Présomption d’innocence : bien sûr. Pas question de juger et encore moins de trancher dans un épisode qui commence comme du Feydeau et avance en drame international. Le plus réussi des romans d’aventures, ne peut, une fois de plus, concurrencer la réalité quand elle se met à avoir du talent. Le président du FMI, une suite d’hôtel à 3000 dollars au cœur de New York, une jeune femme de chambre afro-américaine, la fuite vers l’aéroport, l’angoisse du téléphone portable au moment de l’appel : tout y est. Beaucoup moins drôle mais tout aussi cinématographique : le héros menotté et amené sous les flashes et les lumières de la ville, vers son destin. Sexe, mensonges et vidéos à l’échelle financiaro-planétaire : on comprend les rediffusions en boucle sur les chaînes du village global.
En France, c’est une tout autre affaire. Le favori absolu des sondages se retrouve KO debout en quelques heures, provoquant un tsunami de commentaires, de réactions et de prises de position qui ne va pas s’arrêter de sitôt. Il est bon d’entendre les socialistes revendiquer, à juste titre, la plus élémentaire des prudences. Il était beau de voir Ségolène Royal lire son texte et François Hollande, en abbé de cour, appelant à la retenue. Pour ces deux-là, divine surprise… L’on eût aimé que, quand il s’agissait de Sarkozy, de Woerth ou d’autres, Aubry et ses hussards ne clament pas illico l’abaissement de la France, l’escroquerie et le fascisme, pour ne reprendre que les étiquettes les plus douces qu’ils lancèrent, il n’y a pas si longtemps, à la figure de leurs adversaires. La droite quant à elle, se délecte en évoquant à son tour l’image de la France, et montre très vite une diversité de plus en plus marquée : les centristes se voient enfin un avenir ; l’Elysée peut souffler pendant quelques jours, Marine creuse son fond de commerce.
L’on savait que Dominique Strauss Kahn était contre les femmes. Tout contre. Ce qui n’est pas un péché, loin s’en faut, à condition que cela se passe entre adultes consentants et non par l’utilisation, même minime, de quelconques pressions. Attendons l’exposé final des faits en espérant que les princes qui nous gouvernent, ou qui aspirent à le faire, sachent faire la différence, dans leur tête, entre vie privée et raie publique.
Hier, Melissa Jackson n’a pas jugé un violeur présumé, elle a condamné d’avance un pervers désigné par la grande presse à scandale.
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La Marche de la Honte durait depuis aussi longtemps que The Walk of Shame, des siècles et des siècles, jusqu’en ce sombre jour à l’étonnante clarté des funérailles de François Mitterrand, lorsqu’un coup de vent vint dévoiler la nudité du père noachide, et qu’une épouse légitime et une fille illégitime s’élancèrent à l’unisson vers ce drap tricolore. Nation rebelle, réprimant de pudeur ses échappées belles. Le Futur était Femme aux yeux plus gros que le ventre du Grand Bouffeur, sa prophétie se réalise, est-ce un progrès pour l’Homme? Piroska Nagy a trompé son mari, l’économiste argentin Mario Blejer, avec le directeur général du FMI. Lui a-t-on fait traverser New-York nue sur un cheval jusqu’à la place du Pilori à la façon dont il y a mille ans, la reine Mathilde fut contrainte à expier son adultère en remontant la rue Froide de Caen?
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2007. Ne l’dites à personne, mais paraîtrait qu’Chirac ne pardonnerait pas à Nicolas Sarkozy sa trahison à cause qu’y l’avait fait entrer dans l’premier cercle, celui d’la famille. Il aurait même été question d’mariage avec la fille du chef. Mais en ç’temps-là, Nicolas était connu pour êt’ un véritab’ coureur de jupons. On lui avait même fabriqué un surnom à partir de son prénom.
2002. Relations incestueuses à l’Élysée. Claude Chirac se comporterait en madame de Merteuil auprès du dragueur de suffrages, raillant publiquement sa reine-mère. Lorsqu’une femme viendrait à quitter le bureau du chef de l’État, «on» aurait entendu la fille demander au père : «Tu te l’es faite, celle-là?»
1988. Paraît-il que la voiture présidentielle f’rait des escapades nocturnes vers les appart’ments d’une célèb’ astrologue.
– C’est pas vrai!
– Si, si… Et même qu’une chanteuse italo-égyptienne, – CLIN D’ŒIL, – aurait tenté d’se supprimer alors qu’un homme venait tout juste de mett’ un terme à leur relation. Un personnage très haut placé. Mais alors, très, très haut.
1981. Si l’amant de Danièle Gilbert est chassé du palais, sa maîtresse devra le suivre.
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Une journaliste d’un célèbre site de droite, fille d’une élue de l’Eure engagée dans la course aux primaires socialistes, a mis neuf ans avant de comprendre qu’une tentative de viol avait, en France, valeur de crime. Ou était-ce une autre plainte, émanant d’une voix plus gra(^)ve, qui l’avait empêchée d’aller porter la sienne? Bien sûr, il y a des hommes qui sautent même sur les nonnes, mais il y a des femmes qui enfilent leur plus beau décolleté, leur jupe de Betty Boop et puis d’un croisement de jambes, alors qu’elles vous ont persuadé qu’elles vous ont montré ce qu’elles vous ont caché, qui serrent leurs seins dans l’étau de leurs bras en se penchant vers vous sans vous lâcher des yeux. Il y a des femmes comme ça. Des femmes des mains desquelles échappent les porte-monnaie, qui vont les ramasser sans plier les genoux. Confronté à cela, le mâle contemporain est censé rester de marbre. Or le marbre est veiné, c’est bien sa veine! et il arrive qu’un vaisseau claque.
La raie publique est-elle une limite à ne pas dépasser ? On se souvient de Clinton : « non, je vous jure queue… » et on a toujours droit au sourire aux lèvres de Berlusse-connerie qui traite toutes les femmes comme des p….s. M’aime queue il était prêt à en livrer une fournée en Libye à son ami le fou-dingue. Dieu sait ce qu’il en aurait fait !
Présomption d’innocence ou pas, la France, l’Italie, la Libye et tant d’autres ont besoin d’hommes exemplaires avec quelques valeurs auxquelles se rattacher… Si la bite tient lieu de pensée universelle, qu’en est-il des femmes ? Aurions-nous avantage à nous tourner vers des femmes exemplaires plutôt que vers des hommes, trop virils et pas assez exemplaires ? En fin de compte, l’idéal serait-il lesbien ? Au diable donc les bites ! Vive les raies ! Vivent les raies publiques !
Bravo. Vous parvenez à apporter un peu de légèreté à un sujet grave sans tomber dans les pièges faciles.
Merci.
Papier drôle. En effet. Aussi respectueux que possible lorsque l’on fait de l’humour…
La fuite vers l’aéroport ??? Une femme de chambre afro-américaine, qui rentre dans la chambre du président du FMI avec l’armée de vigile qui l’accompagne ??? une Amérique et une Chine qui ne demandent pas mieux que de voir s’écrouler l’union Européenne! un DSK prêt à aider la Grèce, le Portugal, l’Irlande dans leur difficultés économiques! une révolution Arabe qui nous pousse à choisir notre camp vis à vis d’un nouveau Yalta! Une Marine le Pen qui veut nous précipiter dans notre chute! A coté de tout ça : papi continuera à faire de la résistance.
Car,assurément, Cher André Bercoff, c’est souvent à la raie qu’on pense! et le festival de Kahn ne fait que commencer!
Avec mon bon et gélaste souvenir.
Etienne Moulron,
Fondateur de la maison du Rire et de l’Humour, sise à Cluny
et
du P.H.A.R.E, le Parti de l’Humour Attitude et d’en Rire Ensemble, organisateur de la 1ère JOURNEE DE LA LENTEUR® », le 23 septembre 2011.
» Adptez la LENTITUDE©! , la vie est trop courte poura ller vite, laissez infuser davantage! »
Pour infos: http://www.lepost.fr/article/2011/05/13/2493581_1ere-journee-de-la-lente-heure-23-septembre-2011.html