Alexandre Adler, historien, éditorialiste à Europe 1 et à L’Opinion, était l’invité d’Alexis Lacroix le dimanche 9 février lors du séminaire sur le thème de la Résistance, organisé à l’occasion de la parution de son livre Quand les Français faisaient l’histoire (Grasset).
Pour présenter les similitudes entre la France de 1934 et celle de 2014, Alexandre Adler fait une comparaison avec les effets de la «bombe à neutrons» : «on peut lâcher une bombe à neutrons, l’immeuble d’à côté sera intact, mais malheureusement la radiation, elle, est toujours là et fait exactement le même nombre de victimes. Aujourd’hui c’est un peu ça». Pour lui, une «France républicaine» disparaît.
Après avoir décrit le «monde certes défectueux, mais éminemment vivable, [qui] disparaît irrémédiablement», Alexandre Adler précise néanmoins qu’il ne partage pas le pessimisme de personnes dont il estime l’esprit analytique et le courage, par ailleurs tels que Nicolas Baverez et Alain Finkielkraut.
Alexis Lacroix reprend les mots de Julia Kristeva dans la préface du livre qualifié de «livre de politique métaphysique, autrement dit, un livre d’anthropologie culturelle ou de philosophie de la culture».
Plus loin, il fait remarquer à Alexandre Adler, avec gausserie, que sa connaissance de l’allemand est meilleure que celle du général de Gaulle…
Alexis Lacroix souligne l’admiration d’Alexandre Adler pour André Malraux. En revanche il n’en va pas de même pour Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir qui, selon lui, «ont dénaturé la vision de la Résistance».
Claude Bourdet, par esprit de révolte, disait que : «la Résistance, c’était les marginaux». Alexandre Adler, lui, soutient que «les chefs de la Résistance sont souvent les chefs de leur génération».
Il affirme que «les arrivistes et les nuls étaient chez Petain, tous les mauvais écrivains étaient pétainistes». Il ajoute enfin : «Quand on a dans ses rangs, Malraux, Aragon, Mauriac et Saint-John Perse, on ne doit pas avoir peur de Montherlant et de Bernanos».