Comme dans un long combat de boxe après plusieurs reprises, plusieurs mises au tapis, un combat s’étalant sur 15 rounds, plusieurs genoux mis à terre, une sensation de défaite au milieu du combat, ai-je enfin mis KO ce virus ?
Les premiers rounds déconcertants durèrent 20 jours. Je les avais relatés dans un témoignage dans La Règle du Jeu, fin mars.
Ces premiers assauts du virus étaient mystérieux, inattendus, toux douloureuse et continue, légère fièvre. Mais contrairement aux avis des experts, pas de courbatures, pas de sensation grippale. Donc au début, je croyais conduire un combat classique contre une « simple toux ».
C’est seulement au bout de six jours, nous étions début mars, où l’information sur les attaques et les symptômes du COVID étaient très parcellaires, que je compris que j’étais monté sur un ring avec un adversaire méconnu et largement sous-estimé.
Le virus attaquait, je lui répondais. Nous jouions tous le deux la fameuse « danse devant les yeux de l’adversaire » chère à Cocteau. J’étais mal équipé pour affronter le COVID. J’avais naïvement suivi les prescriptions des soi-disant experts : « du Doliprane, surtout pas d’antibiotiques ! ». Monte-t-on sur un ring, dans ce « cercle de lumière » pour affronter un adversaire inconnu et polymorphe, sans les protections appropriées ? Je ne l’avais jamais fait quand j’étais jeune compétiteur de boxe universitaire. Je commis là, ma première erreur.
Comme à des millions de Français, les autorités sanitaires nous avaient dit d’aller vaillamment au combat sans protection, sans « masques », sans « gants », sans « gel » mais surtout sans traitement adéquat, sans « antibiotiques ».
Comme tout boxeur, après ces premières reprises où je n’avais pas trop souffert, je pensais avoir vaincu. Erreur de débutant. Je fanfaronnais même dans La Règle du jeu où je concluais imprudemment par « Nous sommes le dimanche 29 mars. Max retrouve le goût. Nous respirons mieux. Nous avons, je crois, vaincu cet ennemi fourbe, insidieux, persistant. Cela a duré 20 jours pour moi, mais heureusement sans besoin d’hospitalisation. Max est guéri aussi après 22 jours. Ariane va mieux. »
Car dans ce combat, je n’étais pas seul, mon fils Max avait été touché avant moi et j’avais contaminé mon épouse Ariane, en pratiquant comme prescrit alors, le confinement en famille. Nous étions le 29 mars. Nous avions gagné, croyais-je !
Après 10 jours de répit, COVID revint en force. Il avait comme tout bon boxeur, changé de tactique et d’angle. Cette fois-ci, il attaqua directement les bronches, les poumons, le cœur.
Ce nouvel assaut me surprit et encore plus mes médecins comme certains amis dubitatifs, qui ne me crurent pas. Après 30 jours, COVID devait être vaincu ! Il n’est plus sur le ring et le combat, si on a pu éviter l’hôpital, est gagné. COVID est définitivement vaincu après 30 jours ! « 14 jours » était même le leitmotiv de toutes les couvertures sanitaires et médiatiques données à cet adversaire.
Mais un de mes « soigneurs », pneumologue de son état, avec un peu plus d’expérience que les autres, observait cet adversaire depuis plus de 60 jours à Strasbourg. Il m’alerta que certains de ses boxeurs avaient vu COVID revenir après un répit, au bout de 30 jours et avec une nouvelle tactique, justement ce que je ressentais, une « réaction inflammatoire aux poumons ».
Il nous donna à tous les trois de l’Augmentin[1] pour lutter de façon large contre cette nouvelle infection virale. Au bout d’une semaine, je n’allais pas mieux, au contraire j’avais de plus en plus mal aux poumons.
J’allais donc me faire ausculter par un « soigneur » généraliste dans mon village de Seine-et-Marne. Il constata que COVID me réattaquait. Je lui demandais alors de me fournir enfin l’équipement nécessaire pour l’envoyer au tapis. Peut-être fallait-il des antibiotiques adaptés pour lutter contre cette affection aux poumons ? Il refusa car il se devait d’obéir aux règles fixées par les autorités sanitaires : « Les antibiotiques ne sont prescrits qu’à l’hôpital, je n’entends pas de sifflement, vous ne nécessitez pas d’hospitalisation ».
Nous étions à 35 jours et, sur les conseils de mes autres « soigneurs », je décidais de m’équiper. Deux amis et mon frère, tous médecins, me prescrivirent alors l’azithromycine, cet antibiotique pour lutter contre les infections des voies respiratoires.
Mais au 40ème jour, pour la première fois dans ce combat, je mettais un genou à terre. Je ne me relevais plus. L’arbitre comptait. J’étais touché aux poumons, une douleur sourde comme si un poing géant m’écrasait. J’étais essoufflé en permanence comme dans une fin de combat où on longe les cordes, où l’on s’appuie dessus pour retrouver un peu de force, de souffle, mais sans succès. Et puis comme après une série de coups trop longue, le cœur s’accélère, la tachycardie s’installe, l’oxygène se fait rare.
Mes soigneurs craignant que je fasse un début d’embolie, m’envoyèrent à l’hôpital pour des examens approfondis, scanners, angio scanners, électrocardiogrammes, test COVID. Dans cet hôpital où je voyais des combattants autrement mieux équipés que moi, autrement plus courageux qui affrontaient chaque jour, chaque heure, COVID, je me rendis encore plus compte à quel point nous avions tous collectivement sous-estimés ce nouvel adversaire.
Les examens écartèrent l’embolie pulmonaire ou l’attaque au cœur. Je découvris alors que ce virus provoque des réactions inflammatoires en chaîne qui abîment les vaisseaux des poumons et même du cœur. Insidieusement, il peut donc provoquer des embolies, des AVC et des arrêts cardiaques. Le scanner révéla une trace de lésion aux poumons. Et mon test viral était, 40 jours plus tard, évidemment négatif.
Le virus n’était plus en moi, mais ses conséquences, ses traces étaient là, la réaction inflammatoire en chaîne continuait.
Je rentrais chez moi rassuré. Je n’avais que les conséquences d’une pneumonie. Avec mes nouvelles armes, les bons antibiotiques, j’allais pouvoir vaincre ce virus et ses séquelles. Je mesurais ma chance, tant de nos amis sont décédés, d’autres sont encore dans des situations critiques à l’hôpital ou rentrés chez eux très affaiblis.
Avec l’azithromycine Ariane allait mieux, Max reprenait des forces.
J’ai maintenant passé ce cap des 50 jours et je peux peut-être timidement lever le poing en signe de victoire contre COVID. Timidement car je suis comme un boxeur épuisé après 15 reprises où il a cru perdre plusieurs fois, gagnant sur le fil avec un corps qui en gardera peut-être les traces.
A tous les apprentis boxeurs qui veulent affronter COVID, écoutez, écoutez donc ce conseil d’un vieux boxeur qui a raccroché les gants : A une semaine du déconfinement, évitez de monter sur ce ring. Esquivez cet adversaire, gardez-le loin de vous. Utilisez les bons équipements : gants, gels et masques. Et si par accident vous montez sur ce ring, là, écoutez les bons « soigneurs », ceux qui ont plusieurs combats à leur actif.
Mais comme toujours en boxe, il vaut mieux éviter certains combats contre certains adversaires. Gardez-vous.
[1] Ce médicament est un antibiotique indiqué dans le traitement de plusieurs infections. Il a été recommandé au Royaume-Uni contre le COVID-19. (NDLR)
Je vous concède ce point, Dame Roselyne : il serait, effectivement, très chlorocon de notre part de nous asseoir sur un siècle de recherches scientifiques dans l’espoir, sans doute un peu désespéré, de valider un traitement invalide, en tout cas du point de vue de la science conventionnelle ; mais, quitte à passer pour un vieil hydronchon, nous insistons sur le fait établi que la parole d’un microbiologiste de renommée mondiale a plus de poids que celle, fût-elle éminente, d’une ex-ministre de la Santé, quand celui-ci s’étonne que le traitement qu’il propose de prescrire soit soudainement devenu medica non grata auprès d’une communauté qui, depuis de nombreuses années, l’administre à des millions de malades pour lesquels il a acquis le statut de traitement de référence ; aussi, nous nous demandons quel risque il y aurait eu, plutôt qu’à renvoyer chez eux les coroniférés avec une boîte de paracétamol en poche et un droit de rappel au 15 en cas d’aggravation potentiellement fatale des symptômes, à leur offrir à tous ladite bithérapie druidique du Professeur Bord-Cadre et de voir si, par hasard, celle-ci n’était pas notre meilleure chance de diviser par 15 l’hécatombe annoncée.
Bonjour,
je suis vétérinaire. Je vous souhaite un bon rétablissement. Mais votre témoignage témoigne surtout de la méconnaissance que vous avez encore par rapport aux agents infectieux et aux médicaments qu’on vous a prescrits ou pas. Les « soigneurs », auraient dû mieux vous expliquer. Un antibiotique est un médicament qui a une action contre une bactérie, contre un agent pathogène formé d’une seule cellule, mais une cellule « complète », qui peut se multiplier seul. Soit un antibiotique empêche la multiplication de la bactérie (bactériostatique), soit il tue la bactérie (bactéricide). Les antibiotiques ont donc une efficacité différente selon les bactéries, selon leur posologie, selon la durée du traitement. Ils peuvent être efficaces ou pas du tout. Ils se diffusent plus ou moins bien dans les différents endroits du corps. Ces éléments font qu’on choisit un antibiotique en fonction de la bactérie et du site d’infection et d’autres critères encores (les phénomènes de résistance notamment). Les antibiotiques ne sont pas actifs sur les virus. Notamment, parce que les virus ne peuvent pas se reproduire tout seuls. Ils doivent infecter une autre cellule donc on ne peut pas bloquer la reproduction des cellules virales ou les tuer parce qu’elles n’existent pas en tant que telles. Donc, vos propos sont incohérents. Vous avez pu avoir des surinfections bactériennes, qui donc ont eu besoin d’un traitement antibiotique. Et certains antibiotiques autres d’autres actions que de juste tuer ou empêcher la reproduction des bactéries. Mais, il faut laisser le soin de la prescription et de la décision de la prescription à des gens qui sont formés pour ça et qui connaissent les indications, les effets secondaires et les contre-indications des traitements. C’est pas parce qu’on fait comme-ci pour quelqu’un, quelque part que c’est valable pour tout le monde, partout. On ne peut pas s’improviser médecin, pharmacien, biologiste. Ce n’est pas pour rien que les études médicales sont longues. Cela demande un ensemble de connaissances qu’il faut apprendre et ensuite apprendre à utiliser. Demandez qu’on vous explique mieux la prochaine fois. Encore une fois, bon rétablissement. Mme Vari Kelly