La phrase est connue pour être attribuée à Léon Gambetta. Elle pourrait surtout tenir à Dominique Strauss-Kahn, tout à la fois, de stratégie et de piège, de bouclier et de danger pour la conquête de la magistrature suprême en 2012.

A n’en pas douter, le silence a des vertus en politique. D’ailleurs, celui qui est imposé à l’actuel Directeur général du FMI, a fait naître une curiosité puis un désir recherché, mais en vain, du temps où il disposait de la libre utilisation de sa parole.

Les silences, comme les mots, ont une histoire. Celui de François Mitterrand en 1988, pourtant président sortant, fut éloquent et ne cessa qu’au terme d’un « oui », presque aphone lancé au journal de 20:00 pour annoncer une candidature qui s’avérera davantage victorieuse, à défaut d’avoir été plus marquante, que celle de 1981. Quel contraste avec une autre émission, vingt ans plus tard, où Alain Duhamel, demandant à Nicolas Sarkozy s’il pensait à devenir Président « le matin en se rasant », se vit répondre : « Non Monsieur Duhamel, pas seulement en me rasant ! »

Depuis plusieurs mois, au gré de ses visites en France, le mutisme de Dominique Strauss-Kahn s’est mué en un véritable langage des signes, dont beaucoup à droite comme à gauche, ont cru pouvoir se faire les interprètes ; guettant ça et là les signes qu’ils attendent du destin. Las, l’impétrant, vient brutalement de contrarier ces vocations naissantes par une mise au point sur le plateau d’Arlette Chabot: personne n’est autorisé à parler en son nom et surtout, il serait aux parfaitement heureux dans ses attributions actuelles. Fermez le ban.

En dépit des apparences, le parcours de Dominique Strauss-Kahn a peut-être pris un tour tragique, au sens où, croyant s’éloigner de la France, il n’a fait que s’en rapprocher et, renonçant à être présidentiable, il s’impose à gauche dans ce rôle. Surtout, le voilà otage d’une situation curieuse où la virtualité de son retour le rend désirable alors que sa concrétisation pourrait tout gâcher. Du Sacha Guitry à peine revu : « Mon absence laisse un charme ineffable que ma présence efface ».

Une chose est certaine, tôt ou tard, il arrive une minute de vérité, où le joueur, s’il veut emporter la mise doit abattre ses cartes. A l’intéressé de choisir son destin. Entre Jacques Delors et François Mitterrand, Washington et Paris, l’éventuel et le réel, la voie est étroite mais elle existe à n’en pas douter.

4 Commentaires

  1. A quand une campagne contre la candidature PS de DSK à la présidentielle de 2012 ?

    ______________

    Quand la place de DSK est à droite

    ***

    Menace et péril à Gauche…

    La rumeur va bon train, les ralliements aussi ; sans honte et sans consulter qui que ce soit, Pierre Moscovici a estimé jeudi 22 avril que « si une candidature naturelle se dégageait » chez les socialistes en vue de la présidentielle 2012, ce pourrait être celle de Dominique Strauss-kahn.

    Que le Peuple de gauche se souvienne de l’élection présidentielle de 2002 lorsqu’on lui a demandé de voter à droite : Chirac contre Le Pen !

    C’était la première fois ; cela doit être la dernière !

    ***

    DSK candidat du PS à la présidentielle de 2012 ?

    Depuis quand est-ce que le FMI et ses politiques d’ajustements structurels sont-ils de gauche ?

    DSK, ministre des finances, de lui, qui se rappellera une seule décision digne d’être qualifiée de « politique budgétaire et/ou financière de gauche » ?

    Pour ce qui est du renflouement en 2009 des banques menacées de banqueroute, M. Strauss Khan n’a pas hésité un instant avant de qualifier de « belles âmes » (comprenez : doux rêveurs) tous ceux qui demandaient pour l’Etat-sauveur, en contre partie de ce renflouement, un fauteuil au conseil d’administration de ces mêmes banques.

    Quant à l’environnement, demandez donc à Voynet, alors ministre ! C’est la manche qu’il lui a fallu faire pour obtenir de DSK des financements aussi modestes soient-ils !

    Last but not least… DSK est un atlantiste servile et un soutien indéfectible à la politique déshonorante de l’Etat d’Israël.

    Or, il est grand temps que l’Europe cesse ce « as little as possible » en politique étrangère et que la gauche définisse enfin une politique qui renforce l’indépendance de la France et de l’Europe (voir les thèses de Hubert Védrine à ce sujet) ; une politique qui sache soutenir le plus faible sans avoir à demander l’avis du plus fort ; une politique qui nous donne les moyens de parler à cette région qui s’étend de Marrakech à Téhéran, car là se trouve notre avenir en tant qu’Europe puissance – influence, conseil, alliance, partenariat ; et plus important encore : gagner les cœurs et les esprits « Hearts and minds » des peuples de cette région.

    ***

    Vraiment ! On ne verra qu’un cas de figure où DSK pourrait être considéré comme un homme de gauche : c’est à droite, chez la droite, auprès des hommes de droite : on ne saurait trop lui conseiller de s’y précipiter !

    Et qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec tous les tartuffes de l’engagement politique à gauche, véritables fossoyeurs d’Utopies et d’espoir, champions toutes catégories de la dé-mobilisation électorale et de l’abstention chez les classes populaires et les petites classes moyennes ! Gestionnaires sans imagination et sans courage, qui n’ont pour seul programme… leurs ambitions personnelles, incapables d’aucun … acte envisagé dans la perspective du processus dont il interrompt l’automatisme, et dans le cadre duquel il se produit un miracle (Hannah Arendt sur la liberté et l’action en politique) au nom d’un réalisme de jeanfoutre méprisant.

    Aussi…

    Dès maintenant, que toutes les gauches se mobilisent et adressent une fin de non recevoir à cette candidature, et qu’elles n’hésitent pas à recourir au chantage aux non-reports de voix et/ou aux consignes d’abstention au 2è tour de la présidentielle si par malheur DSK est candidat.

    ***

    Mieux vaut une défaite qu’une victoire avec DSK ! Et ce afin que vive l’espoir à gauche : l’espoir d’une alternative prospective, courageuse et imaginative.

  2. Mon absence c’est ma présence, voilà DSK en un mot.
    Merci de l’attention et laisse moi en paix, dit-il, car pour l’instant de choses nouvelles et faites il n’y en a pas beaucoup, au delà de ses bonnes intentions.
    Merci de l’attention pour les retraites en France, il n’ y avait vraiment pas besoin que un directeur du FMI vienne à rappeler, une foi de plus, ce qui est donné à entendre du matin au soir dans un refrain toujours le même depuis un certain temps : travailler plus pour « retraiter » mieux.
    Merci encore de nous rappeler qu’il y avait aussi une obligation presque morale de renvoyer l’ascenseur à un moment choisi, donné. On l’a compris que c’était arrivé et qu’au fond il fallait s’acquitter du prix à payer pour avoir cette présence absente.