La résistance iranienne se joue dans les rues mais également, et peut-être surtout, sur Internet.

Photos, SMS, vidéos ; les internautes iraniens alimentent sites et blogs des toutes dernières nouvelles ; presque en temps réel.

Pour essayer de contrer le phénomène, le gouvernement utilise les mêmes armes et instaure une véritable guerre de l’information sur la toile. Ainsi, les premières images qui nous sont parvenues des manifestations du 27 décembre ont été celles de manifestants agressant les forces de l’ordre. Etrangement, au moment même des manifestations, les connexions Internet du pays ont été ralenties voire bloquées… Mais le gouvernement ne s’arrête pas là ; il s’en prend directement, physiquement aux internautes.

Reporters sans Frontières classe l’Iran douzième dans une liste de pays ennemis d’Internet et dénonce la répression à l’encontre des internautes opposants et tout particulièrement à l’encontre des blogueurs. Toujours selon RSF, une dizaine d’entre eux ont déjà dû quitter l’Iran et ils sont actuellement onze à dormir en prison.

La dernière en date : Mansoureh Shojaii, une activiste féministe, chercheur et traductrice iranienne. Elle est notamment  une des militantes de la fameuse campagne « Un million de signatures » qui réclamait la fin des discriminations législatives à l’encontre des femmes en Iran.

Arrêtée le lundi 28 décembre, le lendemain de la dernière grande manifestation, Mansoureh Shojaii collaborait avec divers sites de défense des droits des femmes. Son dernier reportage sur la condition des femmes aurait dû être diffusé par le site feministschool.com.

Selon ce site, les agents des forces de l’ordre se seraient présentés chez elle à 11 heures du soir mais seul son fils se trouvait au domicile familial. Ils auraient alors attendu jusqu’à 3 heures du matin le retour de Mansoureh Shojaii et de son mari avant de l’arrêter et de saisir son ordinateur et son téléphone portable.

Sa famille, qui se serait présentée au Tribunal Révolutionnaire mais qui se serait vue conseiller de revenir quelques jours plus tard, demeure à ce jour sans nouvelles. Nasrin Sotoudeh, l’avocate de Mansoureh Shojaii ignore les raisons qui ont motivé cette arrestation.

Un commentaire