Dans le village de Lyman, en Ukraine de l’Est, il y a une grand-mère dont la maison a été bombardée par les Russes. Elle est assise dans sa salle de bain parce que toutes les autres pièces ont été détruites. Elle fait pousser des concombres dans son jardin, dans l’arrière-cour, avec soin et amour.

Il y a une brigade itinérante des forces armées ukrainiennes appelée « Cultural Forces », qui joue de la musique, donne des représentations, fait entendre sur la ligne de front le chant du monde, dispense lueurs de joie, nouvelles de l’Arrière, qui sont autant de soutiens et de remerciements des Ukrainiens à leurs combattants. Ces spectacles vivants, face au règne de la terreur entretenue par les Russes à quelques kilomètres de là sur les populations captives, témoignent de la résilience et de l’âme de tout un peuple.

A Odessa, il y a une jeune femme de vingt ans, Ruslana, qui a perdu une jambe au combat mais ne regrette rien. Elle est fière du sacrifice qu’elle a fait. Ruslana entraîne désormais des soldats amputés des membres, au centre Superhumans de Lviv. Elle a fait la couverture de Vogue, tel un symbole de force, de beauté et de résilience.

Il y a trois jeunes femmes, Maryna, Daryna et Anastasia, qui ont été retenues durant plus d’un mois par les Russes, avec des centaines d’autres, dans le sous-sol d’une école de Yahidne, dans le nord de l’Ukraine. Ces jeunes filles de 18 ans ont vu des gens mourir sous leurs yeux. Elles ont senti l’odeur de la chair en décomposition. Elles se sont relayées pour s’étirer les jambes et dormir car il n’y avait pas de place pour que tout le monde puisse le faire en même temps. Elles avaient peu de nourriture et d’eau, elles n’ont pas vu le soleil une seule fois pendant leur captivité. Mais elles ont survécu. Aujourd’hui, elles poursuivent leurs études et s’épanouissent du mieux qu’elles peuvent dans un pays déchiré par la guerre.
Il y a Ioulia Païevska, plus connue de ses compatriotes sous le nom de Taira, l’ambulancière et défenseure de Marioupol. Capturée lors du siège de la ville par les Russes, brutalement torturée, elle a réussi à transmettre à l’agence AP les images qu’elle avait filmées alors. Le monde entier a été témoin des atrocités commises par la Russie, grâce à Taira. Depuis sa libération, elle n’a pas cessé de militer et a reçu en 2023 le prix du Département d’État américain « International Women of Courage Award » (Prix international de la femme de courage).

Il y a Slava Vakartchouk, la voix soul de l’Ukraine en guerre et chanteur principal du célèbre groupe de rock Okean Elzy. En trois ans, il a donné plus de 400 concerts sur la ligne de front et chante de tout son cœur dans des salles du monde entier pour collecter des fonds et sensibiliser les opinions publiques occidentales au sort de son pays.
Il y a des enfants qui jouent avec des Legos et chantent l’hymne national le premier jour de la maternelle, mais qui sont obligés de courir vers l’abri anti-aérien à cause des sirènes.

Il y a Danny, le soldat juif ukrainien qui assiste aux offices du Shabbat à la célèbre synagogue de la Rose d’or, rue Kotsyubinskiy/rue Sholom Aleichem, à Dnipro. Seul survivant d’une attaque à la roquette sur le véhicule de son équipe, il en est sorti avec une grave blessure à la tête, puis est retourné au front au bout d’une semaine avec une détermination renouvelée.

Il y a Ilya Samoïlenko, défenseur d’Azovstal et commandant légendaire du siège de Marioupol qui a duré 82 jours. Il a perdu un œil et une main, a survécu à la captivité russe et est depuis revenu au combat, pour la démocratie et l’indépendance.

Il y a un hommage à Victoria Amelina, l’une des plus brillantes auteures ukrainiennes, assassinée par les Russes lors d’une attaque au missile contre la pizzeria de Kramatorsk en juin 2023. Son livre, Regard sur les femmes, regard sur la guerre, a été publié à titre posthume, avec une préface de Margaret Atwood.

Il y a deux soldats israéliens, Alex et Vitali, qui ont quitté leurs uniformes de l’armée israélienne pour se porter volontaires en Ukraine et partager leur expertise avec leurs frères d’armes et d’esprit. Frères, pourquoi ? Parce qu’ils savent que la ligne de front de l’Ukraine est aussi celle d’Israël et que les deux guerres sont liées.
Cette guerre contre l’Ukraine est aussi la guerre et la ligne de front de l’Amérique. D’un côté de la barricade, vous avez une puissance fasciste et impériale qui a explicitement déclaré son mépris pour l’Amérique et les valeurs occidentales, et montré ses intentions génocidaires. Et de l’autre côté, vous avez les visages des « il y a » cités ci-dessus. Ils n’ont pas voulu ni demandé cette guerre. Bien que leurs histoires puissent nous sembler lointaines, elles ne le sont pas. Toutes sont présentées dans le dernier film du philosophe et cinéaste français Bernard-Henri Lévy, L’Ukraine au cœur.
Dans chacun de ces visages, il y a ce qui est en jeu pour le monde libre. Quand on voit les enfants de maternelle, Rusya, Taira, Maryna, Daryna, Anastasia, Danny et la grand-mère résiliente avec son jardin, rien n’est compliqué. Nul besoin d’un doctorat en géopolitique. Il suffit d’avoir un sens basique du bien et du mal.
Le peuple ukrainien se bat pour être libre, mais il se bat aussi pour que nous, dans nos confortables maisons lointaines, puissions être libres. Soutenir l’Ukraine n’est pas un combat de gauche ou un combat de droite en Amérique ; c’est un combat pour tous ceux qui chérissent la liberté.
Malgré ce qui a pu être dit à la face du monde, le président Zelensky a remercié à maintes reprises l’Amérique pour son soutien. Quatre-vingt-quatorze fois depuis le 24 février 2022, pour être précis.
Est venu le temps pour nous, Américains, de dire : « Merci, Ukraine ».
Essayez de le dire en ukrainien : « Dyakuyu » pour votre courage, votre résilience, votre dignité et votre détermination ; nous sommes avec vous.

Regardez L’Ukraine au cœur et autorisez-vous un sentiment de solidarité avec ces jeunes femmes et hommes, ces Il y a courageux. Ensuite, vous pourrez peut-être appeler votre représentant au Congrès et lui dire que vous soutenez l’Ukraine.
Mieux encore, dites-lui que vous soutenez l’Amérique. Parce que les valeurs ukrainiennes sont des valeurs américaines et c’est pour cela que nous devons nous battre ensemble.
Slava Ukraini et que Dieu bénisse l’Amérique !
(Traduit de l’anglais par Gilles Hertzog)