…est-ce un moustique?: Non, c’est une bestiole espionne. Un big brother des insectes . Un diptère équipé d’une caméra et de microphones. Un « joyau électronique » qui sait surveiller, contrôler ou sucer l’ADN du suspect. Un anti-arrabalesque nanotechnologique?…
Saint-John Perse: «Un autre ami, n’en riez pas, est un simple moustique qui niche de jour sous la reliure en tunnel d’un petit Larousse jamais ouvert, et me rejoint le soir à ma table sans m’incommoder. Nous nous reconnaissons l’un l’autre depuis longtemps, et j’ai réussi à le marquer à l’ encre d’un point rouge, comme un acteur chinois, pour bien l’identifier».
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F.Arrabal: LE MOUSTIQUE
pare ses brèves lignes
par l’élégance de la grâce
et les précises exigences de l’essence.
Les segments de ses petites pattes
marquent la distance
entre la vie et le vide.
J’incline mon oreille vers son sage bourdonnement
qui est sagesse superflue pour l’insecte
et pléthorique pour qui ne veut entendre.
(¿…es un mosquito?: No: es un bichito espía. Un big brother de los insectos. Un díptero equipado con cámara y micrófonos . Una « joya electrónica » que sabe vigilar , controlar o chupar el ADN del sospechoso ¿Un antiarrabalesco nanotecnológico?…
*
Engalana sus breves líneas
EL MOSQUITO
con la bizarría del garbo
y con las precisas exigencias de la esencia.
Los segmentos de sus patitas
señalan la distancia
entre la vida y el vacío.
Inclino mi oreja a su sabio zumbido
que es sabiduría superflua para el insecto
y prolija para el que no quiere oír.)
F. Arrabal: EL MOSQUIT
Guarneix la brevetat de les seves línies
amb el coratge de l’ànim
i amb les precises exigències de l’essència.
Els segments de les seves petites potes
assenyalen la distància
entre la vida i el buit.
Acosto la meva orella al seu savi zum-zum
que és saviesa supèrflua per a l’insecte
i prolixa per a qui no vol escoltar.
TRADUC, JORDI SOLER (catal.)
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« Le moustique »
Qui chantera , en prose , en vers,
La fidélité du moustique?
Persévérant comme une tique
Il poursuit un rêve pervers.
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Par une tiède nuit d’été
Il chantonne dans votre chambre
Après vous avoir bien tété
Il peut tenir quand vient décembre .
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Zinzinuler serait seyant
Pour dire le son importun
Long, acidulé, malveillant ,
De ses assauts jusqu’au matin.
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Zigzaguant dans l’obscurité
Il vous enfonce sa seringue
Traître, dans sa nocturnité
Il vous inocule la dengue.
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Pourtant un poète a conté
Que l’un d’eux devint son ami
Mais c’est dans son intimité
Dame moustique qu’il admit.
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Elle seule vaque la nuit
A ses vampiriques exploits.
Peu lui chaut si elle vous nuit
Vous soumet à sa dure loi.
Luce Moreau