Un enregistrement privé réalisé en 2005 a été récemment diffusé dans la presse. On y entend Donald Trump tenir, au sujet d’une femme mariée sur laquelle il avait alors des vues, des propos passablement obscènes ; diverses considérations sur les femmes en général y sont par ailleurs aussi exposées.
A la suite de cette publication, l’intéressé s’est excusé auprès de sa famille et du pays – ce qui n’a pas empêché le sujet d’occuper la première partie du débat de dimanche soir. Pour achever de donner à cette pénible confrontation l’aspect d’une répugnante rixe de rue, le candidat républicain a évidemment eu beau jeu de rappeler en retour le passé de Bill Clinton, époux de sa rivale.
Trump, on le sait assez, n’oppose au politically correct qui ronge l’Amérique, qu’une brutalité où, par-delà la « correction », finit toute politique. Et pourtant : les paroles incriminées, si elles en disent peut-être long sur l’homme privé, ne devraient aucunement, dans l’idée que je me fais d’un débat politique, être invoquées contre leur auteur. Et j’ajouterais qu’en un sens, sa réponse nous rappelle à juste titre, quoique malgré elle, d’où vient l’argument qui lui est ainsi adressé. C’est qu’un spectre n’a pas fini de hanter le pays des Pères pèlerins : le dibbouk de Salem parle aujourd’hui par la bouche d’un certain féminisme, d’un certain antiracisme de mauvais aloi, comme il le faisait naguère, face à un Clinton humilié, par l’organe des vierges effarouchées du Parti républicain. Dans La tache, Philip Roth dépeint à merveille le mouvement qui unit ces tendances apparemment opposées : Everyone knows you‘re exploiting an abused, illiterate woman half your age…
Quel regret ! Après des mois d’insultes publiques envers les citoyens les plus vulnérables, après la preuve maintes fois établie d’une incompétence sans précédent dans l’histoire politique américaine, après l’appel lancé à Poutine, ennemi déclaré de son pays et du monde libre, à intervenir dans la campagne, ce sont donc des propos privés dont, pour le coup, nous ignorons, dont nous n’avons pas même à connaître le contexte, des propos privés dont chacun a déjà entendu l’équivalent et souvent « pire » dans la bouche d’amis ou d’amies, hétérosexuels ou non, jeunes ou vieux, riches ou pauvres (quoi de mieux partagé que la vulgarité ?), des propos qui n’intéressent en rien l’avenir du monde et ne disent rien, en eux-mêmes, des qualités politiques de celui qui les a tenus, qui auront donné à ce vulgaire histrion le coup de grâce.
Regret, oui, que l’on regarde à gauche ou à droite : regret, j’y insiste, de voir une gauche s’émouvoir sur la toile de ces crudités, qui loue pourtant des rappeurs à côté desquels Trump ressemblerait à Charles Ingalls – mais c’est que ceux-là ont le privilège d’être à ses yeux du nombre des wretched of the earth ; d’une gauche aussi, disons-le, qui se félicite du voile islamique, signe selon elle d’une enrichissante diversité plutôt que de coercition sexuelle, d’une gauche qui conspua Charlie pour le massacre de janvier et se soucie fort peu des femmes dès lors que leurs oppresseurs ne sont pas « blancs ». Mais regret, bien sûr, regret ô combien, de constater que des mois de campagne n’auront pas suffi à détourner une majorité de Républicains de cette bestialité faite homme : mieux vaut pour eux cracher sur la mémoire d’un soldat mort en héros – et qui eut le malheur de naître musulman – ou mettre en danger la sécurité nationale, que de s’exprimer trop lestement devant un compagnon de ripaille. Cette soudaine prise de conscience n’honore pas tant ces hommes qu’elle ne désigne leur précédent aveuglement : non, cet enregistrement ne devrait pas être, comme le suggère le néoconservateur Podhoretz, « the straw that may have broken the camel’s back ».
Le premier grand roman américain, La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, commence par la description d’une scène horrifique, située vers 1640 à Boston : une femme coupable d’adultère est mise au pilori, exposée aux regards haineux des bonnes âmes, son bébé, l’enfant du péché, entre les bras. Hester Prynne, tel est le nom de cette étonnante héroïne, sera condamnée à porter sur le tissu de son habit la lettre A du mot adultère. Hawthorne descendait de John Hathorne, l’un des juges sanguinaires de Salem ; il fit changer son nom en guise de protestation contre ce passé qui le révulsait. Nul hasard, soyons-en sûrs, à ce que l’entrée des Etats-Unis sur la scène littéraire mondiale – un an avant Moby Dick – eût lieu sous le signe d’un tel démenti donné à la morale puritaine.
Dans Les Sorcières de Salem, en 1953, Arthur Miller parle d’une prédilection « for minding other people’s business », prédilection qu’il se plaît à lire gravée dans l’ADN même de l’Amérique. Elle refait aujourd’hui surface, en pleine campagne présidentielle. La démocratie, la défense de nos valeurs humanistes, de la dignité en un mot – et il faut admettre que la bataille ait aussi, surtout peut-être, cet enjeu-là – méritaient mieux que ça : voilà donc encore une opportunité formidablement gâchée. Hillary Clinton s’apprête sans doute à vaincre un homme dont la présidence plongerait le monde entier dans le chaos. Comme chacun, je m’en réjouis. Cette victoire a pourtant, dès lors, un goût amer.
Killary ou Trump, tous deux plongeront le monde dans le chaos et la guerre, tous deux sont des psychopathes, et tous deux sont aussi détestés des électeurs états-uniens. Les deux sont des faces d’une même pièce toxique. Je rêve que les électeurs élisent Jill Stein, comme j’aurai souhaité voir Cinthya McKinnley, une femme noire, députée de Géorgie, être élue en lieu et place du fourbe et va-t-en guerre Obama.
VIVE TRUMP l’isolationiste pro-Russe. Vive la paix et la prosperite. Hillary la war-monger qui aime tuer les Russes Chretiens. qui arme les terroristes islamistes. vielle 68arde liberale qui croule maintenant sous les $millions. TRUMP est notre seul espoir de paix et est le seul qui aime les blancs Chretiens. TRUMP-POUTINE-Marine Le PEN et pais dans le monde. Il faut en finir par tous les moyens avec la vernine liberale qui detruit notre civilisation Chretienne.