Au vu d’une très riche programmation d’expositions à venir, nous avons interrogé le plasticien français Mathieu Mercier, lauréat du prix Marcel Duchamp en 2003 et présent dans les collections du Centre Pompidou. L’artiste nous raconte comment il a adapté sa production à la crise tout en poursuivant sa réflexion autour des objets du quotidien.


Anne-Claire Onillon : Vous affichez sur votre site de nombreuses expositions, en cours et à venir, comme si vous traversiez cette époque sans entraves. Est-ce le cas ?

Mathieu Mercier : Non, pas du tout sans entraves ! Mais dans le domaine de l’art, il y a constamment des hauts et des bas générés par différentes crises, les effets de mode ou l’impact de la critique… On évoque souvent l’émergence comme condition de la réussite ; la réémergence, elle, est bien plus compliquée.

A.-C.O. : Comment avez-vous vécu cette année de pandémie ?

M.M. : C’était compliqué, forcément – c’était compliqué pour tout le monde. Mais je me suis organisé assez vite. J’ai pris des décisions radicales, c’est-à-dire que j’ai considérablement réduit la voilure. À partir du moment où il n’y avait plus d’expositions, plus de foires, les galeries travaillaient beaucoup moins efficacement, voire pas du tout.

Les conséquences économiques ont donc été immédiates.

A.-C.O. : Vous avez adapté votre production ?

M.M. : Oui. Vivant entre deux pays, j’ai limité les frais fixes en me séparant d’un espace. Ensuite, j’ai travaillé principalement sur des fichiers en studio photo. Je travaillais beaucoup avec un scanner, ce qui finalement m’a permis de passer du temps à élaborer des choses sans forcément les matérialiser. J’ai aussi dessiné de nombreux projets de tableaux, mais sans commander le matériel nécessaire ni chercher à les produire.

Les galeries avec lesquelles je travaille ont elles aussi essayé de réduire leurs frais fixes, dont ceux de stockage : elles ont fait des inventaires et m’ont rapporté pas mal de grosses pièces compliquées à monter et difficiles à vendre – enfin, des pièces qui ne correspondent pas à leurs collectionneurs.

Ma situation de mâle caucasien hétérosexuel en milieu de carrière ne me plaçant pas en ce moment sur le devant de la scène du monde de l’art, j’avais donc déjà, avant la crise sanitaire, trouvé les moyens de conserver mon autonomie. Les idées ne m’ont jamais manqué, je rebondis assez facilement quelle que soit la situation. J’ai également répondu à quelques commandes, notamment pour la coopérative InVivo et pour la Fondation d’entreprise Pernod-Ricard.

A.-C.O. : Vous pensez que les jeunes artistes émergents de 25/30 ans occupent toute la scène ?

M.M. : Ce qui est sûr, c’est que ce qui excite le plus, c’est la découverte. Et le marché, les galeries, les magazines ont tout intérêt à profiter de cette excitation pour essayer de promouvoir de nouveaux talents, puisque cela va vite, que le prix des œuvres est plus abordable et que donc la prise de risque est moindre pour ceux qui veulent jouer à ça. Cela permet aussi, pour ceux qui en sont amateurs, d’avoir des œuvres qu’ils choisissent, sans forcément dépenser beaucoup d’argent.

Et puis, à l’autre extrême, il y a la redécouverte – mais pour cela, il faut déjà avoir un pied dans la tombe, ou du moins s’en rapprocher. Et il faut avoir du stock. Si c’est le cas, alors là, tout d’un coup, cela intéresse les galeries, parce qu’on peut reconstruire une histoire a posteriori.

A.-C.O. : Dans votre situation, vous dites-vous qu’il faudrait presque organiser une fausse mort ?

M.M. : Pourquoi pas ? Ou bien prétendre ne plus en avoir pour longtemps… Je plaisante, je n’ai pas encore assez produit pour ça. Il faut être patient et relativiser. Vous savez, j’ai eu énormément de chance dans ma carrière.

A.-C.O. : Le prix Marcel Duchamp vous a propulsé.

M.M. : Oui, il m’est tombé dessus alors que je n’étais absolument pas prêt – et à l’époque, je ne travaillais pas non plus avec des gens qui étaient capables de gérer cela. Mais il est certain que cela m’a donné une visibilité internationale. Il faut aussi replacer cela dans son contexte : le prix était relativement nouveau, Internet et les réseaux sociaux n’étaient pas la principale source de circulation de l’information. Je n’ai sûrement pas saisi toutes les opportunités qui se sont présentées, mais en même temps j’ai veillé à conserver la direction de mes désirs et de ce qui me semblait faire sens. Peut-être que l’avenir me dira…

A.-C.O. : … que vous avez eu raison.

M.M. : Je ne suis pas à plaindre, parce que dans les décisions que j’ai pu prendre, j’ai toujours réussi à préserver mon autonomie, y compris face à cette crise, qui est violente. Ce n’est pas seulement une crise financière, mais une remise en question de la plupart des lieux et des moyens donnés à l’art. Je ne suis pas sûr que ce soit pour le meilleur. La communication sur les réseaux sociaux génère déjà pas mal de contradictions, en donnant beaucoup d’importance à ce qui n’en a pas. L’institution va devoir évoluer. Elle ne peut plus suivre les écarts au sein du système capitaliste et se trouve obligée de chercher des alternatives, en acceptant les intérêts de ceux qui la financeront. De fait, elle n’est donc plus la garante de la critique comme elle pouvait l’être il y a encore vingt ans.

A.-C.O. : Est-ce que, en tant qu’artiste, face à la crise, vous vous sentez investi d’une responsabilité encore plus grande ?

M.M. : Les crises ont toujours été des moments charnières dans l’histoire de l’art. Si l’art peut effectivement fournir des pistes d’analyse des situations, il n’offre pas de solution miracle pour résoudre un problème spécifique. Il s’est considérablement démocratisé, pour le meilleur et pour le pire… Il a toujours été difficile de démocratiser sans vulgariser.

L’importance que les médias confèrent au sensationnel et à l’argent monopolise l’intérêt. Prendre pour exemples Damien Hirst et Jeff Koons pour expliquer ce qui se passe dans le monde de l’art reviendrait à prendre pour exemples Madonna et Michael Jackson pour expliquer ce qui se passe dans le domaine de la musique. Il est ridicule de vouloir faire un bloc d’une pratique culturelle. Les artistes agissent à différentes échelles dans différents contextes. Les extrêmes se croisent sur les réseaux sociaux, et il est probablement difficile pour les néophytes de s’y retrouver. Il suffit d’aller visiter les plus grands musées et de s’intéresser à quelques mouvements fondateurs pour comprendre la vacuité des concepts que diffusent la plupart des influenceurs.

A.-C.O. : Avez-vous été plus actif sur les réseaux sociaux pendant les différents confinements ?

M.M. : J’ai modérément essayé. Vous savez, d’une certaine manière j’appartiens à l’art moderne, et j’ai accédé tardivement à ces outils. J’ai ouvert mon premier compte sur le premier réseau pour contrer un avatar – un petit malin ouvrait des comptes fictifs au nom des artistes qui n’en avaient pas. Et j’ai ouvert mon deuxième compte pour relayer un dress-code pour un vernissage, suite à la censure d’une image pour l’affiche d’une exposition au musée des Arts et Métiers. Cette affiche promotionnait l’exposition de ma collection d’objets et de documents du début du XXe siècle se référant aux notes de Marcel Duchamp. La photographie d’une femme nue avait été prise dans les incroyables réserves du musée. La motivation de la censure par les autorités était la peur des moralistes, des religieux – plus particulièrement des intégristes, mais aussi des syndiqués, des féministes et des « offensables » de tout poil…

À l’occasion de ce vernissage, j’avais donc essayé de rassembler les plus grands spécialistes de Duchamp et tous ceux qui subissaient la censure en général, sous la thématique de Rrose Sélavy (« Éros, c’est la vie »), alter ego femme de Marcel Duchamp. Le vernissage était très drôle, très festif. Il y avait des hommes en femmes, des femmes en hommes, des personnes presque dénudées, d’autres simplement excentriques ; certains étaient en uniforme pour jouer le rôle des quelques célibataires du Grand Verre de Duchamp. Je me suis donc servi des réseaux sociaux pour toucher les gens du cabaret, les travestis et, de manière générale, tous ceux qui utilisent le corps. Cela a été l’occasion d’ouvrir un compte Instagram. Mais ensuite, je n’ai pas eu le désir de l’alimenter plus spécifiquement. Cela prend beaucoup de temps, et puis il faut avoir des stratégies et s’y tenir.

A.-C.O. : C’est un nouveau métier.

M.M. : Je ne doute pas que ce soit un métier à plein temps pour certains. Mais il fallait arriver tôt pour rayonner, car les algorithmes relaient ce qui est le plus vu par les plus suivis. De toute façon, à long terme, je ne suis pas sûr que ce soit très utile ; et cela ne remplacera pas la relation indispensable aux œuvres.

A.-C.O. : Les réseaux sociaux, c’est l’immédiateté, l’instantanéité. Il est vrai que pour un artiste qui est engagé dans un travail de fond sur le long terme, ce n’est pas du tout la même temporalité.

M.M. : Je m’inscris dans le prolongement d’une réflexion assez étendue sur l’art : je m’intéresse à l’ensemble des pratiques artistiques – et à l’ensemble des productions humaines en général. Je m’amuse même de l’engouement pour les NFT ; ce n’est pas la première tentative – ni la dernière – de se débarrasser du monde matériel.

A.-C.O. : Dans votre travail, vous questionnez beaucoup l’objet du quotidien, notamment dans sa fonction symbolique. Quel est votre rapport au masque ? Vous êtes-vous inspiré de ce nouvel objet qui est entré dans notre vie quotidienne ? Vous a-t-il donné envie d’en faire quelque chose ?

M.M. : Non. À part souffrir du fait qu’il m’empêche de respirer et qu’il décale mes lunettes de deux millimètres vers le haut, ce qui gêne beaucoup ma vision – en plus de la buée –, je n’ai rien fait avec le masque. Je le vois trop comme une contrainte. Je ne suis pas un artiste de la page blanche : pour moi, une page blanche, il n’y a rien dessus, et l’imaginaire ne se déclenche pas sur rien. Il faut toujours un contexte pour que les idées me viennent ; et assez souvent, ce sont d’ailleurs des manques ou des contradictions qui suscitent en moi des idées, plutôt que la capacité à imaginer quelque chose qui n’existe pas. C’est vrai que j’aurais pu rebondir sur le masque – j’ai bien créé une marque de foulards : Bombyx-Mama (j’ai fait le premier modèle, le second sera de Constance Guisset).

A.-C.O. : Est-ce que le débat relatif aux biens essentiels et non essentiels vous intéresse ?

M.M. : Il m’intéresse, mais il est complètement faussé par l’urgence de la situation… Le fait de considérer la culture comme quelque chose de non essentiel revient lors de chaque crise. Mais la culture est ce qui nous définit ! Je ne comprends même pas que l’on puisse avoir de tels débats… Certes, par rapport au Covid, je peux comprendre qu’on évite les rassemblements. Mais cela m’aurait semblé plus logique d’étendre les horaires d’ouverture des musées les plus fréquentés. Et plus généralement, fermer les commerces à 18 heures, c’est s’assurer d’une cohue entre 17 et 18 heures ! C’est donc plutôt l’inverse qu’il aurait fallu faire : étendre les horaires pour que tout reste accessible tout le temps. Il en va de même pour les transports en commun : un couvre-feu ne change pas grand-chose, puisque finalement les mêmes horaires sont applicables pour tout le monde.

A.-C.O : Que peut apporter l’art à notre époque, et votre art en particulier ?

M.M. : L’art m’a sauvé, moi – c’est déjà pas mal. Je ne sais pas s’il sauvera les autres. L’art n’apportera pas davantage que ce qu’il a apporté de tout temps : l’occasion de regarder et de réfléchir en toute conscience avec des outils critiques, pour nous offrir de la connaissance et surtout du plaisir. Il a toujours été difficile de comprendre ce que voulait dire l’art au moment où on le produisait. Mais rétrospectivement – après avoir fait un peu de ménage et éliminé ce qui est de peu d’intérêt –, on peut voir que l’art a un incroyable pouvoir de transmission, ne serait-ce qu’en tant que document sur une époque. Une œuvre d’art transpire le sens d’un moment, d’une décennie. Un péplum des années 1950 en dit plus sur les années 1950 que sur l’époque qu’il est censé mettre en scène, parce que tout – les rapports humains, les gestes, les regards, le style, les voix, les coiffures… – reste encré à son époque. D’une certaine manière, l’art permet de synthétiser l’ensemble des domaines. Après, effectivement, on peut opérer un découpage entre la philosophie, les sciences, etc. Mais tout cela fait partie d’un tout, un tout qui fait la culture.

A.-C.O. : Est-ce que vous imaginez l’après-crise ?

M.M. : Non, pas du tout. Tout au début, quand on a imaginé le pire, nous avons tous pensé que finalement, cela allait nous aider à devenir raisonnables, sachant que tout le monde est conscient que d’un point de vue écologique, les perspectives sont dramatiques. Il est difficile d’imaginer l’avenir de la planète lorsqu’on sait qu’en moins de cinquante ans, nous avons perdu 70 % de la diversité animale – sans compter la déforestation et tout le reste. Du coup, on voit naître une sorte de désir de se relier à des choses véritablement essentielles de la vie, aux conditions élémentaires du bonheur. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, je ne me fais pas d’illusions : cela va une fois de plus créer des divisions et des situations de désespoir, où certaines personnes n’auront plus rien à attendre. L’occasion nous est effectivement donnée de repenser les choses, mais ce n’est pas facile.

A.-C.O. : Quels seraient vos espoirs ?

M.M. : Je ne sais pas. Il va être très difficile de faire machine arrière. On ne peut que miser sur le progrès pour limiter l’impact des activités humaines. Ce que le Covid nous aura peut-être appris – ce qu’en tout cas il m’a appris à moi –, c’est à ne pas voyager si ce n’est pas absolument nécessaire : si l’on n’a pas vraiment besoin de moi quelque part, je n’y vais pas – surtout qu’en ce moment, on ne peut plus voyager. Les visioconférences ne remplaceront pas les relations humaines, mais dans la plupart des cas elles fonctionnent très bien. En ce moment, par exemple, j’ai une pièce qui a été montée à la Fondation Carmignac : je n’y suis pas allé. Ils m’ont posé des questions, m’ont envoyé des photos. En temps normal, je me serais dit qu’il était plus simple d’être sur place et j’y serais allé. Aujourd’hui, je pense qu’il est plus simple de ne pas y aller – et c’est plus raisonnable. Et puis, il faut aussi prendre conscience de ce qui peut être fait à proximité, avec les moyens de proximité. Je pense que si nous parvenions à limiter la circulation et les déplacements des biens et des personnes, cela serait déjà une grande avancée.

A.-C.O. : Travaillez-vous sur une œuvre en ce moment ?

M.M. : Il m’est toujours très difficile de parler d’un projet parce qu’en fait, je ne travaille jamais sur une seule chose à la fois et ma pensée n’est pas linéaire. Parfois, j’arrive à résoudre quelque chose en quelques semaines ; d’autres fois, j’ai une idée d’une œuvre que je réaliserai peut-être que vingt ans plus tard, parce que je n’ai pas les conditions matérielles pour le faire ou que je me heurte à quelque chose que je n’ai pas encore résolu.

A.-C.O. : Mais de manière générale, parvenez-vous à créer en ces temps-ci ?

M.M. : Oui. J’ai une exposition à Madrid, qui va finir dans quelques jours. Certaines pièces que j’ai commencé à réaliser avec les scanners il y a une dizaine d’années trouvent soudain une résonance auprès du public – je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-ce parce qu’il y en a une qui vient de rentrer dans les collections du Centre Pompidou : cela lui donne une certaine visibilité et ce contexte suscite un nouveau regard. Donc je travaille aussi sur les tirages de ces œuvres, parce qu’on m’en a demandé quelques-unes. D’un côté, il y a les idées, et de l’autre la demande, qui n’est pas forcément en adéquation – en ce qui me concerne, elle l’a rarement été.

Il est sûr qu’aujourd’hui, je me pose la question de la matérialité des œuvres : je ne suis pas en train de penser à des choses qui vont envahir mon atelier, m’obliger à faire d’importantes commandes de matériaux, à produire des caisses, à gérer des stocks, à organiser des transports en semi-remorque – non, je ne suis pas dans un désir de profusion.

A.-C.O. : Vous allez vers une dématérialisation de l’œuvre ?

M.M. : Cela procède plutôt d’un désir de limiter les contraintes liées à la production. Et puis, « faire avec ce qu’on a » a toujours été mon cheval de bataille ; mon œuvre a vraiment commencé avec cette réflexion. Au tout début de mon activité, je n’avais rien, pas d’atelier. Je faisais avec ce que je pouvais acheter dans le supermarché d’en face. Ma relation à l’objet est plutôt venue de là, parce que je suis convaincu qu’on peut faire des chefs-d’œuvre avec des fonds de tiroir – ce qui ne veut pas dire que c’est facile. Tous les artistes qui m’intéressent sont des artistes qui, finalement, ont réussi à porter leur regard sur le réel avec un geste ou une transformation minimums.

A.-C.O. : Oui, je pense à votre fleur « pantonéisée », une œuvre que je trouve très belle. C’est une rencontre entre deux éléments assez pauvres, et soudain cela crée quelque chose de poétique et d’émouvant.

M.M. : Merci. Le sujet reste des plus classiques : c’est une nature morte – mais réalisée avec les outils d’aujourd’hui. Le scanner que j’utilise procure des images de très haute qualité, qui révèlent plus de détails que l’on ne peut en voir à l’œil nu. Une partie de la machine est visible et révèle l’ensemble du processus. Et les échantillons de couleurs du Pantone auxquels je confronte les végétaux restent probablement les plus beaux ready-mades abstraits. Il est vrai que j’aborde souvent les genres les plus classiques : le nu, la nature morte, le paysage, etc., que j’actualise en superposant des références universelles à une réalité apparemment plus triviale.

fleur et pantone sur scanner
Mathieu Mercier-pantone-41M

Expositions

En ce moment :

  • Piezas Selectas y Obras Clave, Galeria Albarran-Bourdais, Madrid, 11/02/2021
  • Who’s Afraid of Red…, Galerie Mehdi Chouakri, Berlin, 06/02/21- 06/03/21
  • Lauréats du prix Marcel Duchamp, Collections contemporaines, Centre Pompidou, 19/10/20 – 05/04/21
  • Acquisitions des amis, Collections contemporaines, Centre Pompidou, 23/09/2020 – 30/06/2021
  • Luxes, Musée des Arts Décoratifs, Paris. 15/10/2020 – 02/05/2021
  • Introspection, Expérience Pommery #15, Champagne Pommery, Reims
  • Back To The Present, Städel Museum, Francfort, 02/04/2020 – 2021

A venir :

  • La Mer Imaginaire, Fondation Carmignac, Porquerolles, 24/04/2021 – 17/10/2021
  • Solo Show, Galerie Mehdi Chouakri, Berlin 29/04/2021- 29/05/2021
  • L’atelier Arcay – Passage… EAC, Mouans-Sartoux, 30/01/2021 – 30/05/2021
  • Nourrir le corps, nourrit l’esprit,  Abbaye Saint-André- Centre d’art contemporain de Meymac, 20/03/2021 – 20/06/2021

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