Tirso de Molina avait raison (avec L’abuseur de Séville) et non ses superbes «imitateurs» depuis Molière jusqu’à Lorenzo da Ponte. Son oeuvre est devenue l’un de deux mythes de «notre» civilisation (avec Faust). L’auteur nous montre qu’il n’y a jamais eu de Don Juan même lorsque son Don-Juan essaie de se faire passer, dans l’obscurité, pour le «fiancé» de la protagoniste.
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«Pour moi, je continuerai à habiter ma maison de verre, où l’on peut voir à toute heure qui vient me rendre visite, où tout ce qui est suspendu aux plafonds et aux murs tient comme par enchantement, où je repose la nuit sur un lit de verre aux draps de verre, où qui je suis m’apparaîtra tôt ou tard gravé au diamant». André Breton, Nadja, 1928.
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Le 21 septembre 1921, quatorze mois après leur rencontre, sera le jour du mariage de Simone (Simone Rachel Kahn) et André Breton. [Simone sera sa première épouse de 1921 à 1931] à la mairie du XVIIe arrondissement de Paris, Paul Valéry étant témoin du marié; en 1928 ils se séparent, et en mars 1931 ils divorcent.
Léona Delcourt (qui se surnommait elle-même «Nadja») née le 23 mai 1902 à Sain-André-lez-Lille s’est occultée à Bailleul le 18 décervelage de l’an 66 de l’Ère ‘Pataphysique (15-I-1941, v). Elle arrive à Paris en 1923. S’installe dans un petit appartement. Quand André Breton la rencontre dans la rue, le 4 octobre 1926, elle habite à l’hôtel du Théâtre, face au théâtre des Arts, boulevard des Batignolles. Du 4 au 13 octobre 1926, Léona et Breton se verront chaque jour. Il voyait en elle «un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l’air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s’attacher, mais qu’il ne saurait être question de se soumettre.» Elle envoie à Breton de nombreuses lettres et quelques dessins jusqu’à son internement en février 1927. Le 8 novembre, dans une lettre à sa femme Simone, Breton se demande que faire puisque cette femme (Léona), il ne l’aime pas et que vraisemblablement il ne l’aimera jamais. En décembre, l’écrivain Pierre Naville la rencontre : «C’était vraiment une femme étrange. Elle ressemble extrêmement à Gala – Dali – (le même genre de laideur et de beauté), des yeux fantastiques, qui changent de forme. Le 27 décembre, elle est mise à la porte de son hôtel. Le 1er janvier 1927, elle retrouve une chambre à l’hôtel Becquerel. Lettre du 28 janvier : «Vous êtes parfois un puissant magicien plus prompt que l’éclair qui vous environne comme un Dieu. […] Nous ne pourrons jamais oublier cette… entente, cette union […] Je n’ai qu’une seule idée, une seule image. C’est vous». Mais sa situation matérielle est dramatique au point qu’elle lui demande de la placer chez un de ses amis, pour y faire «ce qu’il y a à faire. Vous pourriez bien vous occuper de moi, vous, vous avez des relations.» À ses appels désespérés s’ajoutent la rancœur et la colère. Lettre du 30 janvier : «Crois que j’ai souffert pour toi et souffrirai encore sans doute. Tu m’as fait devenir si belle, André, je me sens légère malgré tout. Mais je t’en veux de cela. Pourquoi as-tu détruit les 2 autres Nadja. Oh ! je voudrais être comme j’étais, je serais bien habile… J’ai tout oublié pour ne voir que toi, André […] Je vois tout autrement que vous et votre suite. J’ai horreur de votre jeu et de votre clique. D’ailleurs vous ne ressentez plus et c’est dans les autres que vous continuez à récolter. Je ne vous ai pas servi à grand-chose, mais je vous ai donné le fond de moi-même, le meilleur». Dans la lettre du 25 ou 26 février qu’elle glisse sous la porte de l’appartement de Breton, elle semble apaisée : «Merci, André, j’ai tout reçu. J’ai confiance en l’image qui me fermera les yeux. Je me sens attachée à toi par quelque chose de très puissant, peut-être cette épreuve était nécessairement le commencement d’un événement supérieur. J’ai foi en toi.» – Le 21 mars 1927, Léona a une crise d’angoisse. Croyant voir des hommes sur le toit de l’hôtel Becquerel, elle crie, fait du tapage dans les couloirs, réveille les pensionnaires. La propriétaire de l’hôtel appelle la police. Elle est emmenée et le psychiatre de service appose sa signature sur le formulaire de placement d’office. On envoie Léona à l’hôpital Sainte-Anne. La visite d’André Breton n’a jamais été enregistrée. Après des demandes répétées de sa mère, Léona est transférée à l’asile de Bailleul le 16 mai 1928. Elle meurt le 15 janvier 1941. La cause officielle du décès est «cachexie néoplasique», terme ancien pour désigner une tumeur cancéreuse. Elle aurait probablement succombé à une épidémie de typhus aggravé par une sous-alimentation chronique, due, comme pour 78000 autres malades mentaux, à la politique d’extermination par la faim menée sournoisement par le gouvernement de Vichy.
Lise Deharme (Lise Deharme Meyer, Lise-Anne-Marie Hirtz) est née à Paris le 5 mai 1898 et s’est occultée à Neuilly sur Seine le 11 décervelage de l’an 107 de l’Ère ‘Pataphysique (19-I-1980, v) est une romancière et poétesse française. Elle à écrit: «…en octobre 1924 j’étais allée avec Philippe Soupault à une représentation de je ne sais plus quelle pièce de Shakespeare. Pendant le spectacle, j’ai eu comme l’impression d’une présence derrière moi, je me suis retournée et j’ai vu, à côté de Braque, un extraordinaire visage d’homme, différent de tous ceux que j’avais pu voir jusque-là. À l’entracte, Soupault est allé leur parler et, en regagnant sa place, m’a dit que c’était André Breton et que je l’avais positivement fasciné. Il demandait si j’acceptais de venir un jour à la Centrale surréaliste…». Breton lui demande de laisser l’un de ses gants de daim bleu pâle comme symbole du mouvement surréaliste. (Voir Nadja d’André Breton où Lise Deharme apparaît sous le nom de Lise Meyer). C’est dans la maison landaise de Lise, à Montfort en Chalosse, que Man Ray réalise des prises de vue pour un film improvisé par Breton et Paul Eluard. Le film n’aboutit pas et il ne reste de ce projet que quelques photos dont, notamment, celle où Breton pose devant une fenêtre avec une libellule sur le front. En 1927, elle épouse Paul Deharme. Elle aura deux enfants, Tristan et Hyacinthe, même un arrière-petit-fils: le plasticien Bastien Lecouffe-Deharme et écrira une quarantaine de livres; les trois derniers: Le téléphone est mort (Losfeld, Paris, 1973), La Marquise d’Enfer (Grasset, Paris, 1976), La Caverne (Librairie bleue, Troyes, 1984).
Suzanne Muzard née en 1900 s’est occultée en l’an 119 de l’Ère Pataphysique (1992, v). Certains huluberlus la présentent comme «une prostituée française»?, «l’épouse de Cordonnier»? l’épouse d’Emmanuel Berl? l’amante d’André Breton? «Elle ne savait rien faire, sauf l’amour»? On prétend que Breton et Suzanne ont eu une «brève mais tumultueuse relation» qui a inspiré Union Libre [1931] et Les Vases Communicants [1932].
Colette Pros : André Breton serait tombé d’elle «éperdument amoureux» quelques jours de l’été 1932.
L’inoubliable Jacqueline Lamba née à Saint-Mandé, le 17 novembre 1910 s’est occultée à Rochecorbon, le 7 tatane de l’an 120 de l’Ère Pataphysique (20-VII-1993 v); c’était une peintre, décoratrice et plasticienne. Elle a été l’épouse d’André Breton de 1934 à 1943. Ils sont les parents d’Aube Elléouët unique descendant d’André Breton.
Elisa Breton (Elisa Binhoff) troisième et dernière épouse d’André Breton (de 1945 à 1966), est née à Viña del Mar au Chili, le 25 avril 1906 et s’est occultée au Kremlin-Bicêtre le 14 clinamen de l’an 127 l’Ère Pataphysique (5-IV-2000,v).
Joyce Mansour (Joyce Patricia Adès) née à Bowden, Angleterre, le 25 juillet 1928, s’est occultée à Paris le 17 phalle de l’an 113 de l’Ère ‘Pataphysique (25-VIII-1986 v). Elle était une poétesse égyptienne d’expression française. Joyce Mansour rencontre André Breton qui la compare à celle «que le conte oriental nomme la tubéreuse enfant». Par son intermédiaire, elle participe aux activités des surréalistes et aux réunions à la Promenade de Vénus. Un des récits de ma «Pierre de la folie» (La brèche n° 3, 1963) dans lequel, émerveillé, je l’évoquais, a disparu.