Les génies égarés

Le long d’un arbre courbé,
Au bord de la mer,
Un homme et son carnet
Dialoguent en vers.

Dans la Nature limpide
L’écrivain sourit.
La mélancolie du vide
Maintient ses pensées en vie.

La houle,
Le vent,
Le temps,
S’écoulent.

Soudain la Nature est morte,
Son crayon s’emporte,
Il écrit avec vacarme.
Chaque mot contient une larme.

Dans cette rage géniale:
Un naufrage sentimental.

Aucune de ces rimes,
Inconnues et sublimes,
Ne séduisent l’imaginaire
De l’artiste solitaire.

Il est intelligent,
En quête de sensible…
Et sa prison paisible
Jamais ne le comprend.

Alors cet esprit,
Allongé, sur piloti,
Jette ses mots
Au fil de l’eau.

La comédie des morts

J’ai vu une disparate bande d’enfants,
Défigurés, appelant leurs parents
Comme dans un trouble et lointain rêve,
Attendant que le brouillard se lève.

J’ai vu des jeunes par centaines, milliers,
Courir, leurs fanatiques bras ouverts,
Fusil en main, pour embrasser la guerre,
Mourant pour toutes sortes de vérités.

J’ai vu, au cœur de combats infernaux,
Où une rouge amitié a cruellement éclos,
Un homme, protégeant, seul, son ami,
Se faire prendre et exécuter pour lui.

J’ai vu une orientale soulever son enfant au ciel,
L’élevant hors d’une marécageuse misère
Et le confiant à un Père aux mains de miel,
Avant que la fumée chasse les ultimes gouttes d’air.

Cette actualité exotique m’a bouleversé…
Quelques minutes, puis j’ai éteint la télé.

Révolution

Quand de jaunes bourgeois ambitieux,
Et un peuple soulevé, uni, rouge, furieux,
Se rencontrent par inadvertance,
Le blanc gouvernement part en vacances.

La révolte, plus que passive,
Offre une paix explosive
À un territoire enflammé,
D’une meurtrière liberté.

À une napolitaine

Un délicieux hasard
Nous aurait fatalement entraînés dans
La danse des regards
À laquelle les mortels succombent aisément.

Un feu intérieur
Brûle d’une noire ardeur, vos bords,
Et cette chaleur
Que je ressens quand s’effleurent, nos corps.

Puis mon désir,
Dévorant, vous rapproche de mes lèvres,
Et d’une joie ivre
Je vous dévore, ô ma pizza!

Devoir dandy

Là où réside l’élégance,
Discret appel des sens,
Le vêtement, arme dandy,
Propose un corps, séduit.

Le grand tissu des sentiments,
Aux sensibles raffinements
Impersonnels, miroite
Une âme féminine et moite.

Le poète se pare,
De mots épars,
Reflets sensibles,
Pour les Sensés, illisibles.

Époques parallèles

Me promenant, cet après-midi,
Au bord du lac où, adolescent,
Je brûlais des oies pour rire
Avec mon vieil ami Brejnev,
Avant qu’il ne parte à Yaoundé,

Je lâche un regard fatigué,
Sur le spectre de mes rêves,
Tentant vainement de saisir
Les espoirs et souvenirs souriants,
D’une enfance coulée dans l’oubli.

Fait divers

Deux gays
Hollandais
Se promenaient
Le long d’un quai
Qui sentait mauvais
Malgré la douceur de mai.
Il me semble que l’un des deux rêvait.

La nuit est

La défaite de la couleur
Ou…
La revanche du noir.

Les habitants de la nuit

Le Soleil s’éteint,
La ville s’allume.
Deux heures du matin,
Je m’arrache à la brume.

Dehors, d’immenses bustes d’acier s’élèvent,
Monuments à la gloire de la modernité.
Mille songes visuels éclairent ma pensée
Là où les illusions urbaines se mêlent aux rêves.

Seul, debout, dans ma chambre et l’obscurité,
Je contemple la ville d’une vaste baie vitrée.
Un fleuve traverse les couleurs d’un rythme silencieux,
Mon regard s’endort dans des draps lumineux.

Tout en bas, au pied de mystérieuses tours,
De noirs flots humains dans les rues courent.
Une sombre agitation résonne sous terre:
L’éternel enfer des paradis éphémères.

Le simple passé

À l’heure où le ruisseau jette un glacé silence
Et que, de son enclos, le Romantique pense,
Une fraîcheur douloureuse, traversant le pays,
Dans les tranchées creuse des liens de survie.

Dehors, un souffle divin nous rabat les poussières
Des combats lointains, des restes d’une prière.
Compagnons de la veille, ancêtres d’aujourd’hui,
Sacrifiés au Soleil, sont dans le froid blottis.

Et cette mémoire humaine que les années subliment :
Quel lent été continu embrasait les anciens temps!
La civilisation vaine que nos pulsions répriment
Gouvernait sans vues un monde leste et grand!

On déplore au matin d’une campagne d’hiver
L’espoir du lendemain, un souvenir d’hier.

Le visage de Capri

Debout, au milieu de la place,
Le doyen du village s’efface.
Autour, personne ne le voit.
Les gens le bousculent et ne s’excusent pas.

Planté là, au centre de l’île,
Où les époques défilent.
Les visages changent, pleurent, rient,
Sous le soleil brutal de Capri.

Les couleurs fondent dans la lumière,
Les clochers résonnent d’une prière.
Un spectateur observe, patient.
Dans l’ombre, s’écoule le temps.

Oliviers! Jasmin! Cyprès!
La Nature, l’Homme renaît!
D’étroites rues blanches dévalent les falaises,

Le soleil plonge son regard de braises,
Dans la mer. D’une étreinte bleue, ils s’enlacent.
L’arbre de Capri trône sur la place.

L’Hurbainité

Entre deux mondes coincé,
Il dépend de chaque
Son corps froid, de pierre, allongé,
Trempe dans une flaque.

Les gens perdus,
Lui marchent,
Et crachent
Dessus,
Nonchalamment,
Par ivresse ou mécontentement.

Issu de la rue,
Il traîne le long des avenues,
Fait tomber maladroitement
D’inattentifs passants.

Il poursuit au loin,
Son éternel chemin
Sous la lumière
Des lampadaires,
Sous la houle,
De la foule.

Il vit dans les déchets sociaux,
Quelquefois lavé par un divin ruisseau,
Et accueille les misérables :
Le trottoir est charitable.

Quelques discrètes Natures

Et senteurs rondes,
Les jardins japonais
Sont une oasis de paix
Dans le chaos du monde.

Et si ce monde était fait
Des Nymphéas de Monet?

Assemblages

Qui joue avec le monde ?

Qui construit les humains ?

Quel suprême enfant élabore ces paysages
Qui usent et émerveillent les êtres de passage ?
Lui qui ajuste le solaire éclairage,
Produisant à l’âme les mouvements de l’âge.

Je m’adresse à celui qui manipule
Cet éloquent désordre d’infimes particules,
Créant sans morale le bon et le mauvais,
Unissant à jamais le beau et le laid.
Souverain de la raison et de la passion,
Indomptable mer sur laquelle nous voguons,
Créatrice des successives aurores,
Des crépusculaires bassins d’or…

Il crée nos idées, personnelles confusions
Motive l’élan des émotions,
Les atomes, l’alchimie du désir,
Laissant l’Homme subir,
Les attraits de l’espérance,
Les joies d’une flagrance,
L’étonnement du premier jour,
L’amitié aux liens sourds,
La mécanique sociale,
Les rouages sidérales…

Le créateur originel de tout Art,
Frère du génie… C’est le hasard.

Croisière vers l’Enfer

I/ : Peinture de l’instant

Dehors sur le quai, « je »
Marche lentement sans
Provoquer l’éveil du vieux
Port, endormi et fumant.

Par delà l’immense baie,
La sombre musique de l’eau…
Les usines dessinent leurs contours laids
Sous les ténèbres étoilées du Grand Manteau.

Les cheminées grondent
Une muette fumée,
Les sentiments se fondent
En un gris usé.

Je cherche au travers
D’artificielles lumières
Les abîmes vivants,
Une touche de néant.

Les eaux du port se reposent
Avant de repartir au large.

Tout s’endort
Dans une pluie d’or
Et de misère.

Lourde atmosphère.
Quelque chose est mort…
Quelque part au Nord…

À l’horizon…

II/ : Conquête des grandes étendues

Au loin…
Le théâtre marin.

Les couleurs se déforment,
Les esprits s’endorment.
Ciel et Terre s’enlacent,
Jours et nuits se délassent.

La promesse de l’air,
L’aventure et son départ ;
Le bruit de la mer
Résonne dans mon regard.

L’océan que j’idole,
Ses tempêtes majestueuses
Dont la fureur dangereuse
Affole les boussoles.

Les mois passent
Répriment l’audace
Des voyageurs
Sans peur.

Sous la solaire rage
Et les larges nuages
L’alcool ravage :
Solitaire carnage.

Coincés par l’eau
Par la lumière,
Tout est beau
En Enfer.

III/ : Les profondeurs sociales

Nous revoilà !
« Je », moi,
Dans la ville
Qui vacille, fragile.

Toutes ces vies entassées,
Profondeur de l’existence,
Incertain chaos atténué,
Je les vois en silence.

Les mystères de la ville maléfique :
Tous ces cœurs de plastique
Sont nés en Hommes sauvages,
Liberté gâchée par l’âge.

Petits rouages
D’une large industrie.

Vaine quête
De l’argent
Qui jette
Les pauvres gens
Dans une fête
Hors du temps,
Sans lendemain
Sans fin…

Dans la cité, dans les montagnes,
À la mer, à la campagne,
Jusqu’aux éternelles forêts
Les Hommes gardent leur secret

Et le secret des paysages.

C’est le silence des existences.

IV/ : Le bal des villes et le bal des rues

Forcé hors des fêtes
J’ai pris l’âme nocturne.

Mais cette fois
Elle est là
Près de moi,

Elle me soûle
Me séduit
M’enivre
Me fait vivre
Dès qu’elle roule
Je la suis.

Je m’accroche à elle
Comme à un instant de bonheur
Aperçu d’éternité.
Quand soudain ma main gèle,
Douce douleur pour un rêveur,
Et elle se laisse glisser.

Elle se brise.
Le vertige m’afflige.
Le trottoir se rapprochant
Je m’y heurte joyeusement.

Quelle débauche géniale !
Parti à travers les steppes de la pensée !
Direction l’inconnu !

Loin de mon objet d’amour
Loin de la bouteille de mes jours
Loin des sons de la ville
De la raison.

À terre.

V/ : De l’alcool au Shambalha

Une malheureuse goutte de vie
Pour tenir la mort ou bien l’infini.

La douceur de la pierre
Calme vite mon attitude.
L’extase du dernier verre
M’accorde la plénitude.

Où vont ces expansions de la raison ?
Les nuits sont les saisons des longues passions.

Soudain, dans les nuages, étendards hautains,
Un autre lion m’observe d’un air peu enclin.
D’un fabuleux bond, il se pose près de moi,
Le mystère s’accélère : il ne m’attaque pas.

Ses yeux violets, discrets saphirs,
Exercent sur moi un élégant empire.

Je lui dis, hurlant doucement :
– « Dieu de l’inspiration,
Maître de l’opium,
Donne à ma nation
Une goutte de rhum. »

Il répond de sa voix amplifiée :
– « Tu en as trop,
Ton cœur est gros ! »
Avant de s’évader.

Peignant en rouge sur son sillage
Les flots, le ciel et les nuages,
Il ouvre la porte de l’Orient,
Pays splendide, richesses d’antan.

Le lion s’engouffre amèrement,
Les couleurs tombent, l’ombre reprend.

Envolées les merveilles !
Et les mille Soleils !

VI/ : Le voyage de retour

Le rayon vert s’est éteint
Sous le souffle divin,
Vers le matin.

Blessé,
Désertant une absurdité,
Je cours vers une autre.

Allongé alors sur le trottoir usé,
Mon nom s’efface de la postérité.

Je suis le dernier
J’attends ton arrivée
Je suis le dernier
À toi destiné,

Je suis le dernier
Le dernier des Hommes
Tu es la beauté
Ma dernière goutte de rhum,

Je suis le dernier,
Toi qui m’as fasciné
Moi qui t’ai espérée
Je suis le dernier,

Dans un monde écrasé

Par l’alcool et l’argent
La connerie des gens
Les espoirs transgressés

Les brûlants désirs
Les ultimes soupirs
Des adieux brisés

L’emprise des jours
Celle de l’amour
Durant l’été

L’éveil
Le Soleil
S’est levé.

Il m’irradie, au Paradis ?

Eclairs d’été

Me voilà arrêté devant une porte impassible,
Dont saillaient des racines aux contours impossibles.
Un ouragan de marbre, qui encore résonne,
M’y avait guidé. Après tout, je sonne.

Je me redresse, les secondes me délaissent.
Mes pieds ressentent l’impatiente caresse…
Personne. Mes doigts, démangés de curieux,
Observe le métal, froid, minutieux.

Une légère impulsion de l’évidence, et si…
Je pousse la surface, l’ouverture frémit !
Intrigante impression ! Invité chez soi-même,
Une nouvelle adresse ne vous laisse indemne.

Cette entrée solitaire me laisse étranger.
J’y pose mes bagages, pour mieux explorer :
Succession d’absurdes salles impersonnelles,
Au milieu extérieur de la citadelle.

D’imposantes étagères brisent cette vacuité,
Electriques au toucher, indéfinie solennité,
Savoir magique aux délabrées allures,
Objets de pensées, adossés au mur.

C’est dans cet état second
De lascives divagations
Que je surprends à une fenêtre,
Ma promise apparaître…

Elle se donne aux agréables brûlures
D’un été jaloux aux spasmes de luxure,
Clapotements solaires aux marées de feu,
Langueurs achevées aux désirs hargneux…

Ma déesse au balcon, en apothéose,
Dilue sa misère dans la belle chaleur,
Sa blonde élégance navigue à l’extérieur,
Tandis que sur sa nuque, d’étranges lèvres se posent…

La peste imaginée

L’air se raréfie
Les ombres s’enfuient

La ville et les murs transpirent
La chaleur pousse au délire
Le réel peu à peu dérive
En cette magie maladive

Eté surnaturel

Les habitants recherchent l’eau
Dans ce désordre de goudron
L’instant est lourd, le jour est long
Quelle plus belle météo
S’évaporer dans un rayon

La Vengeance boréale

Une rose aurore mouille la jungle urbaine,
Sortant le bitume de sa nocturne migraine,
Je m’avance au-dehors d’une taverne épuisée.
Un crépuscule est mort ; commence une journée.

Je me réchauffe encore, dans mon manteau d’alcool,
Que le froid dévore et qui gît sur le sol.
Puis soulève d’un effort, mon regard sale,
Qui traînait par terre, sur la misère sociale.

Tandis que la grande place revenait à la vie,
Les Hommes portaient encore le poids de la nuit.
Les Femmes troquaient leur sensuelle élégance
Pour mieux se couvrir de la glacée flagrance.

Un Soleil glacé, habillé de nuages,
Cristallise le ciel, comme un lointain mirage.
Les passants se pressaient, mais alors que j’y pense,
Tout cela n’avait aucune importance…

Entre les immeubles gris d’une citée délavée,
Je marche. Rien ne saurait m’arrêter.
Murs et façades s’intriguent sur mon sillage,
Les frissons parcourent mon corps avec rage.

Nous y voilà, arrivés sur le pont, elle attend…
Elle regarde la Seine d’un rebord provocant.
Elle sait ma douleur. Elle sait ma présence.
Mais me tourne le dos, d’une arrogante ignorance.
Ah ! D’où vient cette puissance de la tentation
Qui tord mon corps d’oppressantes passions ?
Une sourde souffrance sillonne mes veines
Et je sens, sous mes pieds, l’appel de la Seine !

Soudain, un instant, le Soleil m’irradie,
Les secondes surgissent et glissent à l’infini…
Dans une course intérieure, je m’approche d’elle,
La pousse du rebord, pour l’envoyer au ciel !

C’est alors que, basculant dans le vide,
Elle accroche mes pensées de ses lèvres humides
Et passant dans mon cou ses fines mains de verre,
Elle m’emmène dans sa croisière vers l’enfer…

Personne ne remarqua cette valse verticale.
Le Soleil brille sur la capitale.

Une semaine et un jour d’été

J’ai traversé quelques Paradis.
Semés ça et là aux aléas de la vie.
Blessures et nostalgie me sont restées.
Il n’est de pire douleur qu’un bonheur passé.

Mais revenons-en aux faits.

Cette semaine m’a semblé un océan,
Espaces perturbés, temps inconstants.
Des cosmos de plaisirs m’y furent dévoilés
Un désordre de désirs m’a stimulé.

La cloche de la vie éternelle sonnait
Quelque part dans les effluves imparfaits
Des foules laides aux belles aspirations
Soumises naïvement aux cris des passions.

Quelle solidarité de ce peuple asservi,
Brisant leurs tentations dans la nuit,
Brisant les infinies chaînes d’envie,
Les espoirs les reliant à la vie…

Finalement à quoi bon
La tyrannie de la perfection?

La corruption de la musique et des rires,
La grave simplicité d’un sourire,
Sont les plus redoutables souvenirs…
Le bonheur est la conscience du pire.

Et l’inverse.

Averses immorales d’alcools!
Sentiment de puissance collective…
Flaques de billets éparpillés au sol!
Nuées féminines attractives…

Egocentrisme de ces murs placés
Sur les supplications de l’extérieur,
La cage aux merveilles reste privée,
Les caprices enfouis en profondeur.

Les portes de l’esprit s’ouvrent alors
Un vent pourpre souffle au dehors,
Évacuant la condition humaine,
La terrible conscience et ses peines.

Libre destruction,
Délivrée de la raison

Ballotté sans différence,
D’un jour à une nuit
Dans une errance infinie
Abandon à la transe.

Cherchant un Soleil dans les Caves,
La lumière sous terre.

Laissons ces prisonniers de l’irréel
Lancer leurs déchirants appels
Dans la plénitude de la dernière voix!
Laissons-les sourire une dernière fois!

Et lorsqu’au sommet des saphirs,
Devant les continents à franchir,
Les exploits à accomplir
Le monde semble se suffire…

Les froids astres apparaissent
Inatteignables mondes de paresse
Que l’Homme sans cesse adresse,
Dans l’impatience de promesses.

L’ambition,
Cette tâche grossit quand on l’efface.

Et la même mélodie continue,
La luxueuse luxure des vacances,
Les paroles matérielles de l’eau nue,
Les arbres émeraudes se balancent.

Les nuages rouges hantent l’horizon.

Les ombres passent trop rapidement,
Quant les nuits sont d’un noir éclatant!
Et que les moments s’étirent le long
D’une fabuleuse agonie hors dimension!

Au centre de cette jungle mentale,
Aveugles, le ressenti nous guide!
Emportés par d’introuvables fluides
Notre faible psychose s’emballe!

Laissons l’instinct nous commander!
Laissons l’âme au bord de la peau,
Devenir palpable et d’un coup imploser!
En une pluie de larmes! de rires en échos!

La Force des faiblesses partagées

Un fleuve d’émotions dorées se jette
Dans des mers humaines violettes!
Laissons couler ce bain d’ivresses,
Alors que les lumières baissent!

Déclin d’une vie coincée entre deux jours.

Les pieds enterrés dans le tragique!
Les mains vers le plafond d’étoiles!
Constellations de joies extatiques!
Les rêveurs s’épuisent jusqu’au râle!

Laissons les ondes se bousculer!
Laissons les verres se renverser!
Laissons les fantasmes se déverser!
Et se répandre dans un cœur exalté!

Laissons nos révolutions secrètes!
Nos indignations! notre intelligence!
S’éteindre au cœur de la fête,
Dans l’apaisement mystique des sens…

Et tout recommence…

Mais le dernier jour
La semaine est finie
Le gris retour
Retour à l’ennui
La fin de l’amour
La fin de
La fin
Fini

Un commentaire

  1. La vengeance boreale, c’est du génie /

    Personne ne remarqua cette valse verticale.
    Le Soleil brille sur la capitale.