Et c’est le mérite du tournant stratégique d’aujourd’hui que de sortir d’une ambiguïté dont les victimes étaient les chrétiens martyrs, les yézidis réduits en esclavage ou massacrés, sans parler des centaines de milliers de sunnites qui refusent, eux, cet ordre noir et dont on ne répétera jamais assez que l’exode (vers la Turquie, le Liban, la Jordanie et, de plus en plus, vers l’Europe) est le produit direct, non pas, comme nous le serinent les désinformateurs lepénistes et assimilés, des mauvaises- guerres-occidentales-qui-ont-déstabilisé-le-Proche-Orient mais, au contraire, de notre non-guerre, de notre non-intervention et de la folle politique de l’autruche qui fait que, depuis quatre ans et plus, les Occidentaux, les Turcs, le monde arabe ont laissé pourrir une situation qui ne pouvait, à terme, que nous conduire, tous, au pire.

Ce changement de cap, cela dit, ne vaudra et ne prendra tout son effet qu’assorti de trois corollaires dont il semble que le président français soit plus conscient que quiconque, mais dont il faudra qu’il convainque, sans tarder, ses alliés.

La première condition, qui tombe sous le sens mais qui ne sera pas la plus facile, pour autant, à prendre en compte, concernera les populations civiles dont Daech se sert, en Syrie non moins qu’en Irak, comme autant de boucliers humains : il faudra tout faire pour les épargner et leur éviter un cauchemar redoublé.

La deuxième concerne les Kurdes qui sont, dans les deux zones, les seuls à avoir assez de vaillance pour oser faire face à ces soldats du califat dont je disais, ici même, la semaine dernière, les médiocres performances militaires : elles sont là, les troupes au sol que d’aucuns appellent de leurs vœux et sans lesquelles il est vrai que des frappes aériennes seront toujours, par définition, insuffisantes ; ils sont là, de Kirkouk à Kobané, ces combattants de la liberté qui sont nos alliés naturels dans cette bataille qu’on semble, enfin, prendre au sérieux ; seulement, il faudra les armer ; il faudra continuer de les armer et leur donner les moyens, tous les moyens, de défendre, à nos côtés, les valeurs de la civilisation et de la vie.

Et puis il y a une troisième condition, peut-être la plus importante, sur laquelle le président Hollande a eu bien raison d’insister avec force et qui sera de tout mettre en œuvre pour que le fait de frapper Daech n’apparaisse en aucune façon comme un blanc-seing donné à un pouvoir syrien dont il ne faudra jamais oublier : 1. qu’il a, sur la conscience, la bagatelle de 260 000 morts et de 3 millions de réfugiés ; 2. qu’il porte donc, et de loin, la responsabilité la plus écrasante dans la détresse des dizaines de milliers de familles en train d’affluer, de plus en plus nombreuses, vers les villes européennes ; et 3. qu’il ne saurait être, ni de près ni de loin, ni officiellement ni objectivement, un allié dans la lutte contre un djihadisme qu’il a cyniquement encouragé, alimenté en psychopathes tirés des prisons de Damas et lâchés dans la nature et, pour finir, épargné quand il concentrait ses tirs sur ses adversaires démocrates et laïques.

La voie est étroite, c’est évident.

Elle est bien plus étroite qu’il y a deux ans, ce fameux samedi d’août 2013 où Daech n’existait pas encore, où l’opposition syrienne modérée avait encore assez de force pour être une alternative possible au désordre grandissant et où seule l’ahurissante volte-face d’Obama stoppa net l’opération décidée après que Bachar el-Assad eut allègrement franchi la fameuse « ligne rouge » de l’utilisation d’armes chimiques : cette opération aurait, si elle avait eu lieu, sauvé bien des vies et évité bien des souffrances !

Mais cette voie est la seule voie.

Et ce sera l’honneur de la France de la montrer.

9 Commentaires

  1. Examiner les demandes d’asile politique depuis les hotspots de l’Oumma où est allée se réfugier la double victime du pan-nationalisme sunno-chi’îte et de l’altermondialisme djihadique.
    Traiter les passeurs de relais du méta-empire pour ce qu’ils sont ou, si vous préférez, ce qu’ils représenteraient à nos yeux si un trafic de ce genre s’enkystait aux frontières de n’importe quel État occidental, paré de la bénédiction de l’OTAN.
    Organiser vers le monde libre l’exfiltration des dissidents postsoviétiques de l’Union eurasienne.
    Rediriger un pan de flux européiste vers la Libye en sorte que la balance de l’inhumain et de l’humain y bascule en faveur des défenseurs de l’État de droit multiculturel.
    Préparer le combat des universalistes depuis les rivages orientaux, à la manière dont les Alliés mirent à contribution les Africains, colons de peuplement ou indigènes des colonies françaises qu’ils avaient su confisquer à Pétain.
    Sceller les noces de sang des démocrates syriens et des démocrates kurdes, sachant que, parmi les premiers, de vaillants guerriers se sont déjà illustrés sur le front antibaassiste, capables de combattre Daech sous bannière peshmerga.
    Accueillir quelques milliers de Syriens Libres (anti-Assad (et non pas syrophobes en Ukraine, lesquels viendraient à point nommé renforcer le camp europhile (anti-Poutine (rien à voir avec l’anti-Russie.
    Vérifier si le dictateur syrien n’aurait pas, lui-même, ouvert les vannes démographiques de crainte que la relance du processus démocratique, dont ses alliés cosignataires de l’accord de Vienne l’ont assuré qu’il n’en serait pas écarté, ne profite pas trop à ses opposants.
    Plutôt que réclamer le départ d’Assad sur le ton infantilisant de l’instituteur néocolonialiste, traiter les tyrannies arabo-musulmanes avec le même respect que nous manifestions envers chacune des abominations que nous avons stoppées par le passé.
    Si, maintenant, nous tablons sur la formation démocratique d’une génération de l’exil, nous sommes fondés à lui accorder la liberté, autrement dit, lui enseigner l’art de régler son compte à son propre tyran au moment opportun, ce moment fatidique où elle sera prête à rompre, définitivement, avec la tyrannie en tant que telle. Gardons-nous donc de superviser onusemment les prochaines élections démocratiques à l’intérieur d’un espace asociétal que nous aurions laissé se vider de la libre conscience. Des élections démonocratiques auraient pour effet d’octroyer au Boucher de Damas la légitimité d’un suffrage qui, à défaut d’être universaliste, serait on ne peut plus universel. Le peuple, qui a tout pour devenir une divergence convergente, se complaît trop souvent dans la pulsion de la convergence divergente. Voilà pourquoi le peuple est ce sur quoi doit s’exercer un contre-pouvoir. Alors je sais, le contre-pouvoir, ce pourrait tout aussi bien être du fascisme. C’est là qu’il faut bien évaluer la trajectoire des hautes visées qui ont présidé au gouvernement des pulsions de socialisation. Quand seule la stricte observation des libertés fondamentales garantit l’expression du libre arbitre. En conclusion provisoire, l’Homo sapiens de dernière génération n’a pas d’autre choix que celui de globaliser la démocratie libérale par l’introduction des sources intellectives du pluralisme en territoire altérophobe.

  2. Ces réfugiés, coincés dans le no man’s land intra-européen, que l’on se refile comme autant de grenades imprudemment dégoupillées… eh bien, vous savez à qui ils me font penser? Toutes proportions gardées — j’appartiens à cette espèce en voie de disparition qui n’oublie pas ce que fut la Solution finale — je ne peux pas m’empêcher de penser, quand je les vois ainsi rejetés de toutes parts, à ces passagers de l’Exodus qu’on osait empêcher de poser un pied sur la Terre. Cela m’inspire une idée saugrenue qui se pourrait bien, si nous savions y faire, offrir des perspectives de sortie de crise. Pourquoi ne pas considérer ces masses anti-Assad, dont l’hostilité qu’elles montrent envers Daech est d’autant plus admirable que Daech est en guerre contre leur pire ennemi, comme un peuple à part entière, et leur dégotter un morceau de mappemonde où instaurer cet État de droit arabo-musulman que nous espérons tant voir éclore de notre vivant?

    • P.-S. : Mais je regrette déjà mes derniers propos. Lorsqu’on se risque à comparer l’incomparable, on se condamne toujours à se casser la gueule. Toute cible est un canon scié; le lecteur ne déroge pas à la règle. Et nous savons quelle pulsion se rattache au masochisme. Parmi nos plus fervents lecteurs, quelques croche-patineurs concentrent leurs dernières énergies à dénoncer le moindre faux-pas dans ce qu’ils appellent projectivement la Règle du double jeu. Imaginez les chemins que pourrait prendre ma référence à Exodus en de tels marécages. Le connard me prêterait des intentions expulsives. Le salopard s’en emparerait. L’enfoiré profiterait de cette obscurcie éclair pour nous massacrer une statue de Mechaal en Ben Gourion de notre temps. Je m’empresse donc de gommer mon trait de désunion avant qu’il ne me brosse un portrait d’Effaceur.

    • P.-S. du P.-S. : Ceci n’est pas un supplément, mais un complément. Je ne fais pas machine arrière. Je renverse par anticipation celui qui ne localise pas le vrai contre-pouvoir.

  3. Je salue la décision française d’intervenir en Syrie contre Daech. L’engagement aérien de la coalition permettra sûrement de détruire une part importante des capacités offensives d’Isis et de stopper une avancée en terre syrienne qui se montre de plus en plus inquiétante.
    Je salue également la volonté de la coalition d’intervenir sans aider indirectement le gouvernement criminel de Bachar el Assad bien que ce propos me semble plus s’inscrire dans une déclaration de bonnes intentions que vouloir une realpolitik. Nous voyons bien qui sont les maîtres de Damas et à quel jeux se prêtent-ils en Syrie.
    Donc un bémol sur l’intention de ne pas coopérer d’une manière ou d’une autre avec ce criminel de l’humanité qui est Bachar el Assad ou avec son mentor.
    Sans vouloir être un stratège militaire (du dimanche de surcroit) il est évident que défaire l’orde barbare d’Abou Bakr al-Bagdadi en Syrie ou en Irak demande une intervention au sol couplée avec des raids aériens.
    Or ce point est invoqué par Daech avec touts les moyens criminels possibles, dont les décapitations, l’esclavage de populations, la distruction des sites archéologiques sont autant de défis d’une logique folle lancée au monde civilisé pour qu’il intervienne directement au combat. Des croisades sonneraient comme un effet subliminal pour la population sunnite iraquienne qui verrait en Daech son défenseur désigné.
    Il faut dire toutefois que ce n’est pas la même percetion qui ont les syriens car ils considèrent les dijhadistes d’Isis commes des étrangers qui ont envahi leur terre. Et ceci c’est un point important qui nous est donné d’exploiter.
    La population syrienne sur les routes de l’exode ne peut que nourir un sentiment de haine contre qui, Bachar el Assad et ISIS unis, car ils ont précipité leur ruine. Il n’est pas difficile immaginer qu’une fois à l’abrit il n’y ait en eux une forte volonté de reconquête de terre abandonnée.
    Si nous, Européens, comprenons cela, ne serait-ce que par notre histoire de resistence et lutte contre les totalitarismes nazi et communistes, alors il s’ouvre à nous une toute autre perspective dans l’acceuil de ces malheureux réfugiés.
    Ces miliers et miliers d’hommes et femmes seront l’armée dont nous avons besoin pour libérer la Syrie. Les Kurdes se battent pour la survie de leur population. Les refugiés doivent se battre pour reconquérir la terre perdue.
    C’est la clé de ce conflit pour repousser les barbares et au même moment donner échec et mat aux maîtres de Damas.

    La condition, cher BHL, c’est que l’Europe le comprenne le plus rapidement possible et donne à ces populations qui acceuille l’envie et les armes pour aller se battre chez eux.
    Le droit d’asile assume alors tout son sens car il est accompagné d’une perspective de retour et d’une nouvelle vie à construire pour des populations aujourd’hui en errance et sans futur. C’est notre devoir d’offrir à ces fugitifs un traitement digne de l’humanité de notre tradition.
    Mais au même moment c’est aussi notre devoir de former les jeunes et moins jeunes syriens à la resistence et au combat, à coté des Kurdes et des forces occidentales déjà déployées, pour liberer la Syrie de la barbarie et de la dictature.
    C’est la raison pour laquelle je vois dans l’arrivée des réfugiés syriens une opportunité et non un malheur pour notre Europe confrontée à une guerre dont elle ne pourra pas se dérober que ce soit à Damas ou ailleurs à ses confins.

  4. je dis…. hollande est un très bon politique un excellent chef des armeés posé et pondere qui a su evaluer les risques encourus et qui a la détermination necessaire… L’envoi de troupes au sol est une ineptie en terme de strategie geo politico militaire une condamnation a une deroute pour l’armee francaise…. MERCI DE VOTRE VENUE A TOULOUSE … et au plaisir a Paris …. je remonte mi octobre et serai avec Delphine HORVILLEUR et ARNO KLARSFELD… A BIENTOT en souvenir d’hannah arendt et de tous les miens…. SHALOM

  5. «À l’instant même où M. Schulz étrillera avec une même hargne — bénis les transparents opacifiques! — et l’extrême droite française apportant sa caution morale (?) à Bachar el-Assad et la gauche britannique dont le leader clame sa proximité idéologique avec une organisation terroriste prônant la destruction d’un État membre de l’ONU, ce n’est plus faute de mieux que je soutiendrai l’UE.»
    Inquiétons-nous maintenant de François Hollande qui s’apprêterait à tuer, sans autre forme de procès, plusieurs centaines de ses compatriotes partis chasser l’homme en Syrie. Je rappelle que nos forces armées se sont vu assigner la mission de poursuivre la riposte contre l’agresseur islamiste, de pourchasser les hommes qui enterrent leurs congénères vivants là où ils se replient, a fortiori là où ils ont érigé leurs fortifications. Les djihadistes français qui ont rejoint les hordes popislamiques du calife Abou Bakr Ier ne sont pas de simples sympathisants de sa Cause comme le sont les bons salafistes d’un nombre de mosquées européennes que nous jugeons, pour notre part, préoccupant. Ont-ils du sang sur les mains? Je dirais qu’ils en ont à peu près autant que n’importe quel égaré non français ayant fait l’objet de bombardements ciblés de la part de la coalition anti-EI. Car ce qu’il ne faudrait pas oublier, avant même qu’un premier assaut ait été ordonné par Hollande en territoire bacharisé, c’est que, inversement à ce qui se fait de l’autre côté de l’aligne de front, les otages civils de l’État islamique ne sont pas dans le viseur des forces occidentales. Le risque, celui-ci bien plus réel, auquel s’expose le chef des armées, outre la pulvérisation des boucliers humains derrière lesquels se cache l’ennemi de l’humanité, serait celui de l’abstention sous pression gauchiste. S’abstenir de neutraliser une meute de doigts d’honneur déguisés en civils (avec ce corolaire bien connu des Israéliens qui veut que les criminels en tenue d’innocent soient servis en martyrs aux petits oignons à notre CPI), voilà ce qui pend au nez du chef de notre État de choc. Non pas une condamnation pro-islamiste pour avoir dégommé des préméditateurs avant que ces derniers n’aient eu la possibilité d’abattre un Rafale injustement asymétré, mais une désignation à la vindicte autojudiciaire en tant que criminel contre l’humanité. À moins, bien sûr, que cette saloperie-là, nous la réservions au seul État juif.
    «Lorsque Mogherini s’aplatira sous l’effet d’un même complexe de culpabilité devant Rohani et Orbán, je serai sans doute moins réticent à l’idée de me joindre à ses indignations, mais l’Iran n’est pas un État en bas âge dont nous devrions nous extasier qu’il se soit dressé sur ses pattes arrières.»
    Allez donc à présent expliquer au PM israélien qu’il n’a aucune raison de refuser d’assouplir la politique migratoire d’un peuple dont l’acommunauté internationale table sur la lente agonie sous l’influx d’un afflux de Réfugiés. Si vous ne voulez pas passer chez lui pour d’obscurs ignorants, il vous faudra empaqueter la chose dans un autre emballement. Ne pas chercher à lui donner mauvaise conscience, mais bien plutôt vous étendre sur son champ de conscience et creuser le sujet dans les grandes profondeurs. Et si vous l’acceptez, j’aimerais que vous continuiez un instant de ramer avec moi. Que vous vous réfléchissiez sur moi en un pays où Me Klarsfeld était comparé, il y a quelques années, à un nazi pour avoir proposé qu’on y instituât des leçons de français obligatoires ainsi qu’une initiation gratuite aux valeurs républicaines pour tout candidat victorieux à la naturalisation. Me Klarsfeld, que j’ose dépasser dans l’ignominie en suggérant que l’extension du dispositif aux natifs européens conviendrait parfaitement à un creuset multiculturel où la maîtrise de la langue ouvre grandes à Tariq Ramadan, lequel comme chacun sait n’appartient pas à la confrérie des Frères musulmans, les portes de Sciences Po. Au lieu de quoi, la République pétocharde se privera, quelques années encore, de toute possibilité d’infléchir la politique de l’anation juive, elles qui gagneraient tant à échanger sur les diverses méthodes de gestion de la crise culturelle. Finir les phrases d’Abou Mazen nous apporte-t-il tellement plus de satisfaction lorsqu’il (ne) promet (pas à l’Oumma) que [le drapeau (panarabe) palestinien flottera bientôt sur Jérusalem] à côté du drapeau israélien.
    «Les alliés antisionistes de l’OLP ont veillé à ce que l’intégration des réfugiés palestiniens ne se produise jamais. Il y en aurait même à brasser à Gaza, de ces pestiférés inassimilables, abandonnés de tous, abandonnés de nous tous… Qui s’en est jamais sérieusement inquiété?»
    Qu’on me donne un dibloc sunnite-chi’îte qui n’envisagerait pour rien au monde une nuit de noces incestueuses débouchant sur la naissance de cet islam du troisième type destiné à contrer le rapprochement stratégique forcé avec un peuple juif vis-à-vis duquel l’hydre mahométique n’a qu’une chose en têtes : lui spolier l’Être et le territoire. Qu’on me donne un timing pour une crise migratoire qui n’interviendrait pas au lendemain de la rencontre au sommet des mères patries des deux grands courants de l’islam dont nous aurions souhaité hâter l’entrechoquement nucléaire. Qu’on me donne une théorie du ventre des femmes qui, de Boumédiène à Arafat, ne constituerait pas un instrument de conquête démographique de choix pour contrer l’infiltration démocratique (occidentale) des terres arabo-musulmanes — «Bien tenté!» — par le printemps arabe. Qu’on me donne tout cela et, c’est promis, j’arrête de vous pomper le dioxyde de carbone avec mes prétendants à la succession mahométicienne. Faut-il serrer les vannes? Pas forcément, dès l’instant que nous sommes en capacité contre-idéologique de mettre en place une politique d’assimilation en matière de droits de l’homme et de laïcité. Sans quoi, la guerre civile soralienne des antijuifs chrétiens et musulmans internationalement réconciliés sur le dos du maçon juif risque fort de prendre forme de guerre médiévale, pour ne pas dire médique. Au bout de quoi, si nos chers amis antisionistes d’Irak et du Levant se seront pris la pire raclée de leur histoire, il y a tout de même un petit cadeau empoisonné que nous fera remporter notre époustouflante Reconquista europa en 3D. Le naufrage des droits de l’homme.
    «L’islam est soluble dans la démocratie or, à l’image de la lumière physique, les Lumières de l’esprit ne connaissent pas de frontières. Naturellement, le désir de liberté eut pour terreau un désert démocratique.»
    Ne votant pas à droite, mon esprit critique n’est pas censé virer à tribord. Vous me direz «chacun sa gauche». Je ne vous l’aurai pas fait dire. Vous pouvez courir pour que je vous donne des leçons de cœur monopolaire. Je suppose que vous n’en avez pas davantage pour l’assommant qui vous sommait d’accorder un asile stratégique aux victimes du fascisme vert. Oui mais voilà. Il y a l’art et la manière de. Inutile de monter le volume des doléances républicaines face au glissement progressif du déplaisir fondamentaliste quand nous nous sommes révélés incapables de lui barrer la route à sa source. Or nous n’avons aucune chance de retourner contre l’ennemi son arme démographique sans associer les réfugiés musulmans à une stratégie de REconquête démocratique. C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir prêter attention à mes méchants propos. L’antidémocratie n’a pas son pareil pour faire de la démocratie son cheval de Troie. Sur ce point précis, Europe devra puiser son inspiration dans la loi de la première présidente de son parlement, et avorter à temps. Elle s’empêchera de barbelériser Jérusalem, capitale indivisible de l’État des Juifs. Elle s’évitera ainsi l’importation du concept de capitale coupée vivante en deux; il n’y a pas qu’à Jérusalem que l’on trouve une Grande Mosquée. Alors que le dualisme refoulé des manichéisateurs du iahvisme unique a besoin de son quart d’heure de défoulement quotidien, le fin connaisseur de l’Inconnaissable se garde bien de stationner dans l’hémisphère du mal où le mauvais géographe croit l’avoir séquestré.
    «Les Uchroniques de l’ultime croisade ne sont pas à mettre entre toutes les mains sales. Je conseille aux seuls postnationaux de préserver leur idée d’une nation-laboratoire des statuts de la Liberté.»

  6. Une douce musique règne dans ce nouvel appel à la guerre de BHL. Mais peut-être ce texte contient-il encore trop d’idéologies (le Bien contre le Mal) ou de tactiques plus ou moins cachées plus ou moins conscientes (ne pas laisser la Russie seul maitre à bord par exemple), encore trop d' »éléments de langage » (les coupeurs de tête par exemple qui en d’autres temps pouvait désigner parfaitement bien les Français) pour être honnête? Il faudrait en expurger le texte. Insister d’avantage sur un raisonnement rigoureux et clair : quels sont les objectifs (sincère) de la France et se demander 1. s’ils sont légitimes (sans utiliser de slogans ou de culpabilisation mais uniquement la raison) 2. si la méthode ici proposée pour les atteindre est bien la meilleure quand à ses effets secondaires potentiellement dévastateurs. Alors peut-être que les Français et autres lecteurs de BHL pourront prendre position dans cette affaire.
    En somme si BHL se calmait un peu d’abord (ça aide le calme pour réfléchir) et nous prenaient, nous ses lecteurs, un peu moins pour des cons, les propos de ce Monsieur muteraient et d’arrangeur des foules il deviendrait philosophe qui construit la possibilité de penser par tous la situation avec rigueur. On peut rêver 😉

  7. je dis … Hollande a raison pas de troupe au sol ce serait un veritable carnage juste un accompagnement des forces aeriennes de la coalition nos troupes ne sont pas adaptees au combat au sol et nous n’avons pas à nous ingerer pour l’instant toius les courants ei alqaida et daesh peuvent se regrouper contre nos forces et celles d »es etats allies …. Merci de votre visite à toulouse et a bientot à paris soit dans le marais soit… Il faut armer les mouvements locaux mais faire tres attention aux alliances à conclure hollande a raison mais la tentative de sarkozy de vouloir amener les troupes au sol est un non sens militaire ….