Les propos odieux de candidats RN remplissement souvent les colonnes de la presse.
Apologie du IIIe Reich, Noirs caricaturés avec des lèvres énormes, célébration de Pétain, appel à tuer des Roms, considérations sur le « nez » des juifs, liens avec des groupuscules néonazis…
Ces infamies ont un point commun : les personnes qui s’en sont rendues coupables ont toutes été candidates pour le Rassemblement national après que ces méfaits aient été révélés.
Les candidats RN les plus odieux ne sont en effet pas toujours les plus sanctionnés. Et les sanctions annoncées par le parti ne sont pas toujours suivies d’effet. Celles qui le sont semblent même surtout prises par commodité, pour répondre aux accusations de la presse. Les candidats qui échappent aux sanctions ont d’ailleurs souvent un point en commun : leur affaire n’a pas eu d’écho au-delà de la presse locale.
D’autres raisons permettent de douter que le Rassemblement national soit réellement surpris par les propos odieux de ses candidats. Notons par exemple, pour les candidats aux législatives, que le parti s’organise, depuis des mois, en vue d’une éventuelle dissolution de l’assemblée.
Et le parti ne feint même pas toujours de s’indigner face aux propos de ses candidats. Par le passé, Marine Le Pen a par exemple rejeté certaines révélations de la presse en évoquant de simples « considérations politiques ».
Tous ces points n’empêchent pas le RN de réduire ces fameux « dérapages » à un phénomène marginal au sein du parti ; presque à une anecdote. Et trop de journalistes acceptent ce discours, sans rappeler à quel point ces ignominies font masse au sein du parti.
Parce que masse, en effet, il y a.
Une trentaine de délégués départementaux du RN ont ainsi été épinglés dans des enquêtes de Libération en 2024. Une vingtaine de candidats RN aux législatives de cette année ont déjà fait les choux gras de la presse – et ce alors que les candidatures ne sont connues que depuis quelques jours. De nombreux prétendants RN au poste de député européen se sont fait prendre au cours des dernières semaines. Libération (à nouveau) avait aussi prouvé que plus d’une soixantaine de candidats déjà pointés du doigt par le passé avaient été réinvestis pour les élections locales de 2021. Une enquête de BuzzFeed France avait déjà pu repérer les positions odieuses d’une centaine des candidats aux législatives en 2017. Et 90 candidats FN qualifiés au second tour des élections départementales de 2015 s’étaient fait remarquer de la même façon.
Et encore ne parle-t-on, dans ces lignes, que de propos qui ont été tenus ouvertement, qui ont été retrouvés par des journalistes, et dont les preuves n’ont pas été effacées, en douce, au moment de préparer les élections.
Tout, en effet, n’est pas assumé publiquement. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont par exemple tous deux eu des comptes « secrets » sur X (ex-Twitter) pour déverser leur fiel. La première y avait notamment publié ce message aux relents homophobes, en pleine « affaire Dieudonné » : « Affaire de la « quenelle » : Valls est enfin ministre de… l’intérieur. » Le second avait, de son côté, partagé une photo d’une piscine en banlieue parisienne avec le commentaire « bienvenue dans la mer Noire » (en référence à la couleur de peau des baigneurs). Il avait aussi renommé Benoît Hamon « Bilal Hamon » et traité les journalistes de « chômeurs ou de putes ».
Bref : croire que le racisme, l’antisémitisme et (de façon plus générale) la haine relèvent d’un épiphénomène au sein du RN tient tout simplement du déni. Cette haine structure les convictions de ses candidats, de ses cadres, de ses élus et, au fond, du parti dans son ensemble. Maintenant, vous savez.
Sans préjuger des jours qui viennent…
Depuis des dizaines d’années (≈’80), nous avons été des dizaines de milliers à manifester en scandant » La jeunesse emmerde le Front National » ; nous avons créer des centaines de SCALP (Section carrément anti Le Pen), nous avons multiplié les comités de vigilance anti racistes, ouvert des squats No Border, collé des milliers d’affiches, distribué des millions de tracts, organisé plusieurs centaines de concerts de mobilisation…
La question qui se pose n’est meme pas » A quoi Ça a servi » , mais : qu’est ce que nous n’avions pas vu , pas compris de ce qui se passait sous nos yeux, dans les cités, les ateliers, les lycées, les familles…
Peut-etre précisément que nous n’y étions pas, pas là, pas avec eux ;
peut-etre que nous nous réchauffions dans un entre soi, entre con/vaincus d’avance, à répéter No pasaran…
Pasan !
Un mien Ami appelle cela « le pancartisme ».
Je pense qu’il ne se trompe pas, que ça rend aveugle et que ça détourne les volontés…
Donc le mélenchonistan, ou la volonté de vengeance contre la civilité européenne, laquelle contient deux choses: la présence juive et la liberté des femmes.