On aurait pu espérer que la légitimité morale, politique et juridique (c’est-à-dire onusienne) de la guerre contre le régime homicide de Kadhafi convainquerait durablement les détracteurs de l’ingérence que, dans certaines situations, la non ingérence équivaut à de la non assistance. Alors qu’en Syrie, Bachar al-Assad réprime et massacre impunément sa population, c’est hélas le sentiment inverse qui semble prévaloir dans les opinions européennes. Le scepticisme à l’endroit de l’ingérence se mue en attentisme résigné. Surtout ne rien entreprendre qui puisse troubler un ordre inique, préférable au désordre et à l’inconnu, s’époumone la sagesse des nations. Comment expliquer cette défiance croissante envers une conquête récente du droit des gens ? Quels arguments faut-il lui opposer ? Convient-il de refonder la belle idée d’ingérence sur de nouvelles bases théoriques, plus multilatérales, moins eurocentriques ? L’heure est-elle venue, en d’autres termes, de réinventer l’ingérence ?

Ce sont de toutes ces questions, et d’autres encore, qu’ont débattu ce dimanche 3 juillet nos invités Rony Brauman, Pierre Hassner, François Heisbourg et Safia Otokore.

 

Ce débat était animé par Alexis Lacroix

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