Alors que BHL était sur la ligne de front aux côtés des Peshmergas, un journaliste français aura pu faire circuler, quelques heures durant, une histoire absurde et surtout fausse sur twitter : Bernard-Henri Lévy aurait refusé à ce dernier l’abri de « son » blindé (sic).
Les 140 signes, calibrés pour faire leur petit effet, sont rapidement repris par le compte Twitter officiel de Marine Le Pen (et consorts) avant d’inspirer, le lendemain matin, un premier « article » au site de propagande pro-Poutine Russia Today, puis un deuxième, relayé par le site d’extrême droite Egalité et réconciliation, sans la moindre vérification, évidemment.
Se réjouissant d’avoir réussi à créer le buzz prévu, le journaliste s’auto-félicitera : « Je profite de mes 15min de popularité sur twitter […] »
Si le ridicule, certes, ne tue pas, l’honneur, en revanche, est une cause à défendre.
Et c’est bien un journaliste kurde, et compagnon de route des Peshmergas, Ala Hoshyar Tayyeb, qui aura souhaité rétablir les faits sur sa page Facebook. C’est sa « lettre », grinçante et féroce, que nous reproduisons ici.

La Rédaction


Lettre à Wilson Fache à propos de son tweet sur Bernard-Henri Lévy

Lorsque Laurence Geai, Kamy Kaz, et toi-même, êtes venus à moi, lors de la bataille de Khazir, j’ai accepté de vous aider, à la demande de BHL. Ce dernier est également un ami de Laurence et de Frédéric.

En général, je vais seul sur la ligne de front. Et je ne m’y rends jamais avec quelqu’un qui a peu d’expérience en matière de guerre.
Mais Bernard Henri Lévy est un homme courageux, il a une véritable expérience de la guerre.
Et c’est bien grâce à lui que j’ai accepté de vous aider.

Ce jeudi, à Rawana, tu m’as demandé à nouveau de t’emmener avec moi sur la ligne de front. Je t’ai dit Ok.
Car je savais que BHL allait lui-même sur la ligne de front. Alors, en effet, j’ai dit : oui, viens avec nous.

Mais tu n’es venu que peu de temps. Tu es rentré parce que tu n’avais jamais vu de ligne de front et que t’avais peur – ce que je comprends très bien.
Mais, s’il te plaît, ne blâme pas BHL de ta propre faiblesse.

Quoi qu’il en soit, toute cette histoire est absurde.
BHL n’a pas « son » propre Humvee [blindé].
Il est comme chacun de nous, essayant de frayer son chemin au milieu de la guerre.
Comment aurait-il pu t’« accepter » ou « refuser », mon ami ?
Cette accusation est dénuée de sens.

Je pense que tu dois être très fatigué.
Je te souhaite le meilleur.

Un commentaire

  1. Ce mépris pour les protocoles les plus élémentaires me semble à tout le moins suspect, de même que le Scud en Lego du déchargeur précoce laisse augurer du portrait à charge que s’apprêtait à commettre un journaliste 1) si lent à comprendre une situation clairement explicable; 2) si prompt à salir l’image de l’écrivain-cinéaste. Pas de quoi impressionner le Réceptacle n° 1 des fantasmes conspirationnistes! Je vous le concède, ce qui n’empêche pas que. Pas de place pour la guéguerre au tréfonds de la guerre.