Il paraît que le Hamas ne voulait pas de la guerre qu’Israël a été contraint d’engager contre lui dans la bande de Gaza. Il paraît que ce n’est pas le Hamas qui tirait régulièrement des roquettes sur Israël depuis avril. Ce serait son frère (plus ou moins) ennemi du Jihad islamique. Il paraît que ce n’est pas le Hamas qui a enlevé le 12 juin en Cisjordanie les trois adolescents israéliens retrouvés assassinés quinze jours plus tard. Les suspects seraient peut-être des électrons libres de la nébuleuse islamiste, connus cependant pour leurs liens avec le Hamas. Lequel s’était dit innocent du rapt tout en le justifiant néanmoins à mots couverts en affirmant «soutenir tout acte de résistance contre l’occupation israélienne, qui doit payer pour sa tyrannie». Il paraît que le Hamas redoute, en dépit de ses très puissants services de répression, de se faire déborder par les groupes jihadistes inspirés par les barbares de l’Etat islamique (EI) qui se sont emparés d’une partie de la Syrie et de l’Irak. Oui, il paraît. Mais c’est bien le Hamas qui a cru bon de multiplier les lancers de missile sur le territoire de l’Etat hébreu après le meurtre du jeune Palestinien commis par des petites brutes israéliennes ultra-nationalistes. Ce crime avait pourtant été dénoncé par les plus hautes autorités israéliennes et les coupables présumés ont été rapidement arrêtés. Mais le Hamas n’en a tenu aucun compte. Occultant les assassinats antérieurs des trois jeunes gens israéliens – dont les auteurs courent toujours -, il a comme à son habitude pris la posture de l’absolue victime du monstre sioniste et s’est aussitôt lancé dans l’escalade de la violence à coups de missiles. Le Hamas a ainsi délibérément déclenché l’engrenage qui ne pouvait qu’aboutir à la riposte déterminée des forces israéliennes, baptisée «Bordure protectrice».
Le Hamas n’ignore pas qu’en installant ses lance-roquettes au beau milieu de la population civile de Gaza il expose celle-ci aux tirs israéliens. A vrai dire le Hamas utilise une fois de plus contre leur gré les Gazaouites comme boucliers humains. L’armée israélienne prend cependant des précautions exceptionnelles pour éviter de toucher les non-combattants, tirant des coups de semonce à blanc sur les bâtiments pour en faire partir les occupants avant de bombarder, ou prévenant par SMS ou appels téléphoniques les civils d’un tir imminent. Mais en dépit de ces efforts, les morts et les blessés augmentent inévitablement chaque jour du côté palestinien puisque Tsahal se doit d’éliminer un ennemi qui ouvre le feu sur Israël depuis des immeubles d’habitation, des mosquées, des bâtiments publics. Si du côté israélien il n’y a pour l’instant que quelques blessés dans la population victime des engins tirés par le Hamas et les autres groupes islamistes, c’est uniquement grâce à l’efficacité du dispositif anti-missiles «Dôme d’acier». L’organisation terroriste palestinienne n’a jamais eu comme préoccupation de viser exclusivement des objectifs militaires israéliens. On le sait au moins depuis l’époque où elle multipliait les attentats suicides dans les cafés, discothèques ou autobus. Comme le dit d’ailleurs sa charte, son objectif est de faire disparaître «l’entité sioniste».
Il s’agit donc bien d’un conflit asymétrique en ce sens qu’Israël combat une force politico-militaire tandis que le Hamas fait la guerre aux Juifs. En accusant les Israéliens de commettre un «génocide» dans la bande de Gaza, Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne au pouvoir en Cisjordanie et rivale du Hamas, s’est fait le relais d’une ignoble propagande mensongère diffusée avec gourmandise par tout ce que la planète compte d’antisémites et de négationnistes, toujours prompts à instrumentaliser la situation, le sort des Palestiniens. De manière générale la cause palestinienne a ceci de particulier qu’elle mobilise, notamment en Europe, des troupes qui ne se préoccupent du Moyen-Orient que lorsque l’ennemi est Israël. Bachar al-Assad peut massacrer des dizaines et des dizaines de milliers de Syriens, mais là elles ne descendent pas dans la rue. En août dernier, l’évacuation par les militaires égyptiens des partisans des Frères musulmans qui occupaient deux places au Caire après la destitution du président Morsi, s’est soldée par un véritable carnage : au moins un millier de morts, dont des femmes et des enfants. Les grands humanistes de la cause palestinienne n’ont pas réagi. Mais dimanche à Paris, au terme d’une manifestation parsemée de drapeaux jihadistes, plusieurs centaines d’entre eux ont attaqué deux synagogues, ce qui éclaire d’un jour assez particulier l’humanisme que représenterait leur «anti-sionisme».
Au soir de ce dimanche 14 août, au terme de six jours de contre-offensive israélienne dans l’enclave palestinienne on dénombre, selon des bilans officiels, 166 morts. Bien que ciblant les responsables du Hamas, les forces israéliennes ont hélas aussi touché des familles, des mères et leurs enfants. Si Tsahal se lance dans une offensive terrestre, il y aura encore plus de victimes, dont à nouveau des civils. C’est au Hamas de décider si, au nom de la destruction d’Israël et de la charia, il veut poursuivre cette guerre dont les Gazaouites sont les otages et qui seront les premiers à en payer le prix. S’il renonce, qu’il le prouve en arrêtant ses tirs et en s’affirmant immédiatement prêt à revenir au cessez-le-feu qu’il était censé respecter depuis 2012. Mais il lui faudra cette fois donner des garanties, dont la destruction de ses missiles de fabrication iranienne n’est pas la moindre.
C’est au Hamas d’arrêter les affrontements !
par Bernard Schalscha
14 juillet 2014
La population de Gaza est l’otage de l’organisation terroriste islamiste qui la transforme en boucliers humains.
J’ai du respect pour Mr LEVY mais je suis dubitatif face à la violence des ripostes de TSAHAL. Autant je peux comprendre le droit à un état de se défendre et j’aimerais bien que l’on comprenne dans l’opinion française que même si une roquette du HAMAS est détruite il n’empêche que l’intention de tuer des civils est bien là. Donc le HAMAS qui veut la destruction d’ISRAEL vise les civils. Mais lorsque l’on bombarde pour détruire des positions du HAMAS en sachant qu’elles sont au milieu des civils otages on prend le risque ( franchement croyez vous vraiment que les messages de préventions soient vraiment efficaces sinon comment expliquer tant de victimes. Je vois mal en effet des civils retourner sur les lieux que l’on vient de leur demander de quitter en urgence) de voir l’opinion mondiale se retourner car personne ne peut accepter les bombardements de civils. Enfin y a t’il un endroit où l’on peut essayer de comprendre, critiquer les 2 camps sans être accusé d’être soit pro HAMAS soit pro « sioniste » ? Dur d’essayer de comprendre aujourd’hui.
merci
Pour une fois je ne peut qu’applaudir un commentaire « politiquement incorrect » dans votre magazine qui se veut de « gauche » (laquelle? celle Blum ou celle de Melenchon & cie?). J’espère pour vous que vous ne soyez pas fesser par vos accolytes (de gauche bien sûr).
Enfin un article qui recadre l’enjeu de cette guerre .Loin du sentimentalisme premier , denoncer la domestication mentale qui aveugle et enrole tout un peuple .
Comment expliquer l’absence de bunkers sinon par une priorite pour l’achat des armes contre la protection des civils .Des abris mobiles et temporaires ont ete livres au sud d’Israel .Pourquoi le Hamas en fait l’economie ?
Il est indecent de comparer le nombre de morts .Resultante desolante de la politique d’ Arafat ,obsede par une approche belliqueuse .Il n’a laisse derriere lui aucun heritage ethique ni culturel ! Seule la haine de l’alterite pollue les esprits .
Peuple bouclier otage , levez vous , il est temps de vous extraire de cette impasse .La resistance a la repression commence par une prise de conscience et l’affirmation de la subjectivite .
Il n’y a pas de chemin de croix mais des ailleurs possibles et plus clements .