Imaginez-vous avoir 9 ans et voir « Kidnappée » placardé partout dans votre quartier de New York. Imaginez passer tous les jours devant le visage d’Emilia Aloni, 5 ans, sur le chemin de votre école et vous demander à haute voix qui la surveille, si elle a de la nourriture, des jouets, des histoires avant de dormir et si sa mère, Danielle, est avec elle pour des câlins et des bisous. Imaginez vous demander à vous-même, tous les jours, qui se dédie à ramener Emilia à la maison, ce que les ravisseurs veulent en échange de sa liberté, pourquoi ils enlèvent des enfants et « qui est responsable » de ces enfants pendant qu’ils sont dans les tunnels sombres, terrifiants. Imaginez maintenant, après des semaines de « vigilance » à l’endroit d’Emilia, voir un beau matin, sur le chemin de l’école, son visage arraché du panneau. Juste le visage. « Où est-il passé ? » a demandé nerveusement ma fille. Sans ressorts ni mots appropriés, j’ai marmonné un pathétique « Peut-être la pluie l’a-t-elle arraché. » Mais elle était trop intelligente : « Le reste du panneau est toujours là. Ça n’a aucun sens. Quelqu’un n’aime pas son visage. Pourquoi ? Quel est le problème ? » Le « problème » était quelque chose que je n’avais pas encore articulé à cette gamine si sûre d’elle, confiante et curieuse au-delà de son âge. J’avais évité le véritable nœud de l’histoire huit mois durant, qui est que les gens détestent les Juifs et que c’est la plus vieille haine au monde.
Nous sommes aujourd’hui à l’été, en route pour l’Italie, avec une escale à Munich. Je me rends compte tardivement que la chanteuse Taylor Swift sera en concert le jour de notre arrivée à Munich. Sans réfléchir à deux fois, nous sortons de l’aéroport de Munich, à la recherche effrénée de billets pour le concert. L’Italie attendra 24 heures, le temps d’un arrêt au stand « Swiftie » et, j’y pense soudain, Munich oblige, d’un cours accéléré sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et l’Holocauste.
Le lendemain du concert, sur le chemin du Musée juif, j’explique rapidement : « Hitler a donc pris une part de la Tchécoslovaquie. Ce n’était pas à lui et tu sais que tu ne peux pas prendre ce qui ne t’appartient pas… » A quoi elle a répondu : « Donc il est comme Poutine ? Peut-être qu’ils sont amis. » Je continue : « En 1938, les pays occidentaux amis pensaient que si vous laissiez à Hitler une petite partie de la Tchécoslovaquie, il s’arrêterait là, satisfait. Et donc, ils l’ont laissé faire. L’idée s’appelait l’apaisement. Maintenant, au moins, nous aidons l’Ukraine à chasser la Russie d’Ukraine. » Sans hésiter, elle me demande : « Mais est-ce que nous aidons suffisamment ? ». « Non. » Silence.
Lendemain. Nous entrons dans le musée juif. Il y a une exposition de portraits et de bustes des Juifs de Munich à travers les siècles. Histoire après histoire, elle les grave dans sa tête et commence à imaginer des scénarios. Un jeune homme dont les parents ont dû abandonner leur grand magasin, une autre enfant a cousu une étoile juive sur ses vêtements, la fin des activités extrascolaires pour tous autres. Des enfants qui prennent le train pour des endroits plus sûrs où les parents ont promis de les rejoindre plus tard. Des trains, des bateaux et des plans d’évasion. Certains sont partis. Certains sont restés. Pourquoi sont-ils restés ? Parce qu’il semblait incompréhensible qu’un tel mal puisse exister. Et ceux qui sont restés, que s’est-il passé ? Ils ont été envoyés vivre tous ensemble dans des camps. » « Et ensuite ? » Pourtant, je perds mes mots. En bas du musée, nous sommes passés à des objets : des reliures de Torah, des livres de prières, des assiettes de seder, d’autres choses encore. Elle dérive vers un jeu de société datant de 1935, Das Alijah-Spiel, produit pour l’organisation berlinoise Keren Kayemeth LeIsrael, par l’imprimerie Siegfried Sholem. Avec son petit doigt, elle trace les arrêts du jeu. « Donc, les Juifs ont commencé à Munich, se sont dirigés vers Venise (où nous irons demain), puis ont visité Athènes, Chypre et sont arrivés à Jérusalem, 100 arrêts (du jeu) plus tard ? Israël est la base d’attache ? » Oui, elle a compris. Israël était une base d’attache pour les Juifs de Munich, pour les Juifs qui les ont précédés, et hélas, pour les Juifs d’aujourd’hui et de demain.
Avance rapide jusqu’au lendemain matin. Elle lit par-dessus mon épaule tandis que je consulte Twitter et vois que le judoka tadjik Nurali Emomali a refusé de serrer la main de l’Israélien Baruch Shmailov, pour finalement se faire déboîter l’épaule par le Japonais Hifumi Abe et partir en larmes. Encore une fois, les questions : « Il a travaillé si dur pour arriver aux Jeux olympiques. Pourquoi une poignée de main ? Et qu’a fait Baruch ? » « Rien, le problème vient de la même haine dont nous avons parlé hier. » « Eh bien, c’est ridicule, Nurali aurait dû écouter la chanson de Taylor Swift, Karma. »
Nous nous dirigeons vers Venise avec l’empreinte de notre journée à Munich gravée dans nos esprits. Des questions et des pensées persistent. Elle fait un récapitulatif de notre expérience : « Les enfants et les adultes kidnappés doivent revenir, quelqu’un doit pouvoir les ramener à la maison. Vous ne pouvez pas prendre ce qui ne vous appartient pas, céder aux tyrans (Hitler et Poutine) car ils ne feront que prendre toujours plus. L’antisémitisme est absurde et réservé aux gens stupides. Et quand les choses se compliquent pour les Juifs, Israël a été et sera toujours leur base ».
Avant de remettre la musique de Taylor Swift, elle conclut : « Si seulement les adultes voyaient le monde » avec les yeux des enfants. Mais Hitler et Poutine n’ont pas eu neuf ans, eux aussi ? Alors quoi ? Ils étaient des enfants normaux, ou déjà ce qu’ils seraient plus grands ? »
Madame Harris nous l’a promis : quand nous aurons confié à notre génération les rênes d’un ersatz du monde libre qui n’a toujours pas renoncé à honorer ses engagements, elle ne fera pas ami-ami avec les dictateurs. On lui répond : pourquoi attendre ? une campagne présidentielle n’est-elle pas l’occasion rêvée pour une femme d’État de montrer de quel bois elle est faite, en commençant peut-être par éviter d’instrumentaliser la douleur des parents d’un otage américain prêts s’il le faut à vitrifier la planète en échange de la libération immédiate de leur fils assortie d’un aller simple vers Mars, et croyez bien que nous n’avons aucune leçon à donner à une Yddishe Mame dont le bourreau s’est assuré que les Wokies en dégaineraient l’atout en temps voulu, afin qu’elle soit en mesure de lui sauver la mise. — N’est-il pas formidable de se voir offrir l’opportunité, avant une éventuelle épuration chauffée à blanc, d’aider René Bousquet à passer entre les mailles du filet après que l’organisateur de la Rafle du Vél-d’Hiv’, entre autres crimes imprescriptibles, a pris la précaution de dénoncer à la Gestapo un authentique héraut de la Résistance auquel il pourra, ce faisant, sauver la vie in extremis, assurant ainsi ses arrières au cas où les noces de Montoire vireraient au fiasco ?
Permettez-moi d’insister sur un point, Madame la Candidate à la présidence de la République mondiale : le troglodyte Sinouar n’avait pas l’intention de troquer sa chemise noire de chef terroriste infréquentable pour un veston de leader politique normalisable, j’allais dire banalisé, alors même qu’il serait appelé à succéder à l’oummiste crapule qui sévissait à la tête du même mouvement théocratique et non moins islamiste d’où il aurait à cœur de prôner toutes les formes de jihâd qu’un saint homme se doit d’observer à la lettre, avec une petite préférence pour la tuerie de masse en série. C’est pourquoi nous sommes fort surpris que le chef de la diplomatie occidentale ait été dépité de rentrer bredouille de son ultime descente à pic vers le fond du triangle des Bermudes. Aurait-il affiché un air contrit si les efforts de l’Administration s’étaient soldés par une fin de non-recevoir de la part de Daech ? Il y a fort à parier que notre précieux secrétaire d’État n’aurait pas même été soucieux de ne pas écorner l’image des États-Unis du Monde en une telle occasion, dès lors que cette dernière ne se serait jamais présentée, et pour cause : une organisation terroriste dont les modes opératoires couvrent tout le spectre de la Néo-Terreur est une menace existentielle pour l’ensemble de l’espèce humaine, un cancer n’ayant pas d’autre finalité que d’amorcer la phase terminale de son suicide collectif, un ennemi à abattre avec lequel la coexistence équivaudrait à un préjudice de vie abrégée.
Madame Harris, vous dites vouloir être la présidente de tous les Américains. Quelle serait votre remède miracle pour satisfaire aux revendications concomitantes des extrémistes QAnon et autres gaucho-fascistes du Parlement ou des campus ? Oh non, ne me dites pas que vous lorgnez sur la parallaxe d’une double exhortation au respect de la trêve ! Alors c’est ça, nous devons saisir cette chance historique que nous nous voyons accorder de déchirer, corrigez-moi si je me trompe, l’ignominieux mandat d’arrêt délivré par la CPI contre un Premier ministre israélien, à condition que l’auteur du plus grand pogrom du XXIe siècle soit lavé de ses fautes. Mais Madame, un moment d’égarement de ce calibre nous marquerait au fer comme le seront désormais ces idiots de gouvernement qui se sont échinés à prouver une équivalence illogique entre le démocrate Benyamin Netanyahou et le néonazi Yahya Sinouar !
À leur grand regret, jamais vos camarades de la Convention nationale démocrate ne nous forcerons à réclamer l’arrêt d’une « compétition de la douleur » dans laquelle, en effet, il n’y aurait pas de gagnant car, voyez-vous, cette compétition n’a jamais été organisée ; qui plus est, rien ni personne n’aurait pu nous convaincre de participer à un événement aussi pervers que dégueulasse. Attardons-nous toutefois sur cette compétition dont la hideur du concept erroné masque une faille béante. Que ferait donc miroiter un tel type de compétition… le titre de champion du monde attribué à l’équipe ayant infligé les pires souffrances à l’adversaire ou, au contraire, à celle que les plus grandes atrocités auraient anéantie ? Dans un cas comme dans l’autre, nous ne nous reconnaissons pas dans votre description d’un conflit dont l’hypercivilisation aurait grand peine à réchapper de la mise en abyme. Nous ne combattons pas pour faire mal à quiconque, mais afin de priver le bourreau de nos peuples, sinon de la possibilité de faire le mal — cela n’est pas de notre ressort — mais du pouvoir de nous en faire. Si, comme d’aucuns en incitent d’autres à l’insinuer, notre objectif consistait à remporter la palme du martyre, nous ne nous efforcerions pas d’en neutraliser les responsables ; nous resterions les bras croisés en attendant qu’ils achèvent leur sinistre besogne. Réfléchissons ! Si nous prenions du plaisir à souffrir, dépenserions-nous autant d’énergie à déminer la poupée gigogne que l’hydre islamiste et les zombies de la Post-New Left adeptes de son idéologie orgiaque, déposent à nos pieds comme un cadeau de réconciliation ?
Dear Kamala, je ne crois pas exagérer en disant que, vous comme moi, souhaitons que s’ouvre enfin une parenthèse de paix infinie, pour une durée indéfinie par définition, que l’on voudrait illimitée. Et si nous essayions d’empêcher que le pire ennemi que puisse atteindre un homme, en l’espèce la lâcheté, ne nous éloigne définitivement d’un délicieux fantasme ?
Le NFP nous l’a bien fait comprendre et ce jusqu’en ses propres rangs : si l’on refuse de faire front avec lui, c’est donc qu’on n’est pas de gauche ; en d’autres termes, soit on s’encarte, soit on jarte. Avec ses 182 sièges à l’Assemblée, le NFP nous le confirme : la France n’est pas de gauche. Elle en est même très loin. Et quand on pense à la difficulté avec laquelle les perdants d’une élection nationale peuvent digérer la victoire d’un parti adverse qui les a dépassés d’une courte tête, on peine à imaginer comment notre nouvelle majorité parlementaire, objective et plurielle, supporterait la confiscation du pouvoir exécutif par des idéologues précaires capables de déclencher contre elle une poussée d’urticaire.
La lutte contre la dérégulation des flux migratoires comme celle qui s’applique à neutraliser et si possible réinsérer la petite, moyenne ou grande délinquance, ne seraient-elles qu’accidentellement consubstantielles l’une à l’autre, sont l’une et l’autre vitales à un camp des démocraties dont l’ébranlement béat dénote au minimum en état de déliquescence amorcée. On n’envisage pas la possibilité de relever ces enjeux de civilisation majeurs avec un bloc de gauche qui n’hésite pas à prôner la normalisation des relations diplomatiques avec une organisation terroriste dont il embrasse le mouvement théocratique, laquelle milice néonazie Hamas fondée par les Frères musulmans vise à coraniser Homo sapiens de pied en cap depuis New York, Bruxelles, Moscou, Téhéran, Pékin, Riyad, Washington, Rome ou Jérusalem, ou par le soft power ou par la manière forte, ou encore en comptant sur la gestion du rapport bénéfice/risque des compromis récurrents auxquels consent notre dévorateur d’univers, dont les plus lâches d’entre nous préféreraient qu’il grignote sa proie le plus lentement possible, fût-ce jusqu’au dernier os.
On ne peut pas faire société, sous un régime étant censé assurer le libre exercice des libertés individuelles et la préservation d’un niveau de justice sociale suffisamment équilibré pour éviter la fracture et la rage, lorsqu’on s’oppose au maintien, voire au rétablissement de l’ordre humaniste. Si la fraternité ne souffre pas la moindre inclination racialiste, elle n’en est pas moins allergique aux diverses apparences que s’ingénie à revêtir l’antisémitisme crypto-animiste du gang des Égarés, effarés par l’image trop fidèle qu’on leur renvoie d’eux-mêmes.
Une menace plane sur notre existence en tant qu’idéal ; elle a pour nom l’islamisme, et le frérisme en représente l’un des agents ethno-nettoyeurs les plus efficaces. La majorité présidentielle demeure aujourd’hui un pôle de tempérance face à l’inexorable dérive des Lumières à bout de souffle vers la guerre civile. Faisons cap sur le principe de recohérence, ultime barrage contre l’Irrépublique. Il y a deux ans, le président hors-sol — mais qu’entend-on par sol ? — a remporté une élection présidentielle. À cette occasion, les Français lui donnèrent un second mandat d’une durée de cinq ans. Son autorité demeure donc légitime à nos yeux.
Quand Renaissance s’est fracassé aux dernières échéances électorales contre les causes diversement évaluées du déclassement d’une entreprise géopolitique en pleine phase de restructuration, ce n’est pas sa ligne politique originelle qui a été sanctionnée, mais bien plutôt la perte de boussole d’une arche écartelée entre la volonté de faire et le désir de plaire. Macron fut éconduit par les macroniens de gauche pour tentative de siphonnage de l’électorat composite du RN, d’un côté et, de l’autre, par des macroniens de droite qui ne lui pardonneraient pas deux ou trois scènes de drague auprès du Moule à émeutes spontanées. Fort de ce constat, le programme d’un gouvernement viable comporterait des mesures de droite pouvant être tolérées par les déserteurs de la gauche de gouvernement et des mesures de gauche qui ne hérisseraient plus les déserteurs de la droite républicaine.
À l’union de la dernière chance !
Revive la France !
L’Iran dit avoir le droit de riposter à l’agression de son territoire. Sauf que la neutralisation du n° 1 de l’organisation terroriste Hamas n’est pas une agression ; c’est même tout le contraire, en l’espèce une riposte au pogrom du 7 octobre 2023. Cette élimination a eu lieu à Téhéran car, comme il vient de vous l’être confirmé, il s’agit d’une riposte.
Pezeshkian affirme que son pays n’a pas besoin d’autorisation pour déclencher des représailles contre l’ennemi juré des Aryens, autrement dit poursuivre son agression permanente du même État hébreu qu’il projette de détruire depuis la fondation, il y a quarante-cinq ans, de la République islamique d’Iran, théocratie fasciste d’inspiration nazie que l’on infuse comme régime prototypique d’une R(évolution) politico-religieuse dont les fondements idéologiques du système totalitaire expliquent l’envergure planétaire des ambitions.
Son Altesse Sous-Sérénissime nous aura mal compris. Qu’elle se rassure, l’appel à la retenue émanant des sectateurs du Grand Bouc ne trahit pas la naïveté d’un rappel à la loi ; il faut plutôt y voir un conseil d’ennemi : la marque d’un dur en affaires. — Quand l’Occident conseille à un État voyou de renoncer à l’exercice illégal d’une menace existentielle à l’encontre d’une démocratie alliée, on entend par là qu’il déconseille à ce dernier la violation de trop qui obligerait la première puissance mondiale à remettre l’Église au milieu du village.
L’heure est on ne peut plus grave. Le Sud global, bloc de l’Est élargi aux suppôts émergents de l’anti-grand Satan ainsi qu’au lapinou géant des non-alignés, semble avoir perdu le nord. Aurait-il simplement pris conscience que le Nord globaliste est en perte de vitesse ?
Au cas où un tel phénomène viendrait à se confirmer, comment y répondre ? En permettant que le contre-modèle obscurantiste soit transplanté au cœur du réacteur des nations éclairées ou, à l’inverse, en dressant des barricades impénétrables face aux clanistes partisans de la Grande Régression ?
Pour le dire autrement, un modèle de civilisation qui prétend incarner la défense de la démocratie à l’échelle du globe, mérite-t-il de préserver son hégémonie dès lors qu’il envisage la possibilité d’une partition entre États de droit et de non-droit, laquelle Terre d’exploitation d’un humanisme qui nous glisse entre les doigts, inégale par nature ou par choix, s’échine à mettre de l’eau noire dans son vin pour faire advenir une apparence d’ordre international dont notre humanité devrait, à ce qu’on rapporte, pouvoir se contenter ?