Il vient de se produire un fait historique majeur sous nos yeux. Jamais dans l’histoire des hommes n’avait-t-on annoncé avec autant de pompe un événement aussi insignifiant : François Fillon succède à François Fillon à la tête du gouvernement.
Ce devait être tout autre chose et en tout cas plus qu’un changement. Plutôt une révolution. Un second mandat dans le mandat présidentiel. Un tournant à partir duquel on annonçait une rupture, cette fois sociale. Les espérances étaient au rendez vous comme en attestent certains signes qui ne trompent pas: Jean-Louis Borloo était allé chez le coiffeur ; Bruno Le Maire avait publié un nouveau livre et finalement pour l’emporter, François Fillon avait donné avec panache dans l’exercice qu’il maîtrise le mieux : attendre.
Bref, nous attendions une renaissance, ce ne fut même pas un ajustement technique.
Alors, le sensationnel se niche où il peut. « C’est une première pour un week-end » a-t-on par exemple entendu. Quoi qu’il en soit, la fête fut gâchée par les annonces intempestives de Jean-Louis Borloo, qui, n’ayant pas été nommé premier ministre, expliquait pourquoi il quitterait le gouvernement et d’Alain Juppé, qui a développé les raisons inverses pour lesquelles, après avoir servi comme premier ministre, il accepterait de faire partie du gouvernement ; tant et si bien que la communication officielle par Claude Guéant de la formation du gouvernement a fait l’effet d’un bulletin météo publié longtemps après l’orage qu’il était censé annoncer.
Pourtant, ce remaniement ministériel reste inédit à bien des égards. La cinquième république nous avait en effet habitué à des nominations surprises qui voyaient l’exécutif changer radicalement par l’âge, le sexe ou le style de celui qui était appelé à exercer les fonctions de chef du gouvernement. Après avoir orchestré huit mois d’annonces, de conjectures et de spéculations, huit mois d’ambitions rabrouées ou débridées, huit mois de carrières presque faites et finalement défaites, le premier communicant de France, Nicolas Sarkozy, a décidé de ne rien changer.
Dans le contexte actuel, la perpétuation de la politique en cours est proprement sidérante : les déficits publics atteignent des records, le chômage explose, les marges budgétaires s’érodent et le plan de relance s’arrête… avant la relance.
C’est comme si Nicolas Sarkozy s’était dit qu’il fallait reconduire le gouvernement Fillon qui a réussi à rater à peu près tout ce qu’il a entrepris, à commencer bien sûr par la réforme des retraites. Et ce n’est guère plus brillant avec les ministres : Eric Woerth, compromis dans l’affaire Bettencourt, a été invité à faire valoir sa liberté tandis que Brice Hortefeux, condamné pour des propos racistes a été promu, ceci dans un climat délétère, où le pouvoir est suspecté de faire surveiller les journalistes.
Qui a parlé d’aveux à propos de la formation de ce gouvernement? C’est un désaveu.
Il serait faux cependant de considérer que ce non événement restera sans conséquences.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy s’était ouvert sur la volonté d’en finir avec une ambiguïté fondatrice du régime : celle de l’exécutif bicéphale. Il y avait une tête de trop au sommet de l’Etat. Désormais, nous avait-t-on promis, le Président sera en première ligne. Il prendra les décisions pour lesquelles il a été élu par les français, en assumera seul les responsabilités et en tirera seul le profit qui en découle.
Las. Trois ans et demi plus tard, Nicolas Sarkozy a abouti à la situation inverse qu’il avait escompté en ayant définitivement lié son sort à son premier ministre et en se retrouvant à la merci de celui-ci jusqu’au terme de son mandat. Loin de réhabiliter la fonction présidentielle, il l’a abaissé à un niveau sans précédent. Alors, que le chef de gouvernement était traditionnellement le fusible du pouvoir, voici le président maintenu en état de survie politique par un premier ministre qui rassure autant qu’il apaise les tensions créées par son supérieur. Nicolas Sarkozy a dans les faits échangé d’habits avec celui qui était présenté comme son « principal collaborateur ».
Pis, en ayant fait notoirement état de son désir de limoger François Fillon avant de se raviser et de se rendre compte que ce dessein était hors d’atteinte, le président a consenti à une déclaration d’impuissance publique qui risque de lui être fatale. Au terme de cette reconduction qui n’est pas un remaniement, tout se passe comme si Nicolas Sarkozy avait réussi cette gageure : perdre le pouvoir sans perdre une élection.
Psychose pour un remaniement…
Je suis censé avoir le pouvoir Mais est-ce que je l’ai vraiment ? Inversez ! Inversons ! Je l’ai vraiment… parce que je ne suis pas censé l’avoir Je vous ai piégé… reconnaissez-le ! Oui, mais pas assez à mon goût Détrompez-vous maestro ! Mon souci n’est pas de le garder Mais que vous le perdiez… sinon, je ne prendrais jamais mon pied ! La cocaïne… pour vous peut-être… Mais pas pour moi Je me délecte avec le temps Quand je me retrouve en tête à tête avec moi-même Pour une petite partie d’horlogerie fine Compter jusqu’à 12 Devenir l’aiguille qui tourne Pour indiquer qu’elle ne cessera pas de tourner L’heure qu’il est… ah ! Je ne l’ai pas vu passer… L’heure est un leurre. Vous… non plus… nous avions la tête dans le guidon Et puis je ne vais pas vous quitter en vous laissant en suspens Puisqu’il était question d’en parler, parlons-en ! Cesser de me retourner la question Il y aura remaniement… Remaniement… remaniement Qu’est-ce que je vais changer ? Rien. De maintien peut-être ? Ou plutôt votre regard sur moi Difficile ? Dans ce cas je vais changer d’interlocuteur Je change de psy… chose ! Et de psychose aussi C’est pourri ? Je dis ça pour rire. Je vais changer de pulsions Et changer surtout la première d’entre elles… La pulsion d’autoconservation. Non, rassurez-vous, je ne vais pas me suicider… Désolée, mais je ne me gouverne pas avec des idées Mais avec… des affections… des vibrations… des sensations. Je vais reprendre les choses en main Et me recentrer un peu plus sur moi Ne plus regarder ni à gauche, ni à droite Ni en haut, ni en bas Pour tout concentrer sur le centre de gravité que je suis censé représenter. N’est-ce pas ? Toutes les pulsions doivent graviter autour de moi désormais, et d’une manière éclatante, pas latente ! JE SUIS LE CENTRE… C’est le monde qui me le demande : me faire passer pour le nombril du monde ! Ce que je me demande ? C’est qu’est-ce que je vais mettre à la tête de ma tête ? La bête ? Tiens… c’est pas bête ! Plus besoin d’alibi pour s’élever au dessus des autres Ça vous prend la tête ? Tant mieux… parce que j’aime bien prendre la tête ! Vous interrompez la séance… pas de chance… je dis ça pour vos beaux yeux !
vivement 2012
C’est ça ! C’est ça !
Relisez vous les analystes politiques du café du coin!!
C’est vous qui êtes ridicules et attendrissants avec votre béret et votre baguette de pain sous le bras!!
Ceux qui ont voté pour Sarkozy n’ont qu’à s’en prendre à eux-même.
Sarkozy réfléchit uniquement par rapport à son agenda politique personnel.
Et, c’est en effet, très bien vu de la part de l’auteur de l’article: En annonçant un « remaniement », il faiblit le seul candidat qui se profilait au sein de son parti.
Il l’a fait mendier. Languir. Le type est ravi de garder sa place et va se tenir à carreau.
Durant les 18 mois qu’il reste à ce « petit personage » , attendons- nous au pire…!!! A tous ceux qui laissent leurs fesses dans leur fauteuil, je voudrais dire : restez confortablement installés mais surtout je ne veux plus vous entendre pleurnicher…!!! Rendez-vous au printemps 2012…!!!
Il ne tient qu’à nous de changer tout ça dans deux ans !!!!
Effectivement, ce sont toujours les mêmes qui sont au contrôle de la France!
Décidément rien ne change au pays des boufons du pouvoir Français, celà doit faire rire le reste du monde. Pour nous c’est la honte, quel sera le prochain fait d’arme de ce dirigeant de notre pauvre France. Je pense mettre 1 capuche aujourd’hui et ce ne sera pas à cause de la pluie.