C’est avec tristesse et peine que je veux porter sur l’Israël d’aujourd’hui, mes yeux, mon regard et encore mon amour. Depuis quelques semaines, une droite israélienne revancharde, brutale et sectaire, recroquevillée sur ses plates certitudes et repliée sur elle-même, dirige le pays. Et, de retour aux affaires, malgré les nombreuses et gravissimes accusations de corruption le concernant, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, en l’espace de quelques semaines, vient de semer le chaos. De ce chaos, il porte l’entière responsabilité.

Le chaos en Israël ?

Le nouveau ministre de la Justice, Yariv Levin, nommé à la fin du mois de décembre 2022, a une obsession. Il veut réduire significativement les prérogatives de la Cour suprême[1]. Selon Suzie Navot, professeure de droit, la Cour exerce un contrôle de constitutionnalité afin de protéger à la fois les droits fondamentaux et les valeurs démocratiques de l’État d’Israël[2]. Yariv Levin, parmi d’autres points, veut modifier le processus de nomination des juges en donnant à la coalition au pouvoir une majorité automatique au sein de la commission chargée de nommer les juges, y compris pour ceux de la Cour suprême. Yariv Levin veut faire adopter une clause dite du « contournement », qui permettrait à des parlementaires de voter une loi ordinaire annulée par la Cour suprême, à une majorité simple de 61 députés sur les 120 que compte la Knesset.

Ces dispositions divisent profondément le pays et de nombreux rassemblements sont organisés depuis douze semaines, où entre 200.000 et 500.000 personnes manifestent, chaque semaine. Pour un petit pays comme Israël, ces manifestations sont gigantesques. Cette contestation inédite s’impose même comme le plus grand mouvement de mobilisation populaire de l’histoire de ce pays, depuis sa création en mai 1948. Par ailleurs, cette réforme suscite aussi l’inquiétude des milieux économiques et financiers qui mettent en garde contre son potentiel impact négatif sur l’économie de la « start-up nation ».Dans un contexte qui n’est guère reluisant, car l’inflation est galopante dans le pays, au point que, par exemple, en 2022, le classement annuel des villes les plus chères du monde du journal américain The Economist a placé Tel-Aviv en tête du classement, devant Paris et Singapour[3].

La situation est si grave que le président de l’État d’Israël, qui a présenté un plan de compromis sur la réforme judiciaire en Israël (aussitôt rejeté par la coalition au pouvoir), a déclaré dans un discours télévisé, le 15 mars : « quiconque pense qu’une vraie guerre civile, qui fasse couler le sang, est hors de portée, n’en a aucune idée. L’abîme est à nos pieds. Une guerre civile est la ligne rouge. Je ne laisserai pas cela se produire.[4] »

À ces difficultés, s’ajoute un brouhaha diplomatique. Cherchant désespérément un réconfort auprès de la présidente (d’extrême-droite) du Conseil des ministres d’Italie Giorgia Meloni, Benjamin Netanyahu doit affronter la défiance de ses interlocuteurs étrangers et les rappels aux fondamentaux. Les dirigeants américains et européens répètent au Premier ministre qu’Israël doit rester une démocratie libérale, alors que Benjamin Netanyahu tente désespérément de les rassurer. Il doit aussi affronter celles et ceux (présidents, ministres, diplomates, démocrates et Juifs de la diaspora) qui sont horrifiés par la présence de ministres d’extrême-droite dans son gouvernement.

Le premier d’entre eux s’appelle Bezalel Smotrich et il est ministre des finances. Ce que l’on retient de lui, c’est la violence de ses positions à l’encontre des Palestiniens, violence qui est pourtant connue depuis longtemps puisqu’il précise, depuis des années, les options qu’il réserverait aux Palestiniens : vivre sous souveraineté israélienne, mais en étant citoyens de seconde zone, sans droits politiques, ou quitter définitivement le pays. Le héros des colons israéliens soutient l’annexion des territoires et s’oppose catégoriquement au processus de paix. Ajoutons que Smotrich attaque régulièrement et férocement le judaïsme libéral, la communauté LGBT, le centre et la gauche israélienne et surtout les laïcs et l’idée même de laïcité !

Exemple ? Le ministre des finances a déclaré dans un enregistrement datant de 2022 qu’il était convaincu de pouvoir prendre des mesures actives contre la communauté LGBT sans subir de répercussions de la part de sa base politique, car ses électeurs « se fichent complètement » des « gays ». L’enregistrement, publié par la chaîne publique Kan, révèle que Smotrich a expliqué que ses électeurs connaissent ses positions anti-LGBT depuis longtemps, mais qu’ils sont davantage intéressés par son opposition à la présence de partis arabes au gouvernement et à la Knesset. « Je suis un fasciste homophobe, mais j’ai une parole », a-t-il ajouté, sarcastique[5].

Plus récemment, après l’horrible fusillade qui a été commise par un terroriste palestinien à l’encontre de deux jeunes frères israéliens, respectivement âgés de 22 et 20 ans, Hallel et Yagel Yaniv[6], des représailles ultra-violentes menées par des Israéliens habitant les implantations voisines ont eu lieu le 26 février 2023, dans le village arabe de Hawara[7]. Ces représailles s’apparentent à un pogrom. Non seulement Bezalel Smotrich n’a pas condamné les destructions commises à Hawara, mais il a prononcé cette phrase terrible, « je pense que le village de Hawara, il faut l’effacer. Je pense que l’État d’Israël doit le faire, pas des individus privés. »

Comme l’écrit Yonathan Arfi, le nouveau président du Crif, dans son éditorial du 15 mars 2023 (dans la newsletter de l’institution) : « Mais comme toutes les démocraties, elle peut faillir. Elle s’affaiblit lorsque l’État de droit est débordé par une minorité lors des inacceptables violences à Hawara en vengeance de l’attentat commis quelques heures plus tôt. Quels que soient le deuil et la colère, ces émeutes ont été une atteinte insupportable à la fois aux principes démocratiques et aux valeurs juives. Elle s’affaiblit aussi lorsque surgissent des discours populistes, stigmatisants et haineux dans le débat public israélien et ce jusque dans les propos de certains ministres en poste. Ils ne sont acceptables dans aucune démocratie. Ce n’est pas un jugement politique que de le dire. C’est une position morale que nous tenons en France, en Israël comme partout ailleurs ».

Et, même si Smotrich prétendait par la suite qu’il aurait été mal compris, ces mots dangereux ont été tenus par un ministre en exercice dans le contexte d’une situation particulièrement explosive. Et, quel que soit le rétropédalage ultérieur du ministre, ces propos renvoient à son fond idéologique. Un militantisme politique qui veut tripler, quadrupler le nombre d’implantations illégales et empêcher la création d’un État palestinien. D’ailleurs, le ministre des Finances a dénoncé à Paris, ce 19 mars, dans un discours enflammé prononcé lors d’une réunion organisée par un groupuscule sioniste d’extrême-droite, « l’invention d’un peuple fictif, travaillant pour des droits fictifs en Terre d’Israël juste pour combattre le mouvement sioniste ». « Il n’y a pas de peuple palestinien, le monde entier a besoin d’entendre cette vérité[8] ».

Le second ministre d’extrême-droite est ministre de la sécurité intérieure. Ce trublion est un disciple du rabbin américano-israélien Meir Kahane, père d’une idéologie extrémiste juive, partisan d’une théocratie juive, il avait milité ouvertement pour l’expulsion de tous les Palestiniens. Itamar Ben-Gvir a été biberonné à cette idéologie. En 1995 déjà et devant les télévisions, il menace le Premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin, qui sera assassiné quelques jours plus tard. Charismatique et multipliant les provocations, Ben-Gvir flatte ses électeurs. Il assure vouloir restaurer l’ordre et la loi du talion. Il veut restaurer également la peine de mort pour les terroristes (palestiniens). Mais ses excès de langage, ses postures de cowboy mal élevé, son allure revancharde, ses mots enflammés, ses provocations multiples, génèrent plus de violence encore. Pour les organisations terroristes palestiniennes qui rêvent de détruire Israël et qui sont nombreuses à vouloir en découdre, les rodomontades de Ben-Gvir sont une aubaine incroyable et servent de prétexte pour encourager les attentats et les agressions terroristes.

En diaspora, les Juifs doivent-ils se taire ?

Alors ? Je me suis toujours battu contre l’israélophobie et l’antisémitisme, j’y ai consacré ma vie. Je n’ai pas cessé d’affirmer mon attachement à l’existence de l’État d’Israël, dans la sécurité et la paix. Mais, en raison du contexte que je viens de décrire, je suis persuadé que les Juifs de diaspora peuvent/doivent réagir. Je prendrai pour référence le beau texte de Bernard-Henri Lévy, dans La Règle du Jeu. BHL écrit : « c’est dire mon inquiétude, et ma colère, au vu de la crise politique et morale qui secoue, désormais, le pays[9]».

Mais voilà, en France, certains de mes coreligionnaires, notamment des intellectuels et des responsables communautaires, qui en privé ne manquent cependant pas d’exprimer leurs craintes devant ces réformes et le climat de profonde division et de colère dans le pays, se taisent. Sûrement de peur que leurs propos ne soient instrumentalisés par toutes celles et tous ceux qui tapent férocement quotidiennement sur Israël, notamment à l’extrême gauche ou à gauche[10], dans un contexte où l’antisémitisme s’accroit dangereusement.

Se taire en raison de l’antisémitisme ?

L’argument selon lequel, il faudrait en s’exprimant craindre l’antisémitisme, je puis l’entendre. L’antisémitisme, je l’ai vécu et je l’ai combattu tous les jours de ma vie, en l’observant, en l’examinant, en l’analysant, en publiant plusieurs ouvrages, en m’exprimant quasi quotidiennement. Je connais ce cancer aux multiples métastases qui s’adapte et draine tous les préjugés ancestraux. La haine antisémite n’est pas une vue de l’esprit. En ce siècle, elle frappe indistinctement des personnes âgées et des enfants, qui ont été assassinés en France et dans d’autres pays, parce que Juifs. Cette haine puise également et très largement dans le conflit israélo-palestinien et ses multiples soubresauts dont elle se nourrit. Elle violente au nom des passions folles qui s’exercent autour de ce conflit, au nom de l’israélophobie et/ou de l’islamisme fanatisé. Cette haine puise également dans l’ancienneté de préjugés millénaires, elle s’adapte et elle est particulièrement attractive[11]. Cependant, si nous devions exprimer nos craintes par amour pour Israël, je veux rassurer mes lecteurs. Les antisémites n’ont pas besoin de nous, n’ont pas besoin que nous nous exprimions pour développer toute une myriade de préjugés et tenir autant de déclarations poussives et haineuses. Ils le font régulièrement, sans nous. Cela ne changera rien, croyez-moi. Et, comme à l’ordinaire, nous devrons continuer de les combattre, avec détermination. 

Se taire, parce que l’on ne vit pas en Israël ?

Un autre argument pour nous empêcher de nous exprimer consiste à rappeler que nous ne vivons pas en Israël et que, de ce fait, nous ne pourrions pas comprendre ce qui s’y passe.

Pour autant, celles et ceux qui parmi certains de mes coreligionnaires (souvent de droite et à l’extrême-droite) jouent de cette corde, ne se sont pas privés par le passé de dire tout le mal qu’ils pensaient lorsqu’en Israël la gauche ou le centre étaient au pouvoir. Je n’oublie pas les déclarations incendiaires des uns ou des autres, lorsque le regretté Yitzhak Rabin était Premier ministre. Ils n’avaient là aucune retenue.

De plus, aujourd’hui (et plus que jamais, avec les moyens de communication que nous connaissons, l’interactivité dans les réseaux sociaux et le militantisme qui s’exerce partout), on peut émettre une opinion sur toutes les questions qui se déroulent sous nos yeux. On peut, par exemple, s’inquiéter que les ours polaires disparaissent, sans pour autant vivre dans la banquise. On peut avoir peur du nucléaire, sans vivre à côté d’une centrale. On peut exprimer son soutien aux Ukrainiens, aux Arméniens, aux Kurdes, sans vivre pour autant en Ukraine, en Arménie ou au Kurdistan. Bref, on peut avoir un avis sur toutes les choses qui se déroulent sous nos yeux de l’Himalaya à l’Argentine, mais lorsque l’on est Juif en diaspora, les militants de l’extrême-droite pro israélienne (surtout) et quelques magazines médiocres nous intimident. Ce chantage au silence est intolérable.

Alors faudrait-il, en tout temps et à tout moment, être des inconditionnels des politiques menées par les uns ou les autres en Israël ? Mais, au nom de quoi ? Surtout lorsque, paradoxalement, Israël dit s’inquiéter pour les Juifs du monde entier, alors qu’Israël se présente comme un État juif et qu’Israël ne se prive pas de dire qu’il parle en notre nom. Et surtout, lorsque la situation est si grave en Israël, lorsque des ministres israéliens d’extrême-droite sèment la peur, suscitent la confusion et le chaos, pourquoi devrions-nous nous taire ?

Ce d’autant plus que, même si nous vivons en Diaspora, nous constatons aujourd’hui que la moitié de la population israélienne est extrêmement inquiète, que des manifestations ont lieu quasi quotidiennement et que le président de l’État parle de l’éventualité d’une guerre civile. Enfin, ceux qui vivent en diaspora ne sont pas coupés de ce pays. Ils s’informent quotidiennement, ils voyagent fréquemment en Israël, investissent dans le pays, ont de la famille en Israël. Ils sont habités par ce pays et en connaissent les arcanes et la complexité.

Se taire en oubliant les principes fondamentaux ?

Enfin, nous devrions rester fidèles à quelques principes. D’abord, celui des pères fondateurs de l’État d’Israël qui ont voulu que ce pays se construise comme une démocratie libérale. Les fondements démocratiques de l’État d’Israël apparaissent dans la déclaration d’indépendance, ils affirment la liberté d’expression, la liberté de culte, l’égalité de droits entre tous les citoyens israéliens, n’en déplaise à Smotrich et à Ben-Gvir. Et, c’est cet Israël démocratique et résilient que nous aimons, c’est ce peuple qui parle en notre cœur.

En écrivant cet article, j’ai conscience de la difficulté de l’exercice. En l’espace d’une semaine, parce que j’ai pris position contre la venue à Paris de l’actuel ministre israélien des finances, j’ai été copieusement insulté par les réseaux et certains brûlots juifs francophones fanatisés. Mais je prétends qu’en Israël cette politique mène au chaos. En même temps, je pense qu’un autre Israël est possible. Je me réserve donc le droit et le devoir de le dire.

Cet autre Israël, aujourd’hui, manifeste dans les rues, il est en lutte pour sauver la démocratie israélienne. Cet Israël défend des valeurs communes et est fermement attaché à l’éthique juive (respecter son prochain). À ces israéliens qui se battent, résolument et démocratiquement, pour tenter d’éviter que le pire ne se produise, je veux dire ici mon amitié et ma fraternité. Vos luttes ne seront pas vaines. Ne cédez en rien, ni aux sirènes du populisme, ni aux fauteurs de guerre. À mes coreligionnaires qui partageraient mon inquiétude, ne craignez ni le chantage à l’émotion, ni la censure, ni les cris féroces de quelques groupuscules fanatisés. Israël est à un carrefour de son avenir. Soit il devient une théocratie ou une dictature, comme le disent nombreux israéliens, soit il reste une démocratie libérale et il reste attaché à nos fondamentaux. Il lui faudra enfin accomplir une autre révolution, un jour. Faire la paix (enfin) avec les Palestiniens, car l’on ne peut éternellement dominer un autre peuple sans mener ce faisant son pays au désastre. 

Et c’est parce que j’aime ce pays, que je fais ce choix de défendre en diaspora, ne vous en déplaise, un Israël du juste, un Israël du sage, un Israël de l’éthique, plutôt qu’un Israël féroce qui se perdrait et qui, ce faisant, serait condamné, un jour ou l’autre, à disparaître.


Je remercie chaleureusement mes amis Yigal Palmor et David Chemla pour leurs conseils et leur solidarité.


Marc Knobel est historien, il est membre de JCall[12] et de La Paix Maintenant[13]. Il a publié plusieurs ouvrages dont, en 2012, l’Internet de la haine (Berg International). Il publie chez Hermann en 2021, Cyberhaine. Propagande, antisémitisme sur Internet.


[1] Sur la Cour suprême en Israël, voir l’allocution de Suzie Navot, professeure de droit, École Striks de Droit, Comas College, Rishon Lezion, en Israël : https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/la-cour-supreme-israelienne-et-le-controle-de-constitutionnalite-des-lois

[2] Anne Jussiaume, « La Cour suprême et la Constitution en Israël : Entre activisme et prudence judiciaire », Jus Politicum, numéro 3 : http://juspoliticum.com/article/La-Cour-supreme-et-la-Constitution-en-Israel-Entre-activisme-et-prudence-judiciaire-156.html

[3] https://www.economist.com/graphic-detail/2021/11/30/tel-aviv-is-the-worlds-most-expensive-city

[4] Louis Imbert, « En Israël, le président Herzog propose une sortie de crise », Le Monde, 15 mars 2023.

[5] Selon la chaîne publique Kan, l’enregistrement a été divulgué alors que le gouvernement prévoit de modifier les lois anti-discrimination – à la demande de Smotrich – d’une manière qui, selon les critiques, pourrait permettre aux entreprises privées de refuser de servir certains groupes de personnes. Une clause des accords de coalition stipule que la loi sera modifiée « de manière à empêcher tout préjudice à une entreprise privée qui s’abstient de fournir un service ou un produit en raison de sa foi religieuse, à condition qu’il s’agisse d’un service ou d’un produit qui n’est pas unique et pour lequel une alternative peut être trouvée à proximité et pour un prix similaire ». Voir à ce sujet, Michael Bachner, « Smotrich : Mes électeurs se fichent que je sois homophobe ou fasciste », The Times of Israël, 16 janvier 2023.

[6] Halel et Yagel Yaniv sont les 12ème et 13ème victimes du terrorisme palestinien depuis le début de l’année 2023.

[7] https://www.youtube.com/watch?v=yo-d4rhE8_M

[8] https://www.maariv.co.il/news/politics/Article-989369

[9] https://laregledujeu.org/2023/03/20/39154/israel-son-genie-et-ses-mauvais-bergers/

[10] Voir à ce sujet, Marc Knobel, « Antisémitisme : la trahison de la gauche ? », La Règle du Jeu, 18 août 2022. Voir également, Marc Knobel, « Antisémitisme : les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon », La Règle du Jeu, 17 juin 2022.

[11] Par exemple, voir à ce sujet : Marc Knobel, Haine et violences antisémites 2000-2013, Berg international, Paris 2013, 350 pages. Plus récemment, voir par exemple, mes articles les plus récents, « La légitime préoccupation de l’Union Européenne face à la montée de l’antisémitisme », La Règle du Jeu, 5 décembre 2020 ; « Que disent les chiffres de l’antisémitisme en 2020 ? », La Règle du Jeu, 8 février 2021 ; « Une baisse des actes antisémites en France en 2022 ? Vraiment ? », La Règle du Jeu, 26 janvier 2023.

[12] JCall rassemble des citoyens juifs européens et des amis d’Israël qui sont à la fois profondément attachés à l’existence et à la sécurité de l’État d’Israël et très inquiets pour son avenir. Sans sous-estimer les menaces extérieures existantes sur Israël, JCall voit dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est un danger pour l’identité de cet État. Pour découvrir JCall : https://fr.jcall.eu/

[13] La Paix Maintenant, à l’instar du mouvement israélien Shalom Akhshav, agit pour un compromis raisonnable entre les peuples israélien et palestinien afin de répondre à leurs aspirations nationales légitimes, dans la sécurité pour chacun d’entre eux. Pour découvrir La Paix Maintenant : https://www.lapaixmaintenant.org/

5 Commentaires

  1. Que des antisémites, pardon antisionistes, s’en prennent à Israel, c’est normal puisque c’est la haine qui dicte leurs messages. Mais lire ce genre d’articles sous la plume d’un Juif c’est désastreux et déshonorant. Quelle honte et je n’ai jamais entendu autant d’inepties que contre l’actuel pouvoir en Israel. Le résultat c’est d’appauvrir ce pays et d’en faire un, je reste courtois, un bon gros méchant, ce qui ravit totalement tous les antisémites, pardon antisionistes, et vous devriez peut être les écouter pour vous en rendre compte. Loin de moi de soutenir la politique de tel ou tel en Israel, puisque je ne suis pas Israélien mais Français. À croire que vous oeuvrez pour la fachosphère…

  2. Confrontés à une Internationale crapuleuse dont la piraterie d’Empire a toujours su y faire avec les chefs de gang de nos diplomaties secrètes, bon nombre de Juifs n’accordent plus leur confiance à aucune personne autre qu’un réservoir d’ADN de parentèle. On les comprend, mais ils ont tort. Sans avoir eu à invoquer les interactions aporétiques inhérentes à l’objectivation programmée de l’intersubjectivité rimbaldienne, le « tous pourris » m’inclut. Le non-autre n’est pas moi. Son concept m’éclaire en ni une ni deux, et m’aveugle d’un coup dès lors que je m’immisce dans l’imago Dei, sachant qu’au bout de la chute, un être individué, même orthodoxiqué, ne croirait plus qu’en Ego — sacrilège ! — et se vouerait à vivre sans alliés, ni frères d’armes, face aux menaces réelles ou même fictives qui le pousseraient à ces extrémités.
    À leur décharge, à trop vouloir se voir dans l’Autre, il arrive qu’on s’y noie jusqu’à dilution complète de son propre nom. Comble du paradoxe, les détracteurs et partisans sionistes de l’État juif partagent une lourde responsabilité dans la dérive antidémocratique mondiale sur laquelle surfent les Grand-Israéliens, quand les uns comme les autres se révèlent incapables de concevoir leur judéité hors de la sphère religieuse, faisant ainsi encourir à l’irréductible faisceau de preuves de l’existence historiographiée où ira s’engouffrer leur polynôme convergent-divergent, la même colère divine qui s’était abattue sur le royaume de Iehouda, alors même que son roi et ses prêtres se persuaderaient que c’était par une politique de tolérance zéro en matière de culte païen que l’on réussirait à préserver le Premier Temple de la destruction et ses derniers fidèles de la déportation.
    Notre foi en la laïcité de combat s’enracine dans notre aversion pour une débâcle civilitaire dont la brutalité grégaire qui en occupe les territoires n’a parfois plus grand-chose à envier aux dictatures théocratiques. Lorsqu’on s’oppose à ce que l’hébreu soit seul à se voir accorder le statut de langue officielle de l’État israélien, cela suppose qu’on limite à son caractère sacré une langue chérie des accélérateurs de conscience et conciliateurs d’inconciliabilité que furent Philon, Origène, Maïmonide, Pic, Spinoza, Mendelssohn, Rosenzweig, Levinas et j’en passe, — bénis par les uns, bannis par les autres, aucun d’entre leurs compatriotes, coreligionnaires potentiels ou simples congénères, n’était habilité à les couper de leur être propre ni davantage à les y établir.
    Smotrich, comme ses prédécesseurs ou successeurs, sera fondé à ne pas identifier comme peuple la tête de pont du Jihâd mondial ; raison de plus pour qu’il use du nerf de la guerre de civilisation à laquelle s’est heurté un peuple désélu dont l’existence continue d’être contestée par ceux-là mêmes qui échoueront toujours à le réduire à un troupeau d’âmes déracinées que ne saurait unir qu’une foi antiterrestre, j’allais dire crypto-dualiste, raison de plus, dis-je, pour qu’il court-circuite les ambitions de l’entreprise sunno-chî’ite Oumma et, au passage, les malfaisances de ses investisseurs, en conférant l’identité nationale qu’ils feignent de réclamer aux oubliés de la nébuleuse décoloniale, tout en veillant à ce que jamais cette Palestine mue en État-nation n’en vienne à régresser au stade de société écran d’une organisation criminelle rehaussée de sainteté.
    Autant vous dire que l’enfant de chœur qui attendrait d’un ministre des Finances ultranationaliste de l’anation israélienne qu’il rétablît les conditions préalables à une paix mondiale dont ses nobles opposants ne parviendraient jamais à esquisser les contours, serait bien inspiré de s’empresser de briser les chaînes du destin lamentable et funeste dans lequel on séquestre la colonie de peuplement de Palæstina et les satellites pseudo-humanitaires qui en augmentent la menace d’une quantité de réfugiés héréditaires reproductible à l’infini. — Les arabo-musulmans sont liés aux Juifs par une dette incommensurable, au plan spirituel (monothéisme) et intellectuel (harmonisation du culte monothéiste avec le platonisme ou l’aristotélisme), cela va sans dire, mais aussi civilisationnel, la contribution de communautés hébraïques vectrices de rapprochements inter-étatiques et de prospérité économique lors des âges d’or égyptiens, perses, andalous ou ottomans n’est plus à démontrer, ça irait mieux en le disant.
    Et si on commençait par le commencement ? Nous ne sommes pas à l’abri de nous réveiller en nous apercevant que le nœud gordien de l’internationalisme s’est défait de lui-même sans avoir eu à recourir à une méthode radicale. Nous comptons sur la dynamique de progrès qui a fait d’Israël un acteur incontournable de cette planète mondialisée où aucune crise ne peut plus désormais se résoudre sans l’intervention d’un État (équipes d’experts, convois humanitaires, opérations d’escorte militaire) se trouvant être à la pointe de l’innovation dans les domaines qui touchent à la survie individuelle et collective de notre espèce. Israël l’Ancien et Israël le Jeune ont conquis cette place à part car (il)s (possède)nt, comme les États-Unis d’Amérique ou la France, l’ossature institutionnelle, le métabolisme culturel et les ressources stratégiques inépuisables d’un pays-monde. Benyamin le sait mieux que quiconque : il en fut l’artisan. Nous n’imaginons pas qu’il laisse un quelconque agitateur mégalomaniaque issu d’une coalition transitoire saboter l’œuvre de sa vie.

  3. Monieur Knobel je me permets de vous repondre.
    Pendant les 63 premieres annees de ma vie vivant en france je n’ai jamais essaye et voulu intervenir sur les affaires religieuses ou politiques d’Israel
    aujourdh’hui c’est different
    vous attaquez smotrich et ben gvir parce qu’ils veulent faire changer la marche religieuse d’Israel. Vous ecoutez less gauchistes je dirai c’est normal vous etes en france .
    Tout pays a eu ces deboires ses attaquants ses revolutionnaires et c’est peu dire que la france a subit pour en arriver au monde moderne. Les romains les croisades les rois la revolution etc. il n’y avait ou peut etre ya avait-il un knobel pour crier , pour donner des conseils voire s’insurger contre tout ce mal que la france a subit et a prodiguee aux autres.
    Depuis louis IX jusqu’a aujourd’hui la france n’a jamais aimer ses juifs et pourtant aussi bie archeologiquement historiquement socialement meme architectuellement les juifs ont participes et c’est peu dire a l’enrichissement de la france et poutant les rois , les croisades ont depouiiles les juifs de leurs argents pour une simple idee d’aller reveiller une ame qui est partie il y a deux mille ans.des pays vous les connaissez se sont affaiblis en chassant leurs juifs et la france est sur ce terrain maintenant
    Y avait-il un knobel pour rappeller tout cela et se’insuger contre cette malveillance contre les gens en tueant. chassant coupant les tetes meme des rois . La republique est nee.
    Aujourd’hui Israel construit son pays Oh il n’y a pas 2000 ans mais seulement 74 annees difficiles. Plusieurs fois Israel a tendu la main apres la trahison anglaise du mandat de la SDN en donnant a israel le plus petit morceau armant par ailleurs les arabes esperant que les
    juifs fuyraient peut etre vers l’angleterre mais je ne voudrais pas vous faire affront vous connaissez tout cel.Israel n’en est qu’a ses debut donnons lui le pemps de faire s on histoire
    Vous soutenez les gauchistes qui depuis la creation ont domines sur Israel soit parce qu’ils etaient la avant soit parce quils ont prits l’initiative avant toujours est-il qu’ilsgouvernaient depuis et avec quelques fois de abus, UN homme un juge s’est arrogerle droit d’influencer la courbe de la politique en creant son propre royaume de decideurs sans tenir co;pte des hommes de la knesset . Seulement la droite est arrivee a la knesset et cela ne plait pas ,
    La democratie parlons en .
    Est ce democratique d’empecher les autres a aller au travail
    est-ce democratqiue de soulever les soldats a la revolte ?
    Est ce democratique de ne pas accepter l’alternance a la knesset » surtout apres une elections
    Pour en revenir aux arabes mille et un fois siarael a tendu la main . Un ami non juif est venu visiter israel et aete surpris de voir que ce que tout ce qu’on raconte n’est pa sla verite. La premiere chose qui l’a surpris c’est de voir sur les panneaux d’affichages de l’arabe masi dit il je croyais que c’etait l’aparteid ici. Les arabes veulent prendre israel en entier Est que monieur Knobel est d’accord avec cela ,ici non alors pour un oui ou pour un non on tue. Parce qu’on les regarde en biais , parce que on les depasse sur la route parce quon passe dans leur village parce qu’on est habille en militaire .
    Pourtant le gouvernement gauchiste leur avait donne 90% du territoire ils ont refuses Vous savez tout cela
    La gauche s’est trompee croyant que comme les occidentaux il faut les choyer pour qu’ils deviennent plus comprehensifs et NON
    Ils veulent du Jourdain jusqu’a la mer. Smotrish et ben guevir sont des hommes comme vous des notables des hommes remplis de diplomes , mais ont comprit que le chemin est ailleurs et qu’ils faut agir autrement
    Alors vous occidental, qui vivez dans un pays baigne de catholicisme , tands la gauche quand on t’a frappe sur la droite’ plein de compensation chretienne il est difficile de comprendre que le juif veut vivre enfin seul et en securite dans son pays biblique et qu’il essaye tous les moyens pour y parvenir meme quad il s’agit de differnece entre les achk et les sepharad
    J’ai vecu en france 63 annees de ma vie j’ai grandi avec les aschk ‘c’est dire que je ne suis pas anti mais arrive ici une autre dimention s’est revelee devant moi Les lois etaient dirigees que par les gauchistes, Bien sur ils sont venus peut etre les premiers ce n’est pas sure mais ils ont creer toutes les instances juridiques en Israel mais le monde change etles nouveaux sont devenus grands ils ont appris dans les universites ils ont maintenant des diplomes ils sont devenus egaux sinon plus que les gauchistes . Il y a eut des elctions et la droite est passee
    est ce juste que maintenant l’ on veuille rectifier ce qui a ete frauduleusement etablie.
    La france a coupe des tetes ici on ne coupe pas des tetes on se reunie on etablit des lois on change les anomalies cela ne plait pas c’est sure mais on crie pas a l’insurection a la revolte on ne demande pas aux soldats de desobeir on empeche pas aux citoyen israelien d’aller a son travail on n’enferme personne dans son appartement on appelle pas a la revolte
    ON ACCEPTE LES ELECTIONS L’ALTERNANCE
    dire que cest la fin Alors je vous demande puisque nous sommes de france , ce fut la fin de la france a la revolution NON
    laissons aux hommes nouvellement elus democratiquement, faire leur travail ,changer ce qui doit changer, avez vous eu connaissance des manifestations en faveur de la politique nouvelle. Avez vous entendu les cris de joie de tous ces gens qui manifestent pour le changement de la justice NON
    Venez en ISRAEL vivez parmi nous et vous comprendrez J’en suis sure
    Israel vivra eternellement

  4. Article reactionaire.
    Les elections ont elu un gouvernement pour une politique bien define.
    Ou est le revenchard.
    C’est la gauche qui est est revencharde et n’accepte pas le jeu democratique.

    Je sais que vous avez du mal a accepter de ne plus etre au pouvoir et de ne plus pouvoir magouiller
    avec les monopoles et les passes droits multiples.
    Je sais pas si la droite est mieux mais quand elle etait dans l’oposition les revendicaions
    se faisaient dans le respect pas dans l’anarchie.

  5. Bonjour monsieur Kobel
    Tout d’abord, je ne comprends pas votre mot, coreligionnaire, je pense qu’être juif ne signifie pas avoir la même religion mais partager une histoire commune et n’implique pas le respect des règles religieuses. Vous êtes en pleine contradiction !
    Vous dites que 50% des israéliens sont contre la réforme, ce qui implique que 50% sont pour. Les uns auraient plus raison que d’autre
    Je vis en Israël, j’ai lu l’opinion de personnalités très honorables qui sont pour la réforme, le professeur Daniel Friedman ancien ministre de la justice, le professeur Ysrael Robert Auman, prix Nobel d’économie et bien d’autres qui ne paraissent pas du tout effrayés par cette réforme. J’ai lu des textes de Pierre Lurçat ( ah oui il est de droite) très convaincant, et surtout l’homme de la rue qui s’interroge mais qui est scandalisé par les drapeaux palestiniens déployés pendant les manifestations !
    Je pense que la responsabilité d’un homme comme vous est d’être plus mesuré, en particulier lorsque vous parlez d’accusation de corruption contre natanyahou, qui se dégonflent chaque jour. Je ne pense pas vous avoir convaincu mais peut-être réfléchirez davantage
    Bien cordialement