La Règle du jeu a reçu Philippe Sollers à l’occasion la parution de son dernier livre, Médium, roman à plusieurs strates qui entremêle les soucis philosophiques et métaphysiques à une sorte d’autoportrait déguisé.

Alexis Lacroix développe la construction du roman, dans lequel il s’agit de «regarder la réalité à l’envers pour la voir à l’endroit, c’est-à-dire regarder la folie comme une contre-folie et la contre-folie comme une folie, aboutissant à ce remède que [Philippe Sollers] appele de [ses] voeux, un remède existentiel».

 

Pour son auteur, ce livre représente «un manuel pour résister à la folie de l’époque».

«Le problème est de démontrer que le monde est fou […] Je ne suis pas le premier à m’en préoccuper. Ce serait être fou d’une autre manière, que de n’être pas fou».

Alors qu’Alexis Lacroix, avec une pointe de provocation, tente d’amener Philippe Sollers vers des sujets d’actualité tels que l’affaire Dieudonné, l’auteur n’hésite pas à se démarquer avec sarcasme.

Selon Philippe Sollers, citant Bernard-Henri Lévy, Médium est un livre «révolutionnaire».

Parmi les exemples concrets de la folie du monde cités dans Médium, Philippe Sollers revient sur le cas des «usines de cadavres».

Alexis Lacroix rappelle que l’oeuvre de Philippe Sollers compte non moins de deux cents héroïnes féminines. Cependant, une manque à l’appel : la ministre Christiane Taubira. L’écrivain déclare ainsi son amour pour la Garde des Sceaux : «Taubira, c’est l’amour. C’est la femme politique, de loin, qui compte le plus aujourd’hui. Une femme qui peut vous citer, à l’Assembler nationale, et faire se lever tous les socialistes, qui applaudissent sans rien comprendre à ce qu’elle vient de dire… C’est une merveille de femme».

Philippe Sollers a présenté, lors du séminaire, un film réalisé par G. K. Galabov et Sophie Zhang, dans lequel il «fait passer Versailles à Venise et Venise à Versailles». «C’est le contraire de la France moisie. C’est la France révolutionnaire qui vous parle».

Pour l’écrivain, finalement, «la vraie Révolution porte sur la perception du temps».