Je suis trop jeune pour avoir connu, réellement connu, l’Afrique colonisée puis la Francafrique. Ni celle de Pompidou, ni celle de Giscard, ni celle de Mitterrand. Je suis de cette nouvelle génération qui ne comprend pas les ressorts des ces survivances d’un autre temps ; je considère les africains d’égal à égal. Du continent noir je n’ai ni cette image d’Épinal qu’ont les optimistes naïfs, ni ce préjugé Banania qui prend ses habitants pour des attardés ; pour moi l’Afrique compte et doit compter.
A force d’immixtion, d’entremise et d’intrusion, l’Afrique et les africains se sont fatigués de l’attitude française qui disait jadis quoi penser, comment gouverner et qui élire. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Nicolas Sarkozy dans son Discours de Dakar !
« L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. On s’est entretué en Afrique au moins autant qu’en Europe. Mais il est vrai que jadis les Européens sont venus en Afrique en conquérants : ils ont pris la terre de vos ancêtres, ils ont banni les dieux, les langues, les croyances, les coutumes de vos pères, ils ont dit à vos pères ce qu’ils devaient penser, ce qu’ils devaient croire, ce qu’ils devaient faire. Ils ont coupé vos pères de leur passé, ils leur ont arraché leur âme et leurs racines. Ils ont désenchanté l’Afrique.
Ils ont eu tort. Ils n’ont pas vu la profondeur et la richesse de l’âme africaine. Ils ont cru qu’ils étaient supérieurs, qu’ils étaient plus avancés, qu’ils étaient le progrès, qu’ils étaient la civilisation. Ils ont eu tort. Ils ont voulu convertir l’Homme africain, ils ont voulu le façonner à leur image, ils ont cru qu’ils avaient tous les droits, ils ont cru qu’ils étaient tout puissants, plus puissants que les dieux de l’Afrique, plus puissants que l’âme africaine, plus puissants que les liens sacrés que les Hommes avaient tissés patiemment pendant des millénaires avec le ciel et la terre d’Afrique, plus puissants que les mystères qui venaient du fond des âges. Ils ont eu tort. Ils ont abîmé un art de vivre. Ils ont abîmé un imaginaire merveilleux. Ils ont abîmé une sagesse ancestrale. Ils ont eu tort. Ils ont créé une angoisse, un mal de vivre. Ils ont nourri la haine. Ils ont rendu plus difficiles l’ouverture aux autres, l’échange, le partage parce que pour s’ouvrir, pour échanger, pour partager, il faut être assuré de son identité, de ses valeurs, de ses convictions. Face au colonisateur, le colonisé avait fini par ne plus avoir confiance en lui, par ne plus savoir qui il était, par se laisser gagner par la peur de l’autre, par la crainte de l’avenir. Le colonisateur est venu, il a pris, il s’est servi, il a exploité, il a pillé des ressources, des richesses qui ne lui appartenaient pas. Il a dépouillé le colonisé de sa personnalité, de sa liberté, de sa terre, du fruit de son travail. »
Discours de Dakar, 26 juillet 2007
Plus tard, à force de scandales, à force aussi de s’embourber dans des conflits compliqués dans lesquels elle n’avait rien à gagner, la France s’est retirée d’Afrique. La France s’est retirée d’Afrique et soudain d’autres pays s’y sont engouffrés, se sont mis, eux aussi, à exploiter et à piller. A l’aube du XXIème siècle, voilà que l’Afrique s’éveille à nouveau. Elle profite et pâtit d’influences extérieures jusqu’alors inédites, celles des pays du Golfe et de la Chine considérant autant l’Afrique comme une réserve que comme un vaste terrain d’investissement. La France, elle, y voit son influence diminuer. Si cela continue, elle n’aura bientôt plus qu’un rôle culturel à jouer chez ceux qu’elle avait un temps dirigé. La Côte d’Ivoire est un des pays avec lesquels la France a un lien historique fort. Ces derniers jours, c’est justement la ligne Abidjan-Yamoussoukro que le monde observe à l’occasion d’élections présidentielles qui tournent au vinaigre. Alassane Dramane Ouattara a gagné les élections mais Laurent Gbagbo, président sortant, refuse de lui laisser le pouvoir. Ce dernier dénonce dans une interview au Figaro un « complot » mené par la France et les États-Unis pour l’écarter du pouvoir. Il prononce également dans le même entretien cette phrase surréaliste : « […] quand on subit ce que je subis, on se dit que Mugabe (toujours président du Zimbabwe, malgré sa défaite aux élections, NDLR) n’avait pas totalement tort » !
Les Ivoiriens vivent donc une situation extraordinaire : leur pays a aujourd’hui deux présidents autoproclamés ; aucun d’eux n’entend renoncer au pouvoir suprême. Dans ce contexte difficile, la semaine qui débute pourrait être décisive. Lundi 27 décembre, les partis politiques pro-Ouattara appellent à « cesser les activités » dans tout le pays « jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo ». Inutile de vous préciser que la situation pourrait s’éterniser tant Gbagbo s’accroche à ce qu’il semble aujourd’hui considérer comme un trône… De leur coté, les partisans du président sortant ont également prévu de manifester : un rassemblement « pacifique » est ainsi prévu pour le 29 décembre à Abidjan. Entre temps, mardi 28, les chefs d’États de la Sierra Léone, du Cap-Vert et du Bénin seront dans la capitale ivoirienne. Envoyés par la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, Ernest Koroma, Pedro Pires et Boni Yayi vont tenter de faire entendre raison à Laurent Gabgbo en lui suggérant de quitter le pouvoir avant que la situation ne s’envenime définitivement.
Dans toute cette affaire que fait la France ? Eh bien elle ne reste pas muette et pourrait jouer la carte de la noble ingérence et de la promotion de la démocratie. Une dépêche indique ainsi que l’avion officiel du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été bloqué à l’aéroport de Bâle-Mulhouse où il est stationné pour un entretien technique. Le porte-parole de l’Ofac (Office fédéral de l’aviation civile) a confirmé les informations du journal suisse Neue Zürcher Zeitung selon lesquelles l’avion avait été immobilisé à la demande de la France et d’Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu à l’extérieur. « Les autorités françaises ont bloqué » l’appareil, a-t-il dit, sans plus de précision. Un entretien technique : La France ruse. La France est rusée !
Sur Rue89 on lit dans une tribune d’un certain Salmuek, doctorant, écrivant : « Ni la France, ni l’ONU n’ont à s’ingérer dans les affaires d’un État souverain qui respecte le droit. »[1] Eh bien si ! La France doit s’octroyer le droit d’agir lorsqu’elle ne défend aucun de ses intérêts économiques mais juste ceux du peuple ivoirien qui s’est rendu aux urnes et s’est ensuite fait déposséder de son vote. Elle ne doit pas laisser Gbagbo voler les dernières élections. Par ce coup de main à Ouattara, la France défend son honneur et fait sienne la devise de Rama Yade : elle ne transige pas avec le Coup d’Etat et n’est pas un paillasson.
[1] http://www.rue89.com/2010/12/07/legalite-contre-legitimite-gbagbo-nest-pas-un-putschiste-179651
slt merci pour l’attention que vous portez à mon pays; je n’ai pas grande chose à dire seulement des éclaircissements;
je suis originaire de tyolo à korhogo COTE D’IVOIRE et pour nous le premier ministre Alassane Ouattara est un idole dans notre région, il incarne la réussite.
les élections qui se sont passées dans mon pays auraient été une leçon de démocratie pour toute l’Afrique et le monde entier si chacun avait joué son rôle de respect des engagements et surtout des lois.
je me présente KONE DAOUDA militant RDR de première heure comme mon idole Alassane Ouattara et tout jeune de Korhogo , vue la situation que traverse mon pays je me dois de porter quelques éclaircissements pour tous ceux qui liront ce temoignage.
les élections se sont déroulées bien dans la région gouvernementale mais il faut noter quelques embrouilles dans certains lieux de vote mais il n’y a pas eu de plaintes ni de réclamations de la part de mon candidat (Alassane Ouattara) tandis que dans ma zone (zone nord du pays) sous contrôle des forces nouvelles ( appellation des rebelles) il y a eu plusieurs cas litigieux, dont des bourrages d’urne, des votants plus nombreux que le nombre d’inscrit, je ne peux pas dire mon lieu de vote mais des militants LMP ( la majorité présidentielle de monsieur gbagbo laurent) ont été empêchés d’accéder aux différents lieux de vote, des militants LMP bastonnés et humiliés devant nos yeux mais que pouvons nous faire devant cette attitude parce que nous notre soucis premier étais la victoire de notre leader Alassane Ouattara; vue la tournure des choses je ne peux rester indiffèrent devant cette situation car ma conscience ne me permet pas et la vérité la sagesse l’amour du prochain sont mes valeurs.
c’est vrais que certains militants me traiteront de traites mais il faut qu’il sache ma religion musulmane ne me permet pas de rester indiffèrent devant cette situation alors je pense qu’ils peuvent me comprendre.
aussi les réclamations du camp LMP sont justes et réelles; alors je voudrais que la communauté internationale sache que le véritable président de la COTE D’IVOIRE et des ivoiriens est mr LAURENT GBAGBO car il n’a jamais voulu proclamer les résultats en sa faveur , il a tout accepté pour son pays pour que son pays connaisse la paix véritable et on veut encore nous mentir ce que nous ne pouvons accepter même étant militant RDR car la démocratie peut aussi exister chez nous.
je demande à mon leader de se souvenir du principe de la légalité entre les hommes et qu’il sorte grandi de cette crise car si aujourd’hui laurent gbagbo que nous avons toujours combattu est sorti vainqueur de cette élection présidentielle demain existe et on peut toujours continuer le combat car les élections ne sont pas finies dans notre pays, et aussi dire à la communauté internationale d’arrêter de manipuler notre leader ALASSANE OUATTARA car c’est un grand homme épris de paix et de sagesse;
les mots d’ordre à mon avis n’ont aucun sens parce que nous souffrons toujours et si on ne travaille comment payer nos différentes factures nous nourrir payer les médicaments , car si on règle pas nos factures la CIE qui est au main des français ne va pas comprendre cela ;
président ALASSANE revenez parmi nous, quittez le golf, nous avons besoin de vous pour les échéances futur.
l’un de vos premier militant, KONE DAOUDA
Bonjour,
où que je lise les analyses et les commentaires associés ( du plus sérieux journal au simple réseau social), les propos sont entiers, partiaux, passionnés, et malheureusement irrespectueux les uns envers les autres… à l’image de ce conflit entre 2 hommes en somme peu soucieux de la vie de leurs concitoyens.
Est-il nécessaire d’injurier l’auteur de cette analyse, quand bien même naïve? La réponse en retour n’est-elle pas de pure mauvaise foi? Comment croire honnêtement (si on connait vraiment le personnage) que Gbagbo appelle réellement à la médiation et ne cherche pas plutôt à gagner du temps, car le temps est de son côté. Et puis négocier quoi? Nous ne parlons pas marchandises, mais démocratie, intégrité d’un état, vie d’un peuple éreinté par 21 années de déliquécence. Cela dit, il faut admettre que Ouattara montre peu de courage dans son 5 étoiles…
Notons que ni l’un ni l’autre n’appelle pas à la réorganisation d’élections comme le commande la constitution lors de contestation du scrutin, ce qui rend finalement les 2 hommes très suspects, s’ils ne l’étaient pas déjà avant.
Tout ceci pour dire que finalement, l’un comme l’autre inspirent très peu confiance, (et peut-être bien pour cause!) et que les Ivoiriens n’ont plus qu’à espérer un 3e homme providentiel.
Analystes, bloggeurs, lecteurs, de grâce prenons de bonne résolutions pour 2011: transparence, rigueur, objectivité et tolérance seront certainement les clés pour une possible issue pacifique et vertueuse pour la Côte d’Ivoire. Je crois que tous ces écrits fabriquent notre histoire, nous avons une responsabilité. Nous aussi soyons nobles d’une certaine manière.
j’ai beaucoup apprécier le discours du Président Nicolas ZARKOZY, tenu à Dakar.mais vu votre commentaire sur la crise post-électorale je me pose la question de savoir si honnêtement vous vous êtes rendus à ABIDJAN ou vous vous fiez au commentaire des certaines chaines de radios et télévisions étrangères qui distillent des informations tronquées à la faveur du candidat ALASSANE.
je vous exhorte à parcourir les textes ivoiriens en matière d’election. je veux parler du code electorale et de la constitution. lisez et je suis sûr que vous demanderez à monsieur ALASSANE à reconnaître la victoire de monsieur GBAGBO.
ALLASSANE A TRiCHE AU NORD ET AVAIT DES FUSILS DANS ES BUREAUX DE VOTE
2000 PV DES ZONES CENTRE NORD OUEST CONTROLEES PAR LES REBELS ONT ETE REJETES PAR LE LOGICIEL de la commission electorale
QUE ALLASSANE ACCEPTE DE RECOMPtER LES votes
NOUS NE VOuLONS PAS D UN TRICHEur
SANGUINAIRE ET CHEF DE LA REBELLION QUI A ENDEUILLE NOS FAMILLEs
LA FRANCE NE DOIT PAS SE DESHONORER AVEC UN TEL TYPE
Il EST SALE
Que SARKOZY reste tranquille parceque OUAttara est un tricheur sanguinaire dont les ivoiriens ne veulent pas
A part la soi disant communaute internationale qui pour mettre le grapin sur nos richesses avec sa complicite , ici personne ne le considère.Aujourdhui nos avons bien travaille malgré ses appels a la grève,Des Africains comme lui sont une honte pour l’
afrique.
pour nous ,c est un sanguinaire dont la collusion avec la rebellion est desormais claire
c est le chef de la rebellion qui a tue nos parents a l ouest de la cote d ivoire
ils recommencent, nos parents sont encore entrain de fuir au liberia, terrorises par les rebels localises dans la zone de Man; Lu,Dramane, ne sera plus jamais président ici encore en cote d’ivoire. il n avait pas a laisser ses rebels terroriser les bureaux de vote au NORD.Enfin, c est pour ne pas changer tellement habitue a regler ses problemes avec les fusils et les machettes,Si de malchance ce n est pas GBAGBO, ce ne sera pas lui;
Que la France arrête de se déshonorer.Nous allons rompre nos relations avec la France et, creer notre monnaie et on verra.
Merci
« La France doit s’octroyer le droit d’agir lorsqu’elle ne défend aucun de ses intérêts économiques mais juste ceux du peuple ivoirien qui s’est rendu aux urnes et s’est ensuite fait déposséder de son vote »
Quelle naïveté (ou mauvaise foi ?) dans votre propos. Comme vous le rappelez en préambule de votre article, vous êtes trop jeune pour voir connu l’Afrique colonisé. Vous êtes surtout trop inculte (sur l’histoire de la Côte d’Ivoire), pour pouvoir commentez la situation qui y prévaut actuellement.
« la France défend son honneur »… Son honneur en Afrique, là où elle a sans doute mené le plus de coups fourrés et commis les pires atrocités. Affligeant ce que vous écrivez.
Bonjour,
Il faut reconnaître que votre article contient de très bon éléments.
Mais comme vous le dites si bien vous ne connaissez pas l’Afrique et vous ne réalisez encore moins les enjeux économiques qui sont derrières ce continent.
Parce que jusqu’à preuve du contraire les US la première économie du monde (officiellement…) a aussi le plus grand stock d’or mondial. Est-ce sans corrélation? Je ne le pense pas, d’ailleurs les ressources énergétiques sont souvent le dénominateurs communs de ces pays où les conflits poussent comme des champignons.
Est-ce anodin si une grande partie des mouvements de troupe de US ou de l’ONU qui ont été effectué ces 15 dernières années l’on été sur des zones pétrolières? Irak, Afghanistan, Congo Kinshasa, Côte d’Ivoire et j’en passe…
En bref ne vous aventurez pas dans la lecture d’un évènement dont vous ne maîtrisez pas le sujet.
Connaissez vous sur quoi se fonde le camp Gbagbo, quels sont leurs revendications. De qui est composé son entourage, quel est leur background?
Avez vous eu connaissance des conditions dans lesquelles se sont déroulées les votes des ivoiriens dans le nord, en France (où se trouve à mon avis l’échantillon le plus représentatif de la société ivoirienne)? Etes-vous parti sur place pour avoir l’avis des gens, recueillir les témoignages, scruter les procès verbaux?
Avant de porter un jugement il est bon d’écouter les 2 parties. Et le jugement ne peut se faire que sur la base du Droit et accompagnée de preuves.
Le conflit Ivoirien n’a pas besoin d’être régler par la Guerre, les menaces. Pourquoi l’ONU qui est un organe de médiation dans son rôle premier avant d’assurer la protection de qui que ce soit ne réuni pas ses preuves et les confronte avec celles du camp Gbagbo? Je crois tous simplement que la Communauté internationale et l’ONU ne croient pas en la force du Droit qu’ils essaient d’introduire en Afrique. Et pourquoi les ivoiriens devraient t-ils y croire ? Une intervention armée est plus efficace……… Et ces mêmes entités se retrouvent encore piégées de flagrant délit de colonialisme car ne croyant pas que les partisans de Gbagbo et ceux de Ouattara, ces ivoiriens, soient suffisamment matures pour s’asseoir autour d’une table et régler ce contentieux sur une base juridique.
Jusqu’à preuve du contraire Gbagbo a appelé à la médiation et pas le camp Ouattara. Pourquoi?
Peut être parce que sur ce terrain ils ne partent pas avantagés. Et pourtant le même Ouattara avait su usé du Droit lorsque Bédié avait remis en cause sa légitimité de se présenté aux élections car n’étant pas Ivoirien selon Bédié. Et pourquoi cet empressement de passer par tous sauf le dialogue? La vie des ivoirien ne vaut elle pas d’attendre quelques mois de pourparlers? A partir du moment où il faut que le sang humain coule pour qu’il soit respecté qui est t-elle cette Démocratie? Une nouvelle divinité occidentale au quelle on fait des sacrifices de sang humains depuis la Révolution Française?