Ca y est… C’est donc terminé ! La France sort de la Coupe du Monde sur une triste défaite 2-1 face à une Afrique du Sud ultra-motivée. Le bilan Euro 2008 – Coupe du Monde 2010 est sans appel : 6 matchs joués, 4 défaites, 2 matchs nuls, 0 victoire. Au total, nous ne marquons que 2 buts dans les deux compétitions. Pendant ce temps, à la tête de la sélection argentine, Gonzalo Higuain, cet attaquant dont la présence à la pointe de l’équipe de Maradona est toujours contestée, né à Brest et ayant refusé la nationalité française a scoré 3 fois… en deux matchs !

Les commentateurs auront tout le loisir de commenter la déroute des Bleus. Laissons leur le plaisir de se vautrer, comme l’a fait le journal l’Equipe sans grande noblesse en début de semaine, dans des combats puérils et inutiles.
D’abord, relativisons : Il ne s’agit finalement que de football et le football est un jeu ! Ce jeu, si frustrant puisse t-il être aujourd’hui ne mérite sûrement pas de voir Raymond Domenech trainé dans la boue, insulté, sans que plus personne n’y prenne garde, par des médias aux accents poujadistes.

Et plutôt que de céder à ce vieux reflexe français qu’est la « critique-reflexe », il existe des alternatives cathartiques pour exprimer ce sentiment de frustration, cette rage contenue, cette grande, cette immense déception. Que les collectifs antipub me pardonnent, ces alternatives nous les trouvons aujourd’hui dans cet Art du XXIème siècle qu’est la publicité. Souvent énervante, souvent lobotomisante, souvent omniprésente, elle est parfois géniale. Géniale comme cet art hyper-reactif de la part de Sony qui propose aujourd’hui l’affiche qui suit.

 

Une explication de texte s’impose. Voici donc, sur fond blanc un coq décapité et un slogan: Game Over. Le coq : un emblème national mineur qui connaît depuis la Seconde Guerre Mondiale un retour en grâce… grâce au football. En 58’ lorsque l’Equipe de France termine troisième du Mondial suédois, Kopa, Piantoni et Fontaine arborent fièrement le coq gaulois sur leurs maillots. Un coq plutôt qu’un drapeau ! En 69’ lorsque la France implose 5-0 face l’Angleterre à Wembley, le coq est en berne mais le coq est toujours là. En 82’ à Séville, Platini, Giresse et Batiston livrent une bataille restée dans les mémoires. Malgré l’attentat de Schumacher, le coq vit encore. Que ce soit en 98, en 2000 et en 2010, le coq se dresse fièrement, bec au vent, sur toutes les tuniques françaises. Sur l’affiche on retrouve donc le coq français… Décapité, le sang giclant de son cou tranché ! Ici quel message ? Décapitons ces bleus qui ne se sont pas battus pour le peuple comme on décapita Louis XVI ? Evra, qui ne rigole déjà pas l’aura sûrement en travers de la gorge.

L’arrière plan maintenant. L’arrière plan est blanc, comme immaculé. Le message se fait plus subtile. Ce blanc, est-ce une métaphore symbolisant l’innocence -la crédulité ?- de tout un peuple face à une sélection qui n’a été capable que du pire ce mois de juin ? C’est sûrement cela.

Au bas de l’affiche, on lit « Game Over ». Un Game Over pour la France, un Game Over assené par la firme japonaise à l’origine de cette console-  La Playstation – qui fait jouer le monde entier. Ce Game Over-là est infiniment artistique. Ce Game Over-là est d’une finesse incroyable et froide. Froide de la froideur des machines que fabrique Sony. Froid mais il dit tout.

Quitte à se « payer » un symbole national, plutôt que de représenter un homme, de dos, s’essuyant le postérieur avec un étendard tricolore comme on aime à le faire à la Fnac de Nice, autant le faire avec finesse.

Voilà ce qui est fait ici.
Bravo aux créateurs de cette publicité !

3 Commentaires

  1. « Ce jeu, si frustrant puisse t-il être aujourd’hui ne mérite sûrement pas de voir Raymond Domenech trainé dans la boue, insulté, sans que plus personne n’y prenne garde, par des médias aux accents poujadistes. » Ce que je pense depuis le début, c’est avant tout un homme, et ce n’est que du football.

  2. A nuancer tout de meme Cher mr, car Sony est un fabriquant et revendeur de console et jeux vidéo a la base.pas un caricaturiste-hummouriste

  3. Je suis un peu partagée quant à cette publicité.
    Il ne me semble pas qu’il soit du ressort de la publicité que de s’attaquer aux blessures patriotiques.
    Là, il me semble qu’il ne s’agit que d’opportunisme, la polémique pour la polémique.