Le Monde de ce vendredi 6 août – daté du 7 – nous apprend que le Ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, a vivement réagi à la tribune de Bernard-Henri Lévy, « Les trois erreurs de Nicolas Sarkozy », parue dans Le Monde du 5 août et reprise le jour même ici.

« BHL donne l’opinion de la Closerie des lilas, mais la Closerie des lilas ce n’est pas la France », accuse le ministre de l’intérieur. Le jour même, toujours selon Arnaud Leparmentier dans Le Monde, Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée) monte également au créneau en déclarant, en une allusion à peine voilée au même Bernard-Henri Lévy : « Certains ont fait semblant de comprendre qu’on allait créer des apatrides. Non ! Il n’est pas question non plus de retirer sa nationalité à quelqu’un de naturalisé depuis vingt ans ».

Ces deux réactions comportent une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c’est qu’on ne rechigne pas au sommet de l’Etat à faire usage des vieilles recettes éculées de l’anti intellectualisme primaire et populiste, de la stigmatisation anti germanopratine (la seule variante étant que La Closerie des Lilas remplace soudain le Café de Flore…) qui est un des vieux refrains de la bêtise réactionnaire. La bonne nouvelle c’est qu’en nous expliquant qu’il n’a pas été compris, en répondant qu’il n’a jamais été question de procéder à des déchéances rétroactives mais que le propos présidentiel tenu à Grenoble ne visait que les futures naturalisations, en nous disant que les seuls visés par la mesure seront, autrement dit, les futurs « fraîchement naturalisés » dont la naturalisation serait désormais assortie d’une sorte de condition suspensive, le pouvoir a déjà reculé. Il joue sur les mots mais qu’il éprouve le besoin de le faire prouve qu’il a déjà reculé. La bataille ne fait cependant que commencer. Surtout quand on apprend (Le Monde du même jour, qu’un « intellectuel proche du président » (qui ? mystère…) aurait conclu : « La déchéance de la nationalité, cela va marcher à fond. Même Le Pen n’est jamais allé aussi loin »

8 Commentaires

  1. je cautionne BHL

    LE GOUVERNEMENT APPLIQUE DES MESURES NAUSEABONDES, politique répressive, suppression des allocations familiales, prison pour les parents, renvoi « d’étrangers » selon quota fixé par l’élysée…..ARRESTATIONS ARBITRAIRES? DECHEANCE DE LA NATIONALITE OU VONT T’IL S’ARRETER?

    JE VOUS INVITE A LIRE LE LIVRE DE STEFAN SWEIG « LE MONDE D’HIER » VOUS Y RETROUVEZ D’INQUIETANTES SIMILITUDES…..AVEC LES MESURES PRISES PAR LE POUVOIR DE L’EPOQUE 39/45

    NOUS DEVONS AVOIR LA CAPACITE DE REINVENTER UN AUTRE MODELE DE VIE, DEVELOPPER LA CREATIVITE ET LA RECHERCHE DE NOUVELLES ECONOMIES

    CE N’EST PAS EN STIGMATISANT DES POPULATIONS QUE NOUS REGLERONT NOS DIFFICULTES

    ARRETONS DE CROIRE QUE C’EST LA FAUTE DES AUTRES ET QU’IL FAUT DES COUPABLES….

    SOYONS FRATERNEL, SOLIDAIRE, INVENTIF…..

    SINON CE QUI NOUS ATTENDS SERA TERRIBLE…..

  2. J’ai écrit dans mon blog http//:pied-alwett.over-blog.com/ sous le titre Heil Hitler, tout ce que je pense de l’attitude du gouvernement actuel…

  3. BHL, qui dénonce la politique sécuritaire de Sarkozy, a confessé que bien qu’ il n’ aie pas voté pour lui, il lui conservait toute son amitié, les deux ayant été présentés par le très volatile Séguéla, celui qui déclarait que sans Rolex, on est un raté.

    La tribune de BHL ressemble plus à un conseil amical entre bons camarades qu’ à une vraie dénonciation, mais on a l’ habitude n’ est ce pas. Critiquer l’ Iran, c’ est facile, on n’ y a pas d’ amis de tous bords et des intérêts bien compris.

  4. Si aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, le nombre des années n’entame point la valeur des âmes retombées d’une bénédiction. Leur subversion ailée aura raison de toutes les chaînes de perversion.

  5. C’est le premier pas pour une remise en question de la nationalité accordée aux migrants par Mitterrand.

  6. Si triste qu’on en arrive là.
    Il fallait bien un jour que la xenophobie en arrive à mettre en cause la nationalité française de ceux qui ne « ressemblent » pas à des français. Tristes temps.