Lundi 12 mars, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé déclarait devant le Conseil de sécurité de l’ONU que le jour viendrait où les autorités syriennes devraient « répondre de leurs actes devant la justice » internationale. Affirmant que les crimes du régime ne sauraient rester impunis, il estimait dans la foulée qu’il était nécessaire de « préparer (…) les conditions d’une saisine de la Cour pénale internationale ».

Moins de 48 h plus tard, l’ambassadeur de France pour les Droits de l’homme, François Zimeray, s’envolait discrètement pour le Moyen-Orient. Il a en effet été chargé de recueillir des témoignages de Syriens en vue d’alimenter le dossier d’accusation contre les responsables de crimes, tortures, viols et autres exactions. Nombre de victimes ont déjà raconté à la presse et à certaines ONG, notamment Amnesty International, ce qu’elles-mêmes ou leurs proches ont subi. Mais la mission de François Zimeray consiste à étayer l’accusation selon les formes strictes requises par la justice internationale. L’ambassadeur pour les Droits de l’homme a ainsi entrepris de rencontrer des réfugiés syriens dans les différentes zones où ils peuvent s’exprimer librement dans des conditions juridiques incontestables.

Le rapport qu’il établira devrait au minimum semer l’inquiétude dans les hautes sphères de la mafia Assad. Favorisera-t-il, dans un premier temps, des défections ? Dès lors que la certitude de l’impunité s’estompe, il n’est pas impossible que, parmi les responsables des horreurs commises contre la population syrienne, certains préfèrent éviter de se retrouver à terme inculpés de crimes contre l’humanité. Car c’est bien de cette accusation que devront certainement répondre ceux qui sont à la tête de la chaîne de commandement aboutissant aux massacres, enlèvements, bombardements, sévices graves… infligés depuis un an aux populations syriennes. A n’en pas douter, les éléments que François Zimeray rapportera de son enquête alourdiront l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de chacun des tueurs du gang de Damas. Rappelons qu’en 365 jours ils ont tué au moins 10 000 personnes…

Un commentaire

  1. Il était temps!!!!!
    Espérons juste que ce ne soit pas un rapport de plus…