A l’heure – dimanche, dans la nuit– où je rédige ce Bloc-Notes, c’est le Front national qui fait figure de grand gagnant de ce premier tour de la présidentielle.
Il l’emporte politiquement puisqu’il reprend, et au-delà, les électeurs que lui avait « siphonnés » Sarkozy en 2007.
Il l’emporte historiquement en gagnant ce fameux pari de la « dédiabolisation » qui devait le sortir du ghetto où la droite extrême était tenue depuis soixante ans.
Marine Le Pen, au passage, l’emporte sur son diplodocus de père dont elle pulvérise le record de 2002 et qu’elle relègue, ce faisant, dans la préhistoire de son propre triomphe.
Elle ridiculise, enfin, la France en montrant qu’un électeur sur cinq se reconnaît dans un programme débile, porté par un parti fétide et incarné par une candidate dont l’entourage reste, souvent, constitué des mêmes anciens de la Droite radicale, du GUD, de tels groupuscules négationnistes ou de telles bandes à Gollnisch ou à Mégret.
L’Histoire dira à qui revient la responsabilité de ce désastre, de cette honte.
Elle fera le compte des irresponsabilités d’une droite qui a laissé s’effriter, quand ce n’est pas s’effondrer, la barrière d’espèce qui la séparait de l’extrême droite (la « stratégie Buisson ») ; d’une gauche dont l’aile ultra a (n’en déplaise à Mélenchon) plus alimenté qu’enrayé, par ses outrances et son populisme, cette spirale du pire ; de nous tous, simples électeurs, qui, à force de confondre la Politique et le Spectacle, l’élection présidentielle et « Star Academy », l’arbitrage du vrai et du faux avec une performance où l’enjeu n’est plus de penser juste mais d’être « bon », de marquer des « points » ou de « monter dans les sondages », finissons par ne plus bien distinguer entre ce qui relève du débat nécessaire et ce qui en brise les tabous constitutifs.
Pour l’heure, il faut se rendre à l’évidence.
Une force est née dont l’ambition est de casser la « droite d’en haut » et de disputer à la « gauche des élites » le « peuple des ouvriers, des paysans, des petits fonctionnaires ».
Un ton est apparu qui, sans même parler de la xénophobie, du racisme, de l’antisémitisme, qui s’exhalent sitôt que ces gens se lâchent, est fait d’une vulgarité, d’une haine, d’une violence sociale et rhétorique qui, si on ne les stoppe pas, détruiront, de proche en proche, l’entièreté de l’espace public.
Et le fait est que les partis traditionnels semblaient, ce dimanche, à mille lieues de voir le danger mortel, pour eux et pour nous tous, que représente cette émergence.
Ainsi ces ténors de l’UMP se précipitant, dès 20 heures, pour rappeler aux électeurs du FN que Mme Le Pen n’est pas « propriétaire de leurs voix ».
Ainsi ces socialistes renchérissant que ces femmes et hommes votant, en connaissance de cause, pour une candidate conseillée – et pas seulement quand elle va valser à Vienne ! – par des quasi-nazis sont « des Français comme les autres » que seul le « malaise » social « aveugle ».
Et personne, à la notable exception de François Bayrou, pour appeler un chat un chat et voir dans ces 18 % un danger pour la République.
On se souvient de Pierre Mendès France ayant, en 1954, lors de son investiture, le courage de dire aux communistes tentés de le soutenir qu’il ne voulait pas de leurs suffrages.
Cette position est intenable, naturellement, dans le cadre d’une élection présidentielle au suffrage universel direct.
Mais on rêve de candidats qui, dans le corps à corps qui s’annonce, nous épargneraient au moins le spectacle de cette indécente pêche aux voix.
On rêve d’un duel à la loyale où chacun bataillerait dur, à partir de son socle de valeurs et de son projet de société, mais sans rivaliser, pour autant, d’astuce pour mieux prendre sa part du magot électoral lepéniste.
On rêve, autrement dit, d’une « antidrague » qui, loin de la sotte théorie que l’on sent revenir au triple galop sur les « mauvaises réponses » apportées par le FN à de « bonnes questions », ferait dire à celles et ceux qui ont, en conscience, donné leur voix à la candidate d’un parti justement pas comme les autres : « il n’y aura pas de réponse à la question que vous posez tant qu’elle sera noyée dans la phraséologie extrémiste dudit parti ».
Non pas, bien sûr : « ne venez pas » ; mais : « vous n’êtes pas les bienvenus ».
Non pas : « vous qui avez voté Le Pen au premier tour, restez chez vous, abstenez-vous, votez blanc, au second tour » ; mais : « venez si vous voulez – sauf que vous ne trouverez rien, dans mon discours, qui sera une concession à la secte d’où vous arrivez et où le summum du débat semble opposer (cf. le désormais indispensable « Marine Le Pen démasquée», de Caroline Fourest et Fiammetta Venner) les dénonciateurs de “l’islamisation” de la France et ceux de sa “sionisation” ».
Ce pacte, explicite ou implicite, serait la solution de la décence et de la dignité.
Et ce serait la seule façon, pour Hollande et Sarkozy, de conjurer les périls immédiats (combien de triangulaires, si on cède, dans les législatives qui arrivent ?) et plus lointains (une corruption de l’esprit public sans précédent depuis les années 30…).
Il faut tout faire – et c’est possible – pour que Marine Le Pen ne soit pas l’arbitre du second tour.
Ridiculiser: c’est déjà fait ! 1 français sur 5 a voté pour le FN.
les deux candidats dépendent déjà des votes du FN et ne se privent pas d’essayer de les séduire, François Hollande, Nicolas Sarkozy. Il faut prendre le temps de bien penser face à une Europe qui se radicalise à l’extrême droite, et qui est très bien organisée.
La haine orchestrée contre un seul homme même faillible, a déjà banalisé la haine .
Mais une certitude Sarkozy n’est ni raciste ni antisémite, certains l’appellent hitler!
L’erreur de la droite c’est le mépris, l’arrogance, l’absence de valeurs partagées,l’injustice sociale à son comble,
l’erreur de la gauche socialiste c’est la non prise en compte du réel, ce sont des promesses impossibles pour des gens fantasmés.
Les personnes sont ailleurs.
Comment se mobiliser contre l’oeuf du serpent qui est érigé en arbitre de la démocratie?
déjà vu ! 1933.
il faudrait penser européen enfin, penser internationalement et repousser l’impensable.
» Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » Tropiques, Aimé Césaire, 1941 1945
Comment se mobiliser entre les deux tours contre l’ oeuf du serpent ?
Il faut dire les choses telles qu’elles sont et Bernard-Henri Lévy le fait avec justesse. Le danger est à venir, et le 6 mai et aux législatives. Les votes du FN ne sont pas interchangeables, transposables… Ne donnons pas à Marine Le Pen le pouvoir de départager. Ne nous laissons pas ridiculiser!
Sarkozy ne peut pas être réélu. Il ne peut pas être réélu car il ne peut pas attirer vers lui l’électorat frontiste. Vous voulez savoir pourquoi? Eh bien, j’vais vous l’dire… Sarkozy incarne tout ce que rejette l’idéologie française. Et malgré tout ce qu’il tente de servir à ceux qui avaient parié sur ses origines étrangères pour faire passer une idée de «nation» qui ne passait plus, tout ce qu’il voudrait récupérer en guise d’acquittement de sa dette de Métèque suprême envers la France d’en haut, rien ne pourra jamais le faire sortir du collimateur dans lequel le tiennent les 10% de suffrages nationalistes de 2007 qu’il requiert aujourd’hui s’il veut réussir son second tour de prestidigitation. Ceux-là, qui n’ont jamais conçu que la terre des rois de France fût à la merci d’un Rocard ou d’un Jospin, au demeurant souchiens, mais dont la probité sans pareille avait le malheur de n’être pas très catholique. Alors, un croisement de Kuvasz, d’Hellinikos-Ichnilatis et de Kalef K’naani dressé sur ses deux pattes arrières sur le bouclier arverne, c’est un peu fort d’hydromel, nom d’un chien! Sarko a tout à gagner à offrir à Carla la liberté de reprendre le chemin du succès, à prendre à son tour la place de l’homme au foyer, à faire le ménage en grand avant de quitter la seule maison que devront jamais fréquenter ses voisins de l’autre côté de la rue. Quoi qu’il arrive maintenant, c’est Hollande qui donnera les cartes. L’avenir de la gauche française est entre ses mains, mais c’est aussi l’avenir de la droite française qui va dépendre de sa seule responsabilité. S’il accepte de compter comme représentative du peuple ladite nouvelle droite, la droite républicaine s’effondre. Et avec elle, c’est la démocratie républicaine qui se pervertit sous le fouet de Maîtresse Jean-Marine. Depuis le 18 juin de l’an 40 dont personne ne se fout, la France n’appartient qu’aux Français libres. Et face à la percée des vampires de Tixier-Vignancour, la croix de Lorraine reste plus dissuasive qu’un 22 longs rifles. Hollande connaît la France et son Histoire. Si les fils de De Gaulle se noient pour s’être trop débattus sans alliés contre les fils de Salan, il va devoir les en sortir lui-même. Nous ne pouvons pas nous payer la frayeur d’un retour d’OAS, pas même pour le fun. Et puis, tout le monde n’a pas la baraka du fossoyeur de la IVe Rép’. Tout le monde ne réchappe pas de tout le monde. Sarkozy ne peut pas être réélu. Vous ne savez pas pour quelle raison il ne peut pas l’être? Non? Vous non plus? Hein? Excusez-moi, je ne vous ai pas entendu… Non! D’accord. Eh bien, j’vais vous l’dire… Il ne peut pas être réélu car il ne peut pas devoir sa réélection au transfert sur lui de la totalité des voix nationalistes. Gagner avec elles, il n’y a que l’homme du 18 qui pouvait l’absorber en gardant la tête haute, sans concéder un iota de bile à une contaminée qui utilisait son vote comme un antidote contre le bannissement. Or gagner le 6 en les confortant dans le choix massif qu’elles ont fait le 22, ce serait introduire une masse dans l’organe encore sain du Droit des gens.
Deux finalistes, deux méthodes. L’un s’adresse à des électeurs nationalistes (tous ces clochers, ce manteau de cathédrales), xénophobes (le vote des étrangers favorise le communautarisme), antisémites («ils» s’étaient choisis monsieur Strauss-Kahn), islamophobes (les racines chrétiennes de la France): l’autre parle à des non-électeurs antisystème en leur rappelant que son concurrent s’était présenté comme le candidat de la rupture, et qu’il avait été le président de la continuité lorsqu’il s’était montré impuissant à tenir sa promesse quant à la régulation du système capitaliste dont la financiarisation globale avait entraîné la crise qui les touche; il fait du vote des étrangers aux élections municipales une initiation aux mœurs républicaines, un embrassement de la communauté nationale. Le vote Le Pen est un vote d’adhésion si et seulement si les républicains cessent d’affirmer qu’il est un vote de protestation et font ainsi la même lecture de l’événement que va en faire la femme sans nom.
Mais un Copé collé à l’image à laquelle le mêlait Mélenchon, je ne pourrai plus continuer à défendre son honneur de l’amalgame irresponsable fait entre une droite républicaine et le Front national. Il n’y a pas d’addition possible de la droite et de l’extrême droite car il n’y a pas d’extrême droite qui tienne. Cette définition du nationalisme est une simplification due à ce qu’on reconnaît généralement aux forces républicaines de droite la priorité qu’elles accordent au principe d’autorité. Or, un autre principe lui fait parfois de l’ombre tout en haut de leur liste : la liberté. Et là, leur coalition devient l’ennemie jurée du protectionnisme nationaliste. Il suffit de se reporter au 10 juillet 40 pour constater que l’ensemble de la classe politique française put sans difficulté apparente confier les clés de la nation au pacifisme honteux de la collaboration. Le fascisme est à droite, à gauche et au centre. Il est partout, c’est bien là le problème. Cela s’appelle une dictature. Il y en eut même, ordonnées par le prolétariat. C’est ce que j’appelle un fascisme de gauche. C’est la gauche travaillée par l’idéologie fasciste. On y retrouve l’idée que des puissances d’argent dégoulinent d’entre les doigts crochus du lobby juif quand l’Histoire nous apprend que l’Église interdisait au peuple chrétien de se salir l’âme au contact de la monnaie d’échange, – bah! un échange de fluides (frisson causant un «non» de la tête), – et qu’en l’espèce, le déicide possédait une âme toute trouvée pour l’usure, et ce exclusivement, sans autre possibilité de gagner sa pitance que par le biais de ce qui lésait l’Homme, cette sale besogne qu’on placerait au creux de ses mains déjà impures puisque trempant toujours dans le sang du Christ. La gauche est elle aussi comptable des méfaits du nationalisme comme de l’internationalisme totalitaires. Elle a contenu plus souvent qu’à son tour la colère des peuples en la retournant contre ce même bouc émissaire dont la malédiction athéisée avait été transformée en incarnation de la religion à abattre. Hollande le sait. Sarkozy aussi. Cette science, consciemment ou qui sait? présciemment… leur fait porter une série de responsabilités lourdes, écrasantes, mais peut-être est-ce que les profondeurs auxquelles la réeffectuation du parcours d’une telle chute les oblige leur conférera une hauteur d’esprit correspondant au surplomb qu’ils y gagnent.
Le temps de Jesse Jackson est un temps de défaite. Obama se retourne sur la misère des Américains. Il sera le président de tous les Américains, sa préférence nationale ne laisse personne sur le carreau. L’égalité réelle est déjà toute acquise dès lors que c’est lui, le Noir, qui est en position de se pencher vers l’autre. Les petits Blancs n’y arriveront pas sans un capitaine qui les fasse boire à la Coupe des nations. Un Noah qui les prenne avec lui dans son rempart flottant, et les sauve du Déluge mondialiste. Faites cela! Parachutez dans le temps un «Désir» d’avenir! Faites-le et gaffe… Comme Jerry à Rupert Pupkin, on ne prévient pas les gens qu’on va les faire rire, on les fait rire. Même chose avec le sourire. Et puis… oublier que la diversité s’est invitée au conseil des ministres, oublier les internats d’excellence, oublier le plan banlieue, ce serait oublier que le responsable d’un bilan assez gris pour qu’on n’ait pas à le noircir a tous les chiffres en tête, comparatif à l’appui. L’argument choc d’hier soir, c’était celui d’hier matin : «Le changement, c’est maintenant». Laissez en plan l’épouvante, – Aïe! – C’est le ciel qu’il faut dégager. Faites-nous passer du gris au bleu! Vous aurez, nous aurons tout le temps de veiller au respect des droits civiques une fois sortis de l’arche. N’oublions jamais que le vote FN est le premier vote communautaire de France. Donnez l’ultime coup de pied dans le communautarisme, – vous avez fait le plus gros, – et c’est tous les nationalismes du plus petit au plus grand qui tomberont l’un derrière l’autre!
L’augmentation du poids de Marine Le Pen la conforte dans l’idée qu’elle va s’installer durablement dans le paysage politique français. Pas forcément. Son doublement de volume n’est peut-être que de la gonflette. Un poids plume la foutrait KO. Bon, il faudrait bien entendu pour cela que les Hommes du prochain président rejouent le match 2002-2007, mais cette fois-ci du second tour de la présidentielle au second tour de la législative. Quarante-deux jours pour élever la flamme sous ce ragoût de fausse Pucelle, et le faire réduire. L’extrême droite est une petite bébête immonde qui monte, qui monte, qui monte et vous chatouille là où ça vous gratouille. Et c’est le déclassement, la cause de l’urticaire. Le descendu de la société qui est monté au Front n’a pas attendu le Hongrois (qu’il met dans le même sac) pour se persuader de ce que l’étranger lui gaulait son pain sec. Il y a un demi-siècle, ce même Frangaoui accueillait les rats pas triés aussi chaleureusement qu’un fermier au bout d’un manche de fourche. Ces derniers ont dressé la table au cœur d’un démeublé, ils ont préparé un festin de restes et ont offert l’hospitalité à leurs hôtes. Ils les ont réchauffés du réconfort dont le déchirement du déracinement aurait voulu qu’on le leur apporte, et profitèrent de la chaleur qu’ils produisirent eux-mêmes. Ils ont aimé les gens du Nord, et s’en sont fait aimer. C’est étonnant, réfrigérant, un peu attristant même, j’allais dire à se flinguer, mais à y réfléchir, dans les verts pâturages où les vaches grasses font l’objet de toutes les convoitises, cela doit sans doute avoir mieux réussi en respectant cet ordre. En tout cas, ça peut marcher dans ce sens-là. Mais il faut y mettre une sincérité, je dirais même une candeur prêtant le flanc aux moqueurs. Quelque chose comme de la foi.
Aucun des deux candidats républicains n’a de chance de l’emporter sans 20% de mal-aimés qui persisteront dans leur erreur tant qu’ils se sentiront considérés comme des erreurs de la nature. Ils disent : «La justice pour nous doit passer avant la justice pour tous.» Nous leur disons : «Nous lutterons contre toutes les formes de discrimination.» Ils entendent : «Toute injustice ne pouvant être combattue, ne seront traitées que les plus flagrantes.» Prouvons-leur qu’ils se trompent! Rendons-leur justice! Rendons-leur le sourire, et que le melting-pot leur apparaisse comme le miracle qu’ils n’attendaient plus! Un cinquième des Français reniflent une menace dans l’homme venu d’ailleurs? Que par ce qui émane de sa présence, ils se sachent protégés! La dimension raciste et antisémite, pour secondaire qu’elle soit, demeure évidemment profonde, sa dissimulation en atteste, mais il y a autant de différence entre le professeur Gollnisch et le prolo fils du péquenaud terrifié par le péquenaud père du prolo de l’autre côté de la clôture barbelée qu’entre un ayatollah et un électeur de la marionnette de Khamenei : au-delà du fait qu’il y a là deux fascistes opérationnels, l’un est irréductible et celui qui le seconde, aussi retournable qu’une peau de mouton.
La France est susceptible de «refaire le chemin des années 30». Sur ce point, Guaino parle d’or. Nous ne pouvons pas, en ces heures inconsciemment graves, abîmer les forces gaulliennes de l’intérieur ou l’extérieur du mouvement transversal qu’elles actionnent. Le président sortant avait fixé le cap. C’était à peine quelques jours avant le sale tour. Et c’était cap à gauche. Une promesse d’ouverture sensiblement identique, disait-il, à celle de 2007. Qu’il ne donne pas à la république une droite incapable de tenir le cap qu’elle se fixe! Oui, le 22 n’est pas le 21, mais enfin… il y a un air de famille, non? Dès alors, parler identité nationale ou immigration ne peut plus bénéficier de la caution républicaine d’une victoire sur le nationalisme ramené à 10%. Tant que cela restait une tentative de celui qui avait l’art brut et la manière forte de faire passer les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen aux dernières vagues migratoires qui souffraient, personne n’y échappa, d’un terible mal du pays et de ses traditions millénaires, on pouvait préférer d’autres méthodes mais on devait aussi se remettre en question face aux échecs répétés d’un courant libertaire dans lequel s’étaient engouffrés quelques ennemis persuasifs de la liberté ET de l’égalité ET de la fraternité. Tant que… mais rien n’est plus pareil. Le changement, c’est hier. L’extrême droite ayant refait surface, la droite républicaine se doit d’être vis-à-vis d’elle une force d’opposition. L’âme de la démocratie en dépend, et la survie de sa pluralité respectueuse. Nicolas Sarkozy devra maintenant gagner une guerre défensive sur sa capacité à établir la preuve que son bilan fut positif. Ses compagnons préféreront qu’il s’arrache la tête que regarder impuissants son âme la déserter. Quelle que soit l’issue de cette joute valeureuse, les combattants sont sommés d’anticiper leur après-Moi. A fortiori dans un contexte de défaite probable où prendre le risque de dévoyer l’éthique de son mouvement au cours du dernier bond empêcherait ce dernier d’opérer le redressement salutaire, le salirait à jamais, offrirait à la force émergeant sur sa droite de lui rafler sa place. Il vaut toujours mieux perdre que se perdre.
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