J’ai passé les 12 dernières heures à parler à des Israéliens qui étaient au festival de musique Supernova. Leurs témoignages, comme vous pouvez l’imaginer, sont très émouvants. Au moins l’un d’entre eux s’est effondré au milieu de la conversation et n’a pas été en mesure de poursuivre son récit.

L’attaque du festival à l’extérieur de Re’im a commencé vers 7 heures du matin. La fête était alors à son apogée, ce qui signifie que la plupart des gens étaient en état d’ébriété. Les fêtards ont d’abord entendu une forte explosion, qu’ils ont prise pour une nouvelle attaque sporadique à la roquette sur le sud d’Israël. Mais les explosions sont devenues plus fortes et constantes, et ont duré environ cinq minutes. La musique s’est arrêtée et les policiers qui protégeaient les 4 000 ou 5 000 ravers ont commencé à forcer tout le monde à partir.

À ce moment-là, les terroristes se sont approchés à bord de pick-up arborant des marques militaires du Hamas.

Des coups de feu ont été tirés. Beaucoup ont été exécutés sur place. Jusqu’à présent, 260 corps ont été retrouvés sur le site de la rave.

De nombreux jeunes hommes et femmes se sont mis à courir dans l’étendue plate du désert occidental du Néguev. Face au spectacle d’enfants fuyant pour sauver leur vie sur une surface largement plane, les terroristes ont commencé à regrouper le reste de leurs victimes.

D’autres ont été capturés, ligotés et kidnappés. « J’ai vu des vidéos montrant un homme retenu par un groupe de jeunes Arabes. Ils avaient 16 ou 17 ans », se souvient un survivant. « Ce sont des enfants, mais ce sont déjà de jeunes hommes, et ils retiennent ce garçon, qui regarde sa petite amie montée sur un scooter et emmenée loin de lui. Dieu sait ce qu’elle va vivre… Des femmes ont été violées dans la zone de la rave à côté des corps de leurs amis, des cadavres. »

Plusieurs de ces victimes de viol semblent avoir été exécutées par la suite. D’autres ont été emmenées à Gaza. Sur des photos diffusées en ligne, on peut en voir plusieurs exhibées dans les rues de la ville, du sang coulant d’entre leurs jambes.

Un survivant qui est retourné sur les lieux plus tard dans la journée pour chercher ses amis a parlé, d’une voix brisée, de ce qu’il avait vu. Des corps, principalement de jeunes femmes, gisant froids et mutilés. Des cadavres à peine vêtus, dont beaucoup semblaient avoir été abattus à bout portant. Des voitures, perforées par des balles ou explosées par des grenades.

Certains chanceux ont couru jusqu’à un oued voisin, cherchant à s’abriter parmi les arbustes. « J’ai eu l’impression qu’ils tiraient juste au-dessus de nos têtes », se souvient un survivant. « J’ai plongé dans un buisson… J’avais l’impression que les tirs provenaient de tous les côtés, à 180 degrés, tout autour de nous. J’ai compris que nous allions rester là pendant au moins deux heures. Et je n’avais rien sur moi. Et je me suis dit : “La seule chose que je veux, c’est une arme. Je veux quelque chose pour nous protéger“ ». Finalement, lui et ses amis, dont certains étaient pieds nus, ont décidé de prendre le risque d’essayer de se mettre à l’abri, en marchant suffisamment près de la route pour la voir, mais pas trop pour ne pas être vus. J’ai dit : « Si nous voyons des voitures de l’armée ou de la police, nous irons vers la route. Sinon, nous restons à l’écart. Quand nous avons vu des voitures de police et de l’armée, nous avons su que c’était un endroit sûr ».

Plus tard, lorsque l’attaque macabre a finalement pris fin et que les soldats des FDI ont réussi à maîtriser les assaillants, ils ont fouillé les camions et ont trouvé des lanceurs RPG, des appareils de communication haut de gamme, des AK-47 et d’autres armes, pour la plupart de fabrication soviétique, ainsi que de nombreux exemplaires du Coran.


Un article paru originellement en anglais sur Tablet Magazine.

4 Commentaires

  1. Il serait bien qu’Israëliens considèrent le
    Hamas comme un interlocuteur plutôt que
    de risquer la vie de ses soldats dans une
    énième guerre dont l’issue sera la violence
    éternelle.
    Ce qui s’est passé dans la rave et les kibboutz
    doit être le début d’une autre pratique pour
    Israël d’enfin intégrer les Palestiniens dans
    l’Etat d’Israël et les considérer comme des
    citoyens à part entière de cet État.
    Il faut arrêter le cycle de la violence et de la
    guerre : qu’Israëliens et Palestiniens se
    regardent enfin comme des frères !..

  2. Il est en effet surprenant qu’un émule de Pierre le Grand si critique envers son père des peuples, lequel il accuse d’avoir entraîné irrésistiblement les Russies vers la chute, n’ait pas tiré les leçons du pacte de non-agression consternant de naïveté qu’avait scellé Staline avec le pisteur obsessif du complot judéo-bolchevique, avant qu’il ne prît la décision stratégiquement douteuse bien que chaotiquement efficace de dépêcher, d’abord, ses meilleurs experts en armement nucléaire là où l’on organisait un concours international de caricatures sur l’Holocauste ou, ensuite, ses milices antiaméricanistes primaires auprès des armées loyalistes d’un filleul transcendantal d’Alois Brunner. Le retrouverons-nous bientôt à Yalta Two ? Bof… après la tentative d’enfoncement de la Porte dorée ? faut pas charrier !

  3. Ce n’est pas étonnant que les Palestiniens
    manifestent autant de violences, emmurés
    qu’ils sont dans leur ghetto qu’est la bande
    de Gaza.
    Ils ont besoin de « mélange » avec les
    Israëliens : l’homme n’est pas fait pour
    vivre isolé !..

    • Quelle naïveté et quel manque de connaissance historique et culturelle. rappelons que : 1. les palestiniens ont choisi de porter le HAMAS au pouvoir, dont ‘objectif assumé est la destruction de l’Etat d’Israël, 2. que les membres du Hamas volontairement agissent à partir de logements de civils palestiniens, les exposant ainsi en première ligne des contre-offensives israëliennes, 3. que Israël se doit quand même de protéger sa population, DONT entre autres les arabes musulmans israëliens, et qu’ils n’ont pas d’autre choix que de limiter au maximum les possibilités d’infiltration et d’attaque. Je cite Golda Meïr, qui disait avec hélas beaucoup de lucidité : il y aura la paix quand les arabes aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous haïssent ». C’est une histoire millénaire… qui n’est pas née avec la renaissance – et non pas la création comme si cela n’avait jamais existé – de l’État d’Israël. OUI BIEN SUR, les hommes sont faits pour vivre librement et dans la tranquillité, mais… les idéologies et les transmissions collectives transgénérationnelles compliquent et entravent ce qui serait l’idéal légitime de tout le monde… y compris palestiniens ET israëliens.