Une petite centaine de personnes étaient venues dimanche assister au séminaire organisé par La Règle du Jeu, la revue de BHL, dans un cinéma de Saint-Germain-des-Prés. A la tribune, Alain Finkielkraut, Marcela Iacub, le psy Alain Didier-Weill et la présidente de Ni putes ni soumises, Sihem Habchi. En discussion  : l’affaire DSK, pardi, et « ce qu’elle nous apprend« . Finkielkraut, véhément et suppliant, veut « emballer la luxueuse résidence où Strauss-Kahn séjourne, après avoir été refoulé par tous les copropriétaires de New York, d’une banderole proclamant : »Ici vit un être humain. » Pas un symbole, pas « le vieux mâle blanc libidineux« , ni « l’Occident prédateur« , mais un « individu singulier« . Il pourfend « le camp du bien » : gauche « bien-pensante« , droite « trop contente« , Américains donneurs de leçons et journalistes inquisiteurs, qui veulent en profiter pour « arracher le rideau de la vie privée« . La salle applaudit. Planqué sous la table, le bichon de Marcela Iacub jappe. Pas facile de succéder à un tel morceau d’éloquence. Sihem Habchi tente le procès d’une France qui tolère de ses élites certains manquements, explique que son travail pour défendre « les filles des quartiers » en devient impossible. « Interdire l’hypothèse que Nafissatou Diallo affabule, c’est interdire à DSK de se défendre« , prévient Iacub. Dans la salle, une homme s’effraie de « l’antisémitisme qui rôde« . « Personne n’est ouvertement allé jusque-là, prévient Finkielkraut. Ce n’est pas à nous de le faire. » A la sortie, le public est satisfait : « C’était bien, confie un homme à sa femme. Rien de nouveau. Mais bon, tout a déjà été dit ! »

 

3 Commentaires

  1. « Bonjour, merci pour cet excellent résumé, on regrette de ne pas avoir été présent, notamment pour la hauteur de vue de M. Finkielkraut, qui ne s’est jamais défilé quand il s’agissait de défendre la veuve et l’orphelin. »

    DSK n’a justement rien d’une veuve ou d’un orphelin…

  2. Bonjour, merci pour cet excellent résumé, on regrette de ne pas avoir été présent, notamment pour la hauteur de vue de M. Finkielkraut, qui ne s’est jamais défilé quand il s’agissait de défendre la veuve et l’orphelin.
    On regrettera également l’absence d’André Gluksman et peut-être aussi d’Alain Minc, trop rares dans les médias, dont la présence dans ce débat aurait été totalement justifiée.

  3. Ce que nous apprend l’affaire DSK…

    – Que l’on est son pire ennemi
    – Qu’un présumé coupable est surtout un présumé innocent à propos d’un Strauss-kahn qui, soit dit en passant, l’est beaucoup moins qu’une victime qui serait, par voie de conséquence, présumée coupable… coupable de mensonge car, derrière cette victime, un travail impartial a été fait, à savoir : la collecte de tous les éléments d’enquête qui ont permis à la police de New York de saisir un procureur qui a accepté de présenter DSK devant un juge, lequel juge a, sans hésité manifestement, retenu contre DSK les charges présentées par ce même procureur.
    Or, derrière l’innocence de DSK aucun travail impartial nous a été présenté.
    – Que la présomption d’innocence ne saurait en aucun cas concerner ceux qui souhaitent dénoncer la complaisance avec laquelle les amis de DSK ont cherché, et cherchent encore, à nous dire que… ce qui est, n’est pas, ou bien… qu’il n’y a pas eu mort d’homme.
    – Qu’un ami silencieux en vaut largement deux.
    – Qu’il existe encore en France des hommes et des femmes d’influence et de pouvoir qui placent le silence et l’indifférence au-dessus de la vérité.