Boris Johnson a donc gagné son pari. En réunissant une majorité conservatrice dans des proportions jamais vues depuis trente ans, le Premier ministre s’est assuré d’un mandat de cinq ans, d’une autorité incontestable sur son propre parti, expurgé des voix dissidentes, et bien sûr, d’un Brexit désormais inéluctable. Du résultat des élections britanniques on peut tirer quelques leçons.
1° Paradoxalement, le succès de Boris Johnson est le miroir inversé mais non opposé du désastre politique qu’a été le mandat de Theresa May. En effet, alors que l’issue de leurs deux destins politiques sont spectaculairement différents, ils partageaient les mêmes intuitions. D’abord, réaliser ce qu’attendaient la majorité des électeurs : voir le Royaume Uni quitter l’Union européenne. C’était le fameux «Brexit means Brexit» de May, ou le non moins célèbre, et terriblement efficace, «Get Brexit done» que Johnson a proclamé urbi et orbi pendant la campagne. Deuxièmement, élargir la base des conservateurs aux anciens bastions travaillistes – la «ceinture rouge» des Middlands, ces anciens fiefs ouvriers devenus «brexiters», en séduisant grâce à un programme plus social. Troisièmement, s’assurer d’une autorité politique en provoquant des élections. May et Johnson ont tous deux tenté de suivre ce plan. May a été humiliée, et Johnson triomphe. Mais le triomphe de Johnson a été – même s’il ne souhaite en aucun cas l’admettre – l’exécution parfaite d’un plan intelligent, terriblement mis en œuvre par la précédente Première ministre. Ce qui a fait la différence ? May ne voulait pas du poste, elle est arrivée au 10 Downing Street presque par accident ; les barons, par misogynie ou jalousie, ne l’ont jamais prise au sérieux ; et puis c’est sans doute une très mauvaise politicienne. Johnson est un prince du cynisme. Un menteur divertissant, génial d’esbroufe, très solidement conseillé par le redoutable Dominic Cummings (déjà stratège de la campagne gagnante pour sortir de l’UE), avec des réseaux anciens chez les conservateurs (dont il connaît les leaders depuis son passage sur les bancs d’Eton) ou parmi l’élite britannique, et surtout, qui rêve du poste depuis qu’il a l’âge de jouer aux petits soldats de plomb. Bref, Johnson sait faire de la politique et remporter une élection, quel que soit le prix. Avec ce que cela signifie de talent et de déshonneur.
2° De ce point de vue, et sans être trop cruel envers elle, le Brexit comme feuilleton interminable est sans doute, pour une large part, dû à Theresa May. C’est parce qu’elle n’a jamais su expliquer les enjeux, s’engager sur un programme, convaincre son peuple – et pour être loyal, il faut aussi ajouter qu’elle a été bien souvent trahie ou entravée par ses propres amis – que ce qui aurait pu et dû être réalisé il y a trois ans a pris tout ce délai supplémentaire. Dès 2016, lorsqu’elle choisit d’aller aux élections, juste après le Brexit, si elle avait mené une campagne aussi efficace que Johnson, le Royaume-Uni serait déjà sorti. Johnson a compris très vite que, face à un Parlement divisé, où la faible majorité conservatrice était justement un héritage du désastre électoral de May en 2016, il fallait retourner aux urnes. Il a suivi son plan : arriver au pouvoir à l’été, prendre des poses de «Brexiter» très intransigeant, pour faire pression sur l’UE et sculpter sa stature de défenseur du peuple dans l’opinion, de septembre à décembre. Puis, obtenir que le Parlement se dissolve, et transformer le scrutin en un référendum sur le droit du peuple à voir exaucer ce qu’il a décidé. Dans l’intervalle, développer une nouvelle théorie : le «One Nation» conservatisme, c’est-à-dire une politique de droite sociale – en finir avec l’ère Cameron, celle de la rigueur et du libéralisme sociétal – pour convaincre un électorat souverainiste. «Gauche du travail, droite des valeurs» comme diraient les souverainistes français. Et, désormais, que va faire Johnson ? Sans doute gouverner au centre. Faire une politique dépensière, sociale, flamboyante, qui s’épuisera bien un jour. Mais il a dix ans paisibles devant lui.
3° Dans tout cela, l’habileté de Johnson est immense. Ses mensonges, ses tricheries, le mal qu’il fait à la démocratie britannique aussi. Reconnaissons-lui sa chutzpah insensée qui le mène chaque fois vers la victoire, dans l’incrédulité générale. On disait qu’il était suicidaire pour un aspirant Premier ministre de conduire la campagne du Leave, car cela le compromettrait avec les pires populistes ? Johnson a dirigé la campagne du Leave, a gagné le référendum, et dort désormais dans le lit de Churchill. On disait qu’il était impossible à un conservateur de gagner la mairie de Londres ? Johnson l’a gagnée deux fois, en 2008 et 2012. On disait que le deal avec l’UE était non négociable ? Johnson parvient à le renégocier – sans changements fondamentaux, mais de façon très adroite. On disait que les conservateurs étaient divisés et couraient au suicide en allant aux élections ? Johnson a élagué son propre parti, s’est séparé des dissidents, et a gagné haut la main. Johnson ressemble davantage à Nixon le cynique qu’à Trump le fou – une machine à gagner les élections, dépourvue de principes, ne renonçant à aucun coup bas. Et il risque de périr, comme Nixon, par là où il triomphe actuellement : son absence de morale, son mépris des règles, le sentiment de toute-puissance. Mais, et c’est la dernière chose à dire : quel que soit son talent, Johnson a été bien aidé par le fait que face à lui, Jeremy Corbyn dirigeait le Parti travailliste. Idéologue, crypto-marxiste, très douteux sur le plan des valeurs face à l’antisémitisme, Corbyn a été le pire leader de l’opposition depuis trente ans. On peut mépriser Johnson – mais les électeurs ont détesté Corbyn. Son ambiguïté sur le Brexit – en faveur d’un second référendum pendant lequel Corbyn s ‘engageait à rester neutre – son arrogance, ses positions honteuses sur bon nombre de sujets, même un tabouret plus centriste aurait gagné les élections pour les travaillistes. C’est ainsi. C’est un cruel démenti pour Mélenchon : ce n’est pas en étant plus à gauche et moins dans la démocratie qu’on gagne les élections. Et, chemin faisant, on ouvre un boulevard pour un Premier ministre sans scrupules, qui peut mettre en œuvre une erreur historique : faire quitter à son pays l’Union européenne. Triste et éternelle vérité du monde : les cyniques sont toujours bien aidés par les idiots.
Jamais en panne d’expiration, cette Catholite et sa levée de boucliers, compulsive jusqu’au contretemps, vers un Saint-Siège taxé à tort de désorientation gauchismatique !
Tradi-Traduc : « Et il s’assit à la droite de Super-Dupont, lequel quarantième hérissant, aussi retordu que fût le fil qu’il nous avait refourgué, ne remettait plus en cause ni la dépénalisation de l’homosexualité ni le droit à l’avortement. »
Dernière curiosité en date : la sanctification par Francesco d’un crucifix équipé d’un gilet de sauvetage symbolisant les doubles victimes 1) de cette anachronique tentative de conquête démographique piètrement organisée par les phagocytes de Cosa nostra et 2) d’un ordre des Naufrageurs dont il est bien étrange que sa croisade tendance duraille ne se félicite pas qu’un Saint-Petit-Père des peuples réponde enfin à son appel, en évoquant, à propos de ces submersibles lanceurs d’alerte à retardement que représenteraient les orgueilleux cocus de l’histoire d’une corne africaine enlisée dans la glu coranique, leur salut en Jésus-Christ.
« N’attendez pas d’un éleveur de chameaux qu’il prêche dans le désert, mais souffrez qu’un moine déblatère une prière pour la conversion de ses congénères juifs, musulmans et païens, des agnostiques ensuite, sans omettre les athées, et peut-être d’abord, à l’intention de cette portion relativement opérationnelle de fieffés scélérats que comporte l’humanité prise comme catégorie à part entière ; s’il en va selon lui du salut de leur âme, comment la sienne souffrirait-elle de se plonger dans un visage qu’elle n’aurait eu a priori à cœur d’illuminer de son aspiration à la Transmigration finale ?
— Ne croyez pas que je reste de marbre devant vos arguments, mais qu’est-ce qui vous permet, à vous comme au plus voluptueux évangélisateur, d’affirmer qu’un visage eût risqué la nécrose avant qu’il ne se fût tourné vers le Credo, incontestablement radieux, des victorieux idéologues de Nicée et Constantinople ? »
Ne fouettons pas le lion au prétexte que son rugissement agacerait l’aigle et la baleine.
Que les hommes qui sont faits de l’étoffe des rois montrent aux autres l’exemple et coexistent dans le respect mutuel qu’ils doivent à leur espèce.
Restaurons avec eux la post-théocratique séparation des pouvoirs, auguralement imposée au prophète par le peuple.
Aux Terriens se posent de terrestres problèmes.
À eux d’y apporter les solutions idoines.
La présidente du Syndicat de la magistrature assume le Mur des cons.
La justice islamofascisante devra répondre de sa rechute quand, après qu’elle aura condamné les inculpés de droite avant qu’ils n’aient eu le droit à un procès équitable, son sens de l’irresponsabilité poussera la défausse jusqu’à clouer au pilori le portrait d’une martyre de la néo-Shoah.
Le dreyfusard de l’Élysée ne parviendra pas indéfiniment à contenir notre rage de survivre.
Les récepteurs du Livre semblent avoir été disséminés dans l’antinature pour évaluer les limites des inhumanités que l’homme générique est en capacité d’endurer.
Cela leur octroie un avantage de taille, exacerbé en situation limite.
Mais cet atout a, comme tout privilège, son revers vertigineux ; son handicap cuisant.
Quand l’heure de mettre le holà vient à sonner, le dépassement du seuil de tolérance entraîne l’impassible de l’autre côté du possible.
À cet endroit de l’Histoire où l’on ne parvient plus à savoir ni quoi ni qu’est-ce, et encore moins à avoir qui que ce soit.
Sarah Halimi aura été assassinée deux fois : la première par un Hashshâshîn missionné par l’État islamique virtuel ; la seconde par une justice pénale rendue aux criminels islamonazis sous anesthésie psychiâtreuse.
À ceux qui prétendraient qu’en République sociale-libérale, couverte a fortiori de l’égide expiatoire d’un Fils prodigue ayant précocement mis tous ses talents au service des Rothschild, l’antisémitisme ne saurait en aucune façon être promu au grade de tare institutionnelle, nous sommes aux regrets de rappeler qu’en démocratie montesquieusienne, le pouvoir judiciaire est consubstantiel à l’État.
Le parent cruellement biologique, oxymorément éloigné, foudroyeusement adoptif de Sarah, se consolera en modulant la seule fréquence porteuse des germes de sa justice imprononçable.
Il se concentrera sur les compétiteurs du clone, visualisant avec force détails son incarcération dans le quartier d’isolement d’une maison centrale, condamnation qui n’aurait pas manqué de rappeler aux ennemis du réel son impuissance inexcusée à étancher leur soif du mal, de même que le placement de l’ordure en clinique psychiatrique n’affine en rien la perception grossière qu’ils aiment à propager d’une civilisation dont il est fort heureux qu’elle demeure imbitable à leurs maîtres-à-panser.
Le juste est pour Sarah un tombeau imprenable : une terre : une promesse.