…autre arrabalesque: » la servitude volontaire devient-elle le syndrome de Stockholm planétaire? ».
…le tyran est un « démocrate » revu et corrigé par sa mort. De son vivant, entouré de serviteurs aux mains aussi ensanglantées que les siennes, il connaît la maladie chronique des abîmes. Ses acolytes prétendent souvent qu’il est le « Grand Maître du temps ». Mais, précisément, la racine du mot tyran est « turannos »: celui qui se prétend le grand maître de Zeus (disposant de Khronos, le Temps). Au contraire, le tyran est celui qui s’empare du pouvoir par la force et, en tant qu’usurpateur, en abuse. Presque tous les tyrans récents sont morts dans leur lit comme Staline, Trujillo, Salazar, Brejnev, Franco et Kim Il Sun. Dans l’Antiquité, nombre d’entre eux furent exécutés, comme la plupart de ceux qui gouvernèrent durant « l’époque des Trente tyrans ». Bien peu se suicidèrent, tels Néron et, deux mille ans plus tard, Hitler. Héliogabale fut traîné dans les rues de Rome et Caligula tomba, victime de sa garde prétorienne. Il y eut toutes sortes de tyrans, des guerriers sadiques aux lettrés esthètes du supplice. Ils sont par excellence les bourreaux de leurs peuples qui ne peuvent qu’émettre ce voeu, exprimé par Marie-Joseph Chénier dans Le Chant du départ: « Tyrans , descendez au cercueil! »…
… [ma « Lettre à Franco – 1892/1975- » fut publié en 1971]…