Pierre Benichou était l’un des hommes les plus drôles du monde. Et, aussi, l’un des meilleurs journalistes de Paris. 

Si Jean Daniel était le Roi Soleil du Nouvel Observateur, Benichou, faux paresseux et vrai érudit, en était le Lully.

Il savait Aragon par cœur, avait fait pleurer de rire Coluche et Fellini, mais préférait une fête à un prix littéraire et la camaraderie aux honneurs. 

La presse perd, avec lui, l’un de ses grands Connétables : cet écrivain (presque) sans livre, ce dandy magnifique, cette légende du monde d’hier,  avait appris le journalisme avec Camus, la nuit avec Gainsbourg, la grandeur avec Corneille et la philosophie dans la vie.