CECI EST UNE PIPE  de J-P Gavard-Perret

 

Fernando Arrabal, « Ma fellatrice idolâtrée », avec 9 dessins licencieux d’Antonio Segui, Quadri, Bruxelles

Fini la pose, haro le superflu. Arrabal va à l’essentiel. Son héroïne aussi. Et la cocaïne devient bientôt liquide. Mais le poète (comme Segui qui lui emboîte le pas – si l’on peut dire) sait que la  mémoire c’est du sexe. Enfant mâle, rond, resté petit, plein d’orgueil et de mépris pour lui-même, le Foutriquet décharge dans la plus douce des châsses, la plus  des étuves et en rend grâce (en trois langues) à celle qui permet de coup de dé lisse.. Il l’honore de ses vilaines pensées rappelant au passage que pantins nous sommes, pantins nous resterons, adorateurs du rut buccal tel de fieffés flutiaux. Saint Cochon et Sainte Charcuterie qui s’en dédit.

Enfant le poète était si sombre qu’il connut jamais ou mal la pamoison. Mais désormais il soute comme un gars de la sardine à Oléron. Sa truite sans le rouge Chanel comme celui du Prix Unique. Car avant de sucer les fraises il y a d’autres plaisirs plus tombal et velouté.

Toutes les Ruth à baga, les Marrie Bas de Laine ne font cependant pas l’affaire. Pour que le jus roucoule dans le cagibi à mots n’importe quelle canaillotte ne fait pas l’affaire. Il faiut celle souque, crapule, musique, dente (juste un peu pour éviter l’Enfer), drapule, rue, nuance tenante, apoge,  composte, philtre et filte, coque, terrer, enterre, soulève, fifreline, trogne, bouque,  couillit, plombe (pendant des heures), escrime, déglutit, salive, cambouine, huldope, quiquete (forcément), boulange, arrondit les fins de moi, purge, presse, ensevelit, obstrue, opercule, turbule, bubonne, suçote, suce-hure, vermisse, reluit, astiquet, parler du nez ne pouvant respirer, guerroie, funambule, poliçonner, manie, va l’amble, galope, swingue, rotative, ci-gîte, vertigique, pistonne, titonne, membrune, avagardnère, liztaylore, reboute, ronds-rone, couronne, rossignole, torche, encave (au Vatican ou ailleurs), glave, grande-pompe, frégolit,  gloutonne, vidange, s’époumone, épluche, trampole, palpe, chiade, mercerise, spirale,  fait  neiger, dépoussiérer,  boursicote,  dégoupille pour qu’en faim de fin elle boive le lait d’un vin de fesse.

Arrabal  n’est plus que chant à celle qui propose l’extraction suprême des restes de lugubres tourments de l’enfance. Il est plein de respect pour la suite d’efforts conjugués à tous les temps de l’indicatif et de conditionnel. Les ans fanés et la barbe à Papa n’y changent rien. Il faut au sexe comme au crâne leur tempête. Le Méphisto fait d’aises, l’halluciné, le Jean foutre, le zéro de conduite, le fennec rieur, le mécréateur sait tout ce qu’il doit à la fille maigre comme un clou : elle le rend marteau.

« Ma fellatrice adorée » renoue avec la poésie panique. Le livre redevient une boîte ou une botte à rire, à sourire, à pleurer, à pleurer de rire. C’est aussi  une boîte aux lettres d’amour,  aux lettres de rupture. Une boîte à malices, à Alice,  à merveilles, à saucisses, à crudités, à promesse, à épaisseur, à épissures et aux taciturnes burnes pour qu’elles fondent de plaisir. C’est encore une boîte la floraison de nerfs, à touches  de piano, à frissons panés, à grouillements,  à gargouillis, à fauves et à fauvettes. Une boîte à chimères, à chie-mère comme à pilules à mères. Finie la pose, haro superflu. La mémoire est du sexe. Le foutriquet décharge son outil de jardiner. Avec sa suceuse il ne fait qu’un plein de vilaines pensées qui finissent en boulemimine jusqu’à son appareil à boyau.

J-P Gavard-Perret

 

 

 

 

ARRABAL :

PORTRAIT DU FOUTRIQUET DANS TOUS SES ETATS

 

 

Fernando Arrabal, « Ma fellatrice idolâtre », avec 9 dessins licencieux d’Antonio Segui, Quadri, Bruxelles

 

La phrase de Houellebecq sur le corps   » Débris torturé qui dodelinait de la tête manifestement indifférent à tout ce qui pouvait s’apparenter à une relation amoureuse et vraisemblablement aussi à toute relation humaine » pourrait servir d’introduction au livre d’Arrabal. D’autant que ce dernier connaît très bien le premier. Il  lui a d’ailleurs consacré un livre majeur. Les deux s’adressent – et Arrabal plus que jamais dans ce livre – aux négateurs de percolateurs, aux mangeurs de l’eusses tu cru, aux retournés des aisselles, aux barrés d’ocre noir, aux adeptes des cuillères à spatule.

Oui Arrabal s’adresse à eux,  leur adresse son stupre et son levain. Il présente son corps désirant et son squelette au rabbin à chaussettes, au pope cornu, au curé d’Uruffe. Pas de religion, de doctrine, pas vierge. Mais la putain, la sainte, la brute dont la sexualité va de dedans au dehors. A ceux qui ne savent pas lire il offre  ses lignes, ses couilles et leurs assauts.  En a-t-il mal au cœur ? Non sans doute. Il lui suffit de se vider la rate de son foutre selon une nécessite vessiale.  Il ne s’agit pas d’un absolu souverain que d’en témoigner mais juste affirmer le goût de ce qu’on appelait le péché. Cela prouve une nouvelle fois sa lutte contre l’alliance pérenne de la matraque et de l’encens. On retrouve sa vraie nature, sa génissetalité qui manquait parfois à ses livres les plus récents.

« Ma fellatrice adorée » renoue avec la poésie panique. Le livre redevient une boîte ou une botte à rire, à sourire, à pleurer, à pleurer de rire. C’est aussi  une boîte aux lettres d’amour,  aux lettres de rupture. Une boîte à malices, à Alice,  à merveilles, à saucisses, à crudités, à promesse, à épaisseur, à épissures et aux taciturnes burnes pour qu’elles fondent de plaisir. C’est encore une boîte la floraison de nerfs, à touches  de piano, à frissons panés, à grouillements,  à gargouillis, à fauves et à fauvettes. Une boîte à chimères, à chie-mère comme à pilules à mères. Finie la pose, haro superflu. La mémoire est du sexe. Le foutriquet décharge son outil de jardiner. Avec sa suceuse il ne fait qu’un plein de vilaines pensées qui finissent en boulemimine jusqu’à son appareil à boyau.

Arrabal rappelle que pantins nous sommes, pantins nous resterons, adorateurs du rut en faisant glisser son brandi dans la hure lèvresque qui boira le bouillon de la jouissaille.   Sacripan de  sa vieille océane-nique le poète connaît encore la pamoison. Plus besoin de parler en lettres alphabétiques il suffit de sucrer les phrases jusqu’à devenir un  dyabébéthique. Courbettes encore sur la carpette avant que de changer de position et soigner la voussure des reins pour que la bouche obscure facilite le jet de sperme tel un vin d’anglicane messe.  C’est tombal et velouté. C’est volupté. Grelot, grelot ! Le pur foutre court  à la  sébile. Et Arrabal  n’a plus qu’à turgescer, swinguer, rotativer, giter, vertigiquer, seintinabuler, bonbancer, flottir, saliver, furiber et admirer, surtout admirer  la princesse qui permet à sa vieille semence de roux couler.

J-P Gavard-Perret

Ma fellatrice idolâtrée

Fernando Arrabal

Oui, c’est une dépravation de lécher ton phallus.

Oui, c’est une horreur d’enfreindre mes principes.

Oui, c’est une cochonnerie de sucer ton méat.

Oui, c’est une incongruité de le faire par amour.

Oui, c’est une insanité que d’avaler ton sperme.

Oui, c’est une aberration de me pencher sur ton sexe.

Oui, c’est une faiblesse d’abdiquer ma liberté.

Oui, c’est un sacrifice et de salive et d’âme.

Oui, c’est une contradiction d’étouffer par amour.

Oui, c’est une absurdité de me plier à ton ventre.

Oui, c’est lubricité que d’engloutir ton sceptre.

Oui, c’est une folie que ma bouche soit vulve.

Oui, c’est un grave péché que même Dieu condamne

…dans tous les siècles des siècles.

J’aime être éternelle pour ton temps et ton rut.

J’aime t’accueillir entre mes seins pressés.

J’aime avec mon doigt envahir ton anus.

J’aime prévenir tes désirs les plus pervers.

J’aime te sucer, immobile, à pleine bouche.

J’aime en même temps  caresser tes jumeaux.

J’aime être ta drogue du monde le plus immonde.

J’aime que mon cul te soit un coin de ciel.

J’aime qu’à mon corps tu dictes tes caprices.

J’aime que ma langue se tapisse de poivre.

J’aime que ma bouche te berce au plus intime.

J’aime que tu plonges ton couteau dans mon voile.

J’aime provoquer l’explosion de ton suc

…dans tous les siècles des siècles.

Je me sens rehaussée, abaissée vers ta tige.

Je me vois désirée quand j’échauffe ta dague.

Je me juge avilie par mon rythme lascif.

J’aime que tu gouvernes ma nuque de tes mains.

Je me fais papillon pour ton muscle enfiévré.

Je suis si impudique, de le baiser sans fin.

J’exulte, corrompue, pour attiser ton vice.

J’adore m’encanailler, ton gland touchant ma glotte.

Je raffole de lécher la noirceur de ton puits.

Je m’enflamme en suivant la règle de l’extase.

Je m’enivre, en fumant, de  ton filtre d’amour

….dans tous les siècles des siècles.

Ton épée suintante… atteint le carillon.

Elle roule entre mes lèvres… tu vis au paradis.

Je l’enveloppe et frotte… tu perçois des édens.

L’enrobe de délices… tu rêves l’impossible.

Elle palpite, animal… tu es au nirvâna.

Grâce au ciel de ma bouche… tu parcours le mystère.

Pénétrant mon visage… tu captures l’image.

En attente de l’extase… toujours tu la retardes.

Au commencement: ta queue… et tremble l’univers.

Puis les larmes de joie… qui perlent goutte à goutte.

Et  ton nectar  de lait… vient arroser ma gorge.

Nous communions unis… tous deux et pour toujours

…dans tous les siècles des siècles.

Fernando Arrabal, Bologne, nuit du 7 au 8 Gueules de 136 de l’E. ’P. (du 1er  au 2-II-09 ‘vulgaris’), Saint Gueule abbé et Fête de la Chandelle Verte.

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My worshipful fellatrix

Fernando Arrabal

To osculate your phallus is indeed a turpitude.

Encroaching upon my axioms is indeed anathema.

To aspirate your meatus is indeed a piggery.

To commit this affectionately is indeed topsy-turvy.

To imbibe your jissom is indeed inanity.

To kneel over your masculinity is indeed lunacy.

To abdicate my liberty is indeed an Achilles heel.

It is an immolation indeed of spirit and sputum.

Gagging for love is indeed an oxymoron.

To comply with your midriff is indeed a farce.

To englut your scepter is indeed licentious.

To make labia majora of my pharynx is indeed folly.

Indeed even deities condemn such grave peccability.

in saecula saeculorum.

I prize being perpetual for your juncture and estrus.

I prize saluting you between my urgent mammilla.

I prize assailing your plicae with my digit.

I prize prophesying your most flagitious concupiscence.

I prize aspirating you, quiescent, directly on the moue.

I concomitantly prize cosseting your twosome.

I prize being your most turd-like terrene opiate.

I prize that my posterior should be a sliver of nirvana.

I prize that you enjoin my physique with your whimsy.

I prize that my lingua is overlaid with capsicum.

I prize that my gullet cossets your innermost viscera.

I prize that you engulf your clapper in my shroud.

I prize inciting the salvo of your sap.

in saecula saeculorum.

I feel myself hoisted, debased towards your stipe.

I see myself coveted when I calorify your skean.

I gauge myself vitiated by my prurient rhythm.

I esteem that you superintend my nape with your grasp.

I embutterfly myself for your agued muscle.

I am so brazen as to osculate it ceaselessly.

I jubilate, despoiled, at fanning the flames of your rot.

I am smitten with vilifying myself, your gland brushing my glottis.

I thrill to osculate the obscurity of your abysms.

I am ignited by heeding the rule of beatitude.

I become inebriated, smoldering, on your love potion.

….in saecula saeculorum.

Your exuding scimitar…attains the earcon.

It undulates between my flanges…you dwell in Arcadia.

I immure it and triturate…you perceive Edens.

swathe it in beatitudes…you dream of impossibilities.

It pulsates, corporeal…you are in nirvana.

Due to the elysium of my orifice…you traverse the crux.

Pervading my face…you apprehend the effigy.

While awaiting elation…you persist in delaying it.

In the beginning was your pud…and the Universe oscillates.

Then the tears of delectation…which drop in individual pearls.

And your lacteal nectar…arrives to douse my gullet.

Unified, we take communion…forever concomitantly.

in saecula saeculorum.

T.S. Fernando Arrabal, (traduction du poète Benjamin Ivry) Bologna, night of  7 to 8 Gueules of the year 136 in the Panic Era (from the first to the second of February, 2009 vulgaris), Saint Gueule abbé and Feast of the Green Candle.

Mi idolatrada felatriz

 

Fernando Arrabal

Sí, es una depravación que te lama tu falo.

Sí, es un horror que mis principios quebrante.

Sí, es una guarrería que te chupe el meato.

Sí, es una incongruencia que por amor lo haga.

Sí, es una insalubridad que me trague tu esperma.

Sí, es una  aberración que a tu sexo me incline.

Sí, es una debilidad que libre me someta.

Sí, es un sacrificio  de saliva y de alma.

Sí, es una contradicción sofocarme de amor.

Sí, es un desatino que a tu vientre me pliegue.

Sí, es una inmoralidad que me coma tu sable.

Sí, es un disparate que mi boca sea coño.

Sí, es un gran pecado que incluso Dios condena

…por los siglos de los siglos.

Me gusta ser eterna para tu tiempo y tu celo.

Me gusta ser estrecha en mi  nicho de senos.

Me gusta irrumpir con un dedo en tu ano.

Me gusta preceder tus ganas más perversas.

Me gusta babearte mientras tus bolos  sobo.

Me gusta succionar inmóvil “à pleine bouche”.

Me gusta ser tu droga del mundo más inmundo.

Me gusta que mi culo sea cacho de tu cielo.

Me gusta que a mi cuerpo le dictes tu capricho.

Me gusta que mi lengua se cubra de pimienta.

Me gusta que en mi boca  te cune mi adentro.

Me gusta que me plantes tu cuchillo en mi velo.

Me gusta provocar la explosión de tu zumo

… por los siglos de los siglos.

Me siento realzada cuando a tu sexo bajo.

Me veo deseada cuando tu daga enardezco.

Me juzgo disoluta por mi ritmo lascivo.

Me place que dirijas mi nuca con tus manos.

Me hago mariposa con tu músculo en fiebre.

Me encanta la impudicia de besarlo sin fin.

Me llena corromperme para atizar tu vicio.

Me priva encanallarme con tu flor en mi glotis.

Me chifla rebañar lo negro de tu pozo.

Me excita regularme por regla de tu éxtasis.

Me enloquece fumar con tu filtro de amor

…por los siglos de los siglos.

Tu mazo rezumando… ya tocas campanilla.

Mis labios le menean… ya vives en la gloria.

Envuelto por mi frote… ya visionas edenes.

Trenzado de caricias… ya sueñas imposibles.

Palpitando animal… ya vuelas al nirvana.

Por el cielo de boca… ya corres al misterio.

A mi cara penetras… ya cautivas la imagen.

En espera del éxtasis…ya lo pospones siempre.

Tu cola es lo primero… ya tiembla el universo.

Las lágrimas de gozo… ya llegan gota a gota.

Tu rocío de  néctar… ya riega mi garganta.

Comulgamos unidos… a dos y para siempre

… por los siglos de los siglos.

T.S. Fernando Arrabal, Bolonia, noche del 6 al 7 de Jetas de 136 de la E. ’P. (del 31-I al 1-II-09 ‘vulgaris’), Santa Facha postulante y San Jeta abad.

La mia idolatrata fellatrice

di Fernando Arrabal

Sì, è una depravazione ch’io ti lecchi il fallo.

Sì, è un orrore ch’io violi i miei principi.

Sì, è una porcheria ch’io ti succhi il meato.

Sì, è un’incongruenza ch’io lo faccia per amore.

Sì, è malsano ch’io inghiotta il tuo sperma.

Sì, è un’aberrazione ch’io m’inchini al tuo sesso.

Sì, è un’abdicazione ch’io libera mi sottometta.

Sì, è un sacrificio di saliva e di anima.

Sì, è una contraddizione soffocarmi d’amore.

Sì, è una balordaggine ch’io mi pieghi al tuo ventre.

Sì, è immorale ch’io ti mangi la mazza.

Sì, è una follia che la mia bocca sia una passera.

Sì, è un grave peccato che financo Iddio condanna

in saecula saeculorum.

Mi piace essere eterna per il tuo tempo e il tuo ardore.

Mi piace prenderlo stretto nei miei seni.

Mi piace irromperti nell’ano con un dito.

Mi piace divinare le tue voglie più perverse.

Mi piace sbavarlo mentre ti palpo i gioielli.

Mi piace ciucciare, immobile, a pleine bouche.

Mi piace essere la tua droga nell’immondissimo mondo.

Mi piace che il mio culo ti sia un angolo di cielo.

Mi piace che al mio corpo tu imponga i tuoi capricci.

Mi piace che la mia lingua s’irrori di pepe.

Mi piace cullarti dentro la mia bocca.

Mi piace quando mi pianti il pugnale fino in gola.

Mi piace suscitare l’esplosione del tuo succo

in saecula saeculorum.

Mi innalzo quando m’abbasso al tuo sesso.

Mi sento desiderata quando infiammo la tua daga.

Mi giudico dissoluta per il mio ritmo lascivo.

Mi compiaccio che tu governi la mia testa con le mani.

M’infarfallo per il tuo muscolo febbriciante.

Mi esalto a baciarlo senza fine.

Mi riempio corrompendomi per attizzare il tuo vizio.

Mi incanto a incanaglirmi con la tua glande nella glottide.

Mi fa impazzire raschiare nel fondo del tuo abisso.

Mi eccita regolarmi sulla regola della tua estasi.

Mi inebrio fumando il tuo filtro d’amore

in saecula saeculorum.

La tua sciabola sudata … suoni le campanelle.

Le mie labbra lo dondolano … vivi nella gloria.

Lo brandisco e lo strapazzo … ti appare l’Eden.

Intrecciato di carezze … sogni l’impossibile.

Palpita, l’animale … voli nel Nirvana.

Grazie al cielo della mia bocca … percorri il mistero.

Penetrando il mio viso … catturi la visione.

Aspettando l’estasi … la rinvii sempre.

Nel principio la tua coda … trema l’universo.

Lacrime di gioia … cadono goccia a goccia.

Il tuo nettare latteo … piove sul mio collo.

Uniti prendiamo la comunione … in due e per sempre

in saecula saeculorum.

(Traducción de la Duquesa y de Lapin)

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Estimada fel·latriu

 

Sí, és una depravació que et llepi el fal·lus.

Sí, és un horror que els meus principis transgredeixi.

Sí, és una marranada que et xucli el meat.

Sí, és una incongruència que per amor ho faci.

Sí, és una insalubritat que m’empassi la teva esperma.

Sí, és una aberració que al teu sexe m’aboqui.

Sí, és una feblesa que lliure em sotmeti.

Sí, és un sacrifici de saliva i d’ànima.

Sí, és una contradicció sufocar-me d’amor.

Sí, és un despropòsit que al teu ventre em doblegui.

Sí, és una immoralitat que em mengi el teu sabre.

Sí, és un disbarat que la meva boca sigui cony.

Sí, és un gran pecat que fins i tot Déu condemna.

…pels segles dels segles.

M’agrada bavejar-te mentre les teves boles grapejo.

M’agrada ser eterna per al teu to i el teu zel.

M’agrada ser estreta entre els meus pits d’untet.

M’agrada irrompre amb un dit al teu anus.

M’agrada precedir les teves ganes més perverses.

M’agrada succionar immòbil “à pleine bouche”.

M’agrada ser la teva droga del món més immund.

M’agrada que el meu cul sigui un bocí del teu cel.

M’agrada que al meu cos li dictis el teu caprici.

M’agrada que la meva llengua es cobreixi de pebre.

M’agrada que en la meva boca et bressoli el meu endins.

M’agrada que em plantis el teu ganivet al meu vel.

M’agrada provocar l’explosió del teu suc.

…pels segles dels segles.

Em sento realçada quan al teu sexe baixo.

Em veig desitjada quan la teva daga enardeixo.

Em faig papallona amb el teu múscul en febre.

Em plau que dirigeixis la meva nuca amb les teves mans.

Em jutjo dissoluta pel meu ritme lasciu.

M’encanta la impudícia de besar-la sense fi.

M’omple corrompre’m per atiar el teu vici.

Em solaça envilir-me amb la teva flor a la meva glotis.

M’embogeix rasclumejar allò negre del teu pou.

M’excita regular-me per regles del teu èxtasi.

M’enfolleix fumar amb el teu filtre d’amor.

…pels segles dels segles.

El teu mall traspuant… ja toques campaneta.

Els meus llavis li belluguen… ja vius en la glòria.

Embolicat pel meu fregadís… ja visiones edens.

Trenat de carícies… ja somies impossibles.

Bategant animal… ja voles al nirvana.

Pel cel de boca… ja corres cap al misteri.

A la meva cara penetres… ja captives la imatge.

A l’espera de l’èxtasi… ja el posposes sempre.

La teva cua és el primer… ja tremola l’univers.

Les llàgrimes de goig… ja arriben gota a gota.

El teu rou de llet… ja rega la meva garganta.

Combreguem units… tots dos i per sempre.

…pels segles dels segles.

T.S. Fernando Arrabal, (version de Jordi Soler)  Bolonya, nit del 6 al 7 de Jetas de 136 de l’E. ‘P. (del 31-I a l’1-II-09 “vulgaris”). Santa Fatxa postulant i sant Jeta abat.

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Idolatrata felatrice mia

Fernando Arrabal

(trad.  Emilie Scheffer)


P1060594
petonet

Si, è una depravazione leccare tu fallo

Si, è un orrore trasgredire i miei principi.

Si, è una porcheria succhiare tuo meato.

Si, è un incongruenza farlo per mio piacere.

Si, è un insanità inghiottire tuo sperma.

Si, è un aberrazione chinarmi sul tuo sesso.

Si, è una debolezza  che da libera mi sottometta.

Si, è un sacrificio di saliva e di anima.

Si, è una contradizione soffocare per piacere.

Si, è un’assurdità piegharmi al tuo ventre

Si, è una lubricità ingoiare tu scettro.

Si, è una follia che mia boca sia vulva.

Si, è un pesante peccato che dio stesso condanna.

…….nei secoli dei secoli.

Mi piace essere eterna per tuo tempo e tuo carnale fervore.

Mi piace accoglierti fra i miei premurosi seni  .

Mi piace col mio dito irrompere nel tuo ano.

Mi piace prevenire i tuoi aneliti più perversi.

Mi piace sbavare su ambo le tue bocce.

Mi piace succhiarti, immobile, à pleine bouche.

Mi piace essere la droga del  tuo mondo più immondo.

Mi piace che mio culo sia parte  del cielo tuo.

Mi piace che al mio corpo detti  il tuo capricio.

Mi piace che la mia lingua si tinga di pepe.

Mi piace che la mia boca ti culli  nel profondo.

Mi piace che pianti il coltello tuo nel mio velo.

Mi piace provocare l’esplosione del tuo succo

……..nei secoli dei secoli.

Mi sento risollevata quando mi chino sul tuo sesso.

Mi vedo desiderata quando la tua daga infiammo

Mi giudico avvilita dal mio lascivo ritmo.

Mi piace  che diriga la mia nuca colle tue mani.

Mi rendo  farfalla per il tuo muscolo infervorato.

Mi piace l’impudicità di baciarti senza tregua.

Mi colma corrompermi per stuzzicar tuo vizio.

Mi piace encanagliarmi col tuo fiore sulla mia glottide.

Mi eccita   leccare il nero del pozzo tuo.

M’infiamma seguire la regola della tua estasi.

M’ inebria fumare col tuo filtro di amore.

……..nei secoli dei secoli.

La mazza tua trasudata…..raggiunge il massimo

Le mie labbra la menano …… tu sei gia in gloria.

Avvolta  dal mio sfregare …..già percepisci eden.

Palpitante animale …..stai volando nel nirvana.

Al tessere carezze……… fai sogni impossibili.

Col cielo della mia bocca……percorri misteri.

Penetri il mio viso…..ne catturi l’immagine.

Nell’attesa del estasi……..la posponi sempre.

Per primo il tuo pene……e trema l’universo.

E le lacrime di gioia…..che giungono goccia a goccia.

Tuo nettare di ruggiada…….inaffia la mia gola.

Uniti riceviamo la comunione ……noi due e per  sempre

……..nei secoli dei secoli.

trad. Emilie Scheffer