Le R-haine déteste, pêle-mêle, le droit de faire grève et la mobilisation syndicale ; la liberté de la presse et l’indépendance de la justice ; le respect des droits humains et la fraternité des peuples ; Mai-68 et Jean-Paul Sartre ; la sociologie, la philosophie et les mathématiques modernes ; la dérision des Marx Brothers, le rire de Mel Brooks, les farces de Charlie Chaplin ; la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ; le droit à l’avortement et les avancées féministes ; la créolisation et la rencontre du divers ; le souci des autres et celui de la planète ; les minorités sexuelles et les immigré.e.s ; les droits à l’éducation et nos services publics ; la lutte contre les pesticides et les objectifs de décarbonation ; les énergies renouvelables et une terre verte ; le respect de l’autre et l’ouverture à l’ailleurs ; la valorisation du Smic et la taxation des richissimes ; la critique du pouvoir et l’humour politique ; le droit de l’Ukraine à retrouver ses frontières et la condamnation de Poutine.
Le R-haine rejette la psychanalyse, l’intelligence française et la douceur des campagnes ; les danses urbaines improvisées ; l’hospitalité et l’imagination ; l’insouciance et la fantaisie ; Voltaire et Rimbaud ; les anciens mineurs du Nord et les nouveaux paysans du Sud ; la Commune de Paris et les mouvements anar ; les libertés sous toutes leurs formes ; la liberté tout court.
Dans le film de Costa-Gavras, le signe Z, zêta, signifie « il est vivant » : les défenseurs de la démocratie inscrivaient cette lettre sur le mur des villes, pour protester contre l’assassinat de Grigóris Lambrákis. Aujourd’hui, j’invite à partager lesigne θ, pour désigner le R-haine : le thêta, comme abréviation du grec θάνατος, « la mort », car c’est hélas une culture de mort que ce parti véhicule, derrière la jouissance affichée du succès et de l’usurpation. Le repli et, finalement, la haine de soi, dans la grimace et la crispation.