Maria Alekhina, 24 ans, mère d’un petit garçon, Nadezhada Tolokonnikova, 23 ans, mère d’une petite fille et Ekaterina Samoussevitch, 29 ans sont en détention depuis le mois de mars en Russie. Leur crime ? Être membre du groupe punk féministe militant, Pussy Riot, sous l’étiquette duquel elles ont réalisé, le 21 février, une performance dans la Cathédrale du Christ Saint-Sauveur de Moscou.

Leur objectif déclaré, en déclamant « Vierge Marie, délivre-nous de Poutine », était d’attirer l’attention sur la collusion de plus en plus inquiétante entre le pouvoir politique de Vladimir Poutine et l’autorité spirituelle de l’Église orthodoxe, incarnée par le patriarche Kirill (ce dernier ayant appelé à voter pour le premier lors des élections de mars). Ce happening qui s’inscrit, faut-il le rappeler, dans une large tradition d’interventions d’artistes qui croisent art et politique, a été reprise juridiquement sous les chefs d’inculpation de « vandalisme aggravé, d’incitation à la haine religieuse et de sabotage des valeurs et du fondement spirituel du pays ».

A l’heure où viennent de se clôturer plusieurs jours de procès qui, selon de nombreux observateurs, étaient loin de préserver avec impartialité les droits de la défense (interrogatoires orientés, questions de la défense le plus souvent rejetées, privation de sommeil et de nourriture), à l’heure où ces femmes et, pour deux d’entre elles, ces mères, encourent jusqu’à 3 ans de camp d’emprisonnement, La Règle du jeu et l’association Russie-Libertés en appellent à une mobilisation la plus large possible pour soutenir ces activistes et féministes dans un combat pour leurs vies, leurs libertés et pour une Russie dégorgée de ces confusions néfastes entre le pouvoir spirituel et politique.

Parce qu’il est pour nous inconcevable que le nom de féminisme se transforme en gros mot, parce qu’il reste hallucinant, aujourd’hui, de voir que les notions de blasphème ou de valeurs spirituelles d’un pays puissent être des armes de guerre juridiques et politiques pour faire taire un vaste courant d’opinion et de pensée à travers le monde, parce qu’il est tout simplement inadmissible de priver de liberté des femmes pour avoir joué de symboles religieux sans violence aucune, nous demandons, nous qui signons cette pétition, la libération immédiate et sans condition de Maria Alekhina, de Nadejda Tolokonnikova et d’Ekaterina Samoussevitch.

 

Signataires :

Bernard-Henri Lévy, John Malkovich, Yann Moix, Régis Jauffret, Antoine de Caunes, Jane Birkin, Philippe Starck, Frédéric Beigbeder, Alexis Prokopiev (porte-parole de l’association Russie-Libertés), Laurent-David Samama, Sanseverino (chanteur), Zoia Svetova (journaliste), Free Pussy Riot France, Marc Lambron, Gilles Collard, Belkacem Bahlouli (rédacteur en chef de Mojo), Asma Guenifi (Présidente de Ni Putes Ni Soumises), Louis-Georges Tin (fondateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie), Gérard Bar-David (rock critic), Gilles Morel (comédien), Tatiana Moguilevskaia (traductrice), Jean-Sebastien Stehli (journaliste), Astrid Wendlandt.

11 Commentaires

  1. Poutine !!  » Tei -Souma-SoshoL » ! tu flippes la matrice de ta race ! ! Vous Invitez la Place de Tahrir–> à la Place Rouge ! »Rouky Protsh ! ot PUSSY RIOT ! Oh! comme il est élégant avec les femmes, ne viens plus ici en France, temple sacré de Marianne.

    Le groupe punk PUSSY RIOT marie le féminisme, l’engagement politique et l’action artistique. Le groupe s’est formé en septembre 2011 à Moscou, RUSSIE. Elles sont plusieurs filles qui dénoncent le sexisme de la société russe, le pouvoir corrompu, l’absence des libertés et la violation des droits des minorités sexuelles. Leurs actions sont des concerts improvisés dans des endroits publics les plus inattendus (station du métro, toit d’un bus, la Place Rouge, une église). Leur message est : « la Russie a besoin du fouet féministe » « Poutine, tu flippes la matrice de ta race » « Invitez la place Tahrir–> à Moscou » Le 21 février 2012, Pussy Riot a oraganisé une liturgie punk à la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou en prononçant une prière « Vierge Marie, deviens féministe, délivre-nous de Poutine! »Cette action était censée dénoncer une relation TROP étroite entre l’église orthodoxe russe et le Kremlin en violation totale du principe de la laïcité de l’Etat russe. Le 3 mars deux activistes présumées du Pussy Riot, Nadezhda Tolokonnikova et Maria Alekhina, ont été interpellées par les forces de police suite à cette action. Le juge a décidé d’écrouer les deux jeunes filles pour une période de 2 mois en attendant le jugement décisif. On leur incrimine « atteinte grave à l’ordre public » passible d’après la loi russe de 7 ans de prison maximum. Nadezhda et Maria ont déclaré la grève de la faim en protestant contre leur emprisonnement jugé illégal. Il est évident que cette arrestation est une commande politique. Il est évident que la riposte du pouvoir à l’action de Pussy Riot est disproportionnée. Il est évident qu’il existe un vrai risque pour les deux jeunes femmes d’être séparées de leur enfants en bas âge (4 et 5 ans) pendant de longs mois, voire des années. Il est évident que ce combat contre l’obscurantisme religieux et la machine judiciaire de l’Etat est un combat international qui concerne tout être pour qui la liberté individuelle est importante. FREE PUSSY RIOT!!!.

  2. Des jeunes adolescentes. Poutine perd vraiment la tête!!! Et avec, toute la crédibilité de son gouvernement.