Le Front national a obtenu plus d’une dizaine de mairies.
Le résultat pour le parti est important. Il marque le renouveau d’un ancrage local, et lui donne des mandats qu’il n’avait pas.
La progression du Front national est pourtant exagérée, au sens où elle a été démesurément médiatisée, au point que certains parlent de tripartisme alors que l’UDI, les écologistes et le Front de gauche ont chacun remporté plus de villes que le FN.
La prise de conscience de cette exagération ne doit évidemment pas mener à une absence de remise en cause. Au contraire. Condamner sans argumenter le vote Front national ne fonctionne plus. Il faut maintenant étudier, dans le calme ou même dans l’indignation, la réalité de ses candidats et de ses cadres, de ses idées et de son programme, de sa structure et de sa conception du pouvoir. Le sens du dossier «Un candidat FN par jour», dans lequel étaient présentés quotidiennement les propos et les actes d’un candidat FN (et souvent plus), était celui-ci.
Le parti d’extrême-droite avait déjà des élus, qui ont pu tenir, dans le cadre de leur mandat, des positions qui se sont distinguées du discours tenu par le Front national sur la torture, l’égalité hommes-femmes, le social, les ouvriers, les HLM, l’environnement ou les transports. Il a désormais la responsabilité de plusieurs villes.
Il prétend en assainir les comptes, lui qui a causé des affaires dans chaque mairie qu’il a gérée.
Il prétend baisser les impôts et les dettes, tout en augmentant le budget de la sécurité. À Hénin-Beaumont, Steve Briois a pourtant déjà annoncé qu’il repoussait la baisse d’impôts, prévue pourtant dans son programme, à 2015.
Il promet, et c’est bien là sa promesse la plus crédible, de baisser les subventions à diverses associations, présentées comme communautaristes, même si le candidat Front national à Lyon explique qu’il «faudrait voir» pour les associations catholiques.
Il assure qu’il ne répètera pas les erreurs du passé et ne tentera pas d’appliquer un programme national à l’échelle locale, alors même que plusieurs candidats ont parlé de «préférence communale», alors même que l’adjoint à la culture de Steve Briois, nommé dimanche, a déjà eu le temps de comparer les choristes du dernier clip du chanteur Yannick Noah à des «sagouins», alors même que certains ont dénoncé un «filtrage» lors du conseil municipal de dimanche à Hénin-Beaumont.
Le Front national est désormais face à lui-même. Il aura un bilan. Il faudra l’étudier, mieux que ne l’ont été ses candidats et ses idées.
Il faut comprendre que le Front national est désormais l’expression la plus achevée des peurs et des rejets qui sont présents dans l’ensemble de société. Il faut comprendre que le dénoncer a priori ne suffit plus, puisqu’il n’est plus «une pathologie normale». Il faut comprendre que se réapproprier une partie de son discours, de son intonation, de ses mensonges, ne mène à rien d’autre qu’à une plus grande défiance vis-à-vis du politique.
Béziers (Hérault) : Robert Ménard, soutenu par le FN à Béziers (Hérault), est arrivé en tête, distançant largement le candidat de la droite Elie Aboud et celui de la gauche Jean-Michel Du Plaa, selon plusieurs estimations.
Robert Ménard obtient de 47,2 à 47,4% des voix, Elie Aboud entre 33,8 et 35% des voix et Jean-Michel Du Plaa entre 17,6% et 18,9%.
Au premier tour, Robert Ménard avait recueilli 44,88% des voix, contre 30,17% pour Elie Aboud et 18,65% pour Jean-Michel Du Plaa.
Fréjus (Var) : le FN David Rachline a remporté dimanche la mairie de Fréjus (Var), devançant largement Philippe Mougin (UMP-UDI) et le maire sortant, Elie Brun (DVD), selon deux estimations.
David Rachline obtient 45,2%, Philippe Mougin 29,6% et Elie Brun 25,2% selon une estimation Ipsos/Steria pour France Télévisions, Radio France, Le Monde, Le Point, LCP/Public Sénat. Selon TNS Sofres-Sopra pour TF1 et RTL, les chiffres sont respectivement de 44,4%, 30,6% et 25%.
Le Front national emmené par David Rachline était arrivé en tête au premier tour avec 40,3% des voix et se retrouvait en triangulaire au second tour avec une liste UMP et une liste DVD. La candidate socialiste, Elsa Di Méo, s’était retirée.
Marseille, 7e secteur (Bouches-du-Rhône) : le candidat du Front National, Stéphane Ravier est arrivé en tête dans le 7e secteur de Marseille, dimanche aux élections municipales, selon une estimation de l’institut TNS Sofres/Sopra pour TF1 et RTL. Il obtiendrait 35% contre 33% pour le PS Garo Hosvepian et 32% pour l’UMP-UDI Richard Miron.
Beaucaire (Gard) : la tête de liste Front national Julien Sanchez a annoncé son élection à la mairie de Beaucaire (Gard) avec 39,8% des suffrages, dimanche au second tour du scrutin des élections municipales.
Julien Sanchez a devancé le maire sortant Jacques Bourbousson (DVD), qui a obtenu 29,9%, devant le DVD Christophe André et le DVG Claude Dubois, selon des résultats communiqués en mairie.
Villers-Cotterêts (Aisne) :le FN Franck Briffaut a annoncé sa victoire à Villers-Cotterêts dimanche au second tour du scrutin des élections municipales.
Franck Briffaut, en tête dans les sept bureaux de vote que compte la ville, a déclaré avoir remporté 41,53% des suffrages, devant la liste du maire PS sortant Jean-Claude Pruski (34,66%) et la liste divers droite menée par l’UDI Jean-Claude Gervais (23,80%).
Hayange (Moselle) : le candidat Front national Fabien Engelmann a ravi dimanche au maire socialiste sortant la commune de Hayange (Moselle), qui abrite les hauts-fourneaux fermés par le groupe ArcelorMittal Florange, avec 34,70% des voix.
Il a devancé largement au second tour des municipales le candidat de l’UMP Thierry Rohr, qui a obtenu 28,32% des suffrages, et encore plus le maire sortant socialiste Philippe David (27,23%). Le candidat sans étiquette Alain Leyder a obtenu 9,74% des voix.
Le Pontet (Vaucluse) : la liste FN conduite par Joris Hébrard a remporté dimanche l’élection municipale au Pontet, ville toute proche d’Avignon, dans une triangulaire, avec 42,62% des voix, juste devant la liste UMP (42,53%), selon des résultats officiels. Seules sept voix séparent les deux listes.
Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) : La liste d’extrême droite de Philippe de Beauregard, soutenue par le FN, a remporté dimanche l’élection municipale à Camaret-sur-Aigues, commune du Vaucluse de plus de 4.500 habitants, avec 36,31% des voix, selon des résultats officiels. La liste socialiste a recueilli 32,65% des suffrages et la liste divers droite 30,73%.
Le Luc (Var) : le frontiste Philippe de La Grange emporte la ville, avec 42,02 % des suffrages, devant le divers droite Dominique Lain (40,92 %), le divers gauche Ai Torchi (16,17 %) et le maire sortant, André Raufast (0,86 %).
Cogolin (Var) : le candidat du Front national, Marc-Etienne Lansade, a remporté dimanche la mairie de Cogolin avec 53,1% des suffrages au second tour des élections municipales, selon des résultats officiels.
Le maire sortant, Jacques Sénéquier (DVD), est arrivé second du duel avec 46,9% des suffrages, soit 311 voix de moins que le vainqueur sur les 5.017 exprimées dans cette commune de 11.000 habitants, proche de Saint-Tropez. Deux candidats s’étaient retirés après le 1er tour, le socialiste Francis José-Maria et l’UMP Alain Ciarimboli.
Mantes-la-Ville (Yvelines) : le candidat du Front national Cyril Nauth, 32 ans, avec 30,26% des voix, a ravi à la maire socialiste sortante la commune de Mantes-la-Ville (Yvelines), la seule d’Ile-de-France qui sera dirigée par l’extrême droite.
Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : avec 50,26 %, Steeve Briois avait été élu dès le premier tour, dimanche 23 mars, dans la ville dont Marine Le Pen a voulu faire une vitrine de son parti. Son élection a mis fin à un siècle de pouvoir à gauche dans cette ville ouvrière de 27.000 habitants en plein bassin minier.
Le FN présent dans 315 villes
Selon le candidat FN à Forbach, Florian Philippot, le FN était présent dans 315 villes au second tour et a participé à 229 triangulaires, dépassant son précédent de 1995 où il s’était maintenu dans 119 villes de plus de 30.000 habitants au second tour.