– Jeudi 17 mars. Matinale sur France Inter. Bernard-Henri Lévy, de retour de Libye, lance un coup de gueule sur, entre autres abonnés absents au drame libyen, l’assourdissant silence des socialistes français. Un auditeur nommé Paul Quilès l’appelle, protestant que le PS a été, au contraire, le premier à se manifester. BHL suggère que cela soit redit, haut et fort, et sans délai. Martine Aubry est en train de faire une déclaration à Sannois, où elle soutient le candidat PS aux cantonales. Elle dit : « Je pense à la Libye. On n’en parle pas. On a laissé faire. Aujourd’hui, la communauté internationale est dans l’incapacité, le manque de courage d’agir. J’ai honte pour l’Europe. J’ai honte pour nos organisations internationales. On se met d’accord pour aider les banquiers, pas pour aider un peuple. Je suis désolée de ce coup de gueule, mais j’y pense jour et nuit. » Elle ajoute : « Le monde entier avait dit que ce qui c’était passé avec Franco était inacceptable, mais on a laissé faire et on fait la même chose aujourd’hui. »
– 25 mai. Bureau de Bertrand Delanoë, Hotel de ville de Paris. Martine Aubry a mobilisé les villes suivantes : la sienne, bien sûr, Paris, bien sûr (même si liée en exclusivité à Rome), Toulouse, Lyon et Strasbourg, qui proposent, à travers leurs maires, un jumelage en bonne et due forme avec la ville martyre de Misrata, dont nous revenons, Bernard-Henri Lévy et moi.
– 30 mai. Misrata, Libye, réunion au grand complet du Conseil de la ville dans les locaux d’une banque encore debout. « Merci la France, merci Sarkozy » dit solennellement le Président, repris par toute la salle. « Il y a aussi un grand parti d’opposition en France, avec une femme à sa tête, qui propose le jumelage de cinq grandes villes françaises avec votre ville de Misrata, les informe Bernard-Henri Lévy. » Courte délibération du Conseil : « Dites à cette dame et aux gens de ces cinq villes que nous acceptons avec reconnaissance et qu’ils sont les bienvenus ici, dès que nous aurons fini de libérer Misrata. »
– 20 juillet, Paris, Palais Bourbon, salle de réunion du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Sont présents, à l’invitation de François Lamy, au nom de Martine Aubry, les membres de la délégation de Misrata sortis par bateau de la ville assiégée pour rencontrer, à Paris, Nicolas Sarkozy ainsi que les représentants des cinq villes françaises solidaires de Misrata : le général Zarmouh qui brisa le siège de quarante jours, Suleiman Fortia, le représentant de Misrata au sein du C.N.T. et trois autres défenseurs de la cité martyre. Interrogés sur l’aide que Lille, Paris, Toulouse, Strasbourg et Lyon pourraient apporter, les Libyens parlent des secours d’urgence. François Lamy prend leur liste et redit l’engagement des cinq maires auprès des habitants de Misrata pour la reconstruction des infrastructures urbaines dévastées.
– Octobre 2011. Nous tenons de nos amis de Misrata que ces engagements sont en cours là-bas.
Martine Aubry aura été au tout premier rang de ceux qui, en France, sauvèrent l’honneur en Libye ; et, beaucoup plus que l’honneur. C’est une des raisons – et non la moindre – qui font que la Règle du Jeu souhaite la voir gagner les Primaires socialistes.
« la Règle du Jeu souhaite la voir gagner les Primaires socialistes »
PERDU!! (eh, eh…)
dommage de ne pas prendre une position plus affirmative …. ce soutien est peu visible alors qu’il pourrait changer la donne ! je suggère que cela soit redit, haut et fort, et sans délai.
Cet article comporte des approximations en cela que Martine Aubry n’a en aucun cas mobilisé les villes que vous citez outre celle dont elle est maire. En l’occurrence ce sont bien les maires de Lyon, de Toulouse et de Strasbourg qui ont engagé leurs villes respectives sans un soutien au printemps libyen. Gérard Collomb, le maire de Lyon, s’avère être un des principaux soutiens de François Hollande. Par exemple…
Je voulais évidemment écrire dans mon précédent commentaire « dans un soutien au printemps libyen »… Mais bon, je pense que vous avez relevé la coquille ! Amicalement.