C’est un petit homme qui ne va pas très bien. Un schtroumpf. Je suis allé sur son blog, pour voir. Je parle de Jean-Luc Mélenschtroumpf. Ça sent le petit verre de vin, tôt, au zinc, avec les relents de haine mais tournés à l’envers : la haine déguisée en bons sentiments. Le racisme inversé. L’amour, chez Mélenschtroumpf, c’est de la haine momentanément travestie. L’amour de son prochain pue la haine de lui-même. Et des autres. Tant de jolies propositions, plus souvent gauches que de gauche, plus souvent gauchies qu’à gauche, rappellent la belle saison des purges staliniennes. On chante, on rit, on va bons amis, et puis soudain l’ami se mue en camarade, et le camarade en petit Robespierre rouge, rouge comme le Grand Schtroumpf. Sauf que Mélenschtroumpf est petit, minusculement petit, minusculement minuscule. Il parle mal, il bafouille, il écorche les mots comme on écorche les oignons au lieu de les peler. Il est bête à pleurer – les larmes me montent aux yeux devant le spectacle, très foire du sauciflard, où il dégaine ses clichés comme un vieux cow-boy électrocuté entre deux prises d’antidépresseurs. Suis-je le seul à m’apercevoir que cet homme ne va pas bien ? Que sa place n’est dans aucun parlement, au milieu de nulle assemblée, mais dans le lit étroit d’une petite chambre calfeutrée d’où il pourra, délesté de tout voisinage, donner sa vision de la gauche, de l’univers, de ses doigts de pied et de la notion de temporalité chez Jankélévitch. Cet homme, qui est donc un Schtroumpf, est un homme malade. Il délire, mes amis. Il n’est pas responsable de le laisser pisser seul, debout, dans la rue, en public : il faut l’aider, appeler une ambulance, le mettre hors d’état de se nuire, de se donner en spectacle. Je suis gêné, physiquement, par chacune de ses apparitions. Il crachote, il radote, il bavote, il postillonne, c’est assez désagréable à voir.
N’étant pas spécialiste en électrodes, j’ignore ce qu’il faudrait lui planter dans le cervelet pour qu’il cesse de décréter son importance, de montrer ses fesses comme la schtroumpfette hystérique, de rouler les mécaniques qu’il n’a pas, n’a jamais eu, car c’est un homme, il le répète assez, qui n’a rien, n’a jamais rien eu, n’aura jamais rien. Le spectacle de la politique est déjà lugubre : pourquoi surajouter cet amorphe pantin, incapable d’aligner non seulement une phrase audible mais d’écrire un mot lisible, à la jaculation publique ? C’est une énigme, sauf à croire que la misère est saine à voir, plaisante à contempler – je me hais de ne pas intervenir, de ne pas venir physiquement lui demander de retourner dans sa chambrette, entouré de livres qu’il ne comprend pas et de souvenirs qui ne veulent plus de lui. Mélenschtroumpf, à égalité parfaite avec la duègne Le Pen Marine (impropre à toute consommation), est un danger moche. Une sorte de mort à chaussures, une petite serpillère pour tribunes excessives, un torchon à débats, rempli de morgue, de suicide, de contrepèteries intellectuelles, d’amalgames vicieux, de rapprochements sordides, de décisions moisies, de programmes nauséabonds. Je me hais et, dans le même temps, je hais gentiment Jean-Luc Mélenschtroumpf (Mitterrand le méprisait déjà) : ministre pathétique, tribun calamiteux, débatteur sans étincelle, il n’est là, dans notre champ de vision, que comme ce chardon qui pousse, imbécile et laid, au milieu de la cour, parmi les tessons de bouteille, les mottes de terre et les pneus oubliés. Il est venu poser de la laideur sur la scène politique, et cette scène était déjà terriblement laide, abîmée, charognée. Ses petits emportements, à Jean-Luc, ses petites crises de nerf, ses petites prises de position à rebrousse-faux-poil : destinés à faire jouir un ego laminé par les complexes, tous les complexes, et destinés aussi à s’achever dans les poubelles de l’Histoire, dans la décharge publique des curiosités politiques. Tout ça pue la charentaise et le cercueil. La maroual et la pierre tombale.
Mélenschtroumpf n’est pas le schtroumpf à lunette, mais le schtroumpf mort : celui qui mortifie, qui respire et inspire la mort – qui injecte, défendant des idées soi-disant vivantes, de la morbidité dans la cité. La cité mélenschtroumpfienne est un catafalque géant : c’est le rêve, agonique, du Grand soir, de la fraternité convulsive, de la pauvreté en armes, de tous ces délires passés, dépassés, qui font des révolutionnaires de maintenant, non les continuateurs, mais les croque-morts des révolutionnaires d’hier. Mélenschtroumpf n’a pas d’humour. Ni d’ambition. Ni les moyens de son absence d’ambition. Ni l’absence de moyens de son absence d’ambition. Il ne fait tous ces gestes, rapides, accélérés, hystériques, que pour exister. Pour donner du sens à cette petite vie, incroyablement terne, étriquée, qui lui permet, entre deux envies de se tirer une bonne fois pour toutes une vraie balle dans sa tête fausse, de cracher trois lieux communs dans un microphone. Tout cela va mal finir. Aussi mal que ça n’a jamais vraiment commencé. Amen.
Toix, toi mon toit
Toix, toi mon tout mon roi
Toix, toi mon toit
Toix, toi mon tout mon roi
Mélenschomptf……..
Mais où êtes vous allé cherche ça. C’est drôle, on ne peut pas dire le contraire mais c’est assez inattendu.
C’est l’association de choses si distinctes qui prete d’ailleurs à rire.
Ce texte est un pur pamphlet qui surprend toutefois par l’homme politique choisi.
Il n’est pas plus ridicule qu’un autre, je crois.
Je vais changer le sujet. Le remplacer par mon-père. ça marche très bien.
Vais faire rire tout le monde avec ça.
Votre analyse, monsieur MOIX, est très proche de la vérité. Elle apparait, malgré sa violence apparente, comme un appel à l’aide, pour et non contre un être que les mauvais sentiments rongent au point de le détruire de l’intérieur autant qu’il tente de corrompre un extérieur vécu comme ne pouvant être atteint. Par contre, ne soyez pas inquiet. Ce genre de cas, plus commun qu’il vous semble, garde face au miroir suffisamment de suffisance, d’hypertrophie du moi, pour ne pas pouvoir imaginer de solution par le suicide ce qui pourtant réglerait tout.
Enfin !
Merci et je me sens moins seul…
En tout cas il montre la limite à ne pas atteindre, ce qu’il ne faut pas être, c’est déjà çà.
Où sont les arguments dans vos propos?
Moi, je ne vois qu’une page où vous vomissez sur Mélenchon.
Si vous êtes malade, prenez un cachet d’aspirine et ça ira mieux.
Allez, au lit maintenant et reposez vous.
Cordialment.
Entièrement d’accord. pas d’argument uniquement de la haine du vomis que je n’arrive pas à comprendre.
Suis-je la seule à m’apercevoir que cet homme ne va pas bien ? Que sa place n’est sur aucun site, au milieu de nulle assemblée, mais dans le lit étroit d’une petite chambre calfeutrée ou je lui souhaite de se soigner.
je suis choquée par ce billet. pourquoi Tant de haine avec autant d’acharnement ?
« Pourquoi tant de haine ? « , demande Anne-marie. Parce que cet énergumène est extrêmement dangereux. Parce qu’il va foutre une pagaille monstre dans notre pays si Hollande prend le pouvoir. Il est effrayant d ‘entendre que près de 15% d’électeurs vont voter pour une telle imposture militante.
Je ne trouve pas le texte de Yann Moix -cette fois- très inspiré. C’est, pour l’essentiel, un défouloir peu argumenté ; mais tout ce qui peut dénoncer les élucubrations du tribun de la néo-Terreur est bon à prendre.
Je pense n’avoir, de ma vie, jamais lu quelque chose d’aussi violent.
Un talent certain
Violent, oui mais quel talent.
Mélenchons – nous !
Un texte vraiment très schtroumpf et qui n’est pas à la schtroumpf de celui qui l’a schtroumpfé.
En l’occurence ce qui interpelle dans ce « papier » ce n’est pas Melenchon mais Yann Moix. Qu’est ce qui vous arrive pour déblatérer autant de haine et d’absurdité? (pourtant d’ordinaire brillant du moins du peu que je connais)
Parfaitement d’accord. Trop insultant.
Entièrement d’accord
Morte de rire.
Oui, je suis-toix.
Ah! Enfin quelqu’un ose dire ses quatre vérités à Melenchon.
Il était temps.
En l’occurence, c’est toi qui débordes de haine, Yann. Tu me déçois !
C’est vrai que ça fait un moment qu’il déraille.
On se demane ce qu’il se passe avec lui. Dernièrement, il s’est mis sur la même ligne que Marine Le Pen.
Bravo, Yann Moix. J’y vois là, une France Moisie mais mise à la page.
Rock and roll!!!!
Quelle virtuosité dans les injures et velléité contre celui qui n’est rien
alors pourquoi cette longue tirade pour rien !
Les causes produisant souvent les mêmes effets je vous dirai
merci monsieur de rien.
C’est çui qui dit qui est.