« Je n’arrive toujours pas à faire le deuil de la liberté, je ne sais pas si j’y arriverai un jour… » Cette phrase, issue d’une lettre écrite depuis sa prison par Fabien Azoulay, dit tout pour moi. L’univers carcéral, c’est toujours un choc. Mais la prison en Turquie, loin des siens, c’est une épreuve terrible pour un jeune français, juif et homosexuel. Fabien est un doux. Il a pris vingt ans sur un malentendu. Un jour, on expliquera comment cela fut possible. Quand il sera rentré en France. Aujourd’hui, nous devons le faire sortir et la publication dans La Règle du Jeu, de certaines de ses lettres, si elle dévoile son intime détresse, est un choix que nous, ses défenseurs, assumons. Parce qu’elle nous rapproche de lui et tout simplement parce que cela peut aider à sa libération. C’est notre mission, je n’en connais pas de plus haute.

François Zimeray, Avocat, ancien Ambassadeur de France

Retour sur l’affaire

Incarcéré en Turquie, Fabien Azoulay se trouve dans une situation dramatique. Ce français de 43 ans a été condamné à une peine de 16 ans et 8 mois par la Cour d’assises d’Istanbul. Sa famille et ses avocats dénoncent « une audience expéditive et une condamnation anormalement lourde. » Et alertent : « Fabien est désespéré et ses jours sont en danger ». Homosexuel et juif, il est harcelé et torturé continuellement.

Les faits à l’origine de la condamnation :
Lors d’un court voyage à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay avait fait en 2017, en toute bonne foi, l’acquisition sur internet, avec sa carte bancaire, d’un produit dont il ignorait qu’il venait d’être interdit – ce dernier étant encore en vente libre en Turquie six mois avant les faits. Condamné le 27 février 2018, il a, depuis, été transféré à la prison de Giresun, à huit cents kilomètres d’Istanbul, ce qui rend les visites de ses proches impossibles. Son isolement est total.

Torture et harcèlement en détention :
Fabien Azoulay est incarcéré depuis le 16 septembre 2017. Il a été victime de violences aggravées commises par un codétenu, qui lui a infligé des brulures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive. Il est constamment l’objet d’intimidations et de harcèlement en vue de sa conversion à l’Islam. 

Victime collatérale d’une impasse diplomatique :
La demande de transfèrement de Fabien Azoulay, pourtant régularisée en novembre 2019, n’a connu aucune évolution depuis bientôt deux ans.
Selon ses avocats, Me Carole-Olivia Montenot et Me François Zimeray, « nous ne méconnaissons pas ce qui fait que les relations sont distendues entre la France et la Turquie mais il n’est pas admissible que Fabien Azoulay en fasse les frais. Nous appelons au sens des responsabilités de part et d’autre pour qu’une solution humanitaire soit trouvée et qu’il soit transféré en France. »

Une pétition :

Un appel a été lancé par Sophie Wiesenfeld, la responsable du comité de soutien de Fabien Azoulay et fondatrice du Think Tank Hexagon Society, afin d’interpeler les gouvernements français et turc pour que Fabien puisse retrouver une vie normale, auprès des siens, dans des conditions humaines. 

Une pétition qui a été signée par de nombreuses personnalités : Jacques Attali, Pascal Bruckner, Arielle Dombasle, Caroline Fourest, Marie Agnès Gillot, Alexandre Jardin, Patrick Klugman, Audrey Pulvar, et nombreux artistes.

Pour signer la pétition en soutien à Fabien Azoulay.

Lettre de Fabien Azoulay à Mathieu, un ami

Le 06 juin 2020

Mon cher Mathieu,

Je viens de recevoir ta lettre datée du 07/05. Quel plaisir ça a été de te lire !!! C’est vraiment bizarre, mais les 3 jours qui ont précédé l’arrivée de ta lettre, j’ai grave pensé à toi. Bref, j’étais super heureux de te lire. Tu sais, ce n’était pas de la colère que j’avais, c’était plus de la tristesse que tu m’aies oublié, puis ta lettre a pratiquement tout effacé. Pardonner n’efface pas le passé mais il éclaircit le futur. Excuses acceptées mais, je t’en prie, réponds-moi quand tu reçois cette lettre.

Je t’avais répondu quand tu étais encore à Macao, là tu as reçu ?? Dans 3 mois cela fera 3 ans que je suis en prison. Malgré cette réalité accablante, je n’arrive toujours pas à l’accepter. Je prie et je pleure chaque jour pour qu’un miracle se produise. Je ne me vois pas rester ici pendant 16 ans et 8 mois. Jamais je n’aurais imaginé une telle tournure des choses, c’est tellement une histoire de fou. Mon pauvre frère, dehors, se bat pour me faire sortir, ne sais plus quoi essayer. C’est comme s’il y avait une force qui me retenait ici. Je sais bien que je n’aurai jamais de réponse à la question « pourquoi » ici. Je ne peux pas m’empêcher de ruminer dans ma tête et de tout ressasser, c’est comme un vinyle rayé qui tourne dans le vide dans ma tête. Passer de Maltepe à Espiye[1] n’a pas vraiment amélioré les choses. Ici, pas de télé internationale tout est en turc et je ne comprends quasiment rien, du coup. Le temps ne s’écoule que très lentement et, ici, le temps est mon pire ennemi. Tu me dis que tu n’as aucun doute que l’issue de mon histoire sera bonne. Je ne vois pas comment. Outre le fait que je suis enfermé, il y a tout ce que j’avais construit qui a été détruit, pulvérisé. Tout l’argent que j’avais économisé est parti en fumée pour payer une ribambelle d’avocats qui n’ont servi à rien, même pas à une réduction de ma sentence. Je déteste tellement les codétenus avec lesquels je suis enfermé. Ils sont tous des criminels « to the bone ». Je n’ai tellement rien à voir avec eux. La plupart a fait 4 ou 5 séjours en prison. Ils y sont habitués, c’est comme leur deuxième maison. Bien entendu, je dois garder mes commentaires et mes réflexions pour moi mais dans ma tête c’est la pagaille… Ce sont tous des calculateurs, des menteurs, des roublards, des démons. Alors voilà, dans ma tête c’est comme s’il y avait un compte à rebours qui mène vers la sortie, mais je ne sais pas quand le 0 va s’afficher. Quand je regarde mon acte de condamnation qui dit « libération le 23/05/2034 », j’ai le cœur qui bat plein pot. Je ne tiendrai pas jusque-là. Je le sais, je le sens, je n’en aurai pas la force. Tu sais, ici il n’y a pas de présomption d’innocence comme il y a en Europe ou aux USA. C’est un système qui condamne quelles que soient les circonstances. Cette peine de 20 ans est tellement inconcevable. J’ai parlé à un autre détenu qui, pour 2 grammes de coke, a pris 25 ans il y a environ 7 mois. À la suite de cela, une réforme du système judiciaire a été votée. J’étais sûr que j’allais enfin pouvoir avoir au moins une réduction de peine. Mais ils ont exclu la drogue de cette réforme. 90 000 personnes ont été libérées, mais rien pour moi. Alors ils ont ouvert la grande porte à des assassins qui, dès le lendemain de leur sortie, ont perpétré de nouveaux meurtres. C’est tellement incompréhensible. Comment les assassins peuvent être libérés et moi non ?! Est-ce que tuer des vies humaines compte moins que les délits de drogue ? Cette exclusion d’amnistie m’a foutu un sacré coup au moral. Ma famille, mes amis, ma vie, mon chien me manquent tant, si tu ne savais… Ici pas moyen de faire du sport, alors je ne reconnais plus mon corps que je croyais pourtant si bien connaître. Alors quand je dis que tous les aspects de ma vie sont ruinés, je n’exagère pas. Tous les jours c’est un nouveau défi. Je me demande chaque jour comment je vais arriver à faire face et, chaque jour, ça recommence. Je me demande quand je sortirai. Quelle plaie émotionnelle je devrai porter… Ça me fait peur. Ce n’est pas la joie, comme tu peux le constater. De ce que j’ai compris, le président a fait pas mal de dégâts en Europe et aux US. C’est tellement difficile pour moi de me rendre vraiment compte de la réalité. Les gens avec des masques et des gants de protection. J’ai vu des images de New York comme une ville fantôme, les business fermés, pas de voiture, personne dans les rues. C’est tellement surréaliste, comme dans un mauvais film de science-fiction. Aux dernières nouvelles, on dirait que les choses reprennent lentement leur cours mais ce n’est pas comme avant. J’ai des amis qui m’écrivent et qui pensent que rien ne sera plus comme avant. Ça fait peur de lire ça. Surtout pour quelqu’un comme moi qui ne peut pas se rendre compte de la situation réelle. Comment gères-tu cela toi ? peux-tu quand même voir tes amis ? sortir un peu ? et pour ton boulot, comment ça se passe ? Au fait, félicitations pour l’achat de ton appartement. C’est un big événement, tu peux être fier de toi. J’espère un jour que je pourrai le visiter. Faute de mieux, envoie-moi des photos de toi dans ton appartement, si tu peux. Tu me demandais comment j’occupe mon temps ; eh bien je fais beaucoup le sudoku. Ça m’aide à travailler mon cerveau. Les autres détenus ont fabriqué un jeu de domino avec des cartes de téléphone vides mais, en principe, c’est interdit. Je joue avec eux de temps en temps. Mais ça me pèse de faire des activités avec eux. On est 9 dans ma cellule et 3 par chambre. Non aucune intimité, c’est dur. Surtout pour moi, quelqu’un qui était toujours si indépendant. Voilà mon Mathieu, I’m gonna stay off here. J’espère avoir de tes nouvelles très prochainement. Merci pour tes mots, encore une fois. Ta lettre, comme tu l’as si bien dit, m’a fait voyager un peu.

Je t’embrasse très très fort,

Fabien

Lettre de Fabien Azoulay à Floriane, une amie

Août 2018

Ma chère Floriane,

J’aurais dû commencer cette lettre il y a une semaine. Mais ma tête parfois s’éteint complètement face aux horreurs auxquelles je fais face quotidiennement. La dernière en date est un type qui s’est fait trancher la gorge par un groupe de quatre syriens. Je dormais quand c’est arrivé, mais les cris des détenus m’ont réveillé. La vue du sang partout était effrayante, pire que dans un film d’horreur. J’ai appris par la suite que le détenu qui est mort avait fait des avances à l’un des syriens et que « au nom d’Allah, il devait payer de sa vie du fait de son homosexualité ». Je dois te dire que depuis cette crise, malgré les doses de cheval de somnifères que je prends, je n’arrive plus à dormir. Je m’endors à peine et mes yeux s’ouvrent mécaniquement toutes les 15-20 minutes. Cette torture psychologique est insoutenable. Tu sais, les chambres n’ont pas de serrure ni de moyens de s’enfermer, ce qui veut dire que les (maintenant) 62 détenus de ma cellule peuvent, à leur guise, aller et venir où ils veulent. Ce type s’est fait trancher la gorge pendant son sommeil. Ils s’y sont mis à quatre pour le tuer. Je ne sais pas si tu imagines mon état mental. C’est juste impossible de me détacher de tout ça. C’est impossible de voir de belles images quand tu es confronté à de telles horreurs.

J’ai des images parfois en tête, comme si j’étais au bord d’une falaise et que tu me tenais la main. Je sais, je sens que tu ne me lâcheras pas. Y en a pas mal qui sont là juste pour se donner bonne conscience, regarder ce qu’il se passe. Comme des badauds, ils attendent de voir si je vais chuter ou mourir ou bien si je vais parvenir à me hisser et renaître de mes cendres. Comme tu le sais, cette épreuve est peu à peu en train de me détruire. Outre le fait d’être paralysé, bloqué. Je vais tenter de rester en vie. Je fais semblant en permanence. On a des djihadistes qui essaient de radicaliser d’autres détenus. C’est plus qu’incroyable ce qui se passe dans la cellule. Personne ne peut imaginer. Et, en plus, ils m’ont volé tous mes vêtements. Ils les déchirent pour fabriquer des objets et moi je dois me taire, je ne peux rien dire. J’essaye de me fondre dans la masse et de me faire petit mais ils s’acharnent. Ils me tirent du lit à 5h du matin pour me faire faire la prière. Imagine le supplice. À l’intérieur de moi j’ai envie de hurler mais les lois de la prison sont trop dures, elles ne pardonnent pas la moindre incartade. J’ai essayé de lutter mais tout ce que j’ai réussi à faire c’est me faire gifler 10 fois. Imagine ça, te faire réveiller en sursaut et te faire gifler de bon matin. Car je refuse de prier, je me dis que tout ça n’est juste pas possible, pas pensable, que ce n’est pas moi qui suis là. J’ai encore l’impression d’être dans un film, un cauchemar qui ne s’arrête pas. Je n’arrive pas à comprendre. Mon univers est si différent Flo… On le sait bien, mais malgré toutes les preuves de revenu, rien n’a servi à m’innocenter devant la cour de justice. Cette force s’obstine à me clouer là où je suis et ne veut pas céder. C’est juste incohérent. En Europe aux USA, jamais je n’aurais été inculpé comme je le suis ici. Là-bas il y a des textes de loi, de vraies tables procédure et investigations, tous les éléments ont été présentés. Je ne sais pas quoi d’autre montrer au juge pour pouvoir prouver mon innocence. Enfin voilà, ma détresse est bel et bien présente. J’ai oublié de te dire : ce matin je me suis réveillé, j’ai rêvé de toi et ta fille, elle avait grandi. J’étais chez toi à New York. J’ai appréhendé de sonner à ta porte, j’avais peur qu’elle ne me reconnaisse pas et je me disais que ça serait difficile, après tant d’années, et puis elle a ouvert la porte, elle m’a reconnu tout de suite, puis tu es arrivée et j’ai fondu en larmes dans tes bras. La petite ne comprenait pas pourquoi je pleurais autant. Bien sûr, tout n’était qu’un rêve. Hier soir encore, une autre bagarre dans la cellule. Ils cassent des verres et ils les utilisent comme des armes. L’un d’eux s’est fait taillader la poitrine, c’était tellement affreux, Flo. Du sang partout. Ils ont ensuite jeté des tables, les uns sur les autres. Enfin voilà, c’est devenu mon univers, c’est dur de positiver devant de telles horreurs.

Sinon mon ex a parlé à Xavier – c’est l’avocat avec qui ma relation était catastrophique, mais apparemment il a des client qui connaîtraient deux magistrats en Turquie. Alors parfois je me mets encore à rêver qu’un beau jour cette satanée porte s’ouvrira pour moi. Mais bien vite je suis ramené à cette réalité ; les miracles n’arrivent pas en Turquie, je suis foutu. Quand je pense que le mois prochain ça fera un an que je suis enfermé ici. C’est impensable mais pourtant vrai. Je continue à garder mon appartement à New York et à payer chaque mois, car, si je le lâche, je pense que je me foutrai en l’air. Si ma vie là-bas disparaît, je verrai cela comme un signe. Ça ne peut pas se terminer comme ça, dans ces conditions.

Voilà ma belle Floriane, ça me manque tant de te parler et de te voir. Je sais bien qu’on se rencontre par la pensée mais, là, j’ai tellement besoin de ta présence physique aussi. Parle-moi de ton appartement, de ta nouvelle vie, et fais-moi rêver un peu. Des photos avec les enfants, ça me ferait plaisir aussi. Donne-moi des détails. J’ai hâte de te lire.

Je t’embrasse tendrement,

Fabien


[1] Des prisons turques.

22 Commentaires

  1. bonjour,
    j’ai eu connaissance récemment de la situation de Fabien Azoulay; je suis bouleversée et j’ai bien conscience de l’horreur qu’il subit; je viens de signer la pétition et j’ai aussi saisi Amnesty International (comme je vais le faire pour d’autres ONG de droits de l’Homme); j’aimerais également lui écrire car , et heureusement – il peut recevoir du courrier et aussi écrire, ! Pourriez-vous me dire comment faire ? J’imagine qu’il n’a pas d’adresse directe…
    Merci d’avance
    Dominique

  2. Je suis un homme bouleversé par votre histoire. J’ai près de 20 ans de plus que vous. J’ai les larmes aux yeux à chaque fois que j’entends ou que j’ai entendu ces derniers jours votre détresse racontée dans les médias ou quand je lis un article sur votre affaire. Je souhaite de tout coeur, qu’un heureux dénouement aura lieu, au plus vite pour vous. J’ai lu vos 2 lettres. Très bien écrites malgré leur contenu sordide, pour ce qui est de vos conditions de vie en prison et de cette condamnation disproportionnée, inhumaine et non pertinente. Je pense à tout ce que vous subissez mentalement et physiquement, à tout ce que vous avez construit : vos biens, votre entreprise, votre chien, etc.. et que vous n’avez plus à vos côtés ou que vous avez peut-être perdu et que j’espère vous retrouverez. L’essentiel, c’est votre sortie à venir, de Turquie, dans un bon état de santé ou dans un état de santé le meilleur qu’il soit. Les témoignages des personnes aimantes de votre entourage et autres qui médiatisent votre histoire en France sont formidables et vous soutiennent au mieux de ce qu’elles peuvent faire pour vous. Je pense aussi à la douleur de votre famille et à l’état émotionnel dans lequel elle à été plongée dans ce cauchemar, tout comme vous, qui du jour au lendemain, vous vous êtes retrouvé incarcéré à l’étranger loin des vôtres et de tout discernement face à la violence de votre condamnation.

    J’espère que vous lirez un jour ces lignes et que la prochaine fois que je serai bouleversé aux larmes à propos de vous, ce seront avec des larmes de joie que je partagerai avec vous, par média interposé et avec tous ceux qui vous veulent du bien. Je souhaite apprendre et entendre au plus vite, que vous serez de retour en France et rapidement libre de toute condamnation, pour vous remettre de ce cauchemar et pour vous permettre de poursuivre la vie qui était la vôtre, de retrouver les vôtres qui seront tout autant que vous, très heureux de vous voir et de vous savoir enfin sorti de cette torpeur. A bientôt de vous voir, hors des prisons turcs. Please, don’t despair ! I hope you can be enough strong. Believe in you.

  3. La République fera ce qu’il faut pour que son fils rentre au bercail sain et sauf, donc au plus vite.
    Elle y mettra toute l’énergie dont elle dispose, en d’autres termes, ce qu’elle a le pouvoir de faire et, par induction, de ne point faire.
    S’il est en son pouvoir de rabattre le Français Fabien Azoulay dans l’enclos des droits de l’homme, la France, en qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, dispose d’une autre faculté, non moins considérable, lui permettant de s’assurer que le transfèrement de son ressortissant n’aide en aucune façon une version bas de gamme de Soliman le Magnifique à se donner une image de sultan rayonnant et clément auprès d’une Europe déjà assez déboussolée comme ça pour avoir besoin qu’un modérateur islamiste lui fasse tourner la tête.
    Entre nous soit tu, la probabilité est faible que ce cher Erdoğan songe à faire patte blanche en pleine phase de radicalisation ascensionnelle, et ce n’est pas le cadavre politique de Gorbi ou de sa perestroïka, ni le fantôme de Kadhafi et d’une poignée de main sur le perron de l’Élysée qui avait attisé les braises décoloniales dans tous les foyers islamistes alors même que, feignant d’entonner le Chant des partisans purs et durs de la Libye libre, ces gardiens de la Révolution islamique mondiale guettaient chez leur confiscateur les signes d’une trahison démystificatrice pour contester, auprès des peuples, son titre de roi des rois d’Afrique, ce n’est pas non plus la fin tragique du monarque le moins absolutiste que notre Ancien Régime eût jamais assis sur le trône de France, qui inciteront le président de la Tyrannie turque à s’adoucir sous les regards attentifs des Oummiens de tous les pays.
    Non, le salut de notre compatriote et concitoyen Fabien Azoulay dépendrait bien plutôt du rétablissement d’une diplomatie pragmatique que les proclamateurs pressés de l’avènement du nouvel ordre mondial avaient cru bon de cryogéniser avec la guerre froide, une certaine forme d’amoralité en géopolitique, chose qui fit cruellement défaut à la parenthèse obamienne, ou postbushienne, ou post-traumatique d’un néobloc de l’Ouest évanoui dans les ruines de la Babel Tower, vision prophétique d’un Oncle Sam ivre d’hyperpuissance après avoir résorbé les eaux brunâtres et rougeâtres de deux déluges sans prendre la mesure d’un autre raz-de-marée poignant à l’horizon qu’il avait perdu de vue.
    Il n’est pas nécessaire de blanchir un régime assassin pour entretenir avec lui des relations d’État à État qui, pour autant qu’elles soient stratégiquement fructueuses, ne requièrent pas la consolidation d’une entente cordiale ; on se souillerait autrement plus en cachant sous nos propres tapis un martyre moutonnier que d’incontournables partenaires économiques s’ingénient, aujourd’hui comme hier, à reconduire à la poussière.

  4. Votre histoire est bouleversante. Courage Fabien, ne perdez pas espoir.
    De tout cœur avec vous. J’espère que la médiatisation vous aidera et que vous serez bientôt de retour de France.

  5. Fabien
    Votre histoire m’a bouleversée.
    Elle a d’ailleurs bouleversé tout le monde.
    Ne lâchez rien
    Tout le.monde ici se mobilise
    Ils finiront bien par nous entendre…par vous entendre
    Et par vous libérer
    Je vous souhaite beaucoup de courage

  6. Je suis bouleversé par votre situation. J’ai fait ce que j’ai pu ( mail au snj@snj.fr), signé la pétition demandant rapidement votre transfèrement en France. Il ne me reste qu’à vous assurer de mon soutien moral. En espérant vous savoir libéré de votre geôle turque très bientôt. jlc.

  7. Grosse force a toi Fabien pour ton épreuve
    Reste fort la lumière viendra à toi
    Ne lâche rien🤲🏿🙌🏿

  8. Courage Fabien, tiens bon . This nightmare is nearly over. On est avec toi. xx

  9. Bonjour Fabien ton histoire m a fait venir la chaire de poule et de larmes.
    Ca doit être tellement dur à vivre et surtout à accepter la réalité.
    Je te souhaite tout le courage du monde et que un jour justice soit rendu.
    Moi je serais en toi je cherche un moyen pour m’évader surtout que en Turquie existe la corruption.
    Il sont on dehor de l’Union européenne il viendront pas à te chercher et on tout Macron serait bien là pour t’aider.
    Courage à toi et bientôt la fin

  10. Je souhaiterais être une présence invisible qui vole et qui puisse aller le chercher et l’enlever de ce cauchermard et le déposer en sécurité au milieu des siens. L’enlever de là bas et lui offrir la liberté et la paix. Face à une telle horreur, on s’y prendrait tous à en rêver. Fabien lui vit tout cela en réalité et on ne peut qu’imaginer sa détresse. Ses lettres en témoignent et je souhaite qu’une force visible et juridique le sorte enfin de là. Force à vous Fabien, vous avez tout notre respect pour être encore debout malgré cette terrible épreuve

  11. Comment ne pas être sensible à ce que traverses Fabien ? J’ai signé la pétition mais on aimerait tellement pouvoir faire plus. J’espère que l’état fera tout son possible pour sortir notre compatriote de cet enfer et qu’il pourra enfin retrouver sa famille et sa vie. Toutes mes pensées et mes prières pour notre compatriote et frère en humanité.

  12. Courage a vous la France doit tout faire pour l’aider !!! Bravo à son entourage pour tout vos efforts sans relache

  13. J » ai été bouleversé par la situation qui est la vôtre dans une prison turque. J’ai pu lire quelques-unes de vos lettres qui m’ont attristé d » autant plus que je me sentais impuissant pour tenter de faire quelque chose pour vous et arriver à vous libérer de vos geôliers. J » ai fait des publications dans mes groupes Facebook signé une pétition, écrit au SNJ@SNJ.FR pour les bousculer et quand même constaté que les médias parlaient de votre situation au point que l » ambassadeur de Turquie en France a dû s’expliquer. J’espère que vous serez bientôt transféré en France. En attendant sachez que beaucoup d’anonymes vous soutiennent. Bon courage. j.louis clerc.

  14. Fabien
    Courage , tu vas voir la fin du tunnel.Ton histoire à fait un Buzz et
    Ici au usa ton histoire circule dans la presse LGBT.
    Ces gens là sont très solidaires.
    Reprend du courage pour Xavier , Maurice et tout tes amis
    Reste fort et ne perd pas courage
    Béatrice

  15. BONJOUR FABIEN COURAGE TIENS LE COUP ON EST TOUS AVEC TOI ICI EN FRANCE ILS FONT TOUT CE QU ILS PEUVENT POUR T AIDER FAUT QUE TU SOIS POSITIF TU VAS REVENIR EN FRANCE JE SUIS DE TOUT COEUR AVEC TOI J AIMERAIS T ECRIRE MAIS JE NE CONNAIS PAS TON ADRESSE SI TU LIS MON MESSAGE OU QUE QUELQU UN LE LIT SI VOUS CONNAISSEZ SON ADRESSE VOUS SERIEZ BIEN AIMABLE DE ME LA FAIRE PARVENIR PAR EMAIL J AIMERAIS LUI ECRIRE POUR QU IL RECOIVE DU COURRIER CA LUI REMONTERAIT LE MORAL MERCI ANNIE

  16. J espere de tout coeur que le retentissement médiatique de ton horrible affaire portera ses fruits
    Et que tu obtiendras ton transfèrement en France
    Courage mon ami

  17. Bonjour Fabien
    Ton histoire nous a bouleversé
    j’espère que bientôt
    Les portes de la liberté s’ouvriront à toi
    Toute notre petite famille soit moi mon mari et
    mes 5 enfants t’envoyons
    Par là pense tout notre amour

  18. Force et courage autant pour lui que sa famille et amis, c’est une injustice terrible et terrifiante, à toi si tu lis se message un jour reste positif 2034 et peut êtres loin mais le bonheur qui t’attends à se moment là mérite que tu attende et te batte.

  19. Fabien. Relance générale de signer la pétition.
    On est tous avec toi et on relâche rien.