Depuis quand faites-vous des bandes dessinées; qu’est-ce qui vous a porté vers cet art ?

La bande dessinée est ma passion depuis toujours. J’ai toujours dessiné, d’aussi loin que je m’en souvienne. Je suis né avec elle, au sein d’une famille d’artistes où j’ai très tôt été poussé à dessiner.

Qui sont les dessinateurs de bandes dessinées que vous admirez ?

Parmi les pionniers du genre, je citerais William Pitt le Jeune et Richard Outcault. Il y a, bien sûr, Charles M.Schulz, Reg Smythe, Dick Browne et Jack Kirby. Bill Watterson était un artiste admirable, et, René Goscinny l’est, de même. Uderzo et Hergé sont de fabuleux artistes. Parmi les créateurs de bandes dessinées d’aujourd’hui, j’aime tout particulièrement Randall Munroe et Bill Amend.

Comment en êtes-vous venu à traiter des Kurdes par la bande dessinée ?

Je m’intéressais aux événement en cours au Proche-Orient et donc par extension aux Kurdes. J’ai été fasciné par leur culture si riche et leur situation si difficile. J’ai vu les deux films de Bernard-Henri Lévy, Peshmerga et La bataille de Mossoul, qui m’ont poussé à rechercher en profondeur ce qui anime leur combat de toujours pour se constituer en nation. Et puis leur amour de la démocratie et des libertés m’enchante.

Que diriez-vous à Trump, si vous le rencontriez, sur les Kurdes et leur guerre contre Daech ?

Je lui donnerais juste des faits à propos du people kurde, combien ses combattants ont aidé les Etats-Unis et les intérêts américains dans la région, quelle grande force combattante ils représentent, quels alliés d’exception ils sont.

J’étais sûr jusqu’à hier, pour peu qu’on attire son attention sur ces faits, qu’il deviendrait un partisan du peuple kurde. Mais les récentes et si choquantes déclarations sur les dédommagements qui nous seraient dus montrent l’importance de ce qui reste à accomplir pour l’ébranler.

Qu’est-ce qui vous a conduit à faire cette bande dessinée sur les Kurdes?

Après la défaite de Daech, après les sacrifices que ces hommes et ces femmes d’exception ont faits pour détruire un pareil spectre, Trump n’en savait rien ou alors l’avait oublié comme tout le reste, pour mieux s’attribuer la victoire.

C’est particulièrement frustrant pour les hommes et les femmes sans nombre qui ont combattu et, pour certains, y laissèrent leurs vies, afin de détruire cette menace énorme sur notre civilisation. Ils n’ont pas pu obtenir de se constituer en cet Etat dont ils rêvent depuis si longtemps et qu’ils méritent ô combien. Ce fut comme une claque au visage pour la communauté kurde tout entière et, dans un certain sens, pour les Etats-Unis aussi parce qu’un Etat  kurde était tout à notre avantage dans la région.

J’ai décidé de faire savoir tout cela, de le mettre sur papier et d’illustrer du mieux que je puisse ce que j’imagine être l’énorme frustration du peuple kurde face à cette forfaiture de notre part.

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