On connait Zelensky, promu à la faveur de la guerre en Ukraine icône mondiale de la liberté.

On connait, en amont, le showman producteur et acteur hors pair du feuilleton télévisé Serviteur du peuple performé quatre ans durant, où un enseignant banal est élu Président d’Ukraine par accident…

La réalité épousant la fiction, Zelensky se présente, ludion virevoltant, à la Présidentielle ukrainienne, casse la baraque et se retrouve chef de l’État un beau jour de 2019, alors que les Russes se sont déjà approprié le Donetsk, une partie du Donbass, la Crimée, et sont aux portes du pays.

En revanche, de cette entrée fracassante en politique jusqu’au 27 février 2022, date de l’invasion russe, on sait en France peu de choses.

Le Zelensky politique d’avant a été phagocyté, en quelque sorte presqu’« avalé », par le Zelensky planétaire d’après, transfiguré en chef de guerre, tête d’affiche de l’Occident volant enfin à son secours.

Si l’on s’intéresse au making-of d’un parfait transfuge du sérail comme s’est voulu Zelensky, si l’on veut toucher du doigt la mue de cet OVNI générationnel passé en trois ans de l’univers du spectacle à la politique puis à la guerre en mondiovision, il faut lire le livre de souvenirs de son attachée de presse d’alors, Iuliia Mendel, Le Combat de nos vies (Talent Éditions), qui raconte de l’intérieur les années d’avant-guerre d’un Président néophyte, sans expérience de l’État ni de la politique, qui se frotte à l’Establishment ukrainien, ses réseaux, ses médias, ses méandres et ses miasmes, se bat contre la corruption sans y perdre son âme, se construit une image de leader respectueux de la démocratie, avant, jeté brutalement dans la tourmente, d’écrire l’Histoire en majuscule et en direct, d’une main d’airain qu’on ne soupçonnait pas, sous les yeux éberlués du monde entier.

Ce portrait d’un homme chu dans le maëlstrom de la guerre sans l’avoir cherché, au-delà du panégyrique d’une fan dévouée corps et âme à son héros, nous rappelle ces vers célèbres de Victor Hugo, dans Les Feuilles d’automne :

« Ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte. »

Car, comme le petit Corse se hissant au-dessus de lui-même à la veille de la campagne d’Italie, le troisième Zelensky, le Zelensky combattant, le Zelensky résistant, le Zelensky résilient, le Zelensky churchillien, n’est pas tombé du ciel, le 24 février dernier. Ce troisième Zelensky était en germe dans son double politique « d’avant », la mue était en cours, il s’y précédait lui-même, se préparait à l’épreuve terrible qu’on voyait poindre partout : la guerre avec la Russie.

Devenu Président, jouant de la faiblesse des institutions pour mieux les rénover, Zelensky introduit d’emblée au cœur du Pouvoir son équipe de Youngsters et de Youtubers du temps de Serviteur du peuple, qui, sans égard pour la bureaucratie ukrainienne, ses lenteurs, ses mœurs et ses compromissions, réinventent dans un joyeux désordre High Tech, plus quelques bourdes et pas mal de pots cassés, la démocratie ukrainienne, au grand dam de la vieille garde post-communiste et des ténors de la Révolution Orange. Il multiplie les réformes au Parlement à un train d’enfer, s’attaque à la corruption, s’en prend aux oligarques qui tiennent le pays sous leur coupe, et qui ripostent à feux roulants sur les chaînes-télé à leur dévotion. Refusant que les langues parlées en Ukraine soient prises en otage, il s’oppose à ses adversaires politiques qui jouent sur la querelle entre pro-occidentaux et pro-russes, attisent la querelle linguistique dans une surenchère nationaliste à des fins électorales.

Cet avant-guerre échevelé de Zelensky va voir se succéder crises et évènements annonciateurs. Ce fut d’abord, en juillet 2019 l’affaire Hunter Biden instrumentalisée par Donald Trump directement auprès de Zelensky, en vue de déstabiliser son futur challenger à la Maison blanche, puis cet avion ukrainien abattu par un missile iranien en janvier 2020, puis, un mois plus tard, l’apparition meurtrière du Covid 19. Ce fut le chantage russe aux échanges de prisonniers, le même chantage russe aux prix sur le gaz. Ce furent les négociations sur le Donetsk et le Donbass à Minsk et à Paris dans le format Normandie, où Poutine ne céda pas d’un pouce. Zelensky qui persévérait dans sa hantise d’éviter la guerre, au point d’être taxé de pro-russe par les jusqu’au-boutistes d’alors, apprenait à son tour que, comme l’écrivait Bismarck, « les accords signés par la Russie ne valent que le prix de la feuille de papier sur laquelle ils sont rédigés. » Sans oublier, dans cette guerre hybride qui ne disait pas son nom de la Russie contre l’Ukraine, la marée de fake news déversées à jets continus sur Zelensky et son pays, par les trolls et les fermes mensonges à la solde du Kremlin.

Oui, Zelensky qui traversa stoïque ces trois années d’avant la guerre ouverte avec la Russie, une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête, aura été à dure mais bonne école. Il s’était bronzé la nuque et l’esprit. Poutine, qui en était resté à l’image de l’amuseur public, ne savait pas à qui il allait avoir à faire. Il l’apprendra très vite à ses dépens.


Iuliia Mendel, Le Combat de nos vies, Talent Éditions, janvier 2023.

Thèmes

6 Commentaires

  1. La russification ne vaincra pas. En instaurant sa politique d’arabisation, une autre force anti-européenne patauge dans la semoule moyenâgeuse à la surface de la planète Oumma, laquelle ivraie de rage s’étend aux terres de guerre ou terres de mécréance ; la terre de paix, quant à elle, jette un voile sur les contours odalistiques de la pornocratie domestique, et l’arabisation se martèle de plus belle partout où gronde la guerre civile.
    Il ne devrait pas y avoir de difficulté à définir une stratégie d’ensemble capable de contrer la force anti-européenne la plus puissante du monde moderne. La stratégie globale, c’est la domination de l’ordre international et du droit qui le fonde en raison et qu’il fonde à ce titre. Nous ne laisserons pas une bande de brigands démantelés saper tous nos efforts de paix, ni depuis la périphérie, ni au tréfonds du réacteur démocratique d’un Dèmos atteint d’amnésie partielle.
    La boucherie généralisée n’est plus de ce monde. Raison de plus pour continuer d’instruire l’ennemi dans la volonté de privilégier un redressement de la Table ronde entre cavaliers d’une Apocalypse laïcisée, abordée humblement, uniment, pour ce qu’elle contiendrait de supracivilisateur. Nous ne souffrons pas d’un complexe militaro-industriel auquel contreviendraient les lois dont nous nous efforçons de faire admettre l’universalité à nos congénères des mondes en voie de libéralisation. S’il est vrai que le poids politico-économique des États-Unis leur confère une capacité d’intervention ou d’attention hors norme, ils n’en demeurent pas moins des alliés soucieux d’élaborer des stratégies concertées.
    L’Amérique est une hyperpuissance, dominante par définition, ce qui ne fait pas nécessairement d’elle une puissance dominatrice.
    Poutine devra s’asseoir, non pas au bout de son envie du pénis, mais au bord du col de l’utérus de l’Homme avec un grand H. La parole sera à lui à condition que son laïus ait pris en compte les arguments d’autrui, qu’il les approuve ou les conteste. Nous ne tolérerons aucune réfutation de posture. — La présence physique de l’ennemi est optionnelle, car les principes que nous souhaitons réaffirmer sont notre priorité au point de bascule où nous en sommes.
    Les bâtisseurs d’empires accroissent leur vulnérabilité dans un espoir de paix universelle qu’ils tuent dans l’œuf fossile. Ce n’est pas par l’épée qu’on établit la paix. Étendre ses frontières à celle d’un voisin menaçant ne ferait que repousser la logique de conquête jusqu’à la souveraineté totale, subséquemment totalitaire. Le populisme de Jules César débouche sur son assassinat, celui d’Adolf Hitler sur son suicide. Qu’il repose sur le libéralisme civil, l’absolutisme spirituel ou le fascisme pathologique, l’impérialisme est un legs intransmissible comme en témoignent les diadoques d’Alexandre le Grand, les fils de Charlemagne ou les apparatchiks floués de la perestroïka.
    Notre stratégie consiste à faire bloc contre leur logique d’agression qui doit de toute urgence tomber aux oubliettes de l’historiographie mondiale.

  2. L’enquête du New York Times vient confirmer nos exaspérations. Les massacres de Boutcha ne dénotent pas un plan génocidaire. 3 mars 2022. Quatre jours après s’être cassée les dents sur l’invisible front à quelques kilomètres d’une capitale qu’elle avait reçu l’ordre de mettre à genoux, l’armée russe revient venger les équipages carbonisés de plusieurs chars d’assaut, odieusement pris en embuscade par les soldats et volontaires d’une résistance aux apparences de ville fantôme, spontanément unifiée.
    Ceci n’évoque en rien Auschwitz, mais plutôt Oradour-sur-Glane. Enfin… à une exception près. Le témoignage d’une femme découvrant son époux gisant sur le trottoir, le visage à demi arraché sous les rires nerveux d’un surhomme sur le cul, démontre bien que l’expédition punitive de l’unité 234 n’avait pas vocation à exterminer la totalité d’une population — lorsqu’on n’a plus que ses yeux pour pleurer, il est encore possible d’en faire un autre usage — mais de répandre à travers elle le bruit d’une colère hybride pouvant dorénavant s’abattre sur tout un chacun, selon la volonté des dieux et maîtres de la Sainte Rus’.
    Un criminel en uniforme l’énonce clairement : « On y va, putain. On va foutre en l’air tous ces civils. »
    Viols, razzias, assassinats tous azimuts, autant de droits outranciers inscrits dans les lois de la guerre de jadis, autant de compensations matérielles avec buffet à volonté pour une chair à canon invitée à se payer sur la bête. On vide une maison de ses occupants — le retournement idéologique présuppose un renversement identitaire — dans la mesure où les voleurs de la souveraineté impériale ne consentiront pas à se soumettre à l’ordre de réquisition.
    L’Armée rouge exécutait sans sommation les paysans qui trahissaient la cause du peuple en refusant de lui céder leurs terres. Alors, Trotski génocidaire ? Non plus. Trotski révolutionnaire ? C’est mieux. Trotski sanguinaire ? Il le justifiera comme Robespierre par la nécessité d’abattre un régime sanguinaire.
    Nous sommes heureux d’avoir vécu sous d’autres cieux où l’on savait dénouer les conflits, anticiper les catastrophes, les surmonter par le dialogue, la recherche de solutions politiques, toujours économiques, souvent humanitaires, et unitaires à l’occasion. Il n’y a pas de retour en avant possible sans remise à plat des principes de l’économie de fonctionnalité dont dépendra l’usufruit des biens de première nécessité, un droit qu’une récente crise sanitaire mondiale nous aura appris à identifier comme étant intrinsèque à notre animalité politique. Serait-il concevable que l’intérêt général des Nations continue de prévaloir sur l’équation différentielle holomorphe de leurs ambitions infiniment dérivables ?
    La dépoutinisation sera l’un des axes principaux du grand chantier de rénovation des organisations internationales. Nous en serons les artisans subtils pour peu que nous en devenions les partisans sincères. Nous n’avons jamais songé à procéder au bourrage de crâne industriel de nos concitoyens du monde russe. Nous ne forçons pas les Russes à se travestir en Elvis boursoufflés d’un accent à couper au couteau, car ce n’est pas notre projet. Le monde qui pourrait être nôtre attend de nous un effort de conscience restant hélas hors de portée du Cénacle et des foules. Stanislavski, l’homme de tradition, ou Diaghilev, le bourgeois décadent, marqueront l’un comme l’autre en profondeur l’histoire européenne ou américaine du théâtre et du cinéma, de la musique et de la danse, de la peinture et du roman, car le génie d’un peuple s’insuffle aux autres à proportion des énergies vitales qu’il puise à leurs sources mutantes.

  3. Veillons à ce que jamais le virilisme panrusse ne nous vole ce rôle de pollinisateur universel qui nous revient de droit en qualité que corédacteurs du droit civil omninational.
    Nous n’aurons nul besoin d’englober le monde libre dans les proies potentielles du prédateur Poutine pour doter nos alliés ukrainiens de la capacité de bouter la Russie hors d’Europe.
    Comme l’affirme à juste raison Volodymyr, nous ne devons plus brandir le piètre pourcentage de chance qu’ont les Russes d’emporter la victoire pour justifier notre réticence à jeter nos forces dans la bataille.
    Aussi éviterons-nous de convulser la bave aux lèvres à l’idée qu’un ancien patron du FSB aurait pu changer de structure mentale en cours de déroute.
    Capitulard ou pas, Poutine ne s’avouera jamais vaincu.
    En raison de cela, l’attentat-suicide que constituerait un tir nucléaire de l’hyperpuissance n° 2 à destination de l’hyperpuissance n° 1, est à inventorier au département Z des grands studios du cinéma politique mondial.
    En déraison, la défaite éventuelle de l’Ukraine en convaincrait certains, à Moscou, mais pas que, de l’invincibilité que conférerait dorénavant aux États barbares un rétablissement des antiques lois de la guerre.
    On tablerait précisément sur le caractère inemployable de l’arme nucléaire pour adopter un usage désinhibé de la guerre conventionnelle à l’encontre d’un Rival en majesté que son amour pour la sagesse ne manquerait pas de conduire à sa perte.
    Cela est peu probable et, par là même, absolument possible.
    Pour ma part, je préfère situer ailleurs l’aspect existentiel de la menace qu’exercerait sur notre Europe une violation du droit international couronnée de succès, lequel crime conférerait à un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies le pouvoir d’établir un désordre mondial qui nous ferait regretter le code d’honneur de l’âge du fer.

  4. Les antilibéraux ont toujours été fascinés par les libertés, jusqu’à en éprouver un vertige angoissant, un désir de grand bond suicidaire, impossible à brider, brûlant comme la glace, enivrant, tétanisant.
    S’étant laissé distraire par le désorienteur des temps révulsionnaires, l’eurasiste ne lâche pas le morceau. Pareil au gisant d’un saint matérialiste de Stalingrad, il nous pond sur le dos des peuples un « J’accuse…! » au miroir convexe. À quoi s’attendait-on ? Une alliance de circonstance ne fait pas le printemps. Après Yalta, l’adversaire de l’Union soviétique reste le non-URSS. Tous pourris, tous nazis. On se fourgue libéraux et fascistes via le même panier d’ennemis du genre néohumain. On n’ira pas jusqu’à conspuer et nettoyer à la bombe N le « tous Américains », bien qu’on n’en pense pas moins.
    Pour le dépérissement du système poutinien, je crains qu’il ne faille attendre que notre énième version améliorée d’Homo demens creuse de nouveau sa tombe. Une défaite objective de Poutine serait hezbollaïquement transformée en victoire dès lors que l’ennemi nazifié aurait été stoppé avant qu’il n’eût atteint au but infâme qu’on lui prêtait : la chute d’une civilisation galvanisée d’avoir su réchapper de son propre martyre.
    Entre deux blocs irréconciliables, l’équivalence des menaces existentielles est la seule garantie de paix durable. Exact, mais comment y parvenir sans qu’un accord de paix nous laisse le champ libre pour implanter sous un autre parapluie nucléaire une Ukraine amputée ?
    Tel un petit mammifère affolé, Poutine l’a rugi haut et fort au cours d’une conférence bilatérale avec cette même Attalie qui avait eu le cran de défier son propre bloc en nommant des ministres communistes en plein ère soviétique : « C’est l’OTAN qui a brandi en premier la menace du feu nucléaire en évoquant l’entrée de l’Ukraine dans le giron transatlantique. » Pourtant, c’est bien l’effet inverse qu’un basculement de ce type eût engendré, dans la mesure où nos forces de dissuasion réciproques nous condamnent à nous tenir en respect jusqu’à la fin des temps sans jamais prendre le risque de porter le fer chez l’anéantisseur. À moins, évidemment, que le secret de Pollichine soit d’une autre nature et qu’en fait de sécurité des territoires nationaux de la fédération de Russie, notre tsar liquéfié ne puisse pas se projeter en avant sans être englouti par les garanties d’insécurité de sa propre expansion.

  5. Cet oxymore que les amis de Vladimir Poutine opposent à leurs rivaux en dénonçant un totalitarisme libéral, démocratique et universaliste qui s’échinerait à conquérir des cœurs déjà acquis à leur propre cause, est un bien (du transpeuple) souverain que le conseil d’administration de Malfaiteurs & Associés a, semble-t-il, enterré un peu vite.
    Les États membres de l’OTAN ne tomberont pas dans le piège qu’on leur tend. Ils continueront d’agir de façon certes concertée, mais en réagissant ou agissant en toute indépendance. Ils fourniront à Zelensky les forces mécaniques supérieures qu’il leur réclame à juste titre, en tant qu’elles seules sont à même d’établir la paix entre deux mondes ; aussi la rétabliront-ils en sorte que puisse en jouir notre génération, bien sûr, mais surtout cette Union élargie à laquelle nous souhaitons de recouvrer l’insouciance mâtinée de béate ingratitude qui caractérise les nations pacifiées.
    Les armes que demandent au monde libre les libérateurs de l’Ukraine, sont des armes de paix. Le chef de l’Ukraine libre ne sera jamais le Ianoukovytch de l’Europe ou des États-Unis, — notre alliance ne fonctionne pas ainsi ; au coup de pied de l’âne Brexit, elle ne riposte pas au point de se libérer d’un serment intérieur que les Alliés convoqueront en urgence au grand retour du tragique dans l’histoire.
    L’éventrement d’Ukraine a résulté d’une impression de supériorité cultuelle, intellectuelle et militaire qu’éprouvaient une partie des élites déculturées et apolitisées d’un système estropié que l’on qualifiera de stalino-raspoutinien. Or paradoxalement, la stabilité régionale et mondiale est un objectif que partagent l’ennemi russe et l’allié ukrainien. Un objectif qui requiert l’édification d’un pays viscéralement européen et l’assurance que son État sera en capacité de garantir les intérêts fondamentaux d’une nation puissamment ressoudée. Ce miracle ne sera rendu possible que par un rééquilibrage des forces de frappe.
    Les intérêts vitaux des Ukrainiens et la stabilité du monde qui en procède et dans le sens de laquelle nous œuvrons, ne seront pas assurés avant que l’État ukrainien ne soit en mesure d’exercer une menace crédible et permanente contre les intérêts vitaux de tout voisin hostile qui convoiterait ses terres et mers, et pourquoi pas ses ciels !
    Il faut encourager l’hyperpuissance postsoviétique à restaurer le statut qui demeure inhérent à sa monumentale stature, en renouant avec une logique de guerre indirecte qui seyait parfaitement à ses arsenaux nucléaires, conventionnels et non conventionnels. L’idée que l’on pourrait entrer dans sa Petite Rus’ comme dans du beurre ne saurait qu’inciter un violateur récidiviste.

    • À ceux que mon ironie à l’égard de la similitude des buts de guerre grands et petits-russiens n’aurait pas convaincus, je rappelle que la paix (dans l’islam) est la finalité de toute entreprise islamiste, quelle que soit l’attitude de la cheville ouvrière envers l’idole de sa monolâtrie : 1) lutte armée ou 2) exhortation à la guerre sainte par 3) la prière nihiliste et 4) un silence de mort. Par-delà la digression, ce que nous nommons déportation d’enfants, les Russes le requalifient en opération de sauvetage, régularisation massive et réinsertion accélérée de mineurs isolés. Allez donc leur expliquer que s’ils n’avaient pas massacré leurs parents, il n’y aurait jamais eu quiconque à arracher à un tel enfer, il y a de fortes chances pour qu’ils vous rétorquent une assertion drifienne en diable, du genre à vous rendre les martyrs responsables de leur indésirable sort, à vous en faire une menace obscène qui s’était trop longtemps complu à planer sur ses futurs bourreaux, les plaintes qu’elle irait déposer pour tout acte d’agression étant dorénavant systématiquement balayées d’un revers de main par l’agresseur, lequel invoquerait le principe de violence légitime face à une cible désemparée.