«En France cela fermente, personne ne sait ce qui en sortira – du vin ou du vinaigre».

Ces lignes sont dues à l’écrivain allemand Lichtenberg, elles ont plus de 200 ans. Deux siècles plus tard, le vinaigre a un goût plus aigre encore. Un ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, celui des passions tristes et du soupçon. De fake news en bad buzz, la discussion publique relève désormais du sport de combat. Et l’esprit des lois, ce pilier d’une démocratie vivante, vacille.

Comment rendre au débat démocratique son oxygène ?

Il y a dix ans Bernard-Henri Lévy, dans «De la guerre en philosophie» se demandait s’il est possible d’envisager la relation d’hostilité dans une optique républicaine, de penser le couple ami-ennemi en l’arrachant au monopole totalitaire du juriste Carl Schmitt. Nous y voilà : face à l’état d’urgence intellectuel et moral que connaît notre pays, il s’agit de déjouer sans attendre un double chantage – celui d’une gauche radicale égarée, fâchée avec l’idéal d’émancipation, celui d’une extrême droite irrepentie qui n’a d’égard que pour la France seule. Deux nihilismes complices, qui sont autant de figures de l’ennemi.


Qui est l’ennemi ?

Une rencontre avec Bernard-Henri Lévy
Le lundi 6 janvier 2020 à 20h
au Théâtre Libre
4 Boulevard de Strasbourg 75010 Paris
ENTRÉE LIBRE – Réservation obligatoire

6 Commentaires

  1. Pas de responsabilisation individuelle sans équité préalable.

    Chacune des douze tribus se verrait attribuer un territoire viable.
    Celui qui comporterait un morceau de littoral depuis lequel le commerce maritime aurait la liberté de prospérer, disposerait d’un nombre d’hectares inférieur à ceux dont l’aridité obligerait leurs résidents à cultiver la terre afin d’y nourrir le bétail qu’ils y élèveraient.
    La valeur de chacun ayant été à même de s’éprouver sans qu’aucun concurrent au titre ultramondial se fût senti lésé sur une impropre ligne de faux départ, l’inégalité des richesses personnelles ne pouvait être sujette à contestation.
    Il n’est qu’un seul type de situation qui allait contraindre les valeureux et les chanceux à secourir leur prochain : l’expérience de mort collective imminente que représentait la destruction d’un champ ou d’un troupeau à la suite d’une attaque météorologique ou bactériologique aux contre-effets insoupçonnables.
    Quand l’épreuve s’abattait sur l’intégralité du peuple, comme ç’avait été le cas pour la génération du Désert, la moindre des choses était qu’elle fût endurée par la totalité des membres du clan avec un même degré de résistance à la rudesse des conditions de survie, et ce, quel qu’ait été leur rang ultracéleste.

    Leclerc dormait à même la croûte terrestre si un seul de ses hommes y était contraint ; il faut dire qu’il avait été à bonne école tout comme ce condisciple, devenu chef d’une France libre dont le professeur de père connaissait l’histoire sur le bout du doigt miroitant et officiant de clé de voûte aux reflets de ciels de la chapelle Sixtine ; au sein d’une Compagnie ayant compté, parmi ses membres les plus illustres, Diego Laínez ou Joan Lluís Vives, tous deux judéo-convers de leur état, tous deux humanistes avant la lettre.

    Au paradigme du village global, il est impératif que la DÎME DES pays PAUVRES fasse l’objet d’une incorporation du droit international, avec les responsabilités nationales qu’elle engendre chez des individus auxquels le hasard de la naissance a fait peupler un organe planétaire aussi vital qu’un système nerveux central, un cœur ou un poumon.

    Les écheveaux de saut d’obstacles seront toujours prêts à consentir à un niveau de contribution à l’intérêt général dont ils auront évalué l’efficience des facteurs de réparation du tissu social que les inégalités naturelles ont une fâcheuse tendance à détériorer.
    La perte de gain n’est acceptable au plan personnel qu’à partir du moment où l’aspiration à la prospérité individuelle est sublimée à travers un système de protection durable de la fontaine de Jouvence.
    La rédemption sera universelle ou ne sera pas ; aussi, les travailleurs bénis n’ont aucune chance d’être rétribués à proportion des prouesses qu’ils eurent la force, donc la chance d’accomplir, s’ils ne s’attachent à ce que la somme de leurs efforts facilite le salut de tous, plutôt qu’elle ne l’entrave.

  2. Le siècle des totalitarismes, après qu’il eut semblé le justifier jusqu’à la fin des temps d’un deuil à perte d’horizon, a donné tort au pacifisme.
    Le siècle du globalisme l’aura ringardisé.
    Seul un homme épris d’une volonté à toute épreuve de rétablir le droit des hommes à bénéficier des droits de la personne, le recours aux armes s’imposerait-il au camp qu’il servirait à cet effet, est en droit de se dire pacifiste.

  3. Les Français sont tentés d’oublier que la laïcité n’eut jamais vocation à garantir le libre exercice de leurs cultes, mais à conditionner cette liberté à la stricte observation des droits sociaux et libertés individuelles des nations éclairées par le droit humaniste, à l’encadrement des hypostases divines par les principes universalistes, à la transgression des commandements de Dieu chaque fois que ces derniers entrent en conflit avec le droit international ou le corpus législatif d’une nation souveraine qui s’y conforme.