Une lettre ouverte incendiaire
La lettre intitulée « Lettre ouverte au Grand Rabbin Haim Korsia » publiée le 7 septembre 2025 par Benny Cohen, Président d’honneur du Consistoire, débute par :
« Cher Rabbin,
Cette missive, que j’espère la dernière du genre, t’est adressée en tant qu’ami de longue date. »
Suivent des accusations telles que :
« Le nombre impressionnant de critiques à ton encontre devrait suffire à t’alerter. »
« Avec tout ce que nous subissons, tu te tais ? Arrête d’aider par tes déclarations, nos ennemis, ne crois-tu pas que nous avons déjà suffisamment d’anti-juifs en France ? »
« Tu viens cautionner Macron en déclarant que “Personne ne suit Netanyahou”. Faux : Netanyahou a été élu six fois par son peuple, très aimé aussi par la quasi-totalité des Juifs de France et des personnes sensées. »
« Tu ajoutes même que “la police et les préfets sont offensés par Netanyahou car ils gardent les synagogues”. C’est un mensonge. »
« Donc il est temps de retrouver la bonne direction.
Tu devras choisir la meilleure formule pour t’excuser auprès de Netanyahou pour avoir associé ton nom à ceux qui s’opposent à Israël et au peuple juif. »
Un site et un texte au service de la division
Tribune Juive s’est imposé, surtout ces dernières années, comme plateforme de tribunes incendiaires et polarisantes, préférant le coup d’éclat polémique à la réflexion nuancée. La lettre de Benny Cohen obéit à cette logique en assimilant prudence et dialogue communautaire à la faute morale et en stigmatisant tout désaccord comme une trahison.
Mise en perspective et distorsion polémique
La déclaration « Personne ne suit Netanyahou » attribuée à Haïm Korsia est déformée et instrumentalisée par la lettre : elle traduit non pas une hostilité envers Israël, mais l’effort du Grand Rabbin pour préserver la pluralité et le débat au sein de la communauté juive. Ce choix est essentiel dans une société démocratique et dans la tradition juive, fondée sur la discussion et la multiplicité des points de vue.
Le climat de harcèlement et les attaques contre Delphine Horvilleur
Pour mieux saisir la radicalisation du débat communautaire juif et la dynamique d’exclusion attisée par Tribune Juive, il faut rappeler les violentes attaques subies par la rabbine Delphine Horvilleur et ses proches amis intellectuels ces derniers mois. À plusieurs reprises, des tribunes incendiaires et des messages sur les réseaux sociaux ont cherché à délégitimer ses prises de position et critiques envers le gouvernement israélien, l’accusant tantôt de « haine de soi », de « trahison », ou d’être une « juive parfaite de galout », et la ciblant même par des insultes sexistes. Ses amis et alliés, comme Anne Sinclair ou Joann Sfar, ainsi que l’auteur de cet article et d’autres, n’ont pas été épargnés : ils ont été l’objet d’allusions, propos haineux ou de tentatives de marginalisation communautaire.
Ce climat de harcèlement vise à effacer toute pluralité intellectuelle, à museler la nuance et à transformer la contradiction démocratique en faute morale ou communautaire, illustrant la toxicité du débat imposé par une minorité radicalisée.
Conséquences concrètes de la radicalisation
La montée de la radicalisation et de l’exclusion dans le débat juif français entraîne des conséquences graves : perte de crédibilité de la parole communautaire dans l’espace public, fragmentation et tensions internes qui affaiblissent la cohésion et polarisation sociale dangereuse qui isole les voix divergentes et favorise l’auto-exclusion ou la fuite du débat. Cette crispation nourrit aussi une méfiance généralisée envers les institutions et toute velléité de dialogue externe, risquant d’accroître l’isolement du judaïsme français.
Appel à la responsabilité individuelle et collective
Face à ces dérives, il est urgent d’en appeler à la responsabilité individuelle et collective des intellectuels et membres de la communauté juive. Chacun doit s’opposer aux logiques d’exclusion, refuser la simplification manichéenne et défendre la pluralité comme une exigence démocratique. Les intellectuels ont le devoir de restaurer un espace où la controverse s’exprime dans le respect, la rigueur et l’ouverture, pour que le judaïsme français ne se tue pas à force de divisions.
La dispute constructive : une tradition vitale
L’histoire du judaïsme français témoigne d’ailleurs de la fécondité de la dispute constructive, du débat contradictoire et du pluralisme, qui ont enrichi sa pensée, renforcé son intégration et protégé sa vitalité intellectuelle. Renoncer à la dispute, c’est renoncer à une part essentielle de l’identité juive et à la promesse démocratique française. La pluralité et la discussion véritable sont le rempart contre la radicalisation et le ferment de toute cohésion intellectuelle et morale.
Défense du débat et de la critique
Il est essentiel de dénoncer sans détour la nocivité de ce genre de démarche : l’amalgame et la stigmatisation ne servent pas la réflexion. Transformer le débat en procès d’intention, réduire la pluralité des voix, et neutraliser toute analyse constitue un danger pour la tradition de dispute intellectuelle du franco-judaïsme et pour la santé démocratique de la société.
Le judaïsme français et la démocratie requièrent diversité, confrontation des idées et refus de toute pureté idéologique ou identitaire. Il est urgent de se lever contre ces mécanismes d’exclusion qui minent la réflexion, le pluralisme et la responsabilité collective.

Marc Knobel je t’estime et te respecte mais ton discours et ceux des personnes que tu défends ne sont absolument pas marginalisés dans la communauté juive organisée. Au contraire. il faut , et je suis d’accord avec toi sur ce point , un vrai débat sans violence mais de vérité. j’ arrive. Je suis de retour.
C’est fou comme ce journal ne supporte pas la critique. Soit il faut les aduler. Soit on doit se taire.
Haim Korshia devrait se contenter de parler de Torah s’il en est capable, et si il lui reste un peu de temps.
Mon père David Eifermann, est « disparu » avec ses patients, à Auschwitz, en Juin 42, où, médecin naturalisé, déporté,il « travaillait » à l’infirmerie, il avait 32 ans, j’avais 5 ans, l’aînée de ses 4 enfants… aujourd’hui, 8 Sept 2O25, je ne pense qu’à une chose, à chaque instant « Arrêtez la barbarie à Gaza! »
Votre père aurait peut être été lucide sur la propagande anti israelienne. Qui sait ? Il n’y a pas de génocide à Gaza et pas de barbarie .
Si Netanyahou est réellement très aimé ceci est alors très inquiétant. Nous nous dirigeons vers une confrontation sans fin avec les Palestiniens qui, un jour ou l’autre, tournera fatalement à leur avantage.
Le role extraordinaire que Netanyahou a joué avac l’Iran sera réevalué par les historiens. Comme un Churchill !