Ce sera donc Trump qui aura fait ce que nous attendions d’Obama. Trump, si proche de Poutine, a fait ce qu’il fallait faire en bombardant une base aérienne de l’assassin Bachar al-Assad, le protégé de Poutine. Trump, que l’on s’attendait à voir complaisant à l’égard de la mafia de Damas, a sanctionné l’atroce massacre à l’arme chimique contre la population civile de Khan Cheikhoun.

Obama avait laissé Bachar al-Assad franchir en 2013 la « ligne rouge » qu’il avait lui-même tracée, en renonçant à la dernière minute à intervenir militairement contre les gangsters sanglants du régime après leur premier usage de gaz toxique contre la population. La coalition comprenant la France et la Grande-Bretagne avait été entraînée dans ce scandaleux recul.

Qu’est-ce qui a décidé Trump à montrer à Bachar al-Assad que les Etats-Unis n’acceptaient pas le massacre de Khan Cheikhoun ? Nul ne sait ce qui motive cet énergumène qui s’est fait élire en jouant sur un repli isolationniste de son pays, c’est-à-dire en promettant une politique étrangère d’indifférence aux dictatures qui ne menaçaient pas directement les USA – et qui agit soudainement à l’inverse, au risque de s’attirer les foudres d’un Kremlin qui a tant fait pour sa victoire.

Il aurait été de loin préférable qu’Obama accomplisse le travail qui aurait empêché Bachar al-Assad de poursuivre impunément son entreprise de terreur sur son propre peuple, tuant, torturant, poussant des millions de Syriens à fuir leur pays. Mais voilà, c’est Trump qui, à la surprise générale, a fait le geste militaire que nous attendions. Et nous n’allons pas faire la fine bouche.

Il est amusant de constater que le Front national, qui voyait en Trump un modèle, se retrouve sans savoir trop quoi dire puisque que du côté de Marine Le Pen on soutient le régime syrien et Poutine. François Fillon a publié un communiqué donnant libre cours à son inquiétude toute munichoise. Et chez Mélenchon, où l’on ne s’est jamais distingué par la condamnation ferme du régime syrien ni par la critique de Poutine, on se livre à l’habituel anti-américanisme primaire pour condamner l’intervention US.

Pour notre part, aussi étonnés que nous soyons par la réaction de Trump, nous ne pouvons que nous en féliciter. En espérant que l’administration américaine, après ce pas en avant, n’en fera pas deux en arrière.

 

Un commentaire

  1. Trump n’y est pour rien, le Pentagone ne lui a pas laissé le choix.