Pour son deuxième rendez-vous, le magazine Transfuge invite le philosophe Bernard-Henri Lévy pour débattre autour du film L’espoir d’André Malraux. Pourquoi Malraux ? Parce que cet homme, qui a eu tous les honneurs de son vivant, comme romancier, comme intellectuel engagé et comme figure gaulliste, est de plus en plus controversé, énerve beaucoup. La preuve : dans le dossier que Transfuge lui consacre dans son prochain numéro, une nouvelle génération d’écrivains, et non des moindres, Yann Moix, Stéphane Zagdanski, Claude Arnaud… sont féroces à son égard : Malraux serait un mauvais romancier, ses jugements littéraires à côté de la plaque, ses engagements des engagements de pacotille. Alors Révisionnisme ou pas ? Simple conflit de génération ? Ou alors n’est-ce pas une manière, peut-être inconsciente, de s’attaquer au modèle de l’écrivain engagé?
À l’occasion de cette projection, Bernard-Henri Lévy reviendra point par point sur ce débat. Non, selon lui, Malraux est un grand homme et il s’en expliquera. Il reviendra sur des textes qu’il a déjà écrits sur le romancier, notamment dans son essai Les aventures de la liberté où il montre, après enquête, le rôle majeur qu’il a joué pendant la guerre d’Espagne. Bernard-Henri Lévy évoquera sûrement aussi un pan de Malraux peu connu : sa relation trouble à Israël.
Et, au fond de ce débat, une question majeure et contemporaine : Quelle doit être la place de l’écrivain dans la cité, et dans le monde, aujourd’hui et demain ? A l’heure ou en France (rappelons que dans d’autres pays il existe encore de grands écrivains engagés, comme Arundhati Roy en Inde ou encore le poète chinois qui a reçu le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo) le modèle de l’écrivain engagé semble obsolète, organiser une soirée autour de Malraux n’est pas anodin : il y a peut être une voie à rouvrir dans cette période post-houellebecquiste que nous allons vivre.
Mardi 14 décembre, 20h
Cinéma Le Saint-Germain-des Prés
22, Rue Guillaume Apollinaire – Paris 6e
Le débat sera suivi d’un verre offert aux deux Magots