Le Forum européen pour l’Ukraine et l’Institut ukrainien de la mémoire nationale

vous invitent à un colloque international autour de :

 

 L’usage du thème de la Seconde Guerre mondiale

dans le discours politique russe

 

Le 16 avril 2015
de 9 h à 19 h


à Sciences-Po Paris

56, rue Jacob Paris 75006

 

ENTREE GRATUITE

 

Inscription par mail : galia.ackerman@gmail.com

Avec le soutien de : La Règle du Jeu (Paris), la Fondation Renaissance (Kiev), la Fondation Schuman (Paris), l’Ambassade de l’Ukraine en France, le CRCUF (Comité Représentatif de la Communauté Ukrainienne en France), l’Académie Mohyla (Kiev), l’Association Française d’Etudes Ukrainiennes, le Club de Kiev (Paris), ainsi que le soutien des adhérents du Forum (EuFU). 

 

Pourquoi ce colloque ?

Le 9 mai 2015, la Russie va célébrer 70 ans de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale que les Russes (et les Soviétiques avant eux) ont l’usage d’appeler la “Grande Guerre patriotique”. Cet événement est déjà considéré comme le plus important de l’année 2015 dans le calendrier du président russe, Vladimir Poutine.
La propagande officielle présente cette victoire comme l’élément fondateur de l’identité russe actuelle. On glorifie la libération de l’Europe par les troupes soviétiques, mais on considère comme révisionniste toute tentative de dire que cette libération fut en même temps une nouvelle occupation pour les pays de l’Est, y compris des condamnations à mort et des déportations de masse dans ces pays et l’instauration forcée de régimes communistes. On justifie globalement toute la politique de Staline pendant, avant et après cette guerre, y compris le Goulag (considéré désormais comme une nécessité historique) et l’alliance avec le régime nazi de 1939 à 1941. On passe sous silence le fait que le partage de l’Europe de l’Est décidé entre Staline et Hitler, qui fut objet de protocoles secrets entre l’URSS et l’Allemagne nazie, servit de base à la réoccupation des pays Baltes, de l’Ukraine occidentale et de la Biélorussie occidentale à l’issue de la guerre. On minimise le rôle et les sacrifices des autres Alliés, on passe sous silence des bévues stratégiques, des crimes de guerre (comme les viols systématiques en Allemagne mais aussi en Tchécoslovaquie), le refus d’envoyer de l’aide aux prisonniers de guerre soviétiques et la collaboration russe avec les nazis, dont l’exemple le plus célèbre est l’armée du général Vlassov (près de 200 000 personnes engagées dans la Wehrmacht). En même temps, on stigmatise des collaborations dans d’autres républiques en les projetant dans le présent (d’où le discours sur la junte néo-nazie de Kiev). Au fond, l’immense exploit du peuple soviétique (essentiellement, du peuple russe, selon la propagande) est détourné à des fins politiques, comme s’il était un gage de la moralité innée du régime Poutine et de son droit à la défense de ses intérêts géopolitiques, y compris l’annexion de la Crimée et l’intervention militaire dans le Donbass, voire la reconstitution de l’URSS.

PROGRAMME

 

OUVERTURE

par Son Excellence l’ambassadeur d’Ukraine en France, M. Oleg Shamshur

et par Galia Ackerman, Secrétaire Générale du Forum européen pour l’Ukraine., chercheuse associée à l’Université de Caen.

 

PREMIER PANEL (9h-11h)

 

Modérateur : PIERRE HASSNER, directeur honoraire des recherches au CERI (Centre d’études et de recherches internationales) et à la Fondation nationale des sciences politiques

« Grande Guerre Patriotique » : des ingrédients d’un mythe

par FRANÇOISE THOM, maître de conférence à l’Université Paris-Sorbonne

Le traitement de la Shoah dans le récit de la « Grande guerre patriotique » de 1945 à nos jours

par PHILIPPE DE LARA, maître de conférence en sciences politiques à l’Université Paris II Panthéon-Assas

Staline nous a traités de fascistes et nous a déportés. Aujourd’hui, les vieilles pratiques soviétiques refont surface

par MOUSTAFA DJEMILEV, le leader historique des Tatars de Crimée, interdit de séjour en Crimée

Le rôle de la « Grande Guerre patriotique » dans la politique mémorielle de Vladimir Poutine : l’exemple de la France

par STÉPHANE COURTOIS, chercheur au CNRS (Centre national de Recherche scientifique) et professeur à l’Université catholique de La Roche-sur-Yon

La perception du Pacte Molotov-Ribbentrop et de ses protocoles secrets en Russie : de Gorbatchev à Poutine

par GALIA ACKERMAN, chef du bureau russe de la revue “Politique Internationale”

PAUSE (11h-11h15)

 

 

DEUXIÈME PANEL (11h15-13h00)

 

Modérateur : PHILIPPE RAYNAUD, professeur de philosophie politique à l’Université Paris II Panthéon-Assas

La mythologie de la Seconde guerre mondiale au sein de l’Eglise orthodoxe russe et ses conséquences dramatiques aujourd’hui

par ANTOINE ARJAKOVSKY, co-directeur du département de recherche “Société, Liberté, Paix” au Collège des Bernardins, Directeur émérite de l’Institut des Etudes œcuméniques à Lviv

Le rôle de la mémoire de la Grande Guerre patriotique dans le recouvrement des politiques impériales de la Russie – Le cas de la Lettonie 

par SARMITE ELERTE, ex-ministre de la Culture de Lettonie, chef de l’opposition au Conseil municipal de Riga

Le concept du Kremlin du “Jour de la Victoire” : 1965-2015

par TOOMAS ALATALU, politologue et homme politique estonien, ancien député du Parlement estonien

« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » (Georges Orwell)

par BERNARD-HENRI LÉVY, philosophe, Président du Conseil du Forum européen pour l’Ukraine

 

TROISIÈME PANEL (14h30-16h30)

 

Modérateur : PHILIPPE DE SUREMAIN, président du Forum européen pour l’Ukraine

Le discours politique russe sur la Seconde Guerre mondiale vu de l’Allemagne

par KATRIN EIGENDORF, correspondant à Moscou pour ZDF (chaîne de télévision allemande)

Contrôle du passé : traitement d’archives et mythes russes de la Seconde guerre mondiale

par ANDRIY KOHUT, directeur du Centre de Recherche sur le Mouvement de Libération (Kiev)

Mythes soviétiques à propos de la Seconde guerre mondiale et leur rôle dans la propagande russe moderne

par VOLODYMYR VIATROVYCH, directeur de l’Institut ukrainien de la Mémoire nationale

“Grande Guerre patriotique” en tant qu’arme russe dans la guerre hybride face à l’Ukraine en 2014-2015

par YURIY RUBAN, président du département des politiques humanitaires de l’Administration présidentielle d’Ukraine

PAUSE (16h30-16h45)

QUATRIÈME PANEL (16h45-19h00)

 

Modérateur : JEAN-SYLVESTRE MONGRENIER, professeur de Géopolitique à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, maître de conférence à l’IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense Nationales)

Usage d’une rhétorique anti-fasciste durant et après la révolution ukrainienne

par ANTON SHEKHOVTSOV, Visiting Senior Fellow au Legatum Institute (Royaume-uni) et chercheur associé à l’Institut pour la Coopération euro-atlantique (Ukraine)

Instruments d’annexion et leur justification propagandiste. De la Pologne 1939 à la Crimée 2014

par ALEXANDER PODRABINEK, journaliste, militant pour les droits de l’Homme et rédacteur en chef de l’agence de presse Prima (Moscou)

Dangers de l’exploitation du mythe de la Grande Guerre patriotique dans les médias russes

par ALYA SHANDRA, rédactrice en chef et coordinatrice à Euromaidan Press (Kiev)

Un éclairage sur les pertes ukrainiennes pendant la Seconde Guerre mondiale 

par YANA PRYMACHENKO, chercheur à l’Institut d’Histoire de l’Ukraine (Académie des Sciences de l’Ukraine)

 ECHANGE AVEC LE PUBLIC

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