Ceux qui étaient à la fête au soir du premier tour de l’élection présidentielle, dans un pays dont plus de la moitié des électeurs rejettent radicalement les institutions, leurs représentants et leur caractère démocratiques manquent à la fois à l’histoire et à la lucidité.
Plutôt que le succès d’un camp ou la stratégie d’un autre, ce scrutin ressemble davantage à l’accomplissement de circonstances extérieures, imprévisibles et irrésistibles (qui caractérisent la force majeure dans les bons ouvrages de droit civil) par le fait d’abord, de l’opiniâtreté d’Emmanuel Macron, ensuite de la décision de François Hollande de ne pas concourir et enfin, de l’enlisement judiciaire de François Fillon.
La seule réjouie et à raison (du moins pour elle), c’est Marine Le Pen, qui réalise le score le plus élevé pour de l’extrême droite de l’histoire de France au terme d’une campagne heureusement médiocre d’où elle a été paradoxalement assez absente. Mais elle n’est si forte que parce que les autres candidats ont été très faibles.
Le plus haut dans l’ordre de la bassesse aura été Jean-Luc Mélenchon, qui, à l’heure de vérité a refusé de choisir entre la République et sa perte. Ce faisant, il a scellé une alliance qui ne dit pas son nom avec Marine Le Pen, dont il devra porter le poids et la honte.
Au soir de sa défaite Benoît Hamon aura été d’une grande dignité : clair, contrit et sans emphase. Je n’ai jamais compté au rang de ses soutiens. Je ne le serai pas plus demain, mais je ne regrette pas d’avoir été, après hésitation, un de ses électeurs.
François Fillon a réalisé, au soir de sa sortie, sa plus belle prestation de la campagne. Ni tergiversation, ni hésitation, il a assumé lucidement l’échec et appelé clairement à faire barrage à l’extrême droite. Cette parole était attendue, elle n’en reste pas moins la bienvenue.
A tout seigneur, tout honneur, ma plus grande déception ira à Emmanuel Macron qui semble être le seul à ne pas s’être aperçu qu’il tient entre ses mains notre destin. D’être talonné par le FN, il aurait dû trembler ; il était enjoué. On l’attendait grave, il était guilleret ; on l’espérait rassembleur, il était satisfait ! Après un score si serré, alors que rien n’est joué, d’avoir livré un discours de vainqueur peut constituer l’une de ces fautes de carre envers laquelle l’histoire est rarement clémente.
Mais l’homme a du talent et son exploit est immense. On perdrait la raison à moins. Gageons que son entourage, à l’image de François Bayrou, saura trouver une expression plus en phase avec la solennité et la sobriété su moment. Quant à Emmanuel Macron lui-même, passé l’émotion électorale, je suis certain qu’il fera le chemin pour convaincre ceux qui n’ont pas été ses supporters d’être ses électeurs.
Mon dépit ce soir à son égard est à la hauteur de l’espoir que je place demain pour sa victoire et notre salut. En tout cas, ma voix ne lui manquera pas le 7 mai prochain.
Rarement une telle confiture de bons sentiments et de bêtise…restez chez Hamon, vous avez toute votre place!
Patrick, extrème droite ou extrème gauche il n’ y a pas une grande différence. Surpris de la réaction de Mélenchon pourquoi ? il a dans son programme beaucoup plus en commun avec MLP qu’avec Macron et son électorat a passé et peut passer d’un côté à l’autre. N’oublions pas que même en Israël, quand Staline est mort (il a eu son attaque le lendemain du Jeûne d’Esther dans le calendrier hébraïque) les kibbutzim de l’ Aszomer acaïr ont porté le deuil pour lui, ce même mouvement qui ne s’est lancé dans la lutte contre les nazis qu’en 1941. Quant au reste de l’article il est juste et clair.
Le FN au second tour ?…et alors ?
L’imbécillité des esprits qui dépasse le cauchemar de cette « no difference between », derrière laquelle se cachent les calculs politiques mesquins, et que dans sa bienveillance permet un système, le notre, incapable de défendre un bien inestimable, la démocratie et ses valeurs,
A l’évidence, l’esprit munichois renaît de ses cendres en France sans qu’il ait le moindre état d’âme pour un parti qui joue les prolongations de Vichy, pour la fille d’un père raciste et antisémite affiché, pour le sort de centaines de millions de gens en Europe, remis à l’élection française, et dont un pur produit du stalinisme aux abords en guette l’effondrement.
Il n’y a plus le temps, il faut se mobiliser et descendre dans les rues, dans les places, partout pour dire « no pasaran » à la France noire, de régression, d’isolement et de haine raciale.
C’est aux partis politiques républicains de répondre, aux intellectuels et aux démocrates de réunir le pays en dénonçant avant le second tour l’imposture des faux-semblants, en opposant, une fois de plus, la résistance aux forces obscurantistes, antilibérales et anti-européennes des frontistes des Le Pen..