…merci beaucoup!

on m’à imposé, je suppose que comme à tout le monde,

quelques confinements 

le premier (1946?) à cause d’une fièvre typhoïde  

puis trois pour pleurésie (étais-je déjà tuberculeux?) 

un au sanatorium de Bouffémont avec ses cures de sommeil matin et après-midi 

un autre à la prison de Carbanchel (Madrid) après plusieurs étapes  

trois pour des opérations à l’hôpital Cochin  

et enfin l’AVC (imput) à l’Hôpital Lariboisière de Paris; 

sauf les premiers jours ils étaient tous supportables 

j’ai écrit pendant ces périodes 

surtout des pièces de théâtre 

principalement au sanatorium : Fando et Lis et Le cimetière des voitures 

à Carabanchel, Le jardin des délices  

où j’ai aussi joué plusieurs parties d’échecs-à-l’aveugle, qu’un autre prisonnier a noté 

mais malheureusement et naturellement elles ont été confisquées à mon départ  

on craignait qu’elles ne cachent des messages secrets;

est-on plus attiré vers l’extérieur grâce au mail?  

l’enfermement actuel est-il moins malheureux ou plus radieux ou au moins plus ensoleillé que par le passé? 

pour moi à cause de ma fille aussi spéciale et originale que d’habitude? 

elle vient nous voir, ma fiancée et moi, presque tous les jours 

elle apporte ce dont nous pouvons avoir besoin (ce qui n’est pas d’ailleurs un gros problème)  

et sa merveilleuse histoire pour enfants Chounet

j’écris au même rythme que d’habitude; 

je fais des selfies presque tous les jours 

je me douche exceptionnellement un jour sur deux 

je m’habille pour sortir généralement avec une rose en tissu  

je porte un nœud papillon défait, des lunettes de soleil (en plus des normales) différentes chaque jour 

la seule chose inaccoutumée: je cuisine et j’aime ça de plus en plus  

chaque fois que je le peux je prépare une omelette espagnole trop spéciale; 

je regrette de ne pas voir mon fils, sa femme et les deux jumeaux (ils vivent à 600 m d’ici); 

je ne peux pas rassembler mes amis dans les tertulias  

je continue à poster comme toujours mes tweets et instagrams et à publier dans la presse internationale; 

chaque soir je joue dix parties d’échecs de 10’ généralement aves des Indiens, des Ukrainiens ou des Américains.


Je me perfume presque tous les jours à bleu (avant je le faisais une fois tous les 15 jours pour plaire à la très belle laborantine franco-marocaine de ma rue -46-)


…¡muchas gracias!  

se me han impuesto supongo que a como a todo el mundo 

algunos confinamientos

el primero (1946?) a causa de una fiebre tifoidea 

luego tres por la pleuritis (¿eran ya tuberculosis?)

uno en el sanatorio de Bouffémont con sus consabidas curas de sueño mañana y tarde 

otro en la cárcel de Carabanchel (Madrid) y colindantes 

tres por operaciones en el Hospital Cochin de París  

y finalmente el accidente vascular cerebral (imput) de hace seis años en el Hospital Lariboisière de París;    

salvo los primerísimos días todos fueron llevaderos

escribí durante  estos períodos  

sobre todo obras de teatro

en el sanatorio Fando y Lis y El cementerio de coches  

en Carabanchel El jardín de las delicias 

donde también jugué varias partidas de ajedrez-a-ciegas que anotó otro preso 

pero desgraciada y comprensiblemente me las quitaron al salir ante el temor de que fueran mensajes secretos;  

el actual confinamiento ¿es menos desventurado y más radiante o por lo menos  más soleado que los pasados ?     

¿es tan concurrente y exteriorizante a causa del mail?  

y sobre todo a causa de mi hija (tan especial y bienquista como de costumbre) que viene a vernos, a mi novia y a mí, casi todos los días 

trayendo lo que podemos necesitar (que por cierto no es gran cosa)

y su estupendo cuento para niños del  fetén Chounet;

escribo con el mismo ritmo de siempre

me suelo hacer selfies casi cotidianos

me ducho  excepcionalmente un día de cada dos 

suelo vestirme de calle con una rosa de tela 

llevo corbata de pajarita, gafas de sol (amén de las normales) diferentes cada día   

lo único excepcional: cocino y cada vez me gusta más

siempre que puedo guiso una  especial tortilla española; 

lamento no poder ver a mi hijo, su mujer y mis nietos gemelos (viven a 600 m de aquí)  

a mis amigos no les puedo reunir en las tertulias 

sigo publicando como siempre mis tweet, instalgram y en la presse internationale;  

todas las noches juego diez partidas de ajedrez de 10’ casi siempre contra indios, ukranianos o norteamericanos; 

me perfumo casi todos los días con bleu  (antes lo hacia una vez cada 15 días para gustar a la guapísima  ‘laborantine’ franco-marroquí de mi calle -46-)