Cela fait au moins deux semaines que tout le monde savait que Daech préparait une offensive contre Hassaké. Aujourd’hui toute la presse écrit que l’étau jihadiste se referme sur la grande ville du nord-est syrien. Mais c’est quoi ces stratèges qui conseillent les dirigeants occidentaux ? Qui sont ces experts qui n’ont pas été fichus de convaincre Obama, Hollande, Cameron et les autres qu’il fallait écraser les barbares sanguinaires sous un tapis de bombes quand ils n’en étaient encore qu’à converger vers la cité ? N’importe quel abruti sait qu’il est 1000 fois plus facile de liquider les monstres de l’Etat islamique tant qu’ils ne sont pas à l’intérieur d’une ville. Mais nos avions, nos drones ne sont pas allés faire le boulot et maintenant les jihadistes sont quasiment entrés dans Hassaké. Et s’ils y pénètrent il sera donc 1000 fois plus difficile de les en déloger. Et entre-temps ces ordures fanatiques auront peut-être eu le temps de massacrer les chrétiens qui y vivent encore – ceux qui n’auront pas eu assez d’argent pour fuir, car, eh oui, quitter sa maison avec toute une famille revient cher, il faut un véhicule, de l’essence… -, de faire des ravages parmi les Kurdes, d’utiliser cette cité où les différentes communautés ethniques et religieuses vivaient ensemble comme base – « purifiée » – supplémentaire pour consolider leur pouvoir. Alors bon, on n’a pas été capable d’empêcher Daech de parvenir jusqu’aux portes de Hassaké. Et maintenant, vous, conseillers, stratèges, experts, hauts gradés des plus puissantes armées occidentales, maintenant allez-vous enfin vous débrouiller pour qu’on se dépêche de livrer aux forces kurdes les armes dont elles ont besoin ? Ou allez-vous mégoter, soupeser, vous interroger et finalement peut-être enfin prendre les bonnes décisions mais alors que les morts se seront amoncelés dans la ville ?

N’avez-vous donc toujours pas compris que vos hésitations et interminables tergiversations sapent chaque fois un peu plus, dans un Moyen-Orient miné par une dramatique vision conspirationniste selon laquelle les Occidentaux sont derrière Daech, la confiance qui ici ou là y subsiste malgré tout dans les valeurs universelles de la démocratie et des droits de l’homme ? Voulez-vous même faire perdre l’espoir que les Kurdes, tous partis confondus, conservent en nous ? Mais qu’est-ce qu’on vous a appris à l’ENA, à Sciences-Po, dans les écoles de guerre ? Ah, bien sûr, c’est compliqué d’arrêter Daech. Bien sûr. Mais ce sera salement plus compliqué encore d’essayer de le faire quand les hordes d’el-Baghdadi se seront emparées de Hassaké. Obama, Hollande, Cameron, réveillez-vous, votre somnolence est le cauchemar du monde !

3 Commentaires

  1. je dis ;;; les kurdes sont en train d aider au ncombat contre daesh cse doit etre le combat le pluus importa,nt de notre societe pour npermettre a la laicite et a l ‘ideal republicaiçn de se maintenir en tant que ciment social… je dis l islma modere oui et les derniers travaux sur la laciite ou etaient presents des representants du culte musulman permettrea d eviter dez nouvelles catastrophes humaines;;; toutes les confessions peuvent trouver un terrain d entente .. Merci a bhl je ne suis pas venue le deux j ‘etais en d’autres lieux … Je dis… luttons contre tous les extremismes et que la femme puisse garder sa place au sein d une societe laique …au plaisir a paris.

  2. On aurait tort de percevoir une divergence de fond entre le pouvoir et l’idéal. Car au fond, que deviendraient les idées si elles ne forniquaient avec un champ d’application où se faire mettre en œuvre. L’ennemi premier du nom des congressistes de Poitiers n’a donc aucune chance de concerner les intérêts vitaux situés dans le rayon d’action des empileurs de têtes. Le Parti socialiste a depuis peu affaire à une engeance autrement plus redoutable. L’increvable Sarko. Ce misérable nain — au sens où Sartre situait la nature des grands hommes dont on pouvait apercevoir, sur leur bureau, entre la lampe et l’encrier, le buste d’un génie quelconque sculpté dans 10 cm2 de la défense d’un éléphant d’Asie — ce misérable, dis-je, qui sait mieux que personne passer entre la semelle et le talon de la bien noble Chiraquie. Ça exaspère, et ça se voit, même camouflé sous la grimace d’une calme ironie. À la décharge de la gauche, le tabassage en bonne et due forme que lui administrait, il y a sept jours, son propre punching-ball ne lui laissa pas d’autre choix que de lui retourner un crochet de son cru. Sauf que — eh oui, je sais… — l’on ne prétend pas élever le débat en arguant que son principal interlocuteur a pour seul et unique objectif de tirer celui-ci vers le bas. Et je me demande s’il ne fallait pas commencer de creuser de ce côté-ci l’interprétation d’un fameux point de guemara selon lequel la qualité d’un débat est infailliblement rabaissé au niveau du moins affuté de ses protagonistes. D’où l’intérêt de viser haut pour viser juste. De compenser, inversement au nihilisme célinien, le manque de hauteur de son adversaire. De détecter ce qu’il y a de plus fin en lui et, s’il le faut, le cultiver pour lui, en sorte que rien de ce que l’on fasse ne serve pas le beau jeu que l’on souhaite pour soi-même.
    Une autre fois, je m’interroge sur la fixation que je parais faire sur les travers de gauche quand j’aurais beaucoup moins à redire sur l’art et la manière de droite. Et, pardonnez-moi si je me trouve un soupçon d’excuse. Je me soupçonne de ne pas souhaiter voir, autant qu’on pourrait le croire, la droite se corriger. Je continue de penser que le tout-est-à-jeter-à-droite discrédite autant la gauche que le tout-est-à-jeter-à-gauche ridiculise la droite auprès d’un interpeuple qu’il serait idiotement intrépide de négliger. Pour autant, ma clairvoyance ne m’aveugle pas au point d’ignorer que le PS ne saurait se permettre l’humiliation d’une autre défaite électorale s’il souhaite pouvoir encore amplifier la vibration de sa ligne politique à l’échelle nationale et internationale. Que, nonobstant le caractère irréfutable de ce théorème, il ne fonce pas tête baissée là où d’aucuns rêveraient de le précipiter! Cela s’appelle un piège. Et il n’existe qu’une façon de le contourner, l’identifier.
    Face au spectacle enfantin des «Beurk!» mutuels des deux grands partis de gouvernement, je pense aux couleuvres astronomiques que l’on doit avaler lorsqu’on nous demande de ne pas relever le dénominateur commun entre le fait que les USA s’obstinent à ne pas reconnaître le génocide des Arméniens et le fait qu’ils préfèrent apporter leur renfort aérien à Bachar le Chimique plutôt que fournir aux Kurdes une occasion sans précédent de légitimer leurs justes revendications territoriales après qu’ils auraient joué un rôle par trop décisif dans la défaite de Daech. Je pense à l’héroïque Raef, condamné à une peine médiévale de 1 000 coups de fouets par un royaume qui monnaye en lâcheté sa présence dans la coalition anti-EI, et par lâcheté j’entends le pieux détournement de nos yeux effarés face au martyre d’une liberté de conscience qui, ne l’oublions pas, sera universelle ou ne sera pas. Mais je m’égare… nous sommes tous fermement conscients qu’il ne faut pas suspendre à l’intérieur du sac de Scapin et les barbares de Mossoul et les saints hommes de la Mecque. Et nous ne froisserons pas le CFCM en rappelant la nécessité d’une réforme de l’islam. Et nous ferons honte à quiconque oserait offenser, lors d’une première convention nationale empestant la révolution, nos chers concitoyens anti-Charlie. Le sort de Charles Manson est au jour d’aujourd’hui plus enviable que celui de Raef Badaoui, mais taisons-nous, grand Dieu! nous risquerions d’abîmer la sacrosainte multipolarité. Eh bien, non, nous ne nous tairons pas. Nous irons nous ridiculiser dans l’une de ces grandes marches marmoréennes dont les marbrures coronariennes m’évoquent de plus en plus les manifestations pacifistes de l’entre-deux-guerres. Petits lapins Duracell que nous sommes! Chevaliers blancs et fiers de la durabilité de nos piles. Inconscients de l’impasse de nos automatismes. Vous me direz, que faire d’autre? Réformer, peut-être…

  3. Ce n’est peut-être pas aussi simple que cela; Hassaké est la seule partie de cette région encore contrôlée par Bachar el Assad; les Kurdes sont en train de reprendre progressivement la région au Nord entourant Hassaké. Il est possible que les « stratèges occidentaux » préfèrent aider les Kurdes (qui sont démocratiques, respectueux de l’homme ET de la femme, …) . Hassaké est en partie contrôlée par les Kurdes et on peut remarquer que les Kurdes n’ont (pour l’instant) que très peu participer à la défense d’Hassaké. Bref, la stratégie n’est peut-être pas si simple que ce que l’on croit.